[Oikouménè] 1.1. La Malédiction du Blond-Peuple

[Crépuscule]

La troupe suit bien entendu le jeune druide, surtout quand ce dernier voit un signe de bonne augure. Cependant, ils ne trouvèrent pas la trace du loup une fois arrivés au rocher.

Cuno descendit de cheval pour pister l'animal mais il confirma que l'animal n'avait pas laissé la moindre piste.

[Cialf]

-C’est bien. Les signes des dieux n’apparaissent pas pour très longtemps. Si tu n’as pas trouvé sa piste, c’est vraiment qu’elle n’est pas faite pour être vue par des yeux humains.

Le compliment est fait pour réconforter Cuno : il ne passe pas pour très subtil et il pourrait se fâcher d’être revenu bredouille. Je retiens l’emplacement du chêne et du rocher. Il sera bon d’y revenir plus tard, pour se remémorer ce moment. Mais en attendant, il faut reprendre la route. Nous verrons la vérité à la lumière du jour, donc il faut atteindre Mutta avant la nuit.

-C’est à nous d’être rapides et furtifs comme le loup et à ne pas laisser passer le moment favorable. Continuons.

[Crépuscule]

Il leur fallut encore parcourir quelques kilomètres dans des bois moins denses où ils purent augmenter l'allure pour rejoindre les rives de Taran.

En approchant de la rivière, le terrain se dégageait en arrivant au niveau d'une ferme. A leur approche, l’homme de la ferme fit rentrer femmes et enfants et l’un d’eux revint rapidement avec le glaive de son père pour lui donner avant de repartir dans la chaumière. Il approcha prudemment en les observant bien et les interpella :

« Hola ! Qui va là ? »

[Cialf]

-Nous venons en paix. Nous allons sur ordre du roi Anthomis pour éclaircir certaines choses obscures qui se trouvent du côté du levant. Tu as peut-être entendu parler de Lame-Rouge, notre chef ? Moi, je suis Eccomar, druide. Je vois que tu es sur tes gardes. As-tu vu ou entendu quelque chose d’inquiétant ?

[Crépuscule]

Une fois rassuré, l'homme parla avec eux et se montra plus accueillant.

Il se nommait Carvos. Il leur raconta qu’ils avaient recueilli un enfant venant de plus loin au nord-est. Il était lui-même allez voir et il avait trouvé le premier village au nord dévasté. Il fit venir l’enfant pour qu’il leur raconte ce qu’il avait vu.

« Ils ont attaqués le village dans la nuit. Il en arrivait de partout. C'était des monstres, à moitié homme. Leur visage était difforme, ils se déplaçaient bizarrement, ils étaient féroces. Ils ont tués ceux qui se sont opposés à eux et ont attachés tous ceux qu'ils ont pu prendre. Je me suis enfui avant qu'ils ne m'attrapent. »

[Cialf]

Mes compagnons et moi nous regardons. Ce sont des guerriers expérimentés, la plupart ont vu des choses rudes dans leur vie, mais ils sont aussi bouleversés que moi. De telles monstruosités sont-elles possibles ?

-Tu dois être courageux, mon garçon. Tu as fait ce que tu devais. Tu es venu trouver les hommes de ton peuple pour qu’ils viennent délivrer ton village. Nous irons là-bas pour donner des funérailles aux morts et rechercher les vivants. Nous trouverons les êtres qui ont fait cela, qu’ils soient humains ou d’une autre nature. A présent, peux-tu nous en dire plus sur ces êtres ? Leur nombre, leur aspect, leurs armes ?

Que dire à un enfant qui n’aurait même pas l’âge de parler en présence de son père ? Il devrait être chez lui, avec sa mère et les femmes de sa maison. Cependant, la mort de son père lui impose un devoir très au-dessus de son âge. Il a peut-être des déesses attachées à ses pas. Les filles de la Nuit, les terribles déesses de la Vengeance que les Grecs, pour détourner leur colère, appellent les Bienveillantes.

[Crépuscule]

Eccomar pouvait deviner la souffrance dans la voix du garçon a évoqué ces événements, et il luttait sans y parvenir complétement contre les larmes qu'appelait le souvenir de la perte de sa famille.

"J'en ai vu euh ... une dizaine .. ou quinze, peut être plus. Ils se battaient avec des glaives et de boucliers, j'en ai vu dont le glaive semblait sortir de leur bras. Il y en avait avec comme une crinière jaune, leur visage était ... abominable, certains bougeaient bizarrement."

[Cialf]

-Soit. Nous allons partir à leur recherche, et, avec l’aide des dieux, nous les rattraperons. Carvos prendra soin de toi c’est un brave homme. Écoute ses conseils, et un jour, tu seras un homme aussi brave que ton père.

J’ai une discussion rapide avec les autres. Devons-nous envoyer un messager à Tolosa ? Ce serait nous priver d’un homme alors que nous ne sommes déjà pas trop nombreux. Branatos a dit que nous devions partir à neuf, restons neuf tant que nous n’aurons pas trouvé d’autres renforts.

-Carvos, quand as-tu trouvé ce garçon ? Aujourd’hui ou il y a plus longtemps ? Si tu n’as pas trouvé leur piste, c’est qu’ils sont partis vers le nord ou vers l’est.

Ou qu’ils ne laissent pas de piste du tout… Si les messagers des dieux n’en laissent pas, peut-être que les démons non plus. Enfin, nous verrons sur place.

[Crépuscule]

L'enfant remua la tête positivement avant d'être reconduit dans la maison.

Carvos répondit à Eccomar :"Je l'ai vu tombé dans la rivière avant-hier, deux jours après avoir aperçu un trio de cavaliers qui suivaient le même chemin que vous autres, des éclaireurs pour sûr. Il en passe régulièrement, mais ceux là ne sont pas repassés.
Probablement qu'ils sont au refuge de Mutta plus haut sur la rivière Taran s'il a résisté aux attaques.

J'ai préféré resté ici car si ces démons sont arrivés jusqu’au village, le trajet vers le refuge est beaucoup trop dangereux pour ma famille. J'espère que la rivière Aguotis arrêtera ces créatures. Il parait que certains monstres ne peuvent traverser l’eau vive. Mais au cas où, nous n’allumons plus de feu la nuit et je met mes trois chiens près de la rivière pour m’alerter si quelqu’un ou quelque chose approche. Si vous continuez par là, je peux vous mener jusqu'à un passage où vous pourrez traverser sur vos chevaux si vous avancer prudemment."

[Cialf]

Je demande à Carvos par où sont passés les trois éclaireurs. Nous aurions peut-être avantage à prendre un autre chemin, même si cela nous rallonge.

-Qu’en penses-tu, Lame Rouge ? S’ils ont emmené des captifs, ils sont probablement sur le chemin du retour. A moins qu’ils ne soient en train d’assiéger Mutta. Il y a du bon vin et d’autres butins à prendre. L’un de vous connaît-il un chemin détourné qui mène à Mutta ?