TdF Chap. 1 - Un fief paisible

[DukeTogo]

Aleth et Jolan

Tom le Bref continua d'avoir des expressions qui changeait du tout au tout.

"Allégeance? Aaah par les Sept, aaaah oui mais, mais... les nobles sont méchants, méchants avec moi! Oh un cerf d'argent, oui, oui. Mais la confiance, comment pourrais-je avoir confiance? Les chevaliers aussi sont méchants..."

Tom le Bref vérifia l'authenticité de la pièce versée en la mordant et confirma :"Ah oui, le gardien. C'est moi. Oui, c'est moi. Oh là-bas *désignant un monticule dans un coin du septuaire* oui, je vais nettoyyyyer. Il ne faut pas approcher, ça puire, messire!"

[Crépuscule]

"Ah mais oui, mais oui. Vous êtes la lady. Mais-mais-mais, comme vous grandites vite, je vous estions vu il y'a peu avec une grosse dame en robe et v'z'étiez petite comme ça. Ah m'a gourru, ah l'idiot! Ah le bouffon bouffi que je fais, mon bon roi. Oh pardonnez-moi, pardonnez-moi."
...
l"es fillottes à la Dame Adrienne, oui... non... Elles viennent spécialement là... C'est que je me serais trompé pasque je les aient déjà vu le soir et qu'elles s'habillent comme des princesses. Ben tout comme vous, ha !"[

Après une réponse si limpide, Jolan se dit qu'il allait être difficile d'obtenir mieux, et après avoir échangé un regard avec Aleth, il comprit qu'elle pensait de même.

Parviendrons-t-il a lui confier du travail ... à présent il en doutait, mais Aleth reprenait la parole.

" Monsieur Le Bref, je vous remercie pour votre accueil et votre... zèle à manifester votre... allégeance à l'égard de la Maison de Castellane. Voici une pièce, afin que vous puissiez assurer votre subsistance et continuer de faire acte d'obédience dans ce septuaire."
...
" Monsieur Le Bref, il semble que vous soyez en quelque sorte le gardien du septuaire, mais celui-ci est hélas, quelque peu délabré et je vois ici et là, des taches et débris. Puis-je vous confier l'entretien de ces lieux ? Si la prochaine fois que je viens, je le découvre en meilleur état, le sol rincé à proprement, les débris sortis et proprement rassemblés pour être jetés, vous en obtiendrez deux."
...
" Je place le septuaire sous votre responsabilité. Tâchez de vous montrer digne de la confiance que nous plaçons en vous."

Il l'écouta attentivement et vit se dessiner ses projets ... finalement elle tentait de voir s'il était un minimum capable, elle suivait son conseil alors que lui même devenait sceptique. Mais l'approche plus futée d'Aleth était une bonne idée.

Jolan se dit que si le Bref se montrait un minimum de bonne volonté sur la tâche confiée par Aleth, alors il y aurait peut être de l'espoir et de l'intérêt à essayer d'en apprendre plus sur ses capacités, son passé.

"Allégeance? Aaah par les Sept, aaaah oui mais, mais... les nobles sont méchants, méchants avec moi! Oh un cerf d'argent, oui, oui. Mais la confiance, comment pourrais-je avoir confiance? Les chevaliers aussi sont méchants..."
"Ah oui, le gardien. C'est moi. Oui, c'est moi. Oh là-bas *désignant un monticule dans un coin du septuaire* oui, je vais nettoyyyyer. Il ne faut pas approcher, ça puire, messire!"

Enfin ... ses derniers propos n'aidèrent pas Jolan à pousser son espoir plus loin ... il restait à voir si cela la monnaie d'Aleth n'aura pas été investie inutilement ...

"Félicitation Tom, vous venez de prendre du galon." Conclue Jolan en souriant successivement au mendiant puis à Aleth, puis s'adressant à cette dernière : "Je vais vous attendre dehors dame Aleth, je vais faire le tour et regarder l'extérieur du bâtiment."

Jolan cherchera les faiblesses dans les murs, failles et les pans dont le gel avait déjà arraché des morceaux, et il notera aussi mentalement les espèces végétales poussant dans les alentours afin de réfléchir aux plantes qui pourrait se plaire ici et agrémenter les lieux.

