[Symbaroum] Noirelande - Thar et Anesha

MJ NaislEater

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[Symbaroum] Noirelande - Thar et Anesha

Message : # 58597Message NailsEater
27 avr. 2017, 10:50

Noirelande - An 21 - Quelques jours plus tard ...

La journée qui suivit avait été épuisante. Diverses personnes avaient questionné les héros de la ville. Et eux même avaient questionné quelques personnes.
Anesha avait pris du temps pour soigner Cendres, qui se reposait à l'auberge. Puis elle avait aidé un peu la garnison en échange d'une solde. Edogaï avait vite disparu avec l'ogre pour voir l'Ordo Magica. Thar quant à lui, avait aidé à forger quelques menus équipement pour la garnison, flèches et épées, contre quelques pièces.

Quand Cendres fut de nouveau en état, ils surent qu'il était temps pour eux d'aller à Noirelande. Un passage par l'office de la Mère Mehira leur permit de savoir où trouver les personnes qu'ils cherchaient et celle -ci confirma, tristement, que la soeur de Thar n'était présente nul par sur ses registres. Bien sur, une fausse identité pouvait être possible mais elle avait un assez bon instinct et douta qu'on l'eut trompé aisément.

C'est le cœur lourd mais déterminé que les deux compagnons firent route vers le campement. Noirelande était l'opposé du Fort. Là où l'un était propre et un modèle de sécurité (si l'on omet les tueurs fous), l'autre ressemblait à un chaos sans nom. Zone de non droit, délaissée par la bienséance et la ville, elle n'en était pas moins aussi grande que Fort Chardon. Avec sa vie propre, ses propres règles.

C'est sur la place Noire que Thar et Anesha ont le plus de chance de trouver leurs informateurs.
Au centre de Noirelande, au milieu du campement de tentes se trouve une zone ouverte et irrégulière nommée la Place Noire, elle est entourée de plusieurs maisons de bois et d’un donjon de pierre nouvellement construit.

Dans ce donjon réside Kéroldo d’Érèbe, bailli de Noirelande et fils aîné du baron Grafoldo. Certains disent de lui qu’il est un grand oisif, passant ses journées à compter son argent, s’enivrer et se faire masser les épaules et d’autres parties de son anatomie par des jeunes filles qu’il a « libérées » d’une vie au camp. Sa seule vraie responsabilité consiste à collecter les taxes que paient les commerces situés autour de la place, ce qu’il semble accomplir sans grand problème.

Les bâtiments en bois hébergent des commerces tels que le Bazar de Kodomar, qui se tient mur-à-mur avec la Grange, une maison d’hôte récemment ouverte. La tanneuse Anselg se situe à deux pas, près d’Herdol Partiel, un forgeron infirme appelé ainsi car il lui manque une jambe, un oeil et une grande partie de son oreille gauche. Il s’y trouve également tout un rassemblement de petites cabanes — l’une vend par exemple de l’équipement d’exploration usagé, une autre des produits agricoles ne convenant pas aux habitants du Fort, et une troisième est occupée par la vieille Nodla y vendant ses tourtes — des tourtes à la texture et au goût toujours différents de ce qui est annoncé, probablement en raison de l’écorce mêlée à la pâte.

Enfin, il convient de mentionner que les Pourpoints sanglants ont toujours six hommes postés près de la Place Noire, et ils lancent à la vue de tous railleries et aliments pourris aux prêtres missionnaires du Soleil qui vont de porte en porte — ces derniers étant évidemment des disciples de Sarvola, dénoncé comme hérétique par le Premier Père et tous les fervents adorateurs de Prios.

Quand ils lui demandent où se trouvent les deux gobelins, la vieille Nodla leur propose de s'installer manger. Tulga comme Urfons viennent souvent se restaurer sur place et quand ils arriveront, elle leur indiquera la table des deux compagnons. Si cela leur convient.

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Noirelande, ses ruelles pourries, ses tourtes bizarres...

Message : # 58610Message Casaïr
27 avr. 2017, 18:11

Ce fut une semaine longue et un rien ennuyeuse. Je devais malgré tout prendre mon mal en patience, Cendres avait été sérieusement blessé contre ce mort-vivant, juste avant qu’on ne se retrouve face à face à Gorak. Ou plutôt ce qu’il en restait. J’en avais encore la chair de poule quand j’y repensais, mais j’avais le soutien du félispectre, en plus de celui de Karlina. Elle me réconfortait, les mots que nous échangions me faisaient un bien fou, même si elle se trouvait à plusieurs dizaines de kilomètres de moi. La chaleur de ses bras me manquaient mais je parvenais à donner le change, me concentrant sur Noirelande, ma prochaine étape.

Toute la semaine, je rongeais mon frein en travaillant pour la garde de Fort-Chardon, mais hormis des bagarres d’ivrognes, ce travail n’avait rien d’exaltant. Le seul avantage, finalement, fut celui me permettant d’apprendre à connaitre la ville autrement qu’en courant après un meurtrier fou. J’évitais consciencieusement de trainer du côté des Salons de Symbaroum, pas du tout enchantée à l’idée d’être à nouveau mise en boite par Edogaï ou pire : être prise pour une des filles qui y travaillaient. En fait, j’avais surtout peur d’être une nouvelle fois trahie par mes pensées que j’envoyais parfois inconsciemment jusqu’à Karlina, et je n’avais pas besoin qu’elle me rappelle que moi aussi, j’avais envie d’elle.

Cette semaine interminable s’acheva enfin avec le rétablissement complet de Cendres. Je pouvais recommencer à le câliner comme avant, et je rendis ma chambre à l’auberge de « La sorcière et le familier » -même si je n’avais vu la sorcière- avant de rendre l’insigne prêté par le capitaine Marvello, récupérant également ma solde. Je comptais les pièces machinalement avant de les mettre dans ma bourse et de le saluer joyeusement puis de me rendre à la sortie de la ville ou m’attendait déjà Thar.

Nous arrivâmes rapidement à Noirelande, et si la ville était aussi grande que Fort-Chardon, le contraste était telle entre les deux villes que je cru un instant avoir basculé dans un autre monde.. J’hésitais un bref instant, remerciant Prios de m’avoir accordé deux compagnons pour entrer dans cette ville sans foi ni loi. Je ne voulais pas savoir ce qu’il pouvait advenir ici d’une jeune femme seule étrangère à la ville…

Nos pas nous guidèrent jusqu’à la Place Noire, composée essentiellement de tentes, sans doute un rappel aux origines de la cité. Je regardais le donjon qui dominait sobrement l’endroit, me demandant bien à quoi il pouvait servir ici, avant de me tourner vers une odeur de nourriture intéressante et de me diriger vers sa source. Nous fîmes ainsi la connaissance de Nodla et de sa notion toute particulière de la cuisine. Je commandais quelque chose de mangeable pour Cendres et moi, avant de m’apercevoir en goûtant que, si l’aspect donnait envie, l’intérieur était… différent. Quelqu’un de plus gentil qu’Edogaï aurait sans doute dit « intéressant ». Le vieil alchimiste l’aurait certainement jeté dans la ruelle, affirmant que cela la nettoierait un peu –sans toutefois préciser s’il parlait de la rue ou de la tourte. Les gobelins que Thar et moi souhaitions rencontrer faisant souvent halte ici (ces créatures étaient vraiment téméraires !), nous fîmes contre mauvaise fortune bon cœur et nous installâmes pour les attendre, jetant un œil au grand félin qui ne semblait apprécier que modérément son repas. Comprendre par là qu’il dédaignait carrément l’assiette posée devant lui.

« Ne fais pas le difficile, chat stupide !
le tançais-je. Tout à l’heure je t’accompagnerai dehors pour que tu puisses chasser, d’accord ? »
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.

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Message : # 58651Message Etmer_Fachronies
29 avr. 2017, 01:06

- Ne fais pas le difficile, chat stupide, lâcha Anesha ! Tout à l’heure je t’accompagnerai dehors pour que tu puisses chasser, d’accord ?

Thar jeta un regard peu amène au chat monstrueux qui servait d’animal domestique à la jeune archère. Ce satané sac à poil avait faim, comme toujours. Le forgeron avait rarement vu pareil ventre sur patte. Pou autant, il esquissa un demi-sourire sec, et lança, pince-sans-rire :

- Si au moins cette fois, tu évites de te servir dans la soupe des vas-nus-pieds, ce sera un sacré progrès !

Pour autant, Thar n’en voulait pas le moins du monde à cette bête de malheur, qui avait fait bien plus que sa part lors des derniers événements. La jeune femme avait bien failli perdre son compagnon.... mais cela n'avait pas été le cas.

Somme toute, les choses auraient pu tourner bien pire. Le massacre des innocents, les corps réduits à l’état de lichen sanguinolents… Par réflexe, l’homme des clans tournait et retournait la tourte infecte que la vieille femme leur avait servie, sans véritablement la regarder. Il ne cessait de se rappeler de l’odeur de mort qui les avait accueillis lors de leur entrée dans la tour du vieux sage, une semaine plutôt. Et surtout… il se rappelait l’abomination.

Oui. L’horreur née des chaires mortes. Il s’en souvenait bien… trop bien. L’erreur de la nature, qui s’était extraite de la carcasse encore fumante de celui qu’ils traquaient. Gorak, le si célèbre aventurier, le chanceux parmi les chanceux… bien mal lui avait prit de déranger ainsi les esprits des Anciens. La Noirceur de la Nuit avait mangé son âme, et leur avait craché son corps brisé en plein visage. Thar se rappelait des bruits de succion, des gargouillis infâmes de celui qui se savait pire que mort. Il se rappelait la dureté du cuir du monstre, la puissance de ses coups. Et surtout… il se rappelait quand s’était senti mourir.

Un frisson glacé lui parcouru l’échine, l’électrisant comme jamais. Non. Ce sentiment si diffus, si léger, de se sentir partir, de se voir presque abandonner son corps, il n’en voulait plus. Il ne souhaitait jamais revivre pareille expérience. Et pour ça, il devrait être fort. Plus fort que tout. Encore plus fort, bien plus fort qu’il ne l’avait jamais été. C’était ça, ou la prochaine fois serait la dernière. Et il avait juré. L’âme de feu son frère lui en était témoin, il ne faillirait pas !

D’autant qu’au plus profond de lui, Thar savait que quelque chose avait changé. Lors de son combat avec l’abomination née des Ténèbres des Creux les plus sombres de Davokar, il avait frôlé la mort, et… quelque chose… avait changé en lui. Il n’aurait sûr le dire avec précision, mais il se sentait… différent. Si d’aventure pareille confrontation éclatait de nouveau, il savait que l’issue n’en serait pas aussi tranchée.

Revenant au présent, Thar réalisa qu’il avait trituré sa tourte dans tous les sens imaginables. Des copeaux de sciure apparaissaient distinctement au milieu des miettes de croûte tiède. L’homme des clans reposa ce qu’il restait de sa nourriture, dégouté. Décidément, il n’avait plus faim.

Il regarda Anesha, la jeune femme qui lui faisait face. Depuis qu’il l’avait rencontré aux portes de la ville lors de ce matin glacé, une vie semblait s’être écoulée depuis. En peu de temps, le forgeron des Godinjas avait appris à lui faire confiance. Tellement rapidement, à vrai dire, que l’artisan s’en surprenait lui-même. Un de ses rares sourires authentique vint flotter sur son visage rude. C’était chose plaisante d’avoir de nouveau des compagnons sur qui compter.

La jeune femme, bien qu’aussi entêtée que neige sur les hauteurs, était une alliée de poids. Et elle connaissait Edoguaï, l’autre Ambrien qui avait risqué sa vie à leur côté. Oroké les soutienne, à eux trois, ils avaient su triompher de l’adversité. Et quand le danger se présenterait de nouveau, par tous les mânes, ils feraient front !

Thar regretta que l’alchimiste grinçant ne les aie pas suivi dans leur épopée en ce bouge malfamé dénommé Noirelande, mais celui-ci devait s'enquérir de choses pressantes auprès de l’Ordo Magika. Accompagné de Chanteur, l’ogre qui s’était joint à eux après la résolution de l’affaire de l’écorcheur, les deux avaient matière à réflexion là-bas. Pour cette affaire, lui et Anesha devraient se débrouiller seuls.

La bourse alourdie des pièces gagnées au service de la garde à forger des lames ces derniers jours, l’homme de la Forêt avait accepté de s’arrêter vers cette Nodla, et de commander quelque chose à manger. La vieille femme leur avait promis des nouvelles des gobelins qu’ils recherhaient. Le visage riant de sa jeune sœur dans un coin de sa tête, Thar avait du mal à ronger son frein. L’attente commençait à se faire longue.

- Jeune fille, commença Thar, que penses-tu de ceci : si nos deux diables ne s’en viennent pas à nous d’ici une dizaine, alors ce sera à nous d’aller à eux, n’en déplaise à notre triste cuisinière. Qu’en penses-tu donc ?
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Re: [Symbaroum] Noirelande - Thar et Anesha

Message : # 58661Message Casaïr
29 avr. 2017, 15:13

- Si au moins cette fois, tu évites de te servir dans la soupe des vas-nus-pieds, ce sera un sacré progrès !

Je ne pouvais qu'être d'accord avec ce que disait Thar. J'avais rarement eu honte à ce point ce jour-là. D'ailleurs, il serait bien que je fasse une petite donation à la mission du père Sarvallo, histoire de m'amender au sujet de cette histoire. Je jetais un regard lourd de sens à Cendres qui me répondit avec l'équivalent d'un haussement d'épaules humain, à savoir un bâillement d'ennui.

Je me désintéressais du félin buté pour me plonger dans l'observation attentive du "repas" qui nous avait été servi par la tenancière et... je soupirais, songeant avec nostalgie aux bons petits plats que nous mangions à la ferme qui servait de repère à la guilde.

"J'imagine que ça tient bien au corps,
murmurais-je en soupirant. Hygan et son ragoût me manquent..." Relevant un regard interrogatif de la part du forgeron, je poursuivis : "c'est... comment dire... le "cuisinier" de la guilde de mon oncle. Il a un certain talent dans le domaine, son père lui avait appris, dans l'espoir qu'ils puissent travailler ensemble..."

Mes pensées vagabondèrent, un sourire nostalgique aux lèvres, revivant les soirées avec les membres de la Griffe de Bronze, juste avant que... Je me secouais, troublée de m'être laissée aller devant quelqu'un que je ne connaissais que depuis peu, écoutant distraitement la rumeur des gens qui discutaient. Visiblement, Thar était aussi plongé dans ses propres souvenirs car il ne releva pas mon changement d'attitude.

- Jeune fille, commença Thar, que penses-tu de ