Chap. 4 : Union sacrée

[Iris]

L'affaire était entendue concernant le déguisement. Par contre, Aleth gardait dans un coin de sa tête de se laisser la possibilité de voyager avec tunique et pantalons. C'était confortable et pratique. De loin, sans parler, avec un capuchon, ça faisait un déguisement suffisant pour les archers assassins ne sachant pas forcément qui était qui.

Elle écouta Gyles et ne put qu'approuver : "J'ai eu l'occasion de m'assurer que j'étais une piètre menteuse avec les amis de ce Wulfgar, les Torman et Ulric que j'avais mentionné." Et complétant pour ceux qui ne connaissaient pas l'histoire : "Cela remonte à l'enlèvement de Lady Alyse Hastwyck : nous venions de retrouver les ravisseurs, mais compte-tenu de la situation, Béric était d'avis de me laisser en arrière avec les chevaux. Ce faisant, il se trouva deux membres de la Confrérie de la Liberté fort amusés de la situation, et hésitant quant à l'opportunité de mon enlèvement. Je fus d'une médiocrité risible quant à leur faire croire une histoire à dormir debout quant à ma présence ou mon identité... et ne dois en définitive ma liberté qu'à la chance d'avoir croisé des brigands attachés à leur honneur. "

Sans cela... eh bien, elle serait probablement encore dans les forêts au nord de la Trémière à compter les feuilles des arbres...

[Amnèsya]

Mais on en croise plus souvent que l'on ne croit des brigands avec honneurs... Dommage pour les derniers que nous avons rencontrez, il n'était pas du bon bord.

[Iris]

Aleth tourna la tête vers Cecily, ne sachant pas si c'était une théorie ou une remarque tirée de son expérience :

" Vous connaissez beaucoup de brigands honorables ?... Hors de la Confrérie de la Liberté ? Ou bien en savez-vous plus sur la Confrérie de la Liberté ? "

Le ton était une invitation : si Cecily avait des histoires à raconter, elle trouverait une oreille attentive.

Je bavarde en attendant la suite, ne surtout pas hésiter à me couper sitôt que Béric ou MJ voudront s'exprimer

[DukeTogo]

Pour le reste du voyage le groupe fit preuve d'encore plus de précautions.

Béric n'était pas sourd et avait entendu la question posée à Cecily quand à son éventuelle connaissance de la confrérie de la liberté. A bien y réfléchir, la nordique côtoyait bien plus de gens de basse extraction qu'eux tous, à l'exception peut-être de Gyles qui avait une grande facilité à se faire apprécier par le petit peuple. De fait, faire le point avec Cecily avait du sens car elle savait comment les ruffians raisonnaient.

Aleth fut assez soufflé par les connaissances très vastes de Gyles sur le folklore local et les légendes anciennes. Le troubadour était intarissable quand il trouvait un public attentif. La lady connaissait assez bien son ami Jolan pour comprendre que quelque chose clochait. Sa petite soeur était en sécurité au château Castellane néanmoins il faisait grise mine. Alors que Gyles répétait quelques vers sur l'union sacrée de deux êtres, elle vit une ombre passagère sur le visage du fils Hastwyck qui lui fit songer qu'il pouvait peut-être penser à Bénedicte. Lui aurait-il parler?

Ils arrivèrent trois jours après leur mauvaise rencontre au domaine Harte et virent que la localité arborait des signes extérieurs de fête. La famille Harte était une famille mineure du Bief disposant d'un train de vie très correct et les Manning étaient leur voisin.
Quand il arrivèrent au petit château, ils purent sans trop de mal être logés. Un regard circulaire montra que le mariage n'avait pas attiré nombre de famille noble...

Admirez un peu les membres de ces 2 maisons !

[Iris]

Aleth et Gyles

Le troubadour eut la satisfaction de trouver en Aleth une personne constamment intéressée par ce qu'il pouvait dire, et il fallait vraiment qu'elle fût fatiguée par les heures de cheval et sa blessure, pour ne pas lui prêter autant attention qu'à son habitude. Il n'était pas difficile de plaire à la jeune fille : des histoires, des légendes, des informations sur les Maisons, des la musique. En pratique, étant donné que Gyles n'était qu'un cavalier approximatif et qu'elle-même faisait de son mieux pour surmonter la douleur et la fatigue en découlant, elle ne le harcela pas plus que ça.

