[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[NailsEater]

Quand Dame Blodwen vint leur expliquer la situation, Oanell écouta avec beaucoup d'attention. Tous ces événements ne lui disaient rien qui vaille et elle ne voulait pas oublier bêtement un détails.

Quand elle eut fini et sonna l'heure des préparatifs, Oanell la suivit jusqu'au château. Allant directement à sa chambre, elle se prépara un petit paquetage. Des habits de rechange, de quoi se coiffer correctement, un nécessaire de calligraphie, sa lyre -bien entendu...

Elle prit ensuite soin de se changer, choisissant une tenu plus adapté à la mission -et aux marais. Elle se remercia elle-même de s'être attachée les cheveux ce matin avec acharnement. Une fois fin prête, elle rassembla ses affaires et se dirigea vers chez Aeldred. Blodwen devait en avoir pour quelques heures alors elle allait patienter avec le chasseur. D'autant plus qu'il y avait peu de chance qu'il mette des heures à se préparer !

[Casaïr]

Aeldred nota toutes les informations que leur confia Blodwen, comprenant un peu mieux son insistance quant à l'apparition des "symptômes". Il fit une moue navrée quand elle insista sur le fait de n'en parler à personne (comme si j'avais beaucoup de gens prêts à m'écouter !) mais ne moufta pas, il valait mieux qu'il acquiesce sobrement pour l'instant.

Une fois Blodwen et Oanell parties, il salua Pwyll rapidement, lui disant qu'il devait aller préparer ses affaires et s'en alla chez lui en trottinant. Une fois chez lui, il fut un peu saisi par le désordre ambiant qui régnait dans la maison (le coffre sur un des bancs, les affaires de sa mère étalées sur la table, son matériel d'écriture sur un petit coin de cette même table et qu'il avait laissé en l'état le matin même, et SURTOUT ! la poussière remuée et en provenance directe de la chambre parentale) et grimaça légèrement tout en remettant le rangement à plus tard : il devait préparer son sac !

Il se changea pour des vêtements plus adaptés à la traque en forêt, aux teintes plus sombres, vérifia son armure de cuir (savait-on jamais !) qu'il n'avait que très peu utilisée depuis son retour de son service d'ost, ainsi que son arc, carquois qu'il remplit ainsi que son épée. Mieux valait ne rien laisser au hasard cette fois-ci. Il remplit rapidement son sac, y rangeant de quoi manger pour au moins deux jours, sa cape cirée en cas de gros temps et vérifia la présence de son allume-feu. Il alla ensuite remplir son outre d'eau, donna à manger à ses poules (sans doute un peu trop mais il n'avait jamais su doser de toutes les façons, preuve en était du tour de taille de certaines des volailles...), et une fois tout inventorié, décidé de reprendre, satisfait, le rangement de la chambre de ses parents. Après tout, J'ai encore un peu de temps jusqu'à ce qu'on parte, alors autant ne pas rester sans rien faire !

Il ne savait pas trop combien de temps s'était écoulé quand il entendit frapper à sa porte. déconcentré momentanément, il ne vit que trop tard la grosse araignée (MAIS C'EST PAS POSSIBLE ! Il y avait ENCORE plus gros ?!), poussa un cri d'effroi avant de sortir avec pertes et fracas de la chambre, avant de se diriger vers la porte en se massant le coude qu'il avait cogné dans la débandade.

"Oa... nell ?" dit-il, un rien étonné de voir son amie ici, et un peu penaud, certain qu'on l'avait entendu jusqu'à l'autre bout du village.

Il nota qu'elle avait pris toutes ses affaires déjà, et se rendit compte en rougissant de son propre état, débraillé et couvert de poussières et de toiles d'araignées. Retenant un soupir de dépit, il sourit à la jeune femme avant de la laisser entrer.

"Excuse-moi un instant, j'ai besoin de me... heu... nettoyer... Une âpre bataille avec... enfin ! Je vais me débarbouiller ! Mais vas-y, entre !"

