Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Cialf]

Je remercie le matelot, un brave type avec qui j’aurais bien passé un peu plus de temps. Mais que diraient les jumelles ? Je veux dire, si je négligeais ma garde ? Bon, et puis, faire ça sur un pont chargé de monde avec un tas d’indiscrets qui nous regardent… Mais c’est agréable de faire comme si…

Je lui ai demandé sur quel fleuve nous étions, j’ai appris que c’était le Tealderoth, mais que la frontière de Tal-Kaer était plus bas, après Gline. Décidément, les itinéraires et moi, ça fait deux. Enfin, le bon côté de la chose : comme la frontière n’est plus très loin, je n’ai plus à me soucier de mon accent. Les Talkérides, paumés ou non, il va y en avoir de plus en plus.

Je n’ai pas eu de réponse satisfaisante sur les sirènes. Que sont-elles, au fond ? Des dreins ? J’espère que non, nous avons eu assez de feondas comme ça… Je le laisse là quand un incident avec un tronc flottant l’oblige à retourner à la manœuvre. Il ne faudrait tout de même pas que j’aie l’air de bouder le groupe. Je croise Raen, le seul, avec moi, qui ne se soit pas laissé tenter par le jeu de cartes.

-Alors, Raen, as-tu vu des sirènes ?

La musique de Serah et mon bout de bois m’occupent le reste de la journée. Nous arrivons à la nuit tombée, et, finalement, nous allons dormir sur le bateau. Quand nous approchons des quais, je sors de nouveau mon bouclier, je fais quelques moulinets avec mon carath, juste pour vérifier que l’humidité ne m’a pas rouillée. S’il y a des voleurs sur le port, ils iront se servir ailleurs.

Je me propose pour le premier tour de garde. Et si mon matelot se présente ? Oh, situation délicate… On verra bien.

[Rust]

Becuma vint le pertuber durant sa contemplation inintéressante. Il la regarda avec l'air d'une personne qui vient de se réveiller.

- Hein ? Non, pas du tout. A vrai dire, je n'ai rien vu du tout. Mais c'est sans importance.

Il regarda au loin. Plus l'embarcation se rapprochait de Gline, plus Raen appréciait d'être près de l'eau.
... Il reconsidéra un moment la situation, remarquant qu'il n'avait rien dit depuis quelques longues secondes.

- Je passe le temps comme je peux, simplement.

Voilà. Normalement, ça devrait suffire. Il pencha à nouveau la tête au dessus du bastingage.
Ils seront bientôt à Gline.

[Amnèsya]

Des fois je m'interroge sur ma santé mentale...
Pourquoi quand je regarde Mog j'ai l'impression qu'il me dit quelque chose comme :
"- Mais comme tu es nulles ma veille c'est pas possible... en plus je te donne toute les cartes des autres tu pourrais quand même essayer de jouer..."

Cela fait longtemps que je sais que je ne suis pas forcément très intelligente... Mais normalement je suis plus douée qu'un lapin... Puis depuis quand les lapins, ça comprend les jeux de cartes.
Enfin, Ramb est impérial.
Si la façon de jouer est le reflet de la personnalité, je suis rassurée quand à mes compagnons... et quand au succès de l'entreprise d'Anais... Elle ne lâchera rien. C'est une bonne nouvelle mais pas trop... Si l'enfant ne veux plus d'elle... Compliquée... papa...

Pas étonnant qu'avec ce genre de pensée, la partie me passe au dessus de la tête. Surtout que pour moi le plaisir de jouer me suffit largement.

Une nuit dans le cadre romantique... sous les étoiles, avec le craquement du navire... qui aurait pensé qu'un navire même à l'arrêt navigue.

[Iris]

Anaïs écouta la proposition de Serah et n'avait pas vraiment d'objection :

" Demain matin, repos et courses à Gline, déjeuner de grillades avec l'équipage du bateau... Nous aurons l'occasion de nous renseigner sur la situation dans la région et l'état des routes avant de repartir."

