[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Pwyll]

Pwyll maugréa dans sa barbe, audible uniquement des personnes les plus proches de lui dans la pièce et ayant l'ouïe fine "J'me doutais qu'elle dirait plein de trucs comme ça... mmmmhppfff enfermé comme du bétail... tssspffff"

[Iris]

Ultana regarda Blodwen, avec une expression mitigée et fatiguée : "Vous êtes trop impatiente. Vous demandez des solutions à un problème à peine découvert, comme s'il était possible systématiquement d'en apporter d'un claquement de doigts. "

Un regard vers Blodwen, et elle se tourna vers Oanell, Aeldred, Pwyll et Fragan : "Qu'a dit cet homme avant de perdre conscience ? Vous a-t-il parlé de la manière dont le mal est apparu ? Essayez de vous rappeler précisément, chaque détail peut avoir son importance."

[Arthus]

Au moins Ultana n'agitait-elle plus les ombres de la peur, et commençait-elle à agir de façon constructive.

Blodwen était satisfaite, et espérait que cela continuerait ainsi.

Elle attendit patiemment la réponse à la question de la démorthèn, qui rejoignait les siennes. Il serait toujours temps d'approfondir certains points plus tard.

[Pwyll]

Pwyll regarda ostensiblement Oanell. Raconter des trucs en détails et bien se souvenir, c'était un boulot de barde ça, pas de dresseur de chiens ou de chasseur de futur beau-frère-même-si-c'est-pas-sa-soeur.

[Casaïr]

Aeldred tiqua mollement quand Blodwen lui remonta les bretelles, mais il n'avait clairement plus l'envie de se battre, et il n'avait obtenu aucune réponse à ce qui arrivait à Gillean. La sensation d'échec qu'il ressentait depuis qu'il avait compris que le fiancé de sa demi-sœur était bien réel ne cessait de s'accentuer, et la fatigue ne l'aidait en rien dans la construction de pensées positives. Je sers à quoi, en fait ?...

Il n'avait pas vraiment envie de parler, et de toutes les façons, il valait mieux que le rapport soit délivré par Oanell. Toutefois, au moment de chercher un "refuge" ou "s'enfermer", le jeune homme releva la tête timidement.

"Si on cherche un endroit où rester, je pense qu'on peut récupérer la maison des dàmàthairs, plus personne n'y vit désormais, et n'y reviendra avant un moment je pense ; et comme Pwyll a réussi à en ouvrir la porte sans la forcer, nous y serons... enfin, il n'y aura pas de risque de..."

S'embourbant dans ses mots, il préféra s'arrêter avant de paraître définitivement ridicule et reprit d'une voix un peu plus normale : "Si vous le souhaitez, dame Blodwen, je peux aller voir dès maintenant pour vérifier ce dont on pourrait avoir besoin, notamment en couchage : je ne sais pas s'il y aura assez de couverture pour tout le monde..."

En espérant qu'Oanell échappe à ça, on dirait qu'on va en prison. Et il faudrait aussi que je me débarrasse de mes frusques, songea-t-il en regardant son état épouvantable. Et il me faut un bain, ou n'importe quoi... Puis il repensa au danger que représentaient les malades vis-à-vis des autres ou d'eux-mêmes et demanda :

"Je fais quoi de mes armes ? Si je devais être... contaminé et donc dangereux, il vaudrait mieux que je ne les aie pas avec moi..."

Il s'était efforcé de ne pas regarder Oanell mais c'était peine perdue. Manquerait plus que je lui fasse du mal à elle aussi...

[NailsEater]

Tous les regards semblaient se tourner vers la barde. Après tout, c’était son métier parler, raconter, conseiller et, dans le cas présent, apaiser les tensions. Elle prit quelques secondes pour se remémorer ce qu’il s’était passé, puis commença son récit :

Notre manicle est allée à la maison des damathairs. Celle-ci était fermée et aucun son n’en provenait. Fragan et Aeldred ont fait le tour du bâtiment, cherchant des traces de fuite pendant que Pwyll escaladait pour pénétrer par la fenêtre. Il vint m’ouvrir quelques minutes plus tard. Nous avons alors fouillé la maison jusqu’à tomber sur l’entrée d’un tunnel, cachée. Une fois notre manicle regroupée, nous avons laissé un message et somme entré dans ledit tunnel.

Un regard à ses compagnons pour voir si elle avait rien oublié avant de continuer :

Quand nous en sommes sorti, nous étions à l’extérieur du village et il y avait trois corps devant nous et aucun enfant. Aeldred a reconnu Gillean et nous avons compris que les autres étés les damathairs. Hésitante, elle regarda Aeldred avant d’ajouter : Nous avons vérifié rapidement et peut être la tension et l’angoisse jouaient-elles mais … nous aurions juré qu’ils étaient morts … tous les trois.

