TDF - Chap 3. Famille et Devoir

[DukeTogo]

Les deux hommes s'éloignèrent sous le regard d'Aleth, Jack et Théobald. Mais il était cinq désormais avec la présence d'Alyse Hastwyck.

Jack le bourru n'était pas très à l'aise avec la petite et Théobald guère plus. De fait, ceux ci lançaient des regards d'appel à l'aide vers Aleth...

[Iris]

Aleth essayait tant bien que mal de dormir, mais apparemment Alyse était réveillée et Jack comme Théobald ne se sentaient pas de la bercer. Elle les regarda en retour en songeant : "Je n'ai pas de pouvoir magique avec les enfants !"

S'installant auprès des deux hommes en détresse, elle se composa un sourire et, à défaut d'un meilleur modèle, s'efforçant de parler comme elle imaginait qu'aurait pu le faire sa mère dans ses jours les plus chaleureux : " Eh bien Alyse, n'avez vous pas sommeil ? "

" Demain nous serons de retour à Trémière. Votre mère vous attend avec impatience..."

Aleth tâtonnait et cherchait à quel sujet se raccrocher et supposait que l'enfant poserait bien une question qui la guiderait à un moment ou un autre.

[DukeTogo]

L'enfant avait beaucoup gardé le silence depuis sa libération. En insistant, on pouvait lui faire dire des maigres "oui" ou "non".

Elle était visiblement toujours sous le choc et avait du mal à trouver le sommeil. La Trémière n'était pas un palais, mais pas pour autant un lieu où l'on dort à la belle-étoile. Rien que cela pouvait impressionner une bien jeune fille. Mais chahuté par ses ravisseurs, kidnappée dans la violence, le spectacle du combat sanglant sous ses yeux un peu plus tôt n'arrangeait rien.

[Iris]

Aleth dut se faire une raison, ça n'allait pas être facile. Elle réfléchit et estima rapidement que le plus important était d'aider l'enfant à dormir, une bonne nuit de sommeil et tout irait mieux. Mais elle était trop choquée pour s'apaiser aisément aussi la jeune soigneuse songea-t-elle à une solution qui pourrait aider : une tisane au miel avec une goutte de lait de pavot. Le miel est un antiseptique et cicatrisant naturel, il faisait donc logiquement parti de son paquetage ; quant au lait de pavot, en tant qu'analgésique pour les blessés, il était aussi d'un usage courant. Son effet étant aussi de calmer, à très petite dose (un dixième de la médication normale) il devait pouvoir aider Alyse à mieux dormir.

" Je vais te faire une tisane avec beaucoup de miel. Tu aimes le miel ? "

" Tout le monde aime le miel..."

Restait la question de la plante pour parfumer la tisane... Sinon ça risquait fort d'être juste de l'eau chaude sucrée... Aleth récupéra ses gros sacs et retourna s'asseoir près d'Alyse pour meubler : "J'ai appris à soigner à Villevieille et auprès de Mestre Corvin, dans notre château à Waterford. Waterford est très beau, avec une petite ville au bord de la mer, une rivière, une grande forêt..." hantée par des brigands implacables et insaisissables..." et de grands vignobles aussi... et une vieille tour très grosse couverte de lierre... "

Pff... la sauge, c'est utile pour presque tout, mais en goût ça ne plairait pas forcément à une enfant... Tiens... Du jus de sureau... pas mal en fait... pur ça n'avait pas très bon goût, un peu âpre, mais dilué comme un sirop avec de l'eau chaude, c'était un remède contre les refroidissements et mauvais rhumes. Idéal pour les natures fragiles et délicates... Et avec plein de miel, c'était même assez bon... A l'origine Aleth avait plutôt pris ça pour elle, il n'y a rien de tel que des heures à voyager et se fatiguer pour attraper froid... Et Alyse, en état de choc et épuisée pouvait tout aussi bien être concernée... Traitement préventif ayant bon goût. C'était décidé. Plus qu'à faire chauffer de l'eau.

" C'est là-bas que ton frère Jolan a grandi avec moi. "

" Tu sais, sitôt que Jolan a entendu qu'on voulait te faire du mal, il est venu aussitôt... Il nous a mené ici, tous, rien que pour que tu sois à l'abri et protégée des méchants."

" Bon en fait, nous ne savions pas ce que nous allions faire, mais elle n'est pas en état de relever les incohérences de ce genre..."

