OdE - Chap 9.01 - Lune de Lunasdal

[Cialf]

-Votre seul ami ? Ne répétez pas cela, vous pourriez provoquer des actes de désespoir. En ce qui me concerne, j’étais sur la scène en train de jouer quand j’ai vu les deux mêmes hommes repasser devant moi et se perdre dans la foule. Puis d’autres hommes sont arrivés avec des bâtons et des torches et se sont mis à inspecter partout en regardant les gens sous le nez. Cette interruption m’a beaucoup agacé. Être dérangé au milieu d’un morceau me rend terriblement nerveux, que voulez-vous…

Le barde se met à pianoter avec ses doigts sur sa coupe. Serah peut reconnaître le tempo saccadé du tapotement qu’elle avait entendu à Faireann Ear, quand le joueur de luth avait interrompu son morceau.
http://www.youtube.com/watch?v=vAUBHjaYkf0

-Tellement agacé, en fait, qu’en sortant de scène, j’en ai parlé au chevalier qui s’occupait du service d’ordre… Aurais-je mieux fait de me taire ? Toujours est-il est que j’ai été convoqué pour témoigner en justice.

[MeiYaw]

Du côté de Léorah, la soirée est tranquille. La caravane campe près d'une auberge qui fournit le repas et le lavage du linge, mais toutes les chambres sont retenues par d'autres voyageurs qui arrivent de Faireann Ear. Il y a un peu de passage, assez pour retenir l'attention de Léorah, mais rien d'inquiétant. A un moment, une varigale passe sur la route, venant de la direction de Baldh Ruoch et s'éloignant de l'auberge. C'est une femme d'une quarantaine d'années, brune et mince, allant à pied avec un carath. Elle ne paraît pas pressée et salue Léorah au passage.

- Bonsoir. Belle soirée, non?

Une soirée à la belle étoile. J'aime toujours autant cela. J'écoute ma soeur jouer tranquillement. Je suis assise par terre, adossée à un arbre, et je regarde les gens passer. Tout semble paisible.
Un peu plus loin, je vois Osden échanger avec Serah. Je ne les entends pas, mais il n'a pas l'air agressif. Ils doivent parler musique, ils ont cela en commun, et ça leur fait un sujet de conversation.
Becuma est occupée avec Main de Fer, et Iontaise... je ne sais pas où elle est... Surement avec Abhcan. Ou alors elle chasse les papillons ! Je souris à cette idée quand on me salue.

Oui, belle soirée effectivement.

[Amnèsya]

J'attends qu'il ait fini son morceau..

"-J'aime bien.
Quand à ce taire, cela vous aurait rendu complice je pense. Il est des actes que l'on ne peut pardonner. briser une vie en est de cela..."

[Cialf]

-Oui, vous avez raison… Je ne l’avais pas compris tout de suite de cette façon. Que voulez-vous, une nuit de concert, il m’arrive de ne pas porter une attention suffisante à ce qui se passe hors de la scène. Toujours est-il que ce procès m’a retenu toute la matinée, de sorte que ma caravane est partie sans moi.

« Ce contretemps a pourtant eu ses bons côtés. Tout d’abord, il m’a permis de voir la grande demorthèn Guinevere Oan. Si étrange que cela puisse paraître, je ne l’avais jamais vue en personne. Une femme exceptionnelle. C’était elle qui présidait le tribunal. L’audience a commencé tard parce qu’auparavant, elle avait passé beaucoup de temps à réconforter la victime, cette jeune femme. Vous imaginez ? Elle a interrogé les témoins avec une précision remarquable.

« A un moment, elle a questionné madame Main-de-Fer, pour savoir si la conduite des deux gardes lui avait déjà causé des problèmes. Madame Main-de-Fer a été catégorique : « Bonne dame, dans ma caravane, il y a moi et il y a mes deux guerrières, Serah et Leorah. Avec nous trois, jamais ces deux types ne se seraient permis de causer des problèmes à qui que ce soit ! Ce sont des combattantes comme vous n’en trouverez pas dans tout Reizh ! Je leur avais donné congé pour la nuit pour aller au concert, Léorah m’avait bien dit de me méfier et j’aurais mieux fait de l’écouter. Si elles avaient été là, … »

« Là-dessus, elle a fait un grand éloge de vous deux : si le roi de Taol-Kaer avait été dans la salle, je crois qu’il vous aurait engagées toutes les deux sans hésiter comme chevaliers hilderins ! Vous avez de la chance d’avoir une employeuse qui tient autant à vous.