La jeune femme marqua une pause avant d’entrer dans la partie la plus importante du récit :

Nous avons alors décider de partir sur à la recherche des enfants mais c’est à ce moment que Gillean s’est relevé. Nous avons eu peur, chacun se mettant sur ses gardes. Pwyll est le seul qui soit allé directement vers lui. Il nous regardait sans parler, hagard et Pyll se rapprochait de lui. Aeldred a alors …tirer une flèche, ce qui a fait fuir Gillean. Nous sommes tous parti à sa poursuite. Quad nous l’avons rattraper, il nous a parler. Il était apeuré mais c’est tout.

Oanell s’en voulait de faire revivre ses moments à Aeldred. Mais c’était important.

Il nous a dit quelque chose comme : « Je ne sais pas où sont les enfants, les ours de la sorcière ont attaqué » après il a parlé du fait qu’il faisait jour mais qu’il y avait du brouillard et que c'était sombre ». Il ne paraissait pas être blessé ou avoir mal. Cependant, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il avait peur. Il était terrifié. Nous l’avons alors questionné sur les enfants et ce qui lui faisait si peur.

Prenant le temps de se souvenir des mots exacts, elle en profita pour respirer un peu. Elle n’était plus habituée à faire des rapports complets et ne voulait rien oublier.

Il était question de « chasseur noir » et de traque. Il a ensuite accusé Aodren : « c'est chez lui que le chasseur a commencé ... Je suis allé chercher les enfants, la famille était malade... la traque... On n'aurait pas dû... un banni... un meurtrier... ça porte malheur... ". C’était assez confus. Il nous a ensuite confirmer que les damathairs avait décidé de prendre la fuite avec les enfants.

Il commençait à vraiment faire nuit et nous ne savions pas si vous aviez d’autres informations. Il a donc été décidé de revenir avec Gillean afin d’avoir vos avis, à toutes les deux.Un regard vers Ultana, puis Blodwen. A partir de là, les choses se sont … compliquées. Il a refusé de nous suivre préférant n’importe quoi que de rentrer à Swelbecky. Nous n’avons pas vraiment été diplomate pour être honnête. Nous avons essayé de l’amadouer, de l’attacher etc c’ets seulement quand vos gardes nous ont rejoint que nous avons finis par le maitriser et le ramener ici. Il est tombé inconscient dans le tunnel. Il était vraiment terrorisé.

Oanell avait finis son rapport. Mais il lui restait quelque chose à dire. Elle ne savait pas vraiment comment prendre les choses … elle se lança alors aux ressenti :

Si je peux me permettre, cette population est terrorisée. Même nous avons eu du mal à rester calme. Chacun de nous a sa façon d’appréhender les choses et c’est ce qui fais que nous sommes uniques et différents. Cependant, nous devons tous essayer de prendre sur nous pour aider ses pauvres gens … et nous même par la même occasion. Faire les choses dans la précipitation n’ai pas donné à tous et prendre entièrement son temps n’est pas possible dans les circonstances actuelles.

Une fois de plus, son regard s’arrêta sur Blodwen et Ultana. Comment gérer des personnalités aussi fortes et incompatible ?

Comme je l’ai dit, chacun de nous dois faire des efforts, des concessions. Dame Blodwen vous êtes notre seigneur mais aussi une guérisseuse, vos paroles et vos conseils sont important pour tous, chacun vous suit et vous écoute. Ultana, vous êtes le guide spirituel de notre peuple, vous connaissais chacun de nous et plus encore. C’est de vous deux dont nous avons besoin. Vous êtes nos guides après tout.

Elle aurait voulu sourire ais ne voulait pas amoindrir l'importance de ses paroles. Aussi resta-t-elle plantée là, concentée, attendant une réaction, des réactions. Elle avait parlé franchement selon ce qu’elle ressentait. J’espère ne rien avoir dit ou fait de travers. Ils n’avaient pas besoin de querelles intestines. Et Blodwen avait besoin de soutient. Il ne fallait pas se mettre chacun des conseillers à dos. Oanell espérait pouvoir ratrapper le coup. Faites que ça marche !

[Pwyll]

Pwyll écouta Oanell avec attention et garda pour lui les remarques qui lui venaient et qui, au final, ne concernaient que des détails. Dommage toutefois qu'Oanell n'ait pas mis en avant l'astucieux plan qui visait à convaincre GIllean de suivre le groupe de lui-même en lui faisant croire à l'abandon.

Enfin... l'important, c'était qu'Ultana et Blodwen soient proches. Des gens qui se cherchent des noises comme ça finissent souvent pas devenir d'excellents copains (en tous cas, ça fonctionnait comme ça pour Pwyll... parfois.) Cette idylle naissante (et platonique bien sûr, arrête d'avoir de drôles d'idées, Pwyll, se morigéna le jeune homme en commençant à rougir) entre les deux femmes augurait du meilleur pour l'éventualité d'un apprentissage tardif de Pwyll en tant que ionnthèn.