[Iris]

Aleth & Jolan au septuaire

Aleth fit un effort pour faire abstraction du tas de fumier (ou quoi que ce fût) qui avait été désigné et espéra que ce ne serait bientôt plus qu'un mauvais souvenir.

Puisque Jolan sortait faire le tour, elle allait terminer de son côté l'examen de l'intérieur, et essayer de déterminer dans quelle mesure on pouvait échelonner les travaux (une partie, puis une autre...) pour étaler les frais et avoir de meilleures chances d'obtenir un accord sur les éléments principaux. Elle songeait que le toit serait sans doute priorité absolue, le reste pourrait sans doute se faire à la petite semaine, avec un septon déjà installé, mais préférait tout de même vérifier le tout pour établir son plan.

Ceci fait, elle ressortit pour retrouver Jolan.

Quelle était l'étape suivante ?...

" Jolan, il va nous falloir identifier qui est disposé à Waterford à consentir un effort financier pour la restauration du septuaire et le retour du septon. Je suppose que l'aubergiste et le délégué des paysans doivent connaître tous deux du monde et pouvoir nous informer à ce propos. "

" Concernant les pensionnaires de Dame Adrienne... eh bien... il faudrait en savoir plus... pour établir si elles veulent participer à cette restauration... Quelle que soit leur profession, si elles viennent prier régulièrement, elles sont au moins dotée d'une vertu... et nous aurons besoin de toute l'aide possible... Je crains qu'il ne me soit délicat de me présenter auprès de cette femme... alors... eh bien... tu crois que tu pourrais lui parler ?... Ou lui porter une lettre ?... hum... les écrits laissent des traces, ce n'est pas très intelligent... j'ignore le genre de personne qu'elle est, ce qu'elle pourrait en faire... Ou peut-être que Mestre Corwyn ?... ou... je ne sais pas... il faut quelqu'un qui soit préoccupé par le septuaire, un homme, et qui évite de trop s'avancer tant que nous n'en sommes qu'aux premiers préparatifs..."

Aleth était plus que mal à l'aise à l'idée de demander à un de ses proches, nécessairement un homme honorable, de se rendre dans l'établissement de Dame Adrienne, qui n'était rien d'autre qu'un lieu de débauche et de licence. Il lui était même difficile de regarder Jolan en face tandis qu'elle évoquait le problème. Les femmes et le mode de vie d'une maison close étaient l'exact opposé de tout ce que devait être sa propre existence : chaste (à l'exception de ses rapports avec son époux, lesquels ne sauraient être en outre que dignes et discrets), respectueuse de l'ordre et de la morale, sans excès... Elle aurait été bien incapable d'imaginer ce qui se passait là-bas, mais c'était assurément gravement inconvenant et choquant... Elle était profondément déstabilisée et embarrassée... et en même temps suffisamment curieuse pour passer outre ce malaise et envisager de prendre contact avec ces femmes au mode de vie sulfureux.

" Oh, je sais : si elle est d'accord sur le principe, nous pourrions éventuellement discuter au septuaire ? C'est un endroit où je peux me rendre sans honte et parler avec quiconque s'y trouve par le plus grand des hasards, sans m'en trouver plus mal."

Comme ça, l'affaire pourrait être réglée en deux temps si elle se faisait : aborder la question et si intérêt, discussion des détails dans l'édifice à restaurer. Ce serait le moyen également de parler "technique" avec le bâtiment directement sous la mais, certainement plus efficace qu'une entrevue dans un salon quelconque.

Rassérénée de trouver une solution qui permette de limiter les contacts avec un lieu de dépravation, Aleth s'attaqua au point suivant :

" Nous avons un autre bâtiment à examiner : l'entrepôt que j'envisage de transformer en dispensaire, le temps de restaurer déjà le septuaire avant de pouvoir bâtir un bel hospice flambant neuf !"

...

[darkbaron]

"T'aimes plus le luth que la lutte, hein..." Aïe, dit comme ça, cela n'avait pas l'air d'un compliment. " Et tu travailles pour les Castellane. Tristifer..."
Son expression se durcit à l'évocation du nom qu'avait cité Gareth plus tôt. Elle semblait une louve à la peau claire capable de de mordre au sang sa proie et la dépecer.