" Jolan est un excellent archer et marin. Il s'est entraîné dur pour que vous soyez fiers de lui à Trémière..."

" En fait, je n'en sais rien, mais ça a l'air bien, dit comme ça... et c'est vrai qu'il est bon archer et marin... "

Aleth versa une première tasse, enfin, ce qui en faisait office, avec double dose de miel à l'enfant, et profita de chercher le miel pour voir si elle pouvait dénicher le lait de pavot. Cela ne semblait pas forcément évident et elle était tentée de se contenter de croiser les doigts pour que le miel et le breuvage chaud suffisent. ... Et quitte à en faire, elle s'en servi une deuxième et proposa aux deux hommes qui n'avaient pas fini de bien essuyer leur suie : " Autant finir la bouteille. Tentés ? C'est contre les refroidissements et les rhumes... et ça réchauffe agréablement."

Proposant à Alyse de s'installer confortablement, dans l'espoir qu'elle finirait par s'endormir, Aleth continua son babillage pendant qu'elles buvaient. Puis elle entreprit de peigner Alyse, pour qu'elle soit jolie à son retour de Trémière, et aussi parce qu'enfant, Aleth trouvait apaisant de se faire brosser ses longs cheveux. En même temps c'était un contact humain qui pourrait peut-être rassurer Alyse... Enfin, Aleth l'espérait. " Je resterai à dormir avec toi si tu veux..."

... et de poursuivre avec persévérance, à voix douce, toujours dans l'espoir qu'Alyse finisse par tomber de sommeil et être bercée par un ton calme n'évoquant que des choses rassurantes et jolies...

Jack put ainsi découvrir qu'il était un grand héros de la Garde de la Nuit, et que celle-ci méritait son nom car ses valeureux membres voyaient dans le noir et luttaient courageusement contre toutes les menaces nocturnes. D'ailleurs Jack avait déjà abattu seul un géant des glaces. Absolument ! Et il avait une petite soeur lui aussi, qu'il aimait beaucoup. Jamais il ne permettrait qu'il arrive quoi que ce soit à une petite fille. Avec lui, rien de mal ne pouvait arriver, c'était une assurance.

Quant à Théobald, il apprit qu'il était le meilleur garde des Castellane, un modèle de courage, un concentré de valeur chevaleresque telles que la bravoure, la vigilance, la droiture... et qui avait toujours su protéger Aleth et sa sœur Lysanor contre toutes les menaces... C'était le meilleur garde du corps qu'une jeune lady puisse rêver.


Et un coup d'oeil aux deux héros béatifiés : "Ne me regardez pas comme ça, j'improvise !"


... Béric n'étant pas là, il n'eut droit à aucune louange... ce qui arrangeait Aleth qui aurait dû faire plus d'effort pour lui trouver des qualités étant donné qu'elle lui en voulait quand même un peu...

[DukeTogo]

Jack et Théobald était assez amusés par les sketchs d'Aleth. Le frère juré commenta à un moment en prenant une grosse voix : "Je suis Jack Bulwer et de mon c... de mon... partent des boules de feu."
Le garde de nuit avait retenu à temps le mot vulgaire lié à son séant.

Les efforts d'Aleth ne furent pas vains, la jeune fille esquissa un sourire et son regard s'illuminait quelque peu.

Et puis, à un moment, l'on entendit la voix de Jolan qui tempêtait non loin. Théobald releva la tête, près à bondir mais Jack Bulwer le retint en posant sa main sur son épaule en regardant lady Castellane : "Où tu vas, on est pas bien, là?"

[Iris]

Aleth s'était donné du mal et était soulagée qu'Alyse réagisse positivement. Elle avait peut-être raté sa vocation de ménestrelle...?

Avec tous ces efforts, et même les sourires et réactions pittoresques de Jack et Théobald, elle avait fini par oublier dans l'ensemble les contrariétés récentes... ah Béric... il faudrait un jour trouver un modus vivendi avec lui... plus tard... dans l'immédiat passer une agréable soirée...

Et puis, à un moment, l'on entendit la voix de Jolan qui tempêtait non loin. Théobald releva la tête, près à bondir mais Jack Bulwer le retint en posant sa main sur son épaule en regardant lady Castellane : "Où tu vas, on est pas bien, là?"

