[OdE] 13.4.Ténèbres sur Kalvernach - Chez Nold

[Cialf]

Maître Eliflam est immergé dans sa rêverie et on ne sait pas au juste s'il entend les paroles de Roan, puis celles d'Elhine.

Uriell, elle, réagit à sa manière. Elle achève à mi-voix :

- ... Et tu boiras la coupe d'ombre.

Puis elle rouvre les yeux, voit la révérence d'Elhine et s'incline très bas en retour, sa manche balayant au passage le pavé humide.

[Hadriake]

Caules est étonné en reconnaissant finalement Elhine.

-Oh, bonjour, Elhine !

Rien de plus original ne lui vient à l'esprit, mais quand maître Eliflam reste les bras ballants malgré le salut de la jeune femme, il ne peut s'empêcher de dire :

-Euh... Désolé, je pense qu'il est un peu fatigué... L'effondrement de l'Université, tout ça...

Pourquoi est-ce qu'il se sent obligé d'expliquer l'attitude du professeur ? Pour ne pas donner une mauvaise image des magientistes ? Ou pour excuser un homme qu'Uriell semble grandement apprécier ? Il n'en sait trop rien.

-Et avec tout ça, j'ai même pas eu le temps d'acheter le poisson et les remèdes d'Aslinn... ajoute-t-il pour lui-même.

[Cialf]

Le garde Quintean, son sens commercial en éveil, a entendu la remarque de Caules :

- Pour le marché au poisson, c'était ce matin, mais vous en trouverez du frais dans les tavernes du bord de l'eau. C'est sur l'autre rive, en remontant la rivière. Les remèdes, si c'est pour des médecines magientistes, on n'en fait pas dans le quartier, mais si c'est un remède courant, il y a une boutique d'herboriste un peu avant les tavernes, dites que vous venez de ma part, elle est tenue par Laela, c'est la fille de... Au fait, où diable est-il passé, celui-là ?

Il cherche des yeux quelqu'un qui, selon toute apparence, devrait être dans les parages et n'y est pas.

[Hadriake]

Quintean réagit promptement à ce que dit Caules et celui-ci se fend d'un large sourire.

-Merci beaucoup pour ces indications, dit-il d'un ton chaleureux, ça me sera d'une grande aide.

Le marché du poisson est terminé, et sans le garde, le jeune homme en aurait été réduit à en acheter du vieux ou à pêcher lui-même.
Lorsque le garde mentionne le père d'une certaine Laela, il regarde tout autour de lui, comme s'il était censé se trouver là.

-Vous n'étiez que tout les deux quand nous sommes arrivés, indique Caules. Il a du partir depuis un bon moment. Mais je n'oublierai pas de dire à sa fille que c'est grâce à vous que je l'ai trouvée.

[Fafi06]

Elhine, un peu décontenancée par la remarque du garde, se souvient soudain que normalement ils sont deux à garder la barrière. Et le garde de ce matin n'est affectivement plus là.
- Serait-ce votre collègue avec un bandeau sur l’œil que j'ai croisé ce matin tôt que vous cherchez, le père de Laela ?

[Cialf]

Quintean jette un coup d’œil au magister qui continue son chemin sur le pont, suivi par Uriell. Puis le garde ouvre la porte du poste de garde - une épaisse porte ferrée, mais pas verrouillée, apparemment - et pénètre à l'intérieur en tirant le battant derrière lui. On entend le bruit d'un objet lourd - lance, tabouret ou autre, allez savoir - suivi d'un échange de propos à voix étouffée :

- Hein ? Hé ? Quoi ?

- Alors, Jondad, c'est comme ça que tu montes la garde ?

- Et alors ? Je ne dormais pas, je reposais mes jambes. Et puis je pourrais être ton père, gamin, alors du respect !

La porte se rouvre et en sort le petit homme au bandeau sur l’œil, sa lance sur l'épaule et l'air belliqueux :

- Alors, qu'est-ce que c'est que tout ce monde ? Ah, c'est encore vous ?

[Fafi06]

Elhine, prise entre deux feux:
- Mes excuses, nous ne comptions pas vous déranger. Je parlais à Quintéan d'un jeune magientiste qui semble avoir disparu, Jolinar, qui logeait chez Nold. Est-ce que cela vous dit quelque chose à tout hazard ? De ce que je sais, il a du passer assez souvent par ici, et pas forcément à des heures normales. J'ai cru comprendre qu'il se baladait souvent en ville.

Elhine essaye du coin de l'oeil de ne pas perdre le professeur et son petit groupe, semblant se diriger vers chez Nold.

[Cialf]

Le petit homme, qui s'appelle Jondad selon toute apparence, se radoucit :

- Ah, vous êtes avec les étudiants ? Je me disais qu'il y avait un tas de nouvelles têtes dans le quartier. Mais ne vous inquiétez pas, j'ouvre l’œil.

Il ajoute à voix basse pour Elhine, en veillant à ne pas être entendu de Roan :

- A cause des inondations, il y a un tas de gens de la campagne qui s'entassent ici et on ne sait pas trop de quoi ils vivent. En plus, la garde ducale est partie en expédition, les C'maoghs savent où, et on doit se débrouiller pour surveiller le quartier nous-mêmes. Hier, Jarlath a chopé un type vraiment pas clair...

Il pointe un coup d’œil furtif en direction de Roan.

"... Qui voulait aller à l'Université en trimbalant avec lui une jolie fille. Pas la peine de vous faire un dessin. Jarlath l'a embarqué pour lui servir d'avertissement, mais faites gaffe.

Puis il ajoute à voix normale, souriant et très commercial :

- Je n'ai pas dû voir votre ami. Mais les étudiants qui passent dans le quartier vont souvent à la boutique d'herboriste, ils y trouvent tous les produits courants quand ils en ont besoin, et c'est de la bonne qualité. Je peux vous donner l'adresse.

[Kenny]

Roan ne relève pas la remarque, ne comprenant toujours pas ce que lui a reproché dans sa démarche...Il attend que le magister réagisse.

[Cialf]

Le magister passe le pont, toujours suivi par Uriell, et se dirige vers l'intérieur du quartier. La rue, bordée de boutiques, forme un tracé assez net, mais mène-t-elle du bon côté ? Si les jeunes gens voulaient rejoindre les tavernes du bord de l'eau, c'est plutôt le quai qu'il faudrait suivre. D'ailleurs, le magister n'est guère pressé et il ne sera pas difficile de le rattraper.