Helefrt 2.3 - Le poids des responsabilités

[Alessio Orsini]

Le féond-végétal était vaincu, enfin il le semblait bien vu l'état peu ragoutant de ses restes.

L'Unique avait répondu à son appel ! Sa foi avait porté sa flèche au coeur de l'ennemi ! Victoire contre le démon !


Par contre Merle ne comprenait pas ses nouveaux féondas qui s'étaient acharnés sur les branches. Et le regard qu'ils leur lançaient n'était pas pour le rassurer.

"Uryen, tu as déjà entendu parler de féondas comme ça ? Ils se sont attaqués à l'autre féond et ne nous attaquent pas, enfin pour l'instant..."

"Que fait-on ? On s'éloigne gentiment pour rejoindre les autres ?"

"Je préférerais ne pas leur tourner le dos en tout cas."

Sans geste brusque Merle récupéra son arc qui était resté à terre et rejoignit Uryen, toujours sur ses gardes.

[Thanatologos]

Vrai? La chose était morte? Ce truc horrible qui paraissait invincible?
Yann en était resté sans voix, complètement estomaqué. La flèche du nouveau Gwidrite avait décris une courbe parfaite avant de frapper le coeur de la plante féonde.
Le fléau était vaincu, c'était terminé.
Yann, les yeux dilatés, exorbités et écarlates se laissa tomber à genoux.
Il avait du mal à retrouver sa respiration, aussi sifflante et agressive que si il avait été un asthmatique grave.
Fini? Fini?
Cet affrontement qui n'avait duré que quelques dizaines de secondes et qui pourtant avait semblé si long.

Il ne pouvait y croire et aurait versé des larmes de joies si la douleur ne l'avait pas ramené à la réalité.
Chute de la pression. Intensification des douleurs. Ses poumons brulaient d'un feu ardent, ses yeux étaient tellement irrités qu'il avait peine à les tenir ouverts.
Et cette odeur qui restait... cette odeur âcre, dure qui inhibait son odorat. Écœurante... Sa gorge était sèche comme si il n'avait plus bu depuis des lustres. Il avait soif, très soif.

Sa main passa sur son visage, et, il sentit alors que l'echymose superficielle qu'il croyait avoir encaissé était bien plus grave que ce qu'il imaginait. Il était ouvert de la tempe gauche jusque sous son oeil et, à en juger la main poisseuse qu'il contemplait comme hypnotisé, il ne devait pas être beau à voir.
C'est que ça piquait horriblement. Il écarta bien vite ses doigts.

Il baissa la tête. Soulagé, terrorisé ou prenant conscience du péril auquel il avait été exposé, il commença à sangloter.

[Avrock]

Garn plante son épée longue dans le sol et pousse un long soupir de soulagement en enlevant le masque de son visage.
"- Béni sois-tu, Créateur ! Accorde-nous la force d'aller au bout de notre mission et de rétablir la Vérité..."

Le jeune homme finit à peine sa phrase qu'il est pris d'un quinte de toux à s'en arracher la gorge.
"- Il faut espéré que cela n'empirera pas."

Il essuie sa lame courte et la remet ensuite au fourreau. Il attache ensuite le masque à sa ceinture.
La relique est encore au fond du ravin et seul l'Unique sait quels épreuve ils auront à subir encore aujourd'hui.

Garn est songeur, il observe les restes visqueux du feond et cherche du regard Uryen et Merle.
* Nous n'avons qu'arrêté un mal qui se développait ici, mais la route est encore longue. Il reste à trouver et aller détruire cet objet. L'Unique m'accorde sa confiance, je ne le décevrai pas.*

[Kervan]

Farlann était complètement perdu. Il ne savait comment réagir. Que faire. Se tournant légèrement vers ses compagnons, il cherchait un espoir, mais ceux ci commençaient à reculer, alors il saisit le bras d'Erwan. S'il devait périr, il périrait avec eux.

"Que fais t on? Peux t on faire confiance à un homme qui pactise avec les féonds? Je ne sais pas ce que vous souhaitez pour Helefrt..."

Mais non. Il ne comptait pas périr. Après tout, il pouvait essayer de détruire l'Ogham... Un bon coup de cardath dessus, et c'en était fini, d'autant qu'il avait cru remarquer que la pierre de l'Ogham de poison semblait comme fissurée. Oui, il fallait tenter.

Sa main glissa jusqu'à sa ceinture, et de sa sacoche, il sortit l'Ogham de Poison.

"Arven, Erwan, voila l'Ogham corrompu que veulent ces féonds. Voila ce qui m'a permit d'affaiblir le féond du ravin. Pensez vous qu'une drein doive se le procurer? Pensez vous qu'avec cela, elle épargnera les vies des habitants d'Helefrt?"

L'estomac de Farlann était serré, il était crispé, et tenta de se calmer, et, tout en annonçant son souhait, il lacha l'Ogham de Poison, et abbatit l'extrémité de son baton dessus de toutes ses forces.

Utilisation d'un point de survie.

La Dame refuse que je porte un tel Ogham, soit, je m'en débarasse, mais je ne permettrais pas qu'il nuise à Helefrt!"

Farlann prit à peine le temps de regarder l'Ogham, de voir s'il avait ou non été détruit, et il fonça, de toutes ses forces, de toute l'énergie du désespoir, il tenta de se frayer un chemin à l'aide de son baton jusqu'au cercle de pierres. Tagd pourrait le protéger, au moins n'était il pas à court de Rindath lui... [Utilisation d'un pt de survie en prouesse]

[Iris]

Farlann voyait sa dernière heure arrivée et croyait que tout était lié à l'ogham de Poison, ignorant qu'il portait également un ogham corrompu d'Appel des Oiseaux ! Eozen en communication désormais avec les feonds de sa Dame percevait confusément que la corruption était moins forte mais qu'il y avait une seconde source maléfique...