Snow ? Elle était donc une bâtarde ? Et du Nord, en plus ? Il se demanda ce qu'elle pouvait faire dans le coin. La vie de cette jeune femme devait être passionnante...

Elle était indéniablement forte, mais pourtant très féminine, à des lieues de l'image qu'il avait d'une femme guerrière (mais il n'en avait jamais vraiment vue). Il était presque heureux de revenir sur ses horribles préjugés. Presque parce qu'il n'oubliait pas qu'il avait mal en ce moment... Le simple fait de respirer lui était un peu pénible à cause des coups reçus. De plus, pour enfoncer davantage le couteau dans la plaie de son égo meurtri, la jeune femme venait de lui rappeler qu'il n'était pas un combattant. Il n'avait vraiment pas besoin d'entendre quelqu'un lui asséner la vérité de façon aussi abrupte : il venait tout juste de se faire cogner par trois brigands et ses blessures étaient autant de souvenirs tout frais. Il en avait pour quelques jours afin de vraiment récupérer... Vraiment, ce rappel n'était pas nécessaire. Il s'abstint toutefois de le dire.

"Oui, on peut dire ça. Je suis un musicien : c'est sur scène que je mène mes combats. C'est mon champ de bataille."

Il nota qu'elle n'appréciait pas trop l'évocation de Tristifer. Il rajouta donc à ce sujet :

"Et je ne travaille pas spécialement pour eux. Je joue pour eux, tout comme je joue pour d'autres cours. L'argent qui était dans cette bourse venait de Tristifer, mais il ne me l'a pas donné en personne, ce qui ne doit pas te surprendre, si tu connais le personnage. Le seigneur du château a pris ces sous dans la bourse de son frère et me les a envoyés pour me récompenser."

[DukeTogo]

A l'extérieur, Jolan fit le tour du septuaire. Il connaissait bien sur l'endroit et le lieu mais aujourd'hui, de part la motivation de son amie Aleth, il regardait plus en détail.

Connaissances 3D : 6+3+3 = 12
Connaissance botanique 3D+2B = 2+3+5+6+3 = 14

De ce qu'il put voir, il faudrait un tailleur de pierre et aussi un couvreur pour refaire les tuiles. Il se rendit compte que les merles disposaient d'accès au fait du septuaire. Ces mêmes merles qui décoraient copieusement de leur fiente la statue de l'ancêtre du lord qui l'avait receuilli. A cet instant, aucun de ces noirs oiseaux n'étaient perchés sur celle-ci. Les préparatifs pour le marché du lendemain avançait bon train. Un bruit de sabot se fit entendre. C"était Béric Kardalt qui arrivait et, comme Aleth et Jolan plus tôt, confiait sa monture à un soldat qui l'emmènerait aux baraquements.

Aleth Connaissance Architecture 3D+1B = 6+4+2+5 = 15

Aleth fit le tour du septuaire qui n'était pas en si mauvais état qu'elle l'aurait cru, la crasse noircissait le tableau. Selon elle, le tailleur de pierre de Waterford était bien assez compétent pour remettre en état ce qui devait l'être. Retenant un haut le coeur à proximité des odeurs nauséabondes, elle observait également les figures tutélaires des Sept, avec Tom le Bref sur les talons qui chuchotait pour ne pas la déranger tandis qu'il touchait du bout du doigt la tenue de la lady "Oh de la soie, cela est doux. Pas la meilleure soie, mais de la belle soie tout de même. Oh pardon, pardonnez moi.".
A chaque fois ou Aleth intimait d'un regard Tom le Bref à garder une distance descente, il se fendait d'une courbette tantôt ridicule, tantôt bien inspirée. Arrivée devant l'effigie de la Mère, Aleth la contempla malgré la peinture écaillée. Tom le Bref se précipita pour lui dire : "Là, là! Oui, c'est là que je dors. Le marbre est bien frais et fais chaud dehors!".

Les écarts de voix de Tom dans ce bâtiment résonnait et cela donnait le tournis de suivre les charabias de cet énergume qui insistait avec véhémence pour lui montrer le sol de marbre devant l'effigie alors que le même marbre recouvrait tout la surface du septuaire, à l'exception de quelques dalles cassées. Enfin, Tom escorta la lady qui comprenait aussi qu'il s'agissait plus d'avoir l'assurance qu'elle quitte les lieux que de politesse.

