OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[MeiYaw]

Je me retourne vivement, surprise par le son de la voix que j'entends.
J'avais presque oublié la présence de Becuma avec toutes ces histoires... Je l'écoute en silence, fronçant un peu les sourcils, comme pour me concentrer.

Becuma, on ne se connait pas. J'ai fait ta connaissance il y a quelques heures à peine. Aussi, tu vas maintenant apprendre que je suis quelqu'un de franc et direct. Je t'ai ordonné de partir car tu n'avais rien à faire là. Simplement. Et j'aurais préféré que tu le fasses, ça aurait évité à Serah de... s'énerver comme elle l'a fait. Si tu ne nous avais pas suivi à l'appel du gamin, rien de toute cela ne serait arrivé. Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu es venue d'ailleurs car, encore une fois, on ne se connait pas et tu n'avais rien à voir avec notre travail. Tu n'étais pas la bienvenue.

Je marque une pause. Mon ton n'est en rien agressif, ni coléreux. Ma voix est posée et neutre.

Maintenant que Main de Fer t'a engagé, on va devoir faire avec et bosser dans le même sens. Si tu veux te rendre utile, on a des marchandises à empaqueter et des tentes à plier.
Si tu n'as rien à ajouter, je vais chercher le palefrenier.

[Amnèsya]

Oui allons travailler cela nous évitera de devoir nous presser pour rien. Puis ce sera un bon entrainement pour le rodage... (Large sourire)

Le voyage commençais mal entre ma sœur et notre nouvelle compagne.
Si je trouvais dommage de balayait comme cela l'offr de paix, je ne risquais pas de rajouter quoi que ce soit...

Leorah avait raison... Bécuma n'avait fait qu'empirer la situation et si contre un problème mineur comme celui de cette nuit cela pouvais passer... Ce genre d'attitude nous mettrait tous en danger en cas de coup dur...

Leorah l'avait dit... si l'on veut éviter d'écourter notre séjour en Tri Kazel, dans notre branche on doit bosser dans le même sens.

[Cialf]

Je suis furieuse… et cela se voit certainement à mon visage. Je préfère tourner le dos à Serah, je sens que tout ce qu’elle pourrait dire ne ferait qu’aggraver l’humiliation.

Je rentre dans la tente pour me mettre au travail, c’est encore ce qu’il y a de mieux à faire. J’avais oublié trop vite que j’ai affaire à des combattantes endurcies et pas à des enfants. Mais je suis une combattante, moi aussi, et pas un pantin. Quand je tiendrai mieux sur mes jambes, j’aurai une vraie explication avec Léorah… Peut-être l’épée à la main.

Vu l’état de mes jambes, je sens que le démontage des tentes ne va pas être facile. Hum… Déjà, il faut vider tous les bagages qui encombrent la grande tente. Puis les aligner… dans quel ordre ? Sous la tente, j’ai vu des selles et des bâts, c’est sans doute la première chose à sortir.

J’émerge, chargée comme un baudet, sans trop voir où je mets les pieds. J’avertis peut-être un peu tard :

-Attention devant !

Pendant ce temps, le palefrenier engagé par Léorah la voit arriver et vient se mettre à ses ordres.

[Amnèsya]

Becuma semble l'avoir mal pris...
Dommage
En meme temps, il était difficile qu'il en soit autrement, Ma sœur n'a pas vraiment comme à son habitude maché ses mots...

Enfin, je me dis qu'il vaut mieux qu'elles crèvent l'abcès maintenant...

Ce soir peut être que cela ira mieux

[MeiYaw]

Je vois le visage de Becuma : elle a une drôle de tête... Je ne suis pas la plus douée en déchiffrage d'expression. Au choix, elle a mal dormi, elle a mal à la tête, ou alors mal au ventre ??

Je jette un regard interrogateur à ma soeur... Hoooo, est ce que Becuma aurait mal pris mes paroles ? Pourtant j'ai averti que j'étais directe et franche. Et puis, elle vient de se faire embaucher, Serah et moi sommes donc les plus anciennes du groupe maintenant, et comme je suis la plus dure, il me semble évident que je dois m'imposer en chef de groupe, en l'absence de Main de Fer. D'ailleurs, c'est à moi qu'elle a confié la responsabilité de ses marchandises. Je suis donc en charge du campement tant qu'elle n'est pas revenue.

Becuma tourne les talons. Très bien, qu'on se mette au travail. Nous aurons le temps de discuter plus tard, si elle estime cela nécessaire. De mon côté, je poursuis mon chemin vers l'enclos, et je fais signe au palefrenier.

Nous nous mettons tous à travailler.

