[OdE - Chap. 1] La Forêt engloutie

[Iris]

Cendres écouta sans tout comprendre : "Holà doucement, je pige que dalle ! "

" Attends... donc des Ronces t'ont cherché pour un type qui voulait te voir avant de mourir, mais il t'as rien dit d'utile ?... Genre si c'est une vieille enquête, y'a des chances que tu aies les infos les plus fraîches... Tu sais, moi et Roparz, on est entré récemment dans l'ordre, ça fait moins d'un an. Le seul Ronce qui connaît les histoires anciennes dans le coin, ça doit être le Commandeur Hafnir qui est stationné à Terfynisel. T'as pensé à lui demandé ? Je sais pas depuis combien de temps il est là... Surtout il n'a sûrement pas été là toute sa vie, puisque je l'ai rencontré pour mon ... euh... recrutement... ben ... vers Mùdan, tu vois ? Sur la route d'Osta-Baille à Ard-Monach."

" Pourquoi tu veux dormir dans un bac ?! T'as pas entendu l'histoire du nénuphar tueur ? On a assez de deux disparus, tu peux me croire !"

Et voici pourquoi Cendres a l'impression qu'Elwigg veut dormir au marais : http://www.cnrtl.fr/definition/bac

" Je pige pas trop ce que tu veux faire : courir après ta sorcière qui drague tes chèvres, t'occuper de tes histoires d'incendies... Avec Roparz on va sûrement pas tarder, et j'pense qu'on f'ra l'escorte de la miss Perceptrice d'impôt... Qu'est-ce qui leur a pris de l'envoyer ici sans garde ? Y z'ont jamais entendu parler des percepteurs de taxes qui se font pendre par la populace qu'en a marre de payer ? C'est dangereux comme job... Apparemment on r'part aussi avec la guérisseuse et l'autr' chasseur suicidaire. Dingue qu'y soit encore en vie à foncer seul dans les marais infestés de feonds dès qu'on en annonce un."

" En tous cas tu peux toujours loger dans les rosaces. C'est pas le top du confort mais ça reste sec et presque chaud. L'écurie s'entend, hein ! Normalement tu pourrais rester ici aussi, les Hilderins reprennent la rosace mais y'a sûrement moyen de loger dans la grange."

[Iris]

Blodwen, Roparz, Aeldred, Uilleam et Oanell voyaient un peu plus loin une discussion animée entre Cendres et Elwigg, avec Cendres qui s'exprimait à grand renfort de gestes :


Roparz : "Et c'est parti ! Quand elle est lancée, ça peut durer un moment. On va finir par prendre racine dans ce trou boueux."

Uilleam : " Oanell, j'ai cru comprendre qu'il y avait des difficultés au niveau de la perception des impôts. L'ordre hilderin est au service du roi et par là a vocation a assurer l'harmonie et le bon fonctionnement de la société. Si vous aviez besoin d'une aide ou d'une escorte, nous serions à votre service."

[Kalessin]

Après quelques instants de réflexion, Elwigg répondit à Cendres.

[Pour répondre à la question du bac, je pensais à la définition première qui reste "récipient", et pour moi, avant d'avoir des baignoires on a eu des bacs, peut être que le terme baquet aurait été moins sujet à ce genre d'incompréensions?]

"Bon, quand je cherchais un bac, c'est pour prendre un bain, pas pour aller me rouler dans la boue et dormir avec les sangsue et les nénuphars noyeurs..."

"Sinon euh... Merci pour les infos. Je pense que je vais aller voir le commandeur, peut être qu'il m'en dira plus. Pour la sorcière, je la trouve louche, et elle se ramène pile quand on me tire de ma retraite, j'aime pas beaucoup ça... Bref je vais pas te retenir plus longtemps, t'as l'air d'avoir plutôt hâte de filer."

Après avoir remercié Cendres, Elwigg se dirigeat vers le groupe des protagonistes pour se joindre à eux dans leur voyage pour rallier Terfynisel sans aucune autre céréonie qu'un "J'vous accompagne."

Après un bref instant, Elwigg tourna la tête vers le chef des Hilderins pour lâcher un
"Du coup pour la rousse?"

[NailsEater]

Une fois le discours de Blodwen terminé, Oanell commença son travail. La jeune barde soupira, il n'était décidément pas facile de se faire des amis quand on venait chercher de l'argent. Elle récupéra une partie de la somme due par l’ansailéir tout en le remerciant. Une fois fait, elle retourna auprès de Blodwen qui la présenta à Aeldred le jeune chasseur de Terfynisel mais celui-ci ne sembla pas très réceptif. Elle donnait quelques nouvelles du château à la guérisseuse quand la ronce lui proposa de l’aide.

