[Warhammer - Chapitre 5] Aventures à Altdorf

[Thalgrim]

Le mutant s'était adossé à un mur, son bras droit inerte le long de son corps. Ses haillons avaient pris une teinte sombre et humide au niveau de son épaule. Il fit une grimace aux paroles de Jill:
"Et vous, vous avez toujours pas dit à quel moment je partais sans me faire tuer."

[Iris]

Soupir de Jill : " Pour moi tu peux aussi bien disparaître dans les égouts sitôt qu'on sait où on doit aller précisément, mais vu que je me doute que tu pourrais bien t'amuser à nous envoyer n'importe où, ou mieux, pile sur un péril souterrain, j'aime autant que tu nous guides à la bonne porte."

" Ces messieurs sont-ils d'accord pour considérer que le temps presse et que nous avons intérêt à arriver rapidement à destination pour avoir une chance de vraiment mettre un terme à cette affaire ?"

En s'adressant d'un ton las à Tancrède, Morgan et Romen qui ne parlaient pas beaucoup mais restaient bien crispés, avec des airs plutôt menaçants.

[ramb]

"Agissons contre la source de l'épidémie, c'est la seule priorité pour le moment. Conduit nous, une fois sur place, à m'occuper de ton commanditaire, j'aurai trop à faire pour me préoccuper de toi."

Même si cela peut être interpréter de plusieurs façon le message est clair, il faut couper le mal à la racine. Et donc tuer les organisateurs de tout cela, un sous fifres n'est rien.

[Maëlys]

Se maintenant en retrait jusque là, Romen profita de la situation pour intervenir. Rien dans son attitude ne semblait indiquer une animosité, sa main s'était même détachée de la poignée de son arme.

"Vous avez tout les deux raisons, ce n'est pas l'intermédiaire qui est important (dit-il en regardant le mutant) mais le commanditaire. Il s'agit ici d'une occasion unique de pouvoir s'affranchir. Il te suffit de nous mener à destination et on te laissera."

[Crépuscule]

Eloïse avait laisser le mutant s'éloigner, elle était restée un instant sur place et avait ranger sa dague.

Ils étaient assez nombreux a avoir pris le relai, mais Tancrède l'inquiétait. Il y avait encore des informations à obtenir pour trouver rapidement le lieu.

L'attitude de Tancrède avait un effet irrémédiablement intimidant qui pourrait convaincre le mutant de leur montrer la voie, mais elle ne souhaitait pas que ça aille plus loin et essaya silencieusement de le temporiser, se rapprochant de lui et posant sa main sur le bras armé de l'homme. Elle chercha alors à attraper son regard puis une fois ce dernier capté, elle dirigera ses yeux vers les haillons du mutant qui s'imprégnaient du liquide sombre.

[Thalgrim]

Le mutant réfléchit un long moment avant de se décider à répondre:
"Bon. Je veux bien vous amener jusqu'à la planque de Stark, mais après je me tire, hors de question que je vous aide à y entrer pour me retrouver pris entre le marteau et l'enclume, sans vouloir faire d'humour.... Faudra que vous vous débrouillez."

Normalement, tout le monde était d'accord avec la proposition du mutant, au moins en apparence, et le petit groupe s'enfonça donc dans les égouts à la suite de son inquiétant guide. Ce dernier progressait lentement, à moitié par prudence et à moitié par ce qu'il semblait affaiblit par la perte de sang et faisait de fréquente pause pour reprendre son souffle en s'appuyant contre le mur. Après presque une heure de marche dans le dédale humide et puant passée à longer des canaux charriant des immondices, où même parfois à patauger dans les moins profonds, le groupe s'arrêta finalement. Inutile de préciser que Jill, Morgan, Éloïse, Tancrède et Romen n'avait pas la moindre idée d'où ils se trouvaient. Le mutant indiqua un endroit à une dizaine de mètres de son bras valide, et chuchota:
"Voilà on y est. Stark a creusé le sol de sa cave pour déboucher dans le plafond de ce tunnel, près du mur qu'on longe. Normalement, y a Willis qui attend dedans qu'on l'appelle, et il nous jette une échelle de corde pour qu'on puisse monter."
Jill, qui voyait un peu mieux que ses compagnons avec le faible éclairage de leur torche (ou lanterne), distingua après avoir longuement cherché le trou mentionné, qui était dissimulé dans un replis du mur. Le mutant, jugeant qu'il avait terminé sa tâche, commença à s'éloigner dans la direction opposée en jetant de fréquent regards vers le groupe, sa main valide posée sur le mur.

[Iris]

Jill regardait le mutant mourant avec un certain écœurement moral : il n'y avait aucune solution satisfaisante. Le soigner ? C'était un individu qui n'hésiterait a priori pas à commettre d'autres crimes, considérant qu'il n'avait aucune perspective... et cela impliquait d'être compétent dans le domaine, ce qu'elle n'était pas. Le laisser agoniser ? ... C'était cruel et indigne. Il était fier et orgueilleux ; Tancrède et Morgan n'exprimaient aucune pitié, voire semblaient d'avis de tuer sans trop hésiter. Les mutants avaient-ils encore leur libre-arbitre ? Alexia qui était moins atteinte par le Chaos avait souffert de cauchemars et d'incitations provenant de ces puissances maléfiques. Quel harcèlement subissait la psyché de ces êtres au corps ravagé ? ... Avoir pitié d'une engeance (et victime) du Chaos, était-ce risquer d'être frappé en traître à la première occasion ?