Une fois dehors, elle vit à son tour le maitre d'armes de la maison qui approchait d'eux. Non loin, le prévôt, comptait plan en main les installations de tréteaux et d'étals.

[DukeTogo]

"Oui, on peut dire ça. Je suis un musicien : c'est sur scène que je mène mes combats. C'est mon champ de bataille."

Il nota qu'elle n'appréciait pas trop l'évocation de Tristifer. Il rajouta donc à ce sujet :

"Et je ne travaille pas spécialement pour eux. Je joue pour eux, tout comme je joue pour d'autres cours. L'argent qui était dans cette bourse venait de Tristifer, mais il ne me l'a pas donné en personne, ce qui ne doit pas te surprendre, si tu connais le personnage. Le seigneur du château a pris ces sous dans la bourse de son frère et me les a envoyés pour me récompenser."

"Il a fait ça? Tu parles d'un seigneur... Cet argent était l'argent des gens d'ici avant de passer dans tes mains. J'espère que les Castellane ne l'ont pas empoisonné! Si tu veux te faire de l'argent et que t'es encore dans quelques jours, p'tet que..." Elle se ravisa, considérant qu'elle ne connaissait pas cet étranger et repris "Ces hommes... ils ne t'embêteront plus."

Gareth eut très envie de la croire. Et en même temps, il sentit qu'elle était convaincu de ce qu'elle disait. Cecily le regarda se tenir les côtes et croisa son regard sans ciller. Puis elle se mit en marche.

Gareth Logique/Ingéniosité 3D : 3+5+4 = 12
Cecily devait venir de la ruelle où Gareth avait été poussé plus tôt et semblait se diriger vers le port

[darkbaron]

"Il a fait ça? Tu parles d'un seigneur... Cet argent était l'argent des gens d'ici avant de passer dans tes mains. J'espère que les Castellane ne l'ont pas empoisonné! Si tu veux te faire de l'argent et que t'es encore dans quelques jours, p'tet que..." Elle se ravisa, considérant qu'elle ne connaissait pas cet étranger et repris "Ces hommes... ils ne t'embêteront plus."

Gareth eut très envie de la croire. Et en même temps, il sentit qu'elle était convaincu de ce qu'elle disait. Cecily le regarda se tenir les côtes et croisa son regard sans ciller. Puis elle se mit en marche.

Gareth écouta attentivement la jeune femme. Il était presque désolé, mais il devait bien vivre, en même temps ! Les seigneurs payaient mieux que les autres. Il ne pouvait pas vraiment vivre sans eux...

Il tenta poliment de se justifier sans être forcément convaincu par ses paroles :

"Oui, je sais que l'argent vient des bonnes gens qui paient leurs taxes et j'en suis désolé, mais je n'ai désormais plus rien en bourse, de toute façon... Et je dois bien gagner ma vie si je veux pouvoir manger à ma faim et avoir un toit sous lequel dormir. C'est que ça coûte une certaine somme de voyager constamment et de payer les différentes auberges ! Je n'aime pas l'idée de gratter à la porte des seigneurs, mais ça permet parfois d'avoir la belle vie. Sans l'argent des nobles et la largesse des seigneurs, je serais sans doute bien plus souvent sur les routes, avec les risques que cela implique."

La jeune femme s'était retenu de dire quelque chose. Pourquoi avait-elle interrompu sa phrase ? Qu'avait-elle voulu dire ? Il la suivit en marchant péniblement et reprit :

"Attends ! Je t'en prie... Que voulais-tu me dire ? Tu as beaucoup fait pour moi et je tiens à me racheter."

Pour le coup, c'était sincère : il était généralement prêt à tout pour une belle femme et il devait sans doute la vie à celle-ci. Il avait donc au moins deux très bonnes raisons de vouloir lui venir en aide.

Deux, sans compter les autres...

[Iris]

Devant le septuaire

Aleth avait supporté (le mot était faible) Tom le Bref dans le Septuaire, et la seule bonne nouvelle était que la plupart des travaux pouvaient être réalisés avec l'aide du tailleur de pierre local ! ... et puis après un nettoyage approfondi, tout irait déjà mieux...

Dehors elle rejoignit Jolan pour lui faire part de ses projets...