[Gobsama]

A mesure que Gline approchait des souvenirs d’une autre vie revenaient à Lockhyel. Il jeta un regard vers Raen. Lui aussi aurait dû avoir des souvenirs du coin, mais contrairement au Varigal qui devait vivre avec ses souvenirs, Raen aurait probablement un regard neuf sur cette ville. Lockhyel ressenti encore une foi un léger pincement au cœur au souvenir de la complicité perdue qu’il avait eue avec le chasseur. Peut être était ce pour ça qu’il avait mis un peu de distance avec lui ces derniers jours…

Le Varigal se souvint qu’à l’époque il avait été impressionné par la découverte de cette ville tellement plus grande que son village, mais il y avait aussi eu les mauvais souvenirs liés à son service d’ost, période de sa vie qui avait réussi à le dégoûté de la nature humaine. …il tenta de chasser ses pensées, en se disant que cela c’était passé il y a des années et qu’il venait de commencer une nouvelle vie. Il fallait vraiment qu’il réapprenne à cohabiter avec ses semblables. Rester sur le navire pour la nuit lui convenait parfaitement. Il ne souhaitait pas trainer plus que nécessaire en ville. Demain il accompagnerait Anaïs et serait à l’écoute des rumeurs et autres nouvelles de la région qui pourrait l’aider dans son futur choix d’itinéraire et qu’il pourrait colporter. Il était temps qu’il se comporte comme un vrai Varigal même s’il devait se forcer pour le faire.

[Iris]

28e Lunasdal, Gline, matinée

Alors que la ville s'éveillait, il s'avéra rapidement qu'elle était anormalement animée. Quelque chose causait la tension ... et les voyageurs ne mirent que peu de temps à en être informé : deux brigands allaient être pendus.

Le "spectacle" avait attiré une foule nombreuse autour des potences montées pour l'occasion par des charpentiers.

... Lockhyel reconnut ces hommes comme d'anciens "partenaires", de ceux qui avaient fait parti des soldats bourreaux et tortionnaires du temps de son service d'Ost... ils avaient définitivement mal tourné, mais que s'était-il passé ? ...

[Cialf]

Dommage, mon matelot ne s'est pas montré. Peut-être que ma démonstration d'escrime l'a refroidi. Il y a des hommes qui n'aiment pas trop les femmes guerrières, Grirav par exemple: "Tu es une combattante donc asexuée ". Il ne se rend pas compte... Quand je suis sur la route, je n'y pense même pas, mais une journée de repos...

Je vais parler à Lockhyel.

- Tu sais, Il faudrait faire descendre les caernides du bateau et leur trouver un enclos pas trop loin: l'enfermement n'est pas bon pour eux. Je peux rester ici pour garder les bagages, mais si tu vas en ville, est-ce que tu pourrais m'acheter un almanach, de préférence de Taol-Kaer? Ca doit bien se trouver, il paraît que la frontière est tout près. Pas besoin qu'il soit tout récent. J'ai besoin de vérifier si je sais encore lire.

En fait, j'ai besoin de l'almanach pour quelques autres usages. Mais je doute que cela intéresse Lockhyel.

Tiens, on dirait qu'il y a de l'animation en ville... Tout le monde se dirige vers le même endroit... D'ici, je vois même des spectateurs perchés sur les toits... Pourtant, c'est trop tôt pour une fête.

[ramb]

Une pendaison, spectacle pour le commun, acte infâme dans les fait.
mais la loi se doit d’être représenté et définitive, pour en décourager un maximum de gens.

[Cialf]

OK, donc gardiennage de bagage et caernide...

... pour le coup, tu peux prendre en compte le retour de ton marin qui profite de ce qu'elle est seule (je te laisse libre de votre relation)

Pour les sirènes, le marin n'a rien de consistant / solide / fiable... du tout et n'importe quoi

Seule, pas sûr à 100%. Les sœurs et Raen n'ont pas encore déclaré leurs actions du matin. Comme l'idée de la fête est de Serah, elle ira sans doute aux emplettes. Je vais faire comme si pour le moment. Si d'autres PJ restent au bateau, la scène se passera juste dans l'imagination de Becuma.

.

Les caernides sont au pré, les bagages déchargés, nous avons réservé un coin de terrain sec pour le barbecue. Je veille à ce que personne ne nous le fauche, parce que l’endroit est assez passant. J’entends des clameurs en provenance de la ville. Cela ne ressemble pas à des cris de joie, plutôt à quelque chose de mauvais… Des cris comme j’en avais entendu pendant la matinée à Faireann Ear et qui m’ont un peu gâché le souvenir du festival… Mais cela n’a probablement rien à voir.

Alors que je m’affaire à empiler les bagages, à déplacer les pierres pour le barbecue, je trébuche sur une corde attachée à un de nos paniers et je m’étale par terre. Quelqu’un m’aide à me relever.

-Alors, toujours pas plus à l’aise avec les cordes ?

Je reconnais mon matelot d’hier. Il a à peu près mon âge, la trentaine, et, comme moi, il a l’air d’avoir vieilli trop vite.

-Pas fâchée de te revoir. Tu n’es pas en ville avec tout le monde ?