"Besoin d'un coup de main pour convoyer la monnaie ? ... Enfin, ce qui en fait office ?"

-Je vous en saurais gré ! Il ne sera pas facile de transporter tout ceci toute seule !

" Oanell, j'ai cru comprendre qu'il y avait des difficultés au niveau de la perception des impôts. L'ordre hilderin est au service du roi et par là a vocation a assurer l'harmonie et le bon fonctionnement de la société. Si vous aviez besoin d'une aide ou d'une escorte, nous serions à votre service."

-Je vous remercie également ! Je pense qu’il serait un peu prétentieux de ma part de vous soustraire aux affaires de Swelbecky. Cependant, je suis quelque peu intéressée par ces histoires de nénuphars et de sorcière. Si mon professeur me l’autorise, je reviendrai surement voir ce qu’il en est.
Oanell compléta ses remerciements avec un sourire et se risqua un petit clin d’œil à l’hilderin. Il n’était après tout jamais perdu de flatter un peu l’ego de ces messieurs.

[Arthus]

Blodwen écouta attentivement les nouvelles d'Oanell, sachant apprécier l'esprit d'à-propos de l'apprentie-barde.

Une fois cela fait, la guérisseuse se prépara à partir. Estimant qu'elle avait fait ce qu'elle pouvait à Swelbecky, à la fois pour faciliter la transition ronces-Hilderins (ce qu'elle estimait être une réussite jusqu'à présent), pour garantir la sécurité des villageois (elle ne se faisait pas beaucoup d'illusions, mais au moins aurait-elle essayé) et pour soutenir Uilleam dans sa tâche (elle s'interrogeait toujours sur son regard scrutateur), elle rassembla ses affaires et, le paquetage sur l'épaule et le carath à la main, attendit que Cendres ait fini sa conversation avec le nouveau venu.

En attendant, elle proposa déjà à Aeldred, Oanell et Roparz :

"Je propose que nous rentrions à Terfinysel dès que Cendres aura fini sa discussion : nous avons fait tout ce que nous pouvions ici."

Elle se retourna ensuite vers Uilleam, et lui dit en souriant :

"Bonne chance dans votre nouvelle affectation, messire. Je suis sûre que vous vous en sortirez très bien."

Le ton de la jeune femme était sincère, et dénué de toute ironie. Après un instant de réflexion, elle ajouta :

"J'espère ne pas vous avoir froissé tout à l'heure : j'ai simplement voulu vous faciliter la tâche en conseillant aux villageois de ne pas prendre de risques inutiles, et d'éviter de se disperser. Selon moi, cela devrait rendre votre protection plus aisée et plus efficace."

Elle se garda bien de préciser que cette connaissance lui venait de son passé de varigale, au cours duquel elle avait déjà guidé plusieurs groupes en leur conseillant de ne pas se disperser.

Une fois cela fait, elle attendit la fin de la discussion de Cendres en observant Elwigg, qui ne lui paraissait pas particulièrement sympathique au premier abord.

Elle avait d'ailleurs ostensiblement ignoré sa question, d'abord à cause de la manière avec laquelle elle avait été posée, mais aussi et surtout parce qu'elle ne trouvait pas opportun d'y répondre actuellement : elle avait fait son possible pour limiter son discours à quelques principes simples dans l'espoir que les villageois retiendraient quelques idées essentielles qui rendrait la tâche des Hilderins possible, et accessoirement sauverait quelques vies. Evoquer une deuxième menace à côté de la première était le meilleur moyen de lancer un débat qui partirait dans tous les sens, et diluerait son discours jusqu'à le rendre inutile.

Concernant l'individu en lui-même, si elle n'avait fondamentalement rien contre lui en tant que personne, elle n'appréciait pas beaucoup son comportement. Il semblait grossier, fougueux et imprévisible : la combinaison parfaite pour s'attirer des ennuis, et devenir un danger potentiel pour un groupe de voyage.

Le fait qu'il s'impose sans autre forme de procès au voyage de retour vers Terfinysel ne fit que la conforter dans sa désapprobation mais aussi, et surtout, dans ses craintes.

Voyant que Cendres en avait fini avec sa conversation, elle réitéra sa proposition à son adresse :

"J'ai proposé qu'on retourne à Terfinysel, je crois qu'on a fait tout ce qu'on pouvait ici."

Si Cendres et les autres avaient décidé d'y aller, elle prendrait le départ tout de suite,qu'Elwigg ait ou non fini ses conversations.

[Casaïr]

La proposition de Blodwen de repartir pour Terfynisel redonna un peu d'énergie à Aeldred qui s'en voulait d'être revenu bredouille après avoir fait un tel scandale plus tôt dans la journée. Finalement il n'avait pas mieux réussi que les autres et ça le rongeait.De plus, faire route avec Roparz n'était pas du genre à lui plaire, et savoir qu'il serait affecté à résidence au village l'enchantait encore moins.