Certes Aleth était curieuse, mais elle avait résolu de ne pas se mêler des cachotteries de Béric. Elle était surtout perplexe : elle aurait pensé qu'il était question d'elle, Béric se plaignant d'une manière ou d'une autre, ou bien encore décidé à tendre un piège aux membres de la Confrérie de la Liberté ou quelque chose du genre. Mais Jolan ne tempêterait sans doute pas s'il ne s'agissait que de rassurer Béric quant au fait qu'Aleth ne prendrait pas de risques inconsidérés ou autres platitudes qui la blasaient. Cela devait donc avoir un rapport avec Reswald et les projets visant à gérer la crise.

Elle répondit au regard de Jack avec un sourire qui signifiait : "Non je ne vais pas m'immiscer dans leurs affaires, ils sont assez grands pour les régler entre eux et s'ils veulent nous en parler, ils le feront."

Et retournant à Alyse : " Savais-tu qu'il existait des hiboux brigands ? Mais contrairement aux vrais brigands humains et très méchants, ceux-là sont gentils... D'ailleurs j'en ai rencontré deux il n'y pas si longtemps... qui ne soignaient pas bien leur plumage... Ah ce ne sont pas des chats, toujours élégants et présentables, c'est sûr..."

Pour peu que Jolan et Béric ne fissent pas d'entrée fracassante brisant tout retour de la conversation à la normale, Jack, Théobald et Alyse auraient la version "conte de fée" de la rencontre d'Aleth avec les deux membres de la Confrérie de la Liberté. L'un des deux était un hiboux qui ne savait pas bien se plumer et était plutôt débrayé... et l'on imagine fort bien qu'un coq avec une partie des plumes du poitrail aurait du mal à pavaner, mais chez les hiboux brigands, ce n'est pas comme dans un poulailler, on a des manières un peu approximatives...

[DukeTogo]

Un peu plus tôt...

Avant de partir, Béric se tourna vers Jack :

"Garde l'oeil ouvert, on en a pas pour longtemps."

Béric amena donc Jolan à l'écart du campement, laissant plus d'une vingtaine de mètres avec les autres membres du groupe.
Soudainement, il l'empoigna par le col et s'approcha de lui :

"Que ce soit bien clair. C'est la dernière fois que je te couvre.
Jusqu'à preuve du contraire, tu es le pupille de la maison Castellane, la façon dont tu te comportes impacte la maison.
La devise n'est pas "Plus d'honneur que d'honneurs" pour rien, ce que tu as fait est quasiment impardonnable ! Tuer un homme désarmé et à terre !"

"Tu as beau être un Hastwyck, tant que tu seras pupille tu devras te soumettre à cette maison qui fera de toi un homme."

Il attendit quelques instants avant de terminer en le relâchant :

"Soit maintenant un homme digne du rang que tu auras à assumer plus tard ! "

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Devant l'absence de réaction claire de Jolan, Béric se contenta de lui dire :

"Tu me déçois, j'espérais t'avoir mieux formé que ça."

Il reprit ensuite la direction du camp :

"Tu auras jusqu'à notre arrivée à Waterford pour me prouver le contraire. Après Lord Rhéomar pourrait avoir à entendre ce qui s'est passé ici. »

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Jolan, n'avait pas bronché, écoutant le maître d'arme le réprimander comme un enfant a qui on fait la leçon. Pourtant, il soutenait le regard de Béric car, si c'était à refaire, il savait qu'il le referai, Béric n'avait pas lu dans son regard le désir sadique de vengeance de l'homme, bien sur ses pieds, une dague à portée de main à n'en pas douter. Mais Béric en remettait une couche, c'était de trop. Il rétorqua alors d'une voix forte :

"EN QUOI CELA AURAIT ÉTÉ PLUS HONORABLE DE LE LAISSER RESPIRER UNE MINUTE DE PLUS, JUSTE LE TEMPS QU'IL REJOIGNE SER PRÉDEAUX ET POIGNARDE ALYSE ?!
OUI! J'AURAIS EU L'HONNEUR D’ÊTRE HANTÉ PAR LE REMORD DE L'AVOIR LAISSER LA TUER ET D'EN ÊTRE ENTIÈREMENT RESPONSABLE.

JE PRÉFÈRE ME PASSER DE CET HONNEUR ET QUE CE SOIT MA SŒUR QUI RESPIRE!"