Sans attendre de réponse, il se dirigea immédiatement vers son coin toilette pour se rendre une apparence un peu plus humaine.

[NailsEater]

"Oa... nell ?"

Oups, apparemment elle avait mal calculé.

- Je suis désolée, dit-elle un peu dépité, j'ai préparé mes affaires un peu vite alors ...

"Excuse-moi un instant, j'ai besoin de me... heu... nettoyer... Une âpre bataille avec... enfin ! Je vais me débarbouiller ! Mais vas-y, entre !"

Une bataille ? Elle le suivit à l’intérieur, observant les changements dans la maison. En effet, il y avait mit du sien. Le désordre donnait un air vivant à cette demeure. Un sourire léger aux lèvres, la jeune barde se dirigea vers le coin cuisine par habitude et chercha de quoi faire une tisane. Elle mit la main sur un pot qui contenait les feuilles, fit chauffer de l'eau et tenta de faire quelques choses de buvables. Il leur restait encore un peu de temps et elle avait besoin de s'occuper.

- Euh ... désolée je me suis servi. Je te fais une tisane ?

[Casaïr]

Le chasseur était dans un piètre état ! Il versa rapidement de l'eau dans une vasque tout en se débarrassant de ses vêtements tout poussiéreux avant de s'asperger d'eau. Tout à son affaire, il se rendit à peine compte qu'Oanell lui parlait et c'est en se tournant vers elle qu'il comprit plus qu'il n'avait entendu.

"Oui je veux bien ! Et quand j'aurai terminé, j'irai nous chercher de quoi manger. J'ai quelques galettes et un peu de fromage. Ce n'est pas grand chose mais c'est tout ce que je peux nous sortir en si peu de temps, ça ne te gêne pas ?"

Il en avait presque fini avec sa toilette lorsqu'il se rendit compte que, bien évidemment, ses habits propres n'étaient pas à côté de lui mais sur la grande table, avec le reste du bazar. Il se demanda vaguement si ses moments d'étourderie s'arrêteraient un jour avant de filer comme une flèche vers ses vêtements de rechange, rouge d'embarras, et de s'habiller tout aussi vite. Puis, il récupéra ses affaires sales, les plaça dans un panier d'osier avant de rejoindre Oanell pour partager le thé qu'elle avait préparé.

"Je... excuse-moi pour tout à l'heure, pour tout dire, je pensais que Blodwen aurait des tâches à te confier qui t'auraient occupée au château. Alors, du coup..."

Il jeta un regard circulaire dans la pièce, embrassant ce qui ressemblait plus à une mise à sac par des brigands plutôt qu'à une quelconque tentative de rangement. Il but une gorgée bien chaude qui lui fit beaucoup de bien après tout ça, laissant échapper un léger soupir de contentement.

"Merci, ça fait du bien, après toutes ces émotions", lui sourit-il.

[NailsEater]

Contente de boire quelque chose de chaud, la jeune femme s'était tranquillement assise, attendant qu'Aeldred la rejoigne.

- Tu penses que les choses vont se passer comment à Swelbecky ?

Elle attrapa un bout de galette et ajouta, toute à ses pensées :

- Je t'avoue que je ne sais pas trop à quoi m'attendre et je doute sincèrement de mon utilité sur place. Hmm pas que je ne veuille pas venir, au contraire ! Je préfère être là où les choses se passent mais ... je ne pense pas comme étant de très bon conseil.

[Casaïr]

Aeldred réfléchit tout en mangeant aux questions (légitimes) que se posaient la barde.

"Tu sais, si Blodwen t'a demandé de l'accompagner, c'est parce que justement elle pense que tu seras utile, ne serait-ce que pour lui apporter des idées auxquelles elle n'aurait pas forcément songé. Et, personnellement, je pense que c'est bien que tu viennes, dit-il avant d'ajouter vivement : pour les habitants, je veux dire ! Tu as le contact facile, et tu pourras sûrement aider à discuter avec les gens, en apprendre plus sur ce qui est arrivé tout en les rassurant."