Le barde s’exprime avec un sourire poli. Il est à peu près impossible de savoir quand il se moque et quand il parle sérieusement. Il semble boire à petites lampées, mais Serah peut remarquer que le niveau de la boisson dans sa coupe n’a pratiquement pas descendu.

[Cialf]

Oui, belle soirée effectivement.

-Vous montez la garde pour la caravane ?

La varigale a des yeux vifs et on peut sentir que peu de choses lui échappent. Elle jette un coup d’œil au gantelet de fer qui orne le pavillon de la grande tente.

- Vous travaillez pour Main-de-Fer ? Elle a une certaine réputation, celle-là : il vaut mieux bosser avec elle qu’avec ses concurrents. Elle est du genre casse-toi de là que je m’y mette… Enfin, je dis ça, mais si vous bossez pour elle, vous devez être du genre coriace. Vous revenez de Faireann Ear ?

[MeiYaw]

Diable que cette femme parle beaucoup. Pourquoi est ce que je tombe toujours sur des bavardes curieuses ?
Après un instant de réflexion, le regard perdu sur ma soeur et son compagnon de musique, je reviens vers la femme qui se tient devant moi. Une quarantenaire qui a l'air bien en forme. Je décide de me lever, je n'aime pas regarder les gens d'en bas. Ni être en position de faiblesse.
Par contre, je ne compte pas lui donner mon ressenti sur mon employeuse. Oui, elle est dure, mais ce n'est pas à moi d'émettre un jugement, ni de partager mes opinions.

Oui, je travaille pour Main de Fer. Et si elle m'a engagée, c'est pour mes compétences défensives. Comment la connaissez vous ?

[Cialf]

Oui, je travaille pour Main de Fer. Et si elle m'a engagée, c'est pour mes compétences défensives. Comment la connaissez vous ?

La femme sourit, amusée.

-Je voyage souvent sur cette route et je finis par connaître tout ce qui s’y passe. Je sais quand se termine le festival de Faireann Ear, et je peux déjà dire que pour une caravane avec chargement, vous avez fait une bonne pointe de vitesse. Main-de-Fer, "transport rapide sur les routes de Reizh", elle est connue comme le loup des brumes. Pour ce qui vous concerne, elle paie régulièrement ce qu’elle doit. Bon, je ne vais pas essayer de vous faire parler, vous êtes loyale et vous avez raison.

Elle se tourne elle aussi vers Serah et le barde qui bavardent près des tentes.

-Je préfère ne pas rester près des bardes, je sais que si je les écoutais, j’y passerais des heures. Et il faut toujours qu’ils enjolivent, comme si la réalité n’était pas assez passionnante ! Je vais marcher toute la nuit. Par cette chaleur, je préfère. La route est dégagée et on se mange moins de poussière….

Le profil de Serah apparaît de temps en temps. La varigale la regarde fixement, puis pointe son regard vers Léorah, puis de nouveau vers Serah… Quelque chose paraît la troubler…

[Amnèsya]

"- On essaye juste de rester en vie pour toucher notre solde. Si c'est cela être un garde d’élite... elle rigole un peu...
Vous m'apprendrais votre morceau?"

Nota, je joue détendu, il n'empêche que Serah est en mission et donc, par définition, elle est sur ses gardes... J'ai pas eu le temps d'ouvrir le livre voyage... Si j'ai le temps et qu'il y a quelque choses a faire j'éditerai.

[Cialf]

-Avec plaisir… Si vous me promettez de ne pas le jouer à Baldh Ruoch. Je compte bien donner quelques concerts cet automne et je tiens à garder mes exclusivités. Je suis sous contrat avec quelques généreux mécènes qui seraient mortellement vexés si leur morceau de prédilection était joué, mettons, sous le toit d’un de leurs rivaux.

Et le barde se met à raconter une anecdote de fête où deux grandes dames s’étaient disputé la participation d’un chanteur en renom. Il ne nomme pas les personnes, mais certains détails les rendraient très reconnaissables si Serah avait l’habitude de la haute société de Baldh Ruoch. L’affaire avait mal tourné et le chanteur avait dû fuir la ville précipitamment.

[Amnèsya]

- Bien que je regrette, je vous promet de ne le jouer que pour les marmottes et les lapins que je croiserais...



une parole de musicien, c'était sacrée... Mais j'étais réellement intrigué par cet manière de jouer et je ne doutais pas d'en apprendre un plus sur l'art subtil du rebec...
un éclair illumina enfin ces yeux...

Cette Oan, c'est pas cette démorthen qui a créer cette tradition de faire un festival lors de cette célébration à Fairean Ear... C'est grâce à elle que j'ai donné mon premier vrai concert même si c'était juste l'espace d'un instant... J'espère que vous l'avais au moins remercier?