[Oikouménè] 1.1. La Malédiction du Blond-Peuple

[Kenny]

Démétrios prit un air pensif exagéré et dit : "J'en conclue donc qu'ils avaient peur que quelqu'un les rattrape en passant sur l'autre rive. Ils sont méthodiques et organisés. Je ne vois nulle trace de monstres là dedans mais l’œuvre d'une milice très entrainée. Rappeler vos hommes de l'autre côté, il se pourrait qu'ils aient posé des pièges dans la forêt. Vous avez une carte de la région ? Car si nous voulons les devancer, il nous faut deviner leurs prochains coup à l'avance. Ce qui implique malheureusement qu'il faille sacrifier 1 ou 2 villages..." Il finit cette phrase dans un murmure, et la peine est visible sur son visage.

"Il nous faut trouver un village isolé avec une retraite facile. Ils se doutent bien maintenant que leurs exactions ont attiré l'attention, ils vont être de plus en plus méfiants, donc beaucoup plus dangereux."

[Cialf]

Je crois que je suis en train de faire un rêve absurde. Je suis au bord d’une rivière rapide, mes amis sont de l’autre côté, trempés comme des soupes, un bouc me regarde en mâchonnant je ne sais quelle verdure, et un gamin armé d’un jambon me donne un cours de stratégie en grec. Je me demande ce que j’ai mangé avant de m’endormir.

[Cialf]

Je regarde vers l'autre rive. Nos éclaireurs ont avancé, c'est déjà ça.

-Donno, Brennus, vous avez vu quelque chose?

Puis je me retourne vers le jeune Grec.

-Sacrifier un ou deux villages? Tu arrives un peu tard. J'ai l'impression que les ennemis les ont sacrifiés sans nous attendre. Mutta est peut-être le seul poste facile à défendre, il pourrait y avoir des survivants. Le marteau de Sucellos protège quand il ne tue pas. Quand nous saurons mieux ce qu'il y a sur la rive nord...

[Kenny]

Démétrios interprétait l'attitude du gaulois comme un attaque personnelle : "Si vous ne voulez pas de mon aide, moi, je préfère aller vendre mes jambons plus loin, je n'ai pas envie de me faire tuer par une bande d'assassins organisés...Moi je serais vous je tenterai de les prendre à revers, comme vous allez l'air de bons soldats, vous n'avez pas besoin de mes conseils..."

Sur cela, il retourne vers la carriole et le bouc qui mange son herbe un peu plus loin...

[Cialf]

-Demetrios, je n’ai pas dit que je refusais ton aide. Ce que je ne veux pas, c’est un stratège de banquet qui se donne de grands airs et qui se dérobe quand les choses deviennent difficiles. Si tu es ce genre d’homme, tu peux retourner à Tolosa avec tes jambons. Si tu étais arrivé un peu plus tôt, tu aurais vu les restes des cadavres, et tu saurais ce que c’est qu’un village sacrifié. Notre ami Grannus a pris la peine de leur donner une sépulture, et les dieux lui tiendront compte de sa piété. Caleto et Cuno sont volontaires pour défendre un royaume qui n’est pas leur pays natal. Toi, tu fais ce que tu veux, mais si tu veux rester avec notre troupe, que ce soit pour te rendre utile !

[Kenny]

Démétrios fit son plus beau sourire : "On est donc d'accord. Tout ça, c'est mauvais pour le commerce. Et moi je suis un commerçant qui prend les choses en main. Bon maintenant il s'agit de traverser le fleuve. D'après vous qu'est qui met le moins de temps, continuer en espérant trouver un passage, ou redescendre vers Toulosa ?"

[Crépuscule]

Sur l'autre rive, Luern reprit la parole.

"Le refuge de Mutta est à moins d'une heure, surtout si nous y allons à vive allure. Nous trouverons surement des hommes compétents et équipés pour nous faire traverser, et nous éclairer sur ces ravages. Peut été sont ils assiégés, ce qui expliquerai que de telles choses ont pu se produire"
Dans sa voix, on pouvait deviner une inquiétude plus forte qu'il ne pouvait se résoudre à émettre, il avait sincèrement espoir de trouver de l'aide à Mutta. Donno acquiesça, peut être avait il senti le doute qui habitait son compagnon de bataille.