[Cialf]

Avec l’aide du palefrenier, le démontage avance assez vite. Je demande conseil à Serah sur la façon de disposer la cargaison. Nous aurons fini bien avant midi. Tant mieux : à force de m’échiner, je suis trempée de sueur et mes jambes auraient besoin d’une pause.

En regardant vers l’enclos des caernides, je m’avise d’un autre problème. L’entrée est un large portail encadré de deux piliers de bois, c’est le modèle courant, sauf que ces piliers sont ornés de bois de caernides.

-Serah, je crois que vos caernides sont dans cet enclos. Mais le mien n’est pas là. Il doit être est dans un autre enclos, avec des piliers terminés en forme de sapins. Est-ce loin d’ici ?

L’enclos aux bois de caernides est sur la route du nord-est qui va vers Baldh-Ruoch. L’enclos aux sapins est sur la route de l’ouest qui va vers Gline et Crail. Les sœurs l’ont probablement repéré pendant leurs promenades de la veille, et sinon, le palefrenier le connaît : il est carrément à l’autre bout de l’aire de pèlerinage, à une bonne demi-heure à pied, et probablement beaucoup plus pour Becuma qui est assez mal en point.

[Amnèsya]

"- t'inquiète pas... Oui, c'est plutôt loin une bonne demie heure de marche plutôt rapide. Mais, donne moi de quoi payer l'enclos et une bonne description de ton caernide et s'il est du genre à suivre une inconnue, j'irais te le chercher.
Je ne pense pas que cela soit une bonne idée que tu fasses des bornes pour rien.
Je te laisserai prévenir ma sœur et Main de Fer"

[Cialf]

-Le caernide, ça irait. Prêle est plutôt du genre tranquille. Mais le problème, c’est le gardien : je ne crois pas qu’il confie un caernide à une inconnue. Si tu le connais personnellement, peut-être que… Non ? Alors, il faudra s’arranger autrement.

Bon, demandons à la chef, puisque chef il y a.

-Léorah…

[MeiYaw]

Cela avance très bien, et je suis satisfaite du travail déjà accompli.

Je vois Serah et Becuma se parler, et je m'approche d'elles.
Ca tombe bien, elle me demande mon avis pour récupérer son caernide. Elle a finalement compris que je n'ai rien contre elle, mais que je suis comme ça avec tout le monde...

Ton caernide ? On peut certainement envoyer le palefrenier le chercher et te le ramener. Donnes lui les daols nécessaires pour payer la facture, il est probable qu'entre palefreniers ce genre de choses arrive souvent. D'ailleurs on peut lui demander s'il pense que cela serait faisable.

J'avise l'état général de Becuma, qui semble épuisée et légèrement tremblante sur ses jambes.

Si ce n'est pas le cas, alors tu monteras notre caernide pour aller jusque là bas, et reprendre la tienne. Tu t'en sortiras avec les deux sur le retour ?

[Cialf]

-Merci, je préférerais y aller moi-même. Si jamais Prêle a été mal traitée ou s’il y a un problème quelconque, j’aime mieux m’en occuper en personne. Je sais conduire des caernides et je n’en ai jamais perdu ou abîmé un. J’aurais juste besoin de… Hum… Un coup de main pour monter en selle.

L’affaire se concluant à la satisfaction générale, Becuma grimpe non sans mal sur le caernide et disparaît bientôt dans la bousculade de piétons, de chariots et de caernides prenant la route en sens inverse.

Serah, environ dix minutes après, remarque une personne de petite taille qui arrive vers leur campement. C’est peut-être un adolescent ou une femme, difficile à dire avec son épaisse tignasse hérissée. Il ou elle est vêtu en chasseur, cotte de cuir, culottes courtes, solides bottes de marche, un arc sur le dos et une petite hache à la ceinture. Il ou elle ne les regarde pas directement, mais, si l’une ou l’autre des sœurs prend la peine de l’observer, elle verra que l’inconnu jette des coups d’œil furtifs dans leur direction. Puis il ou elle, suivant une trajectoire un peu oblique, arrive à portée de voix.

Vue de près, c’est une femme, jeune, pas grande, la peau tannée par les intempéries. Son arc est de longueur moyenne, mais très robuste, renforcé avec des cornes de calyre. Léorah, plus vigilante que Serah à ce genre de détail, identifie un bon arc de professionnelle. Serah, plus attentive aux émotions des gens, remarque que la femme détourne les yeux et préfère regarder en l’air, vers le pavillon qui porte l’emblème personnel de Main-de-Fer : un gantelet de fer, le même qui est marqué, plus stylisé, sur la croupe de ses caernides.

Elle attend un moment jusqu’à ce que l’une ou l’autre réagisse.