OdE 9.4 - Un Choix de vie - Sous les noires frondaisons

[Amnèsya]

Serah était restée silencieuse et pour passer le temps comme d'hab, elle avait sorti son rébec, et elle avait commencer quelque airs

Excusez moi, je crois que nous ne souhaitons pas perturber vos règles. En dehors du métal, est-qu'il y a d'autre chose qu'il nous faut savoir?
Par ailleurs, je suis également musicienne, j'ai quelques tenues de spectacles qui nécessite des attaches en cuivre pour tenir... Est ce que l'interdiction au en dehors des murs de la cité aussi, ou simplement dans l'enceinte?

[Iris]

L'ansailéir Lem était encore là au moment où Serah exposa son problème et répondit après une seconde d'hésitation :

" Le feu n'est utilisé qu'avec parcimonie. Aingeal est un esprit violent : son influence doit être contenue."

" L'interdiction de l'impureté du métal n'est valide qu'à l'intérieur de l'enceinte. "

" La forêt des esprits vous est interdite."

Et elle ajouta : " On ne châtie pas un enfant qui ignore les règles. Vous serez avertis si vous vous égarez." ... mais une fois averti..?

[ramb]

Quel endroit magnifique pensa Grirav, mais ou je me suis encore fourré.

Grirav dépose tout son matériel métallique, qui a part ses pointes de flèches ne lui servira pas.
Il s'en remet pour le moment à Anaïs, attendant la suite des événements.
Préférant se taire plutôt que d’aggraver la situation.

[Iris]

Pour l'instant, les villageois sont assez loin en majorité : il est donc possible d'échanger à voix basse sans que cela soit trop facile à remarquer.

Outre le matériel en métal, tout ce qui est "visiblement magientiste" est également à placer dans le petit entrepôt.

... en dépit de la tension... tout est calme et aucun geste ou attitude ne semble laisser craindre d'agression : les "Purs" sont maîtres chez eux et ne se sentent pas particulièrement menacés, même s'ils n'apprécient pas les étrangers.

[MeiYaw]

A l'image de mes camarades, je me contente d'écouter et de déposer mes armes. Je n'ai rien d'autre de métallique sur moi.
Une fois cela fait, je ressors de chez Meldith et j'attends sur le pas de la porte, mettant mes oreilles à l'écoute d'une quelconque conversation qui me pourrait me parvenir.

[Gobsama]

Alors que les gens se rassemblaient pour voir les arrivants et commentaient à voix basse, entre eux, Lockhyel tendit l’oreille autant que possible pour percevoir la nature de commentaires qui accompagnaient leur arrivée. Il s’attendait bien sur à de l’hostilité, mais il espérait se tromper.

Il tiqua légèrement quand on leur ordonna de rester aux portes du village alors que la personne qu’ils étaient censés escorter rentrait seule, mais le varigal ne tenait pas envenimer les choses. Aussi se contentât-il d’attendre avec les autres.

Pendant la demi-heure qui suivit, Lockhyel prit le temps d’observer les alentours dans le détail, nombre de gardes, leurs équipements, ceux qui les regardaient avec suspicions, et ceux qui semblaient plus ouverts à la conversation…

Quand on leur annonça qu’ils devaient se défaire de leurs objets métalliques, Lockhyel s’exécuta en déposant ses armes métalliques tout en se félicitant d’avoir songé aux épieux et pieux de bois. Pour le reste de son équipement métallique, il songeât que tant que cela restait au fond de son sac personne ne devrait se sentir offusqué. Cela ne l’enchantait pas de se délester ainsi de son équipement, mais pour le moment les choses semblaient prendre une tournure pacifique et le varigal ferait son possible pour que cela reste ainsi.

Il avait beaucoup de questions qui lui venaient en tête face à cet étrange mode de vie, mais les garda pour un moment plus propice.

[Amnèsya]

Serah s'était également délester des ses objets, un peu deçue de n'avoir eu qu'une réponse partielle à sa question.
Elle aurait bien aimé savoir s'il était du genre à jouer sur les mots...

[Iris]

Pendant l'après-midi

Lockhyel passa beaucoup de temps à observer les lieux et les habitants. L'atmosphère était étouffante et oppressante, la peur suintait de chaque détail, de chaque rituel. Le varigal n'eut l'impression de repérer une expression amicale que sur le visage d'une seule personne, une jeune fille, peut-être 14 ou 15 ans ? De grands yeux, des nattes mal ficelées, et s'attirant apparemment facilement des regards sombres des siens.

Le début de soirée

On rentrait au village, on s'affairait, et pour un temps, la pression était moins importante, les discussions presque normales : il faudrait bientôt construire une nouvelle maison, le demorthèn devait demander l'accord des esprits pour couper les arbres nécessaire à sa construction ; un cochon s'était enfui, il avait fallu le rattraper ; les eaux des deux rivières passant à proximité du village étaient très poissonneuses, l'une avec un courant très vif, où les truites et saumon s'égayaient, l'autre beaucoup plus calme, mais riche en crustacés et mollusques savoureux, dont des moules d'eau douce de la taille d'une main. Les enfants revenaient de leur journée avec la dàmàthair, Arsante, une femme très séduisante, aux yeux clairs, et à la poitrine généreuse. Les plus intuitifs avaient l'impression qu'il y avait quelque chose de bizarre... mais ne parvenaient pas pour l'instant à mettre le doigt dessus... un sourd malaise derrière les sourires...