Il avala un morceau de fromage un peu vite et dû le faire glisser avec une gorgée de thé.

"Autrement, je ne sais pas trop à quoi m'attendre là-bas. Je pense que Blodwen fait bien de se préparer à toute éventualité, même si, de mon point de vue, je n'aurai pas été jusqu'à prendre des réserves de nourriture, juste d'eau : il est plus facile d'empoisonner un point d'eau central que toutes les vivres d'un village, même petit comme Swelbecky. Enfin, si l'on part sur la piste d'une drogue quelconque. Si ce qui arrive aux gens est le fait d'un maléfice de la sorcière par contre, il est possible que nous soyons tous en danger une fois sur place."

Il finit sa tasse en soupirant : "Enfin, je ne peux qu'imaginer ce qui nous attend là-bas. Pour être tout à fait honnête, je suis surtout inquiet pour Gillean, le fiancé de Rhea. Je n'aimerai pas rentrer pour dire à ma sœur qu'il lui est arrivé malheur..."

[NailsEater]

- Ce Gillean est un homme chanceux. Je ne connais certes plus Rhéa, mais si elle n'a pas trop changé, c'est une personne adorable. Et de ce que nous a dit Blodwen, les habitants ne semblent pas faire partit du comité errant dans le marais, ils sont en sécurité chez eux.

Si l'on peut parler de sécurité dans ces circonstances ...

- Pour ce qui est de mon contact facile, je n'avais pas vu les choses comme ça ... Cela risque d'être dur pour Blodwen de ne pas être trop familière avec les habitants. Je pense que ce sera une épreuve pour elle. Rien que pour ça, il sera bon que nous soyons sur place. D'ailleurs, je n'ai pas hâte de voyager entre ronces et hilderins ... ça ne sera pas de tout repos.

Une fois n'est pas coutume, elle retira ses lunettes les posant sur la table, puis reprit une gorgée de thé, profitant du calme et d'une pause bienvenue dans cette journée qui sera plus longue que prévu.

Voilà pourquoi j'évite de me lever si tôt d'habitude ...

[Casaïr]

Aeldred était toujours un peu troublé quand il voyait son amie ôter ses lunettes mais tâcha de n'en rien laisser paraître.

"C'est sûr que j'aurai aimé une compagnie d'un autre genre aussi, dit-il avec un petit rire gêné, mais tu ne seras pas seul avec eux, ne t'inquiète pas. Je pense qu'un but commun devrait aussi les empêcher de s'écharper, au moins jusqu'au village. On devrait donc cheminer dans un certain calme. Peut-être tendu, mais les circonstances ne nous laissent pas vraiment de marge de manœuvre."

S'apercevant qu'il fixait un peu trop la jeune femme, il se détourna, encore une fois perdu entre ce qu'il aimerait faire et ce que la situation lui permettait... si celle-ci voulait bien lui envoyer un signal quelconque ! En détournant le regard, il retomba face aux vêtements sur la table qu'il avait juste poussé pour leur ménager un peu d'espace pour manger. Il se leva et commença à les ranger, pliant rapidement les petites robes qui l'avaient amené à se poser tant de questions ce matin, avant de passer aux siens propres pour s'arrêter sur la robe de sa mère. Il carressa tendrement le tissu, notant distraitement qu'elle n'avait finalement pas tant souffert des années passées dans le lourd coffre.

"Tu sais, quand je l'ai vu ce matin, je me suis demandé à quel point elle avait dû être jolie dans cette robe. Aussi loin que je fouille dans ma mémoire, je ne me rappelle pas qu'elle l'ait jamais mise. C'est bizarre mais... j'aurai bien aimé la voir dedans..."