... et les mots de trop qu'il regretta aussitôt

"CE GENRE D'HONNEUR, JE VOUS LE LAISSE"

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Une moue se dessina sur le visage de Béric. Cela confirmait bien quelques unes de ses appréhensions.
Il lui dit :

"La situation s'arrangeait d'elle-même, Jack et moi y étions presque. Par ton action, tu l'as plus mis en danger qu'autre chose. Le contrôler aurait été suffisant...
Mais, si tu vois les choses ainsi, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. »

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La réaction calme de Béric fit se calmer Jolan. Il avait conscience que son comportement l'avait déçu, à l'instant même.

"J'en suis désolé ... j'ai fait selon ce que me dictait mon instinct.
Faites comme il vous semble nécessaire, je ne voudrais pas souiller le nom de la maison Castellane par mes actes. D'ailleurs, vu la situation, mieux vaut pour votre maison que je n'y soit plus lié. "

Cela n'était pas dit de manière provocatrice, mais avec détermination, plus tôt cela serait fait et plus vite les Castellane seront libérés de cette sale histoire dans laquelle il regrettait sincèrement de les avoir embarqué. Ils étaient venus l'aider et pour seule récompense, il leur offrait une malédiction.

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"Tu feras toujours parti de la famille Castellane. Maintenant agit comme tel.
Ils n'abandonnent jamais les leurs, et moi non plus."

...

[DukeTogo]

A leur retour, Jolan et Beric purent voir que la petite Alyse semblait plus calme, moins choqué. Un bâillement même était bon signe.
Il fallait dormir sans tarder pour pouvoir bien chevaucher le lendemain et peut-être même arriver à rejoindre la Tremière sans avoir a faire une autre nuit en plein air, quitte à arriver très tard.

Les deux hommes, comme le font beaucoup d'hommes contrariés, se mirent à vérifier qui le campement, qui l'harnachement des chevaux, comme autant d'activité immédiate histoire qu'on ne les dérange pas. Jack était habitué aux explications d'hommes, celles-ci étaient monnaies courantes au Mur. Un signe à Théobald, une invitation à dormir à Aleth et Alyse qui était bien lasses et les tours de garde se succédèrent sans heurts.

A défaut de jeu d'ici mercredi soir (qui in game ont lieu le lendemain, la journée à assez duré ^^) je vous fait arriver à la Trémière. Vous pouvez aussi gagner du temps en me disant en HRP, "motus et direct chez Lord Hastwyck."

[Maëlys]

Ayant crevé un abcès qui commençait à se former, Béric revint vers le campement. Les regards qui convergeaient vers eux deux lors de leur arrivée lui indiqua que la réaction de Jolan avait été bien entendue.
Après avoir ruminé pendant plusieurs minutes en vérifiant les harnachements, il revint vers Jolan pour que chacun puisse se détendre :

"Nous irons aussi loin qu'il le faut pour leur faire payer mais chaque chose en son temps."

Regardant de nouveau les autres membres du groupe, il continua :

"Je vais prendre le premier tour de garde, vous pouvez vous reposer. Théo tu feras le milieu de la nuit, puis Jack et Jolan si besoin."

[Iris]

Sur le chemin du retour

Profitant d'une pause, et afin de tenir au courant ses compagnons ... sans être forcément convaincue qu'ils adhèreraient... songeant aussi que la décision finale ne serait sans doute pas prise par elle mais le "Conseil" des Castellane... sauf à les mettre devant le fait accompli... Aleth décida qu'il fallait au moins leur dire comment elle estimait qu'il fallait agir. Sans attaque frontale ni renoncement... sans non plus de désir de vengeance... deux morts dans chaque camp, cela suffisait... le sang avait assez coulé...


Aleth avait exposé la veille au soir ce qu'elle envisageait comme ligne de défense, à savoir éviter de devoir s'inquiéter pour Alyse (et par là être paralysé pour toute autre action plus offensive) ou pour l'aptitude de la Maison Hastwyck de se se faire entendre, notamment à Haut-jardin. Maintenant il fallait établir un plan permettant de reprendre l'initiative et de se protéger en même temps. La Reine tenait aux apparences, et à un semblant de légitimité de son pouvoir. Ils avaient trois options : soit la dénoncer aux Tyrell et devant le Bief, soit faire profil bas, soit... eh bien Aleth préférait la troisième option. Elle espérait qu'elle serait suffisamment inattendue, et pas assez offensive pour créer du trouble et de l'ambiguïté. Le pouvoir de la Reine impliquait de s'appuyer sur une institution puissante, mais complexe : il devait être possible de jeter des grains de sable un peu partout. Impossible pour Aleth de contrôler ou maîtriser une telle stratégie : cela revenait à semer des germes du Chaos et espérer qu'il nuirait principalement au système le plus complexe, là où elle, à Waterford, n'avait à s'occuper que d'un corps organisationnel simple, et donc moins susceptible d'être en proie à des dissensions.