Mais déjà Farlann prenait à parti les gens d'Helefrt, horrifiés d'être associés à l'homme qui était menacé d'être mis en pièce par les feonds ! L'esprit paralysé par la peur, ils avaient du mal à juger du bien et du mal et ne répondirent rien au demorthèn fou d'angoisse. Ce fut alors que les loups étaient en train de bondir pour tailler en pièce Farlann, Erwan et Arven, proches de lui, que le demorthèn se mit à courir comme jamais dans sa vie ! Il voulait vivre, à tous prix, indifférent (?) aux blessures de ses compagnons à l'arrière. Étaient-ils vivants ou morts ? Comment savoir ? Les habitants d'Helefrt indemnes semblaient fuir.

Voilà donc qu'enfin, il rejoignait le cercle de pierre, sous les regards éberlués de Tagd et Hafgan qui ne comprenaient pas tout à fait ce qui se passaient, n'ayant rien entendu ni vu. Les loups-feonds à sa suite leur donnèrent une indication et comme prévu, les monstres ne purent entrer dans le cercle, rugissant de dépit !


... Cependant... Eozen et son étalon ne sont pas limités de la sorte, eux !

[Eoin Mac Aoidh]

Eozen se désintéressa du loup et des villageois. Une seconde source de corruption ? Où, ou... qui ? Farlann peut-être, sûrement même !
Il était décidé à en avoir le cœur net. Lui, en effet, pouvait pénétrer dans le cercle. Il devait balayer toute corruption des lieux parmi les humains, et il le ferait. Remontant sur Ankou, il se dirigea à la poursuite du fuyard, entra dans le cercle, et mit pied à terre, telle une créature vengeresse, implacable. Le faé mit pied à terre, vivement, et s'avança, sans encore dégainer son arme ou prendre son bouclier, mais il y était prêt.
Il fixa chacun des hommes présents, dans les yeux, lentement. Il ne parla pas, pas encore, cherchant cette source secondaire de corruption, plus subtile...

Et si... Et si c'était Tagd ? Après tout, c'était lui que sa Dame avait eu comme cible en premier lieu ! Ses yeux pâles s'y appesantirent quelques battements de cœur supplémentaires, juste pour essayer d'être davantage sûr de ses sensations...

[Kervan]

Il avait réussit.

Il l'avait fait.

Impossible de savoir si l'Ogham avait été détruit, mais il était vivant. Le cercle l'avait protégé des loups.

Par les esprits, mille mercis.

Il était désormais en compagnie de Tagd et Hafgan, il s'était effondré au sol une fois arrivé au centre du cercle, près des deux hommes... Relevant la tête, il essaya de parler, mais sa voix était complètement cassée, brisée par l'effort, et rendue sautante par les larmes qui coulaient, par les sanglots...

"Vous êtes vivants... Comment est ce possible?... Un homme qui commande... Aux féonds... Horreur... J'ai détruit... Un ogham... Corrompu..."

Puis, voyant Eozen entrer dans le cercle, Farlann sentit la terreur s'emparer de lui. Il ne pouvait rien faire. Il n'était pas combattant, il n'avait plus moyen de lutter, ses oghams lui servaient à voyager, pas à lutter... Ses yeux implorant se tournèrent vers Tagd et Hafgan...

[Iris]

Tagd renifla (un léger rhume attrapé à force de dormir dehors sans couverture), il fronça un sourcil, la main dans une poche...

Eozen ne ressentait pour sa part rien de particulier, les feonds avaient surtout réagi vis-à-vis de Farlann.

Tagd : " Eozen, rien ne t'autorise à menacer quiconque ici, quelle que soit ta relation à cette dréin. Pas un geste, tu mourrais sur le champ, tu peux me croire."

" Farlann restez calme, il n'arrivera rien de mal. Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'ogham corrompus ?"

...

[Eoin Mac Aoidh]

Eozen se permis un léger sourire. Mais en effet, Tagd était puissant, il lui faudrait se montrer prudent, et il ne dirait rien sur ce que lui avait évoqué cette réaction quelque peu brutale.

"Je ne menace en rien, je n'ai rien dit. Quand à l'ogham corrompu... Farlann portait un ogham corrompu sur lui. Sur demande de ma Dame, je l'ai sommé de s'en défaire afin d'éviter qu'il se fasse écharper par ses féondas, et il a obtempéré - en le détruisant. Néanmoins, il y a une autre source de corruption, plus diffuse, toute proche. Et au vu de la réaction de "mes" féondas, cette source semblerait se trouver dans ce cercle. J'ai toute latitude pour éradiquer toute souillure pour protéger le village - croyez-moi ou pas, c'est la vérité.
Voilà l'histoire."

[Iris]

Tagd répondit avec un soupçon de superbe ou d'orgueil :

" Toute latitude pour massacrer ? Belle politique. Les feonds n'ont que faire des villages, dans le meilleur des cas ils ne sont qu'instinct incompréhensible. "

" Je purifiais des oghams corrompus que tu n'étais pas né ! Aucun de ceux que je porte ne sont touchés, alors cesse de sous-entendre que ça pourrait être le cas, je ne suis pas un morcail. Va donc te défouler à Elnarion si tu en cherche un ! Par ailleurs, je déteste les menaces et je n'ai aucune raison de laisser courir un être au service de la furie sauvage des feonds."

" Cependant, s'il y a une autre source de corruption... Mes perceptions ne sont pas aussi fines, je ne peux la ressentir qu'au toucher... Farlann, serait-il possible que vous ayez autre chose sur vous ?"

...