Il se tourna vivement vers Oanell et la superposition d'image que son esprit bien trop zêlé lui envoya le fit à nouveau rougir. Il détourna le regard aussi vite pour plier presque religieusement la robe de mariée de sa mère en soupirant longuement.

"J'y pense, dit-il un peu brusquement, tu as revu tes parents depuis que tu es revenue ?"

[NailsEater]

"Tu sais, quand je l'ai vu ce matin, je me suis demandé à quel point elle avait dû être jolie dans cette robe. Aussi loin que je fouille dans ma mémoire, je ne me rappelle pas qu'elle l'ait jamais mise. C'est bizarre mais... j'aurai bien aimé la voir dedans..."

Ne voyant pas exactement qu'est ce que son ami lui montré, Oanell finit par remettre ses lunettes sur son nez et se retrouva face à une robe de marier. Vu la manière dont il la plia, elle n'eut pas de mal à deviner que s'était celle de sa mère.

"J'y pense, dit-il un peu brusquement, tu as revu tes parents depuis que tu es revenue ?"

- Oh. Hmm je suis allée leur annoncer mon retour pour quelques temps à Terfynisel quand je suis arrivée. Je ne suis pas sûre que ça leur est fait quoi que ce soit mais au moins j'ai fait mon devoir de fille ! Nous n'avons pas gardé beaucoup de contact donc je ne m'attendais pas à grand chose. Mon frère est en service d'ost donc je savais que je ne le croiserais pas et nous ne nous sommes jamais vraiment connu vu son âge lors de mon départ.


La jeune femme avait parlé d'un ton détaché. Elle ne connaissait au final pas très bien sa famille et ne s'en était jamais senti proche. Briaval ne l'obligeait pas à donner des nouvelles et ils n'étaient jamais revenu à Terfynisel ensemble. Elle regrettait cependant de ne pas avoir pris la peine de se rapprocher de son frère. Mais si elle avait eu tort de ne pas le faire plus jeune, ce n'était plus à elle de s'imposer à lui.

Son regard revint sur Aeldred :

- Enfin, voilà quoi, conclut-elle maladroitement.

[Casaïr]

La bouche d'Aeldred s'ouvrit sur un "Oh" muet.

"Je ne savais pas que tu avais un frère. Ou plutôt je ne m'en souvenais pas."

Il referma le coffre de sa mère avant de remettre le loquet en place puis de se rasseoir à côté d'Oanell.

"Je trouve ça dommage que tes parents et toi ayez ce genre de rapport... Moi je donnerais tout ce que j'ai -même si je n'ai pas grand chose- pour pouvoir passer du temps avec les miens. Qui sait, peut-être que dans un futur proche vous renouerez des liens", fit-il en souriant sincèrement et en posant sa main sur celle de son amie.

Encore une fois, il se sentit un peu gêné, ne sachant pas trop s'il pouvait se permettre ce genre de familiarité avec elle alors qu'il ne savait toujours pas...

"Tu... Enfin, il reste du temps à tuer, et..."

Qu'est-ce qu'il racontait encore ?! Plus que le fait d'être seul avec la fille qu'il aimait, c'était celui de ne plus savoir comment nourrir une conversation qui lui faisait défaut.

"... Enfin, si tu... veux, je peux te montrer l'atelier de papa. Ce qu'il en reste en tout cas."

Il avait dit la première chose qui lui passait par la tête pour se sortir du bourbier, dans lequel il s'enfonçait allègrement tout seul, pour sortir quelque chose de limite pire. Du moins en ce qui le concernait. Mais, il finit par se dire que ça en valait peut-être la peine. De toutes les façons, il ne se serait jamais senti d'y aller tout seul.

"Tu... 'fin, c'est grand et on peut sûrement faire plein de trucs dedans, même si cela demandera du temps pour tout nettoyer, mais au moins tu pourras... sauf si tu as une meilleure idée !" dit-il un peu trop précipitamment à son goût.