[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Casaïr]

Aeldred avait accueilli le discours de Blodwen avec fierté pour son amie, et celui d'Elwigg avec incrédulité, retenant à grand peine un fou rire qui serait plus que mal vu, surtout en voyant la tête d'Hafnir. Désolé, Blodwen, pensa-t-il avec malice, on dirait qu'on ne te rend pas service comme il le faudrait. Voyant que la foule se dispersait, il jeta un regard vers Oanell mais celle-ci était déjà occupée avec Maelor. Le temps n'allant pas en se réchauffant, il décida de fausser compagnie aux deux gardes après les avoir gratifié d'un "bonne nuit" respectueux. Il salua également le bûcheron avant de partir tout à fait.

***

Arrivé chez lui, il commença par se débarbouiller et songea à ce qu'il ferait le lendemain. Il y a un moment que je n'ai pas tiré une flèche, il serait bon que j'évite de me rouiller en ne m'exerçant pas. Il passa donc un moment à vérifier son arc et ses flèches, éliminant celles qui étaient tordues ou sur le point de se fendre, prépara des cordes de rechanges, fit un brin de toilettes après avoir remisé ses vêtements de deuil dans un coffre qu'il lança d'un coup de pied sous le lit avant de se préparer de quoi manger. Une fois qu'il serait rassasié, il irait se coucher pour être en forme demain. Et pas une seule fois l'image d'Oanell ne le quitta.

[NailsEater]

Prenant le pas pour accueillir les notables, elle alla remplir son rôle d’hôtesse, accueillant chacune des personnes présentes dans la salle de réception. Elle était à l’aise dans cette tâche, la vie de cours lui plaisait. Elle souriait, était de bonne conversation, ne négligeant aucun invité. Elle fit de nombreux efforts pour rattraper l’attitude d’Elwigg et Aeldred, montrant qu’il n’y avait pas que des rustres à Terfynisel.

[Iris]

Oanell

Oanell, à force de papillonner à droite, à gauche, finit par comprendre, ou deviner le fond du problème qui dérangeait Hafnir et Maelor : Blodwen était-elle compétente ? Blodwen avait-elle de l'autorité ? ... On discutait déjà de savoir si les hilderins n'allaient pas devoir apporter une main secourable à cette seigneurie...

L'apprentie barde entendit également le délégué des Mac Loarans parler avec un sourire en coin des "fiancés hilderins". Apparemment c'était un problème qui s'était posé à Louarn, et n'était pas résolu... et l'homme supposait qu'il se présenterait aussi d'ici peu à Terfynisel.

Tu as eu la liste des groupes d'intérêt présents, tu peux creuser avec certains si tu le souhaites, continuer de tourner en rond en laissant trainer l'oreille ou ...

Elwigg

Ce soir, il se le rappelait : pas de soupe. Le garçon d'écurie avait quartier libre (et irait sans doute faire un tour à l'auberge), le menu était composé de pain, lard, fromage.

Il y avait de l'animation : la guérisseuse Névéna arrivait en courant, contournant une flaque de sang dans l'entrée.

[Kalessin]

Voyant cela Elwigg pressat le pas pour arriver sur les lieux au plus près de Névéna.

Son visage se faisait plus dur, les traits tirés, on pouvait lire de l'appréhension sur son visage.

A qui appartenait ce sang? Que s'était il passé? Etait-ce un coup d'un invité voulant évincer Blodwen par un scandale et la faire quitter son poste au plus vite? Etait-ce un coup de la sorcière? Du Féond? Une bête sauvage? Un nouveau problème?

Toute la sérénité acquise ces derniers jours était tombée.

[NailsEater]

Maintenant qu’elle avait la teneur des conversations, Oanell décida de se rendre utile à son seigneur. Elle ne connaissait que peu de monde sur place, ce qui en soi l’arrangeait. Du regard, elle fit un tour de la salle, repérant les groupes étudiant les regards entre les uns et les autres. Peut-être … scrutant parmis les Hilderins, elle chercha si celui de Swelbecky était présent. Elle se rapprocha alors des Hilderins, ouverte à la conversation, un sourire avenant, à la recherche d’un interlocuteur.