" Ces manteaux d'or peuvent servir."

Contente de son idée, et espérant qu'elle était bonne, elle émit un sourire avant d'essayer d'expliquer son ébauche de la manière la plus convaincante possible :

" Nous appartenons à une humble maison du Bief et nous avons découvert qu'une maison mineure était en péril. Nous avons pu sauver de justesse une malheureuse de leurs griffes. Mais ce qui est dramatique... c'est que ces hommes cherchaient à se faire passer pour des Manteaux d'or et pour Sandor Clegane. Ces mécréants avaient bien des manteaux d'or volé sur eux, mais point de blason, d'ailleurs l'homme se faisant passer pour Sandor Clegane faisait à peine 5 pieds et demi de haut. Un usurpateur à n'en pas douter ! Et cet acte est abominable, car des gens malveillants ont réussi à voler à Port Réal d'authentiques manteaux d'or pour salir le nom de la royauté. Fort heureusement nous sommes de loyaux serviteurs de la couronne, et jamais nous ne nous serions laissés abuser ! "

Grand sourire : "Vous commencez à voir où je veux en venir ? "

Rapidement avec un ton plus dépité : " J'aimerais tout de même avoir l'appui de mes parents et Tristifer sur cette approche, car elle implique que nous soyons tous bien coordonnés et très, très bruyants... "

Et de nouveau avec entrain, battant presque des mains et soulignant son propos de manière théâtrale :" Nous hurlons au scandale et à la tentative de fomenter une rébellion, et nous pointons des traîtres qui agissent à Port-Réal. Mieux, nous encourageons la Main du Roi à agir pour laver la réputation de la Reine !"

Sur le ton de la précision : "Ils ne peuvent pas tous être impliqués à Port-Réal. En secouant la ruche, de loin, du plus loin possible, pour ne pas être piqué au passage par une guêpe furieuse, nous les obligeons à régler leurs comptes entre eux. Je ne doute pas que cette affaire n'en est qu'une parmi beaucoup, et donc il ne manquera pas de gens qui trouveront leur intérêt dans un sens ou l'autre. C'est pourquoi je pense que c'est une tactique chaotique, mais qui peut sérieusement parasiter la capacité de nuisance de notre ennemi."

" Autre intérêt : en jouant la carte de la naïveté, si jamais la Reine est simplement craintive quant à notre intention d'attaquer, elle peut considérer que nous cherchons à calmer le jeu. Sur le plan des apparences, elle est obligée d'abonder dans notre sens et de crier au scandale, car nous la déclarons innocente et victime de calomnie."

" Si ton père te désigne comme héritier, Jolan, combiné à cette publicité candide, cela envoie, pour ceux qui connaissent le fond de l'histoire, le message "Oui, nous savons qui vous êtes. Oui, nous savons que vous agissez contre Reswald. Mais laissez-nous en dehors de vos histoires. " ... J'ajouterai qu'il y a aussi une part d'avertissement dans une telle manœuvre, car nous disons en substance : " Vos manteaux d'or ne pourront pas être réutilisés, pas plus que Sandor Clegane, sinon tout le monde saura que les soi-disant usurpateurs étaient authentiques."


Avec un soupir qui ressemblait à une conclusion : "En tous cas, tout vaudra mieux que l'inaction ou un suicide éclatant."


Il y avait beaucoup de chemin encore à parcourir si l'on souhaitait arriver à Trémière durant la nuit : " Vous connaissez ma position et c'est celle que je présenterai à Père, Mère et Tristifer." A mon avis c'est surtout ce dernier qui devrait être d'accord avec une telle approche... " Je vous laisse y réfléchir."

"Nous avons encore de la route devant nous, et dans l'immédiat, il s'agit de s'assurer des défenses des Hastwyck, avec la protection d'Alyse et le statut de Jolan en vue. "