TDF - Chap. 9 - Un fief (pas si) paisible

[Crépuscule]

Jolan fut soulagé de ne pas croiser Bénédicte ici, à moins que ce soit la satisfaction qu'il s'agisse de Thallia... Quoi qu'il en soit, c'est peut être avec trop d'entrain qu'il s'avança dans le marais en dépit de la boue.

Que cherchait Thallia? Alors qu'il s'interrogeait, il la vit épier les alentours ... ce n'était le moment de se faire pincer ... il tenta de se dissimuler avant de se rendre compte que ces traîtresses de feuilles venaient clairement d'indiquer sa position. Inutile de tenter de tirer la moindre flèche, Jolan savait Thallia mortellement précise, il ne récolterait qu'une seconde flèche, dans son tronc à lui cette fois et non dans celui d'un chêne.

Il sortit donc doucement, bras écarté tenant l'arc d'une main et son carquois de l'autre.

S'adressant expressément à Thallia, la regardant en face pour tenter d'analyser les traits de son visage et l'expression de son regard.

"Quoi que vous cherchiez ... vous m'avez trouvé.
Cela dit, ce n'est pas plus mal ... je crois que vous et moi avons des choses à nous dire"

Jolan restait néanmoins sur ses gardes autant que possible (ne pouvant non plus tout surveiller sans la quitter du regard, ce qu'il ne souhaitait pas), prêt à se défendre tant bien que mal en cas d'attaque armée d'un des deux brigands. Si en revanche on l'incite à donner ses armes, il le fera.

[DukeTogo]

Si le brigand se redressa rapidement, faisant montre d'une certaine agitation, Thalia Penn restait calme, comme... absente. Jolan sut sur l'instant qu'il n'oublierait jamais ce regard vide qui le transperçait tout en lui donnant le sentiment bizarre qu'il n'avait aucune espèce d'importance.



"Tonin, prends ses armes."

Les yeux hagards du dit Tonin allait de l'un à l'autre et il se décida à obéir en approchant de Jolan. Le fait que Jolan ne manifeste pas de peur dut lui déplaire fortement car le petit sourire satisfait qu'il arborait en approchant cachait un sérieux coup de poing qu'il lui donna dans le ventre. Pris par surprise, Jolan eut le souffle coupé et lâcha son carquois. Il tenait toujours machinalement l'arc de son grand-frère lui avait donné des années plus tôt et avec lequel il venait de remporter l'épreuve d'archerie du Tournoi des Frères.

Tonin agrippa l'arc. "Lâches ça" exigea-t'il d'un air mauvais.

Jolan -2 points de souffle, inclus réduction d'armure de cuir

[Iris]

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Après un long moment à explorer le marais, Béric, Darren, Myrosh et Cecily en ressortirent, boueux, et ayant échappé de peu à la mort, mais finalement victorieux et sans avoir eu à souffrir de pertes sérieuses. Béric en particulier avait prouvé sa remarquable endurance, et Darren dorlotait désormais un chaton qui réclamait du lait.

[Crépuscule]

Jolan, se redressant, regardant le dit Tonin tout en serrant les dents, ouvrit la main pour libérer l'arc, et garda les mains ainsi, bien visibles. Il reporta ensuite son regard vers Thalia.

Quand Tonin s'apprête à se baisser pour ramasser le carquois ou à ouvrir la bouche pour dire autre chose ... d'un vif coup de pied ... il envoie rouler son carquois en direction de la flamboyante cheftaine, disant ensuite, s'il en a le temps avant la probable réprimande de Tonin ( ou reprenant après sinon, tentant de faire abstraction de la douleur, de la colère qu'elle pouvait éveiller, et de Tonin lui même) :


"Je voulais te la rendre... hampe noire, empennage rouge..."

[DukeTogo]

Tonin lança l'arc vers sa chef, bientôt rejoint par le carquois qu'elle ne daigna pas regarder. Le brigand semblait satisfait, pour lui, Jolan Hastwyck était sous contrôle. Pour Thalia, il n'en était rien car elle maintenait son regard torve vers lui.
"Son épée, idiot. Et vérifies donc qu'il ne cache pas une lame courte."
Ce n'est que quand il fut débarrassé de toutes ses armes que Thalia renfila son arc long à l'épaule.
"Hé, elle est à moi maintenant", jubila Tonin en soupesant l'épée longue.

Thalia eut un regard mauvais vers son sous-fifre en se baissant pour ramasser l'arc courbe de Jolan.
"T'excites pas et fais-lui enlever ses bottes aussi, qu'il ne lui prenne pas l'envie de te fausser compagnie."

Le rustre prit l'incitation comme une invitation à la brutalité et ne se gêna pas pour pousser Jolan à terre, visiblement désireux de le motiver à s'exécuter. "Suffit." siffla-t'elle à Tonin tandis que Jolan enlevait ses bottes de mauvaise grâce. Elle lui prit l'épée pour constater la qualité indiscutable de l'arme.

"Où as tu eu cette épée? C'est Rhéomar ou... ton prétendu chevalier de frère qui te la donné?"

[Crépuscule]

Se relevant, se frottant les mains pour retirer la boue qu'il avait récolté en retirant ses bottes, ses doigts de pieds ressentant la fraîcheur, l'humidité et la visqueusité du sol sous ses pieds, Jolan répondit à la violence du brigand en continuant de l'ignorer et répondit à Thallia :

"Elle s'appelle Justice.

Lord Rhéomar l'a faite forger en même temps que celle qu'il donna à Dugal quand il devint écuyer.
L'arc est celui de Reswald. Il me l'a donné avant de partir pour la guerre.

Comme tu le vois, je n'ai que ce qu'on m'offre, cette épée, cet arc, cette flèche ... l'hospitalité de Tonin... La seule chose que je possède c'est un nom, le même que mon prétendu chevalier de frère et ce qu'il en a fait."

[DukeTogo]

Au fur de sa réponse, Jolan vit plusieurs expressions passer sur le visage de Thalia. Elle s'était d'abord assombrie puis son regard s'était fait fuyant avant qu'une colère sourde prenne possession d'elle, se répercutant comme un tremblement nerveux dans l'épée longue qu'elle observait avec fascination et dégout.
"Justice? JUSTICE?", hurla-t'elle au visage du pupille de la maison Castellane. Jolan s'appliquait à être le plus calme possible, à ne pas s'engager dans le terrain de la provocation initiée par Tonin qui le tenait maintenant fermement à la faveur de son gabarit.
Jetant un dernier regard éberlué vers l'épée, Thalia ouvrit les doigts si bien qu'elle tomba au sol.

"Je vais t'en donner, de la justice."
Ses yeux n'étaient plus maussades quand elle les releva vers lui. Ils étaient noirs, comme une nuit sombre et pleine de terreurs mais moins noirs encore que la lame du grand poignard qu'elle sortit du fourreau. Ce n'était pas seulement une couleur, c'était une ombre solide, une abîme insondable, changeante et mouvante. En son for intérieur, tout l'être de Jolan se débattait pour ne pas être engloutie.

HRP : Tu vas faire 2 jets : un de courage/volonté 3D ou de dévouement/volonté 3D+1B (j'accepte le second si motivé en RP). Difficulté 15. Si tu réussis la diff, tu continues comme tu veux, si tu échoues, la peur de mourir prend le dessus, si tu échoues d'un critique (10 ou moins), tu es "paralysé" par la peur.
Ensuite, le 2° pour éventuellement se défaire de la poigne de Tonin, jet de Force/Athlétisme (3D) opposé. Si tu égalises, tu te libères, si tu échoues de 5, tu est fermement maintenu, si tu échoues de peu, tu est toujours tenu d'un bras.
MP si question ^^

[Crépuscule]

Voici un coup du sort bien crépusculaire ... une situation bien croustillante comme je les aime ...

3d6+1B : 3, 1, 1, 1 soit 5 sur les 3 meilleurs ... c'est mon nain onirique qui se maŕre bien là

Jolan ne comprit pas la colère qui envahit Thallia, il avait cependant une petite satisfaction de l'avoir fait réagir, une étincelle de désir d'en apprendre plus sur les braises sur lesquelles il avait soufflé ... mais il ne s'attendait pas à la voir ainsi sortir de ses gonds.

La situation dérapa en un clin d'oeil, il n'avait aucune idée de ce qu'il voyait, mais ça ne semblait pas normal ... il songea un instant à son rêve de la nuit précédente, se demandant s'il n'etant pas encore dans son cauchemar ... avant que la peur envahisse ses tripes ... il avait comme l'impression que l'Etranger venait de sortir sa dague ... il devait réagir ... il tenta de se rappeller pourquoi il était là, se rappeller de ses compagnons qui erraient dans les marais probablement droit dans un guet-apens ... pour ... un beau fait d'arme pour sauver Darren ? Pour des marais salants ? ... Il allait mourir seul, ici dans la boue, pour une illusion de gloire, d'or et du sel ... Il sentait la présence de l'Etranger, il était là tout près, et une terreur sans nom envahit chaque parcelle de son corps ...

Face à la peur, il avait oublié le visage de ceux pour qui il était là ... ceux de la maison Castellane, a qui allait sa reconnaissance sans limite pour ce qu'ils avaient fait pour lui ... ceux de sa famille, de laquelle il était responsable de l'avenir et pour lesquels il avait espéré trouver des réponses ... celui de Dugal, a qui, encore qu'un gamin, il avait juré de veiller sur sa soeur quand il était parti ...

[DukeTogo]

Un corbeau vint perturber l'ouvrage d'Aleth, la faisant sursauter d'un croassement strident. La chambre de la lady n'avait pas vocation à devenir une roukerie au plancher constellé de fientes malodorantes et il se fit prier pour quitter le rebord de la fenêtre ouverte.

"Noires ailes, noires mots" avait-on coutume de dire. Aleth chassa un mauvais pressentiment, expirant un frisson et rassemblant ses idées. Pour l'heure, s'inquiéter ne l'aiderait pas à se préparer pour l'assemblée à la grande auberge de Waterford.

* * *

Un saisissant cri de douleur déchira le brouillard des marais, la Bouche de la Sorcière n'était pas qu'une vieille superstition.

* * *

C'est en fin d'après-midi que Ser Darren Risley, Cecily Snow, Myrosh d'Asshaï et Béric Kardalt revinrent sur le chemin au sud des marais accompagné pendant un moment par le paludier qui méritait un autre nom d'emprunt que Fécal. Le sens pratique de cet homme de petite taille originaire du Neck était saisissant. Le brasero qu'il entretenait connaissait un regain d'efficacité avec les conseils du prêtre rouge, à moins que ce ne soit des phrases psalmodiées dans une langue étrangère. Impressionné par la vigueur des flammes, le paludier se mit à imiter d'abord maladroitement, les gestes et prières dédiées à Rh'llor. Le dieu de la lumière venait d'accueillir son premier nouveau croyant à Waterford et manifestait sa satisfaction en éloignant le brouillard, si bien que la fumée dégagée fut visible un bon moment sur le chemin du retour. Myrosh songea à Jolan qui aimerait certainement rencontrer ce curieux petit bonhomme du Neck et avec qui il deviserait sur la non-nécessité du faste d'un temple, septuaire ou autre, pour prier Rh'llor. Consciencieux, ils enfoncèrent dans le sol meuble des repères afin de ne plus avoir à se perdre dans les marais quand il reviendrait. Béric connaissait le vieux Miles Tanry, le représentant des paysans, qui saurait certainement s'adjoindre les connaissances du paludier pour tirer profit des marais.

[Casaïr]

Darren était un peu trop guilleret à la sortie de ces marais poisseux, dotés du pire des brouillards qu'il eut jamais à affronter et dissimulant des animaux (car c'en était bel et bien) qui n'avaient strictement rien à y faire. Heureusement, la rencontre des brigands lui avait permis de retrouver un terrain nettement plus familier, même s'il avait mis un peu trop d'entrain à éliminer le premier d'entre eux -ce qui ne calma même pas les ardeurs combattantes de ces camarades, à son grand étonnement. Plus la rencontre avec le paludier, l'être le plus étrange que l'on puisse rencontrer, à son humble avis. Et s'il n'y avait que ça...

"Arrête de gigoter, petit asticot !"

Le chaton (déjà de belle taille) semblait d'humeur joueuse et s'évertuait à vouloir mordiller les mains du chevalier. Il se demandait encore quelle mouche l'avait piquée pour qu'il demande à Béric d'épargner une de ces bêtes d'au-delà du Mur. Un caprice ? Autre chose ? Il n'était pas bien certain. Toujours est-il que ça lui avait fait mal au cœur d'assassiner des animaux sans défense -tout en occultant le fait que leur chère maman avait failli couper en deux le maître d'armes. Voilà une histoire à même d'émouvoir un auditoire féminin, songea le chevalier en souriant. En évitant bien sûr la taille de l'animal une fois adulte et ses origines et... en fait, une bonne partie de ce qu'elle était. Rangeant l'idée dans un coin de sa tête pour la retravailler une fois bien reposé, il accompagna Béric jusqu'aux appartements du mestre* afin d'y recevoir des soins avant d'aller chercher de quoi manger pour son nouveau compagnon, en espérant qu'il soit déjà sevré (ce qui se vérifierai somme toute assez vite). Une fois l'arrêt aux cuisine fait, le jeune chevalier se rendit dans le jardin avec son camarade à quatre pattes, le posa devant lui avec sa pitance et parla, plus pour lui-même que pour le chaton :

"Et maintenant, comment vais-je t'appeler ?"

Il réfléchit un long moment, le temps que le petit affamé dévore sa nourriture avant de se relever en soupirant, aucune idée plaisante ne lui étant venue en tête, puis reprit le bébé lynx dans ses bras avant d'aller voir sa cousine, curieux de sa réaction en le voyant arriver avec sa trouvaille en peluche.

* ou ailleurs, hein ? je ne suis pas difficile ^^