Et oui ! Il serait étonnant qu'Ultana refuse une faveur à Blodwen rien que pour la contrarier, surtout lorsqu'elle serait devenue sa meilleure amie. Pwyll, satisfait de ses conclusions, hocha la tête en affichant un demi-sourire.

[Iris]

Ultana était concentrée en écoutant et alla examiner Gillean, regardant ses yeux, examinant son souffle...

Elle eut un regard sombre à l'adresse de Blodwen : "Ce n'est pas un sommeil normal. "

Et à l'adresse des aventuriers fiers d'avoir ramené Gillean contre sa volonté : "Je ne suis pas sûre que l'avoir ramené à Swelbecky soit une bonne chose." et son ton indiquait qu'elle pensait même que c'était probablement dangereux.

" Je peux tout au plus préparer un remède qui plonge dans un sommeil sans rêve, hors de portée des esprits cauchemardesques, mais je n'aurais jamais assez d'herbes pour tout le monde. Ceux qui sont piégés dans le cauchemar avec le chasseur noir doivent l'affronter et survivre jusqu'à l'aube. Le seul moyen de les aider consiste à plonger dans le même cauchemar, mais sans garantie de succès et avec le risque d'être soi aussi poursuivi durablement par le chasseur noir. Dans tous les cas, il faut trouver l'origine de la malédiction."

A Dame Blodwen : "Que la gwilmyth rende agressif si trop consommée est une chose, mais toute personne qui sommeille ici risque d'être emportée elle aussi. Je suis d'avis qu'il faille partir sur le champ chez cet Aodren pour en savoir plus... en espérant que les réponses se trouvent là-bas."

[Pwyll]

Pwyll sursauta en entendant Ultana.

"C'est moi qui ait insisté pour ramener Gillean. J'étais persuadé qu'il mourrait, seul à l'extérieur. S'il faut... euh dormir pour le sauver, je suis volontaire, même s'il faut combattre des cauchemars pour ça." Pwyll plissa les yeux sous l'effet de la réflexion. "Bien sûr, s'il existe une origine à tout ça dans notre monde réel, je suis aussi volontaire pour y mettre un terme. Même si je n'y connais rien..."

[Casaïr]

Le chasseur n'avait rien dit pendant tout le récit d'Oanell, serrant juste d'avantage les poings quand elle exposa ses deux plus grosses erreurs : avoir cru en la mort de Gillean, et lui avoir tiré dessus juste après. Il releva la tête quand Ultana expliqua ce qu'il fallait faire pour aider le fiancé de Rhea mais Pwyll lui coupa l'herbe sous le pied en se proposant immédiatement pour venir en aide à Gillean, que ce soit dans le monde réel ou celui des rêves. Le regard d'Aeldred ne laissait d'ailleurs aucun doute sur ce qu'il pensait de son intervention, c'est donc d'un ton difficilement maîtrisé qu'il parla.

"Je pense que s'il faut aider Gillean dans le monde des cauchemars, je suis le plus à même de le faire. J'y ai été suffisamment confronté pour savoir ce que ça fait que de revivre en permanence des choses qu'on ne veut plus voir. Je t'aime bien Pwyll, fit-il en se tournant vers son ami, mais je ne suis pas sûr que tu sois le mieux préparé de nous deux à une telle expérience."

il avait essayé de rester le plus diplomate possible, mais le ton de sa voix trahissait ses pensées. Il se tourna ensuite vers Ultana :

"Je pense qu'il faut agir sur les deux tableaux : on est pas certain que Gillean survive avant qu'on ne trouve ce type, il faut donc le protéger pendant que quelqu'un ira le chercher. Pwyll est la pire tête de mule que je connaisse, et il est sûrement un peu naïf, mais il sait parler aux gens, bien mieux que moi. Et son optimisme est rassurant, quelque part -même si parfois c'est un peu excessif, songea-t-il en souriant. Il lui sera plus facile de communiquer avec cet Aodren que moi et, s'il fallait le capturer, il est aussi nettement plus costaud que moi."

Finalement, parler l'avait soulagé et, même si la fatigue se faisait douloureusement ressentir, il se sentait un peu mieux, plus détendu.

"Dame Blodwen, je sais que vous n'approuvez pas ce que je viens de dire, mais je ne le fais pas dans le but de me sacrifier, ou autre chose : je le fais parce que justement j'ai bien l'intention de survivre à tout ce qui se présentera devant moi, que cela soit imaginaire ou réel. Je suis un survivant, rit-il d'un air un peu gêné en se grattant la tête, je ne m'exposerai pas au danger de façon inconsidéré."

Cette dernière phrase était un peu mensongère, et Blodwen le savait pertinemment mais cette fois, il était sûr de son fait.

"J'ai bien plus à perdre maintenant qu'auparavant pour me laisser aller à un comportement suicidaire, ajouta-t-il en regardant Oanell avant de se tourner de nouveau vers son seigneur. Donnez-moi l'occasion de vous prouver ce que je vaux. Quoi qu'il arrive, je tiendrai bon."