Les étrangers assistaient à tous les préparatifs rituels : installer le foyer pour le repas, les ingrédients trouvés dans la nature et les rares cultures. Ils comprirent que la diététique dans le village faisait parti des enseignements spirituels : on devait manger modérément par respect pour la nature et la vie. Pour inciter au partage de la communauté et à l'équilibre des énergie, le repas était composé obligatoirement de trois portions : une de viande ou poisson ou autre animal ; une de fruits et légumes ; une de féculents. Ici on cultivait la tubéreuse sapinière, un tubercule poussant au pied des épineux. Dans les régions "civilisées" on lui préférait les céréales sous forme de pain en particulier. On ne consommait de tubéreuse que dans les zones isolées où les champs de blé, de seigle ou d'orge n'offraient pas de bonnes récoltes. La jeune fille de tout à l'heure avait toujours des tâches loin du groupe, mais Lockhyel avait de nouveau capté son regard pendant un instant à chaque fois, deux ou trois fois.

Les étrangers avaient été invités à s'installer dans la maison commune, où l'on dormait collectivement dans une sorte de dortoir où la promiscuité interdisait toute intimité. Là, ils pouvaient se reposer un peu du voyage et discuter à voix basse en attendant la suite : le retour du demorthèn de la forêt des Esprits.

Puis vint le demorthèn Neventer, aux cheveux gris, longs, à la barbe qui l'était tout autant, le regard exalté, et son ionnthèn, Kareth 23 ans, le visage dur.

Un silence révérencieux l'accueillit. La foule était rassemblée. L'ansailéir Lem parla avec lui, apparemment pour résumer la situation, mais le guide spirituel balaya l'affaire d'un revers de main, semblant estimer qu'une autre affaire était plus pressante et plus urgente. Des villageois en arme ramenaient Kethel, 18 ans, de sa séance de mortification, humilié, las, prêt à se briser. Les étrangers furent témoins, à l'arrière de la foule et ne voyant pas grand-chose du fait du rassemblement dense, d'une séance particulièrement houleuse. Dans les cris et vociférations, ils n'entendirent pas tout ce que dit Neventer. Il semblait s'agir d'une liste de reproches particulièrement durs. Kethel s'était comporté de manière inacceptable et répugnante. La foule acclamait, criait, crachait, insultait.. Mais le plus stupéfiant fut la suite. Neventer dut dire quelque chose et le silence revint de sorte que les étrangers purent entendre la fin de ce qu'il disait "... mais purifié, il est pardonné et digne de revenir auprès de nous !" : ce fut le signal du départ d'effusions émotionnelles, de l'amour débordant. Tout le monde s'étreignant, se prenait dans les bras, s'embrassait, riait, souriait, comme si le bonheur éclairait soudain tous les cœurs. Les étrangers étaient comme invisibles et être témoins de ce spectacle avait quelque chose de gênant... c'était d'un tout autre registre que l'hostilité, mais ces sentiments collants, déferlants, avaient de quoi mettre tout autant mal à l'aise.

On soufflait le chaud et le froid. C'était particulièrement dérangeant pour les plus empathiques. Ceux qui étaient plus froids observaient avec une distance critique plus facile à tenir.

Enfin, on servit le repas dans cette ambiance de bonheur débordant. Les étrangers en profitèrent dans le sens où le repas fut très bon et qu'ils étaient traités de manière rigoureusement équitable par rapport aux villageois. Les mets étaient tout simplement savoureux, comme si les goûts ici étaient plus forts, plus intenses, plus vivants... Il y avait matière à comprendre pourquoi ce site pouvait être considéré comme propice à une vie spirituelle épanouie, proche de la nature.

[ramb]

Des gens accueillant, mais néanmoins étrange.
Tout cela ne rassurait pas Grirav, certes la vie en collectivité, l'égalité, tout cela est bien, sauf quand on le pousse à l'extrême comme ici.
Un malaise sous-jasent, presque palpable, est présent.
Bref Grirav ne relâche pas son attention. Il est respectueux et attentif.

[Amnèsya]

Evidement, Serah ne comprit rien à ce qui ce déroulait sous ses yeux... Elle détourna plusieurs fois le regard. A quoi cela rimait, ce déchaînement de haine primaire et stérile, autant que cette fausse affection toute aussi vaine et perfide... C'était à gerber... Plusieurs fois, elle chercha sa sœur des yeux... Plusieurs fois, elle se demanda si elle n'aurait pas dû encore une fois se disputer avec son sacro saint honneur pour considérer qu'elles avaient remplie leurs mission...
Mais elle ne l'avait pas fait, alors ce n'était pas le moment de mettre les choses sur le tapis.

Elle se forca à manger... et lorsqu'elle eut l'occassion, sortie son rebec pour s'évader...