... mais voilà que Béric le maître d'armes arrivait ... avant que Jolan ait pu dire grand-chose...


Aleth alla à sa rencontre : " Eh bien ! Si Jolan et moi avions su que vous veniez aussi à Waterford, nous aurions pu cheminer tous les trois !"

[DukeTogo]

"Attends ! Je t'en prie... Que voulais-tu me dire ? Tu as beaucoup fait pour moi et je tiens à me racheter."

"Beaucoup fait pour toi?!"

Cecily affichait un air vraiment stupéfait avant de froncer ces sourcils.

"Allez, maintenant j'ai pas le temps. Si tu es toujours dans le coin, on verra peut-être ça une autre fois. Ah... et si tu sais pas où loger, y'a les Bartheld. Elle tient la boulangerie et lui est tisserand. Ils hébergent les gens pour trois fois rien même des fois sans faire payer."

Elle ne révélerait rien, en tout cas pas aujourd'hui, songea Gareth. Déjà elle avançait d'une bonne foulée dans la rue qui menait au port et chose pour le moins cocasse, deux jeunes soldats Castellane firent un écart à son passage. L'un d'eux affichait un sourire idiot tandis que l'autre lui donnait un coup de coude. Ce faire reluquer comme un morceau de viande ne devait pas être du goût de Cecily car elle eut un geste de provocation qui les fit sursauter. Décidément, elle semblait ni aimer les Castellane ni craindre leurs hommes.

Gareth avait repéré des yeux -et du nez- la boulangerie qui donnait sur la place du marché. L'idée de découvrir le port aujourd'hui lui étant passé, il pris le chemin de la boulangerie, effectivement attenante à la grande échoppe du tisserand. De là où il était, il entrevit malgré les personnes s'affairant à monter les étals la fille ainée des Castellane qui faisait le tour d'un septuaire délabré. Plus loin, un homme de grand stature arborant le blason du domaine descendait de cheval et avançait vers elle.

[darkbaron]

Gareth avait repéré des yeux -et du nez- la boulangerie qui donnait sur la place du marché. L'idée de découvrir le port aujourd'hui lui étant passé, il pris le chemin de la boulangerie, effectivement attenante à la grande échoppe du tisserand. De là où il était, il entrevit malgré les personnes s'affairant à monter les étals la fille ainée des Castellane qui faisait le tour d'un septuaire délabré. Plus loin, un homme de grand stature arborant le blason du domaine descendait de cheval et avançait vers elle.

Le ménestrel renonça naturellement à suivre la jolie demoiselle nordique, d'autant plus qu'il tenait à rester entier et avait déjà suffisamment souffert comme cela dans la journée. Il valait donc mieux éviter de la fâcher, surtout avec la force dont elle disposait. Elle avait indéniablement un caractère trempé comme l'acier. D'une certaine façon, ça lui plaisait beaucoup. En fait, il devait avouer que ça l'attirait même... Comme une flamme pouvait attirer quelqu'un en dépit du danger qu'elle représentait pour cette personne. Oui, c'était exactement ça : c'était une beauté ardente qui menaçait de le consumer et l'attirait pourtant inéluctablement.

Il la regarda s'éloigner et effrayer au passage deux pauvres gardes. Vu leur courage, peu étonnant que les brigands règnent en maîtres ici ! Une fois qu'elle eut disparu de sa vue, il se dirigea vers la boulangerie dont elle lui avait parlé, par simple curiosité pour le moment : il n'avait pas encore besoin de leur demander l'asile, même s'il savait que ça risquait d'arriver assez rapidement...

À sa grande surprise, il aperçut un visage familier : la fille aînée des Castellane. Comment s'appelait-elle, déjà ? Il ne se souvenait pas l'avoir entendu... Ou il l'avait oublié.

Par politesse, il se dirigea vers la jeune noble et s'inclina avec déférence devant elle - en tentant au passage de cacher une grimace de douleur - avant de prendre la parole :

"Damoiselle, c'est un plaisir de vous voir ici, en dehors de votre beau château. Il est plaisant de voir que vous vous occupez des affaires de votre domaine. C'est tout à votre honneur."

C'était on ne pouvait plus courtois et sincère : la jeune noble se souciait apparemment des terres de son domaine et c'était quelque chose qu'il respectait vraiment.