Pour leur nouveau compagnon, le chasseur était plus circonspect. Il ne le connaissait pas du tout mais il avait reconnu le regard des gens. C'était exactement le même qu'il subissait depuis si longtemps, à la différence que lui-même avait toujours vécu au milieu des "siens". Est-ce que je vais finir comme ça, moi aussi ? Il ne semble pas malheureux. Enfin, pas plus que moi...

Il reconnut Oanell mais ne lui accorda pas plus qu'un simple hochement de tête. De son point de vue, c'était une "officielle" qui travaillait plus pour le seigneur qu'autre chose, qu'il ne la voyait pour ainsi dire jamais et uniquement quand elle s'occupait de sa tâche (ingrate s'il en est) de percevoir l'impôt. Et de son côté il s'acquittait comme il pouvait de celui-ci tant qu'il vivait à Terfynisel, mais il doutait de plus en plus d'avoir encore sa place dans cette communauté.

Récupérant ses affaires en chassant quelques puces imaginaires, il finit par lâcher sur un ton laconique :

"Bon, nous y allons ? Je ne pense pas que nous servions encore à grand chose par ici."

[Iris]

Le Chevalier Uilleam de Terkhên avait reçu une bonne instruction dans sa jeunesse, la politesse en faisant parti. Il pouvait être réservé à l'égard de Blodwen mais son attitude était irréprochable, accueillant sa déclaration d'un signe de tête courtois.

Elwigg le bûcheron (supposément fou) demanda au chef des hilderins ce qu'il en était de la "rousse", ce qui fit tiquer le soldat : "La sorcière vous voulez dire ? Nous y allons. Il n'est pas question d'attendre plus longtemps alors que la population vit dans l'angoisse."

De fait, puisque le bûcheron partait à Terfynisel, il ne risquait pas de pouvoir en même temps s'occuper de Swelbecky. Peut-être le bûcheron connaîtrait-il la fin de cette histoire, mais elle commencerait sans lui.

Oanell n'avait pas un gros paquet de monnaie, juste une bourse à transporter. Le risque pour elle tenait surtout à la valeur comparée à la pauvreté de la région.

...

Les salutations du hilderin à l'adresse de l'apprentie-barde furent sensiblement plus soignée que celles à l'égard de ses compagnons, et étant la seule à cheval, elle pouvait paraître une jeune noble en promenade, accompagnée de ses gens (ne présentant pas forcément bien il est vrai... on pourrait presque la croire capturée par des brigands au vu des dégaines de Roparz, Cendres, Elwigg et Aeldred). Par chance, Morch retint au loin Jazkez le plaisantin, l'empêchant de faire entendre ses dernières piques bien senties.

...

Le groupe de cinq (plus un cheval) prit la direction de Terfynisel en fin de matinée. Cendres et Roparz avançaient d'une bonne foulée, pressés d'arriver (ou de quitter Swelbecky).

[Casaïr]

Comme à l'aller, Aeldred prit la tête du groupe, mais ce fut plus machinalement que réellement souhaité. De fait il prit une légère avance afin de s'assurer que la route pour rentrer était aussi sûre que pour venir ici mais il n'était difficile pour personne de voir que le chasseur n'avait pas vraiment la tête à ça et que ça ressemblait plus à une excuse pour être seul devant.

Il laissa ses pensées vagabonder quant à son projet d'aménager sa petite bicoque à proximité de la tombe de sa mère. Comme cela au moins, les autres ne souffriraient plus de sa présence. Il avait été presque heureux (pendant un moment) de quitter Terfynisel tout comme maintenant il lui était difficile d'y revenir, et la présence de Rhea suffisait à peine à le retenir. Il commença donc à noter mentalement ce dont il aurait besoin pour sa future retraite hors du village, après tout, il avait plus que le temps d'y songer...

[Arthus]

Au cours du trajet, Blodwen demanda une courte halte pour aller se soulager, et s'isola pendant quelques minutes dans les bois.

[NailsEater]

Au début du trajet, Oanell pris la décision de faire celui-ci à pied ce qui faciliterai les échanges et lui fournirait surement des opportunités de conversation.
Cependant, elle compris bien vite que personne n'était d'humeur à parler. Afin de ne pas se laisser abattre par cette amotsphère morose qui ne lui plaisait guère.
Elle décida de remonter le moral du cortège! Elle attrapa son instrument accrocher jusque là à son destrier et entreprit de jouer un air de musique tout en chantant. Elle choisit assez vite une vieille histoire que sa damathair lui avait apprise étant enfant à Terfynisel. Si personne ne s'en réjouissais, la barde, elle au moins, se sentirais mieux !