Aleth et Jolan

Dès le premier jour du voyage, Aleth avait questionné Jolan au sujet de Bénédicte qui avait répondu s'être arraché le cœur... sans entrer dans les détails... après quoi il avait évoqué son mariage. L'idée que Jolan avait alors exprimée, était de restaurer la grandeur des Hastwyck au travers d'un mariage avantageux : avec les Cendregué ? avec les Bulwer ? avec des dorniens ?... L'avenir le dirait. En tous cas, Jolan était d'une humeur sombre et inquiétante. Aleth essayait ponctuellement de parler avec légèreté à porté de voix, pour qu'il puisse se mêler à la conversation. Plus le temps passait, et plus Jolan lui devenait difficile à comprendre, à moins qu'il ne fût seulement de plus en plus tourmenté. Le jeune garçon insouciant et charmant d'autrefois s'étiolait-il pour laisser apparaître un bois dur et noueux ? Était-ce cela le passage à l'âge adulte pour son ami d'enfance ? ... Aleth avait du mal à décider comment aborder la question, et se demandait même si c'était opportun. Elle l'observait avec un peu d'inquiétude, mais ne savait que dire.

Domaine Harte

Les signes extérieurs de fête donnèrent à Aleth de quoi s'occuper l'esprit et commenter : la décoration, l'architecture locale, l'entretien des routes... Tout y passa... enfin, si elle trouvait quelqu'un pour dire "hum, oui, en effet" et autre assentiment ou encouragement à poursuivre, sans quoi elle méditait intérieurement sur les points qui devraient servir d'inspiration pour Waterford... ou ceux sur lesquels ledit Waterford valait mieux. En cas d'égalité, Waterford avait évidemment l'avantage.

Une fois arrivée, Aleth s'assura que leur venue était annoncée (pour ce qu'elle leur avait coûté, elle espérait intérieurement qu'elle serait appréciée), puis installation ou salutations aux maîtres des lieux. Dans tous les cas, par défaut, Aleth respectait le protocole. Il y avait peu de nobles, ce n'était pas une raison pour mal se comporter.


... à présent, pour Aleth, tout dépendait de l'accueil : si une simple salutation aboutissait à un retour en chambre, elle se reposerait et prendrait ses marques, sinon, elle était disposée à parler, présenter la délégation Castellane, et notamment Gyles, musicien et chanteur émérite (la célébration de ses qualités était justifiée et appropriée compte-tenu des circonstances)...


Quelle heure était-il au juste ? ... et quels blasons voyait-on ?

[DukeTogo]

Le groupe était arrivée dans l'après-midi, respectant à la lettre l'invitation reçu, ce qui avait d'ailleurs généré un certain dialogue animé parmi eux car d'un coté l'on voulait ménager la lady et de l'autre elle refusait que sa blessure leur fasse faire la moindre faute d'étiquette. Il y'avait bien trop d'aller et venue pour que l'on vint les saluer en personne. Cela aurait été un manque de respect des règles d'hospitalité en temps normal mais en de pareille circonstances, cela était bien compréhensible.

Ils purent voir que d'autres étaient également installés mais chacun luttait avec ses propres affaires. Il y'avait presque deux heures avant d'arriver au diner d'accueil, ce qui était bien suffisant pour se débarbouiller et quitter des vêtements de voyage.

Ils furent accueillis par Mestre Hamdan, un homme d'un âge certain et à la bedaine proéminente.

Le logement fut une première épreuve :
Statut : Béric 14, Aleth 19-2 : 17, Gyles 11 (6+5 !), Jolan 11 (malus inclus...), Cecily 10 (?? oui 6+6 -2 malus situationnel "batârde")

Cecily surprit ses camarades par un sérieux effort de diction et de tenue, ce qui manqua de leur décrocher la mâchoire.
Quoi qu'il soit, pas grand chose n'ébranlait la bonhommie du mestre des Harte.
Le verdict des échanges étaient simples et sans appel: Gyles, Jolan et Cecily ne pourrait pas être bien logé et devrait se mêler au gens du commun. Pourparlers et discussion persuasives en tout genre n'arrivèrent qu'à un résultat : Aleth pouvait appuyer la candidature d'un seul de ses 3 compagnons de voyage.

Etape suivante : le banquet. Je vous ai déjà mis là et là d'autres membres de la noblesse dont vous savez qu'ils sont présents.

[MeiYaw]

Bien que le voyage se termine de manière tout à fait normale et agréable, je suis plus que content de quitter enfin mon cheval.
Bon, on peut dire que lui et moi avons fait de grands progrès : moi pour rester en selle, et lui pour... pour rien en fait, il n'a fait qu'avancer avec ses semblables. Je ne peux même pas dire que j'ai appris à le guider, ce serait mentir.

Tout ça pour dire que ENFIN !!! on quitte ces satanés canassons !! Nous allons pouvoir marcher sur la terre ferme, et faire fonctionner nos jambes. C'est que j'ai mal à l'entre, moi. Je n'ai pas l'habitude de chevaucher autant. Toutes ces considérations me prenant tout l'esprit disponible, c'est finalement presque par hasard que je pénètre dans ce lieu. Reçus par un homme fort hideux en la personne de Mestre Hamdan, je fais tout de même preuve d'autant de rigueur que possible. Et je parviens presque à garder le sourire, même lorsque j'apprends que je ne ferais pas partie des chanceux bénéficiant du confort des nobles.