"Oui, effectivement, en temps de siège, il n'est pas rare que les assiègeants dévaste les terres alentours, ça tendrait à soutenir l'hypothèses qu'ils sont bien organisés, ce sont peut être des monstres mais ils ont au moins un stratège dans leur rang pour les commander."

Une fois qu'une décision sera prise, Volcos proposera d'envoyer son faucon porter un message. Grannus connaissait les codes de bataille que l'on gravait sur des morceaux de bois.

[Cialf]

Une fois qu'une décision sera prise, Volcos proposera d'envoyer son faucon porter un message. Grannus connaissait les codes de bataille que l'on gravait sur des morceaux de bois.

J'approuve la proposition de Luern et celle de Volcos.

-Très bonne idée, Volcos. A l’heure qu’il est, les ennemis ont sans doute rejoint le gros de leur troupe devant Mutta. Il faudrait savoir s’ils ont laissé leurs captifs sur la rive nord ou sur la rive sud, et comment nous pourrions approcher de leur camp sans être repérés. Hum… Nous avons parmi nous deux grands stratèges, Lame Rouge et Demetrios le Grec. Dressons un plan d’approche autour de Mutta. Que savez-vous sur cet endroit ?

J’ai dit ces dernières phrases en gaulois pour être compris de Lame Rouge, en lui adressant un clin d’œil quand j’ai parlé de Demetrios. Je ramasse des bouts de bois et des tessons et je commence à les répartir sur le sol. Une longue branche représente le cours du Taran.

-Trois de nos compagnons sont sur la rive nord, ils peuvent faire une diversion. Nous sommes six… Pardon, sept de ce côté. Comment faire?

[Kenny]

Démétrios n'avait pas compris un traite mot de tous leurs échanges, il resta là le temps qu'Eccomar s'adresse à lui. Il avait entrepris de jouer avec Clio en lui présentant une brindille et la lui enlever quand il voulait croquer dedans...Ça l'amusait simplement...

[Cialf]

Je ramasse des bouts de bois et des tessons et je commence à les répartir sur le sol. Une longue branche représente le cours du Taran.

-Trois de nos compagnons sont sur la rive nord, ils peuvent faire une diversion. Nous sommes six… Pardon, sept de ce côté. Comment faire?

Je laisse un délai de réflexion. Pendant ce temps, nos trois amis disparaissent dans le bois. Ils sont à pied, en terrain inconnu, et il leur faudra bien deux heures pour atteindre Mutta s’ils ne font pas de rencontre avant. Nous pouvons attendre un peu. S’ils rencontrent des éclaireurs rutènes, nous pourrons envisager une action commune. Sinon, il faudra avancer seuls jusqu’à Mutta. Et ensuite ?

Je reviens à mon ébauche de carte sur le sol. Je pose des têtes de chardon de part et d’autre de la ligne qui figure le chemin, puis un peu en retrait.

-Nous arriverons près de Mutta vers l’heure du repas du soir. Si nous voyons des feux de camp autour du refuge, ce seront les assiégeants. Ils pourraient être sur la première hauteur qui domine la route, pour arrêter d’éventuels renforts. Mais ils peuvent aussi être plus haut dans les collines. Nous ne savons pas encore leurs intentions.

Je ramène les chardons sur le tas de brindilles qui figure Mutta.

-Si nous en voyons seulement sur la forteresse, ce sera peut-être qu’ils s’en sont déjà emparés. Dans ce cas, ce n’est pas à nous sept que nous pouvons la prendre d’assaut, mais nous pourrons avoir une idée de leur nombre et de leurs moyens.

Enfin, je retire les têtes de chardon et je les jette de côté.

-Enfin, s’il n’y a ni feu ni fumée, c’est qu’ils ont déjà pris le refuge et sont partis avec leur butin. Dans ce cas, nous essaierons de savoir par où ils sont partis. Les tonneaux de vin pèsent lourd, ils n’ont pas pu aller bien vite. Peut-être aussi qu’ils ont des blessés : Mutta a dû se défendre. Nous pouvons les rattraper quelque part et leur faire payer cher leur agression.

Je regarde si Lame Rouge approuve mon exposé.