Il y avait une fable... Un animal qui pouvait nager (lequel déjà ?) et un scorpion. Celui-ci voulait traverser une rivière et demandait à son compagnon de le transporter. Méfiant, il demanda : "Mais tu ne me piquera pas ?" et le scorpion : "Si je te pique, je mourrais. Je ne veux pas mourir." Sur ce, l'animal accepta de porter le scorpion, et nagea... quand soudain, au milieu de la rivière, le scorpion le piqua. Avant de mourir, son porteur effaré eut le temps de demander : "Mais pourquoi m'as-tu piqué ? Tu vas mourir avec moi !" ... Et le scorpion de répondre : "Parce que c'est ma nature"...

Était-ce la nature du Chaos de "piquer" même quand cela impliquait de se nuire à lui-même ?...

...

Voyant le puits, Jill essaya d'évaluer la hauteur. Pouvait-elle atteindre le sommet si Tancrède lui faisant la courte échelle et qu'elle gravissait la fin toute seule ?... Si oui, la suite des opérations ne serait pas trop difficile... Sinon, ça risquait d'être plus laborieux avec un adversaire et deux collègues en hauteur et eux en bas...

" Évitons de parler trop fort tant que nous n'avons pas de plan."

" Je pense que je pourrais peut-être grimper si Tancrède me fait la courte échelle. Avec l'aide de mon sort porte-bonheur j'arriverai peut-être à compenser le fait que je ne sois pas une bonne grimpeuse pour terminer l'ascension le plus silencieusement possible. Si ce Willis m'entend, je pourrais attaquer avec un sort, et une fois en haut, vous envoyer l'échelle."

Jill essaya de se faire une idée de la hauteur à laquelle Tancrède pouvait la porter... "Tu crois que toi et Morgan pourriez me soulever sur ton bouclier ? ... ça ferait une hauteur de ... 2m30 sous mes pieds et ensuite ma taille... on arriverait au moins à quelque chose comme 3m90, d'avantage si j'étends les bras et que je saute... Si le puits est à moins de 4m50 du sol, je dois pouvoir atteindre le rebord du trou... et me hisser en haut. "

Regard vers ses collègues. Avec Eloïse, Jill était certainement la plus légère du groupe, donc la plus facile à monter en haut. Ensuite il faudrait agir vite, et avec sa magie, elle pouvait le faire. Elle était également la plus silencieuse, et voyait relativement bien dans le noir... autant d'argument pour pouvoir mener une attaque surprise.

[Crépuscule]

Le boucher avait été remercié pour sa discrétion à venir et Eloïse lui avait présentée ses excuses sincères pour l'avoir mener dans cette affaire malgré lui avant de suivre le groupe dans les égouts.

Fermant la marche, probablement prêt de Romen, elle resta silencieuse. Romen put remarqué qu'elle hésita à lui parler à une ou deux reprises mais s'abstint, probablement car ce ne devait pas être le moment adéquate ... difficile à croire que ce soit de la timidité de la part d'Eloïse.

Une fois arrivés à bon port, elle observa le mutant partir jusqu'à ce qu'il disparaisse, restant volontairement sur le passage pour faire obstruction si quelqu'un voulait l'attaquer.

Après quoi, si les hommes aidaient Jill à se hisser, elle surveillera avec vigilance les ténèbres environnante, à l'affût du moindre bruit ou mouvement suspect.

[Thalgrim]

Vu que Jill devra se contenter d'un score de Force/2 pour faire de l'escalade, le plan avec la courte échelle reste très aléatoire. L'idée du bouclier a certainement plus de chance de fonctionner, vu que Jill n'aura certainement qu'à se hisser (donc dans le pire des cas un test de Force). Il n'en reste pas moins qu'il va certainement être difficile de faire tout ça en silence, et autant dire que lancer un sort pendant qu'on est en train de se hisser, c'est pas du tout évident.

[Gobsama]

Tancrède avait eu beaucoup de mal à se contenir. Il avait devant lui un mutant qui avait contribué activement à contaminer des gens. Il ne s’agissait pas d’un simple vol à l’étalage pour se nourrir, mais bien d’un crime odieux .Il réussit cependant à se contenir et à laisser les autres mener l’interrogatoire. Puis Eloïse vint lui poser la main sur le bras avec douceur et attirant son attention sur l’aspect misérable et l’état critique du mutant… Tancrède décida donc de visiblement relâcher la pression tout en restant extrêmement vigilant.

Il glissa cependant un regard lourd de sens à Morgan qui était probablement le plus à même de comprendre ce qu’il ressentait, puis il laissa le mutant les guider dans les égouts.

Une fois sur place les choses devinrent plus compliquées. Pour Tancrède il n’était pas question de laisser partir le mutant en vie. Il allait d’ailleurs mettre fin à ses jours quand Jill proposa son plan à voix basse, il vit également Eloïse s’interposer entre lui et le Mutant.

En y réfléchissant il ne pouvait pas se permettre de tuer ici sans que ses cris ne risquent d’avertir ses complices.

Il lança un regard franc à Eloïse, la regardant droit dans les yeux , respectant le fait qu’elle tienne sa parole donnée au mutant, sans pour autant apprécier qu’elle s’interpose entre lui et un criminel. Finalement il se tourna d’un air résigné vers Jill.

A voix basse :
« Oui nous pouvons certainement te porter, mais je n’aime pas l’idée de t’envoyer ainsi la tête la première sur le mutant de garde. »

« Qu’envisages-tu de faire une fois devant la trappe fermée ? »