Bah j'y suis habitué de toute façon.

Lady Aleth, je vous suggère de garder Cecily auprès de vous. Elle vous sera indispensable, en tant que suivante.

Courbette, et attente de réaction. Suite à cela, je me dirige donc vers mon futur endroit, afin de revêtir des habits convenables pour le repas d'accueil. Car oui, en plus d'avoir mal à l'entrejambe, j'ai une faim de loup !

[Iris]

Partage des chambres

Aleth constata la situation et l'impossibilité que tous fussent ensemble. Cela la contrariait un peu, mais tant pis. Restait qu'il fallait choisir : qui garder auprès d'elle ? Gyles se sacrifiait d'office et apparemment faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ce dont la jeune Castellane lui fut grée.

" J'entends bien vos arguments Gyles, mais Jolan est désormais l'héritier de sa Maison. Il est amené à en devenir le seigneur et en tant que tel, doit pouvoir se présenter devant ses pairs comme leur égal. Il est nécessaire que l'on cesse de le considérer comme un pupille sans avenir. Si nous ne le traitons pas avec les égards qu'il mérite, les autres ne le feront pas non plus. "

Se tournant donc vers Jolan :

" C'est à toi que revient ce logement. Tu dois pouvoir tenir ton rang."

Et vers Cecily :

" J'espère que vous n'êtes pas trop déçue... s'il avait été possible de vous installer un lit d'appoint... " Faisant une pause, réfléchissant un instant :

" Je ne crois pas courir le moindre danger au château et la Maison qui nous accueille n'a aucun intérêt à voir son honneur entaché à l'occasion d'un mariage. Par conséquent, si vous souhaitez avoir du temps libre pour vous à l'extérieur, il suffira de vous signaler à l'un ou l'autre d'entre nous, que nous sachions où vous retrouver au besoin."

Un instant elle avait songé à utiliser le fait que Cecily se réveillait tôt le matin, et qu'elle pouvait donc rejoindre Aleth pour l'aider... Mais en fait, en allant lentement, elle pouvait aussi bien se débrouiller, inutile de créer des complications.


Noblesse présente

Les Cendregué étaient là !... Avec un bref sourire amusé : " Jolan, il se pourrait que ta future épouse soit là !"

Aux autres présents : "Les Cendregué sont une Maison amie des Hastwyck. Les liens entre elles devraient se raffermir au travers d'un accord commercial dont je vous passe les détails, l'essentiel étant de savoir qu'il est équitable. "

De nouveau à Jolan : "Je tâcherai d'en savoir plus sur Lady Cendregué." Après, à lui de voir ce qu'il ferait ou pouvait faire, mais s'informer était a priori à portée d'Aleth... et peut-être de Gyles aussi... à qui elle glissa un regard interrogateur pour savoir s'il se sentait d'humeur à jouer les entremetteurs ?...


... restait les Merryweather... enfin... Lord Merryweather... Gyles avait raconté l'histoire de la déchéance de sa Maison... cela collait avec un trésor enterré à la hâte avant un exil : impossible de tout emporter... Donc Maison suspecte... cela ne changeait pas... Aleth avait déjà dit à tous ses inquiétudes à leur propos, inutile de se répéter.

[DukeTogo]

Précision : ne pas loger dans un chambre destinée aux invités de marque ne signifie ne pas loger dans un baraquement du château.

Tandis que Béric se faisait interroger à son tour par mestre Hamdam, les autres purent faire le point, ce qui donna les échanges plus haut.

Le résultat de tout cela fut que bien que Cecily fit quelques efforts d'étiquette, le mestre eut quelques remarques qui passait mal. Il faut croire que celui-ci avait des problèmes avec ses voeux de chasteté vu les oeillades et la familiarité équivoque qu'il s'autorisa avec elle. Ou du moins, qu'il croyait pouvoir s'autoriser car elle le remit rapidement à sa place. On entendit un grand bruit qui fit sursauter bien du monde et on vit l'instant d'après le mestre qui se redressait - avait-il perdu l'équilibre? - et Cecily qui regagnait la sortie en soufflant au groupe : "J'ai besoin d'air, ça vaut mieux pour tout le monde."

Le moment était mal venu, au milieu des regards étonnés de ci de là de vouloir retenir la louve du nord.

HRP : A partir de maintenant, Cecily devient PNJ

[Iris]

Aleth resta soufflée un moment. Qu'est-ce donc que ce mestre ?... Hum... dire qu'une seconde je me disais que je pourrais avoir des soins d'un professionnel... finalement... je ne tiens pas tant que ça à me dévêtir devant ce vieillard... lubrique...

De son côté tout était posé et dit. Elle regarda Gyles et Jolan, pour connaître leurs intentions.