-Non…

Il a l’air mal à l’aise, comme si l’idée de rester en ville ne lui plaisait pas. Peut-être qu’il s’y passe vraiment quelque chose de malsain. Je préfère ne pas lui poser la question.

-Tu veux t’asseoir ?

-C’est pas de refus. Tu fumes ?

-Moi, non, mais tu peux fumer si ça te plaît.

Nous restons assis sur les bagages, lui avec sa pipe, moi avec le bout de ficelle que je ressors de ma poche. Je souris.

-Tu sais, quand je t’ai demandé de faire des nœuds, je pensais réellement à faire des nœuds. Pas à des jeux de mots vaseux.

-Je sais. J’ai fini par comprendre. Des fois, je suis un peu bête.

-Oh, non… Tu es comme tout le monde, tu cherches des explications compliquées. La vie est simple quand on ne la complique pas.

Je reprends mes nœuds… J’arrive à en faire deux ou trois plutôt convenables, et qui ne restent pas coincés quand je les dénoue.

-Tu ne me croiras pas si je te dis que j’ai réparé un pont au-dessus d’un torrent. Enfin, pas toute seule, tu t’en doutes.

-Bah, tu en es capable. Sauf que si ton nœud est mal fait, tu risques de faire le plongeon. Regarde.

Il reprend sa démonstration de nœuds… C’est curieux, cette nuit, j’ai regretté qu’il ne vienne pas me retrouver sous ma couverture… Mais faire des nœuds ensemble me fait à peu près autant de bien.

-Tu fais toujours la navette de Crail à Gline ?

-Ca dépend. Des fois, nous allons plus loin, jusqu’à la mer.

Il me raconte une histoire, celle d’un marin qui était tombé amoureux d’une sirène et qui revenait toujours sur le même rocher pour l’attendre… Jusqu’au jour où il y a eu une crue du fleuve et il s’est noyé. Puis d’autres récits sur les sirènes, plutôt inquiétants, mais rien de certain, c’est plutôt pour le plaisir de bavarder. Il reparle de son travail.

-D'habitude, il y a des caravanes qui arrivent, de Gwidre ou d'ailleurs, on va les attendre à Crail.

-J’ai bien aimé, Crail. C’est une ville d’artisans, il y a partout des ornements en bois sculpté. On sent que les gens ne restent pas oisifs. Cet hiver, j’essaierai d’y décrocher un contrat. Garde du corps ou quelque chose comme ça.

-Peut-être qu’on se reverra, alors. Ou peut-être pas.

Est-il marié ? Peut-être. De toute façon, il doit retourner à son bateau, pour une réparation à faire. Je l’invite au barbecue de tout à l’heure.

-Mais quand tu verras les jumelles, tu ne me regarderas même plus. Elles sont splendides.

-Bah, je les ai vues… Mais toi, c’est pas pareil. A plus tard.

J'ai un peu changé les références d'itinéraire pour accorder aux conditions du commerce.

[Iris]

Rumeurs :

... avec la guerre en Gwidre, des caravanes qui venaient de ce pays... n'existaient pas vraiment... le royaume n'étant pas en mesure d'exporter avec des bandes liées à un camp ou l'autre qui rançonnaient et pillaient tout ce qu'ils trouvaient...

Crail qui exportait habituellement vers Expiation avait vu ses ventes diminuer significativement et espérait que ça irait bientôt mieux à présent qu'on disait, tant à Crail qu'à Gline que les Sigires allaient recevoir de l'aide de Kalvernach et que le siège de leur cité allait sans doute être brisé par des renforts d'Ard-Amrach.

Un des grands sujets de conversation était la question de l'intervention des Duchés de Tulg et Dùlan, frontaliers avec les terres réclamées par le Roi Sorcier Mac Snor. Le roi de Taol-Kaer ne voulait pas s'immiscer dans les affaires intérieures de son voisin, craignait que le Duché de Tuaille en profite avec les Osags de Déas, très tentés de prendre exemple sur ceux du Mur des Lances entre Gwidre et Reizh...

Concernant la route, le seul problème était la bande de brigand dont faisaient parti les deux hommes amenés à la potence. Il s'agissait d'anciens soldats qui avaient mal tourné et étaient devenus brigands. Pendant longtemps ils avaient été une menace grave, c'était vrai aujourd'hui encore, mais là, ils avaient été acculés et forcés de se disperser. Afin d'échapper à la justice reizhite de Gline, ils avaient fui en Taol-Kaer. On ignorait tout de la suite. Des Ronces patrouillaient les grandes routes pour l'instant, au cas où... mais il y avait de grandes chances que ces vauriens ne se soient bel et bien échappés...