[Iris]

Oanell

L'Osfei Drewall, apprenti du chevalier Hilderin Konteniad, remarqua la présence de l'apprentie barde et était disposé à discuter. C'était un jeune homme surtout remarquable par ses cheveux et ses yeux d'un noir profond. Il était en poste à la Citadelle de Dèas avec son Osfer.

Elwigg

Cendres accueillit Nevena avec un "Par ici". Les deux femmes entrèrent dans une cellule. Roparz attendait à l'extérieur, les bras croisé, avec une mine maussade qui n'avait rien d'inhabituel chez lui.

La porte de la cellule se referma avant qu'Elwigg pût voir qui était le patient.

[NailsEater]

La jeune barde s’approcha de l’Osfei et lui demanda :

-Puis-je me joindre à vous ? J’espérais me servir de vous pour échapper un instant à mes devoirs d’hôtesse!

Puis d’ajouter sur le ton de la confidence :

Mon dernier interlocuteur a tenu à faire mainte fois le tour de la pièce. Et ce, à un rythme affolant pour son âge je dois dire.

Elle gloussa doucement et attendit son approbation, espérant avoir fait mouche.

[Iris]

Oanell & le hilderin

" Osfei Drewall, pour vous servir, et tout près à vous aider à vous échapper !" fit-il avec un sourire

" Vous êtes apprentie barde ? J'ai entendu dire que vous faisiez également office de messagère ?"

[Arthus]

Blodwen reçut le serment de fidélité d'Elwigg avec un sourire tranquille,son regard pétillant trahissant la joie qu'elle avait à recevoir un témoignage d'une telle sincérité.

Avant qu'il ne tourne les talons, elle eut le temps de lui répondre :

"Je te remercie pour ta sincérité, Elwigg, elle me touche beaucoup. Je suis également ravie de savoir que Terfinysel pourra compter sur ta force et ta bonne volonté".

Elle n'en dit pas plus, jugeant plus prudent de développer ses pensées dans un contexte moins solennel.

Elle était encore un peu secouée par l'avalanche d'émotions et d'évènements puissants qu'elle venait de vivre, mais son instinct reprenait déjà du service, lui soufflant d'être prudente dans un moment aussi délicat. Elle reporta son attention sur Hafnir et Maelor, pour lesquels elle entretenait à présent des sentiments contrastés.

D'un côté, elle voulait pouvoir compter sur eux, en vue d'une collaboration fructueuse pour tous. D'un autre côté, elle était parfaitement consciente que ses premiers pas, sans doute les plus importants dans la vie d'un seigneur, ne devaient pas donner d'elle l'image de quelqu'un de vulnérable au point de se cacher derrière ses conseillers. Surtout si ces derniers appartenaient à de puissantes organisations ne relevant pas forcément de l'autorité du royaume, et donc de la sienne.

Elle voulait traiter avec eux en égale, afin de mettre en commun les ressources tout en ménageant l'indépendance de chacun, mais comment y parvenir sans que son comportement soit interprété comme un signe de faiblesse? Pour l'heure, la seule réponse qui lui venait à l'esprit était de maintenir sa ligne de conduite actuelle, tout en faisant preuve de fermeté lorsque cela s'avèrerait nécessaire. Mieux encore, il lui faudrait prendre des initiatives personnelles qui démontreraient à tous qu'elle entendait coordonner une collaboration sur ses terres, et non vendre sa seigneurie et sa communauté au premier ambitieux venu.

Elle nota ainsi avec une certaine irritation mêlée d'inquiétude que "quelqu'un" n'avait pas attendu de demander son avis pour organiser des festivités vespérales, prenant en outre la liberté d'établir une liste d'invités sans la consulter au préalable. Elle aurait largement préféré que son "bienfaiteur", qui qu'il soit, lui eut laissé le bénéfice de la spontanéité. Cela lui aurait permis à la fois de consolider l'autorité naissante dont elle avait besoin, et de ne laisser planer aucun doute sur la vérité : non, elle n'était pas au courant à l'avance de sa succession.

Elle décida donc de profiter des requêtes du commandeur Hafnir et du barde Maelor pour poser un premier geste symbolique : elle leur signifia aimablement mais fermement que leur requête attendrait qu'elle se soit adressée à ses "invités" au début du "banquet" improvisé. Elle leur fit néanmoins un sourire fugace et discret qui démentait la froideur apparente de son attitude : elle espéra que cela suffirait pour qu'ils comprennent.

Elle servit ainsi à l'assistance un discours convenu leur souhaitant de profiter de la soirée et du repas, et précisa qu'elle souhaitait recevoir "certains invités" en audience privée "bientôt". Elle resta volontairement floue sur les détails de cette annonce, avant de laisser ses "convives" à leurs libations.

Elle se dirigea ensuite vers les cuisines, où elle s'enquit du niveau des réserves et de la charge de travail du personnel du château (qu'elle traita avec une amabilité et une proximité sans doute peu coutumière pour une dame de la noblesse, surtout en comparaison avec Dame Gloada), avant de suggérer d'envoyer une quantité raisonnable de nourriture et de boissons aux villageois pour qu'ils puissent aussi fêter l'évènement agréablement.

Une fois cela fait, elle envoya un page chercher successivement le barde Maelor, le capitaine de la garde du château, le commandeur Hafnir, le représentant de la délégation de l'ordre Hilderin, lansaléir, la damathair Rhéa, dame Gloada, ses cousins nobles, la démorthèn Ultana et le vecteur Fredelme. Et en même temps, elle en envoya un second aller chercher Aeldred. Elle reçut chacun d'eux en privé, dans l'ordre suivant : Maelor, le capitaine de sa garde, l'ansaléir, la damathair Rhéa, Hafnir, le délégué hilderin, ses cousins nobles, dame Gloada, la démorthèn Ultana, le vecteur Fredelme . Aeldred, quant à lui, put rentrer dès son arrivée.

L'objectif de Blodwen était de bénéficier en privé des éventuelles informations de Maelor dans un premier temps, puis de rencontrer les représentants de son peuple (ce qui incluait le capitaine de sa garde, l'ansaléir, la damathair Rhéa et Aeldred). Toutes ces personnes resteraient dans la salle lors des audiences suivantes, afin de bien signifier à chacun qu'il rencontrait le peuple de Terfinysel dans le cadre d'une audience officielle, et pas uniquement un seigneur novice sur lequel faire pression dans le cadre d'une audience privée. Et en même temps, elle espérait montrer aux habitants de Terfinysel que malgré le fait qu'elle soit devenue leur dame, elle restait l'une des leurs.

Au plus profond d'elle-même, elle espérait que le commandeur Hafnir comprendrait la situation, et ne lui tiendrait pas rigueur de la relative froideur protocolaire dans laquelle elle le recevrait. Elle comptait de toute façon le voir dès que possible dans le cadre d'une visite plus privée, et donc plus libre.

Au cas où ça ne serait pas clair, je précise : Blodwen ne convoque pas tout le monde en même temps (sauf Aeldred) : elle va les chercher un à un. Il n'y a donc pas de "salle d'attente" devant sa salle d'audience, étant donné qu'elle reçoit chaque personne directement.

[NailsEater]

- Vous êtes parfaitement informé, Oanell, enchantée. Je me retrouve ici barde, messagère et perceptrice d’impôt. Ce travail me semble plutôt éclectique, dis comme ça. Mais l’apprentissage est intéressant et il permet de faire des rencontres, ce qui n’est pas aisé dans une ville si petite, ajouta-t-elle. Mais je manque de politesse ! Quant est-il pour vous ? Je n’ai rencontré que peu d’Osfei jusqu’à maintenant, la vie à la citadelle n’est-elle pas trop rude ?

Pendant qu'il lui répondait, elle l'observait attentivement. Prête à s'engouffrer à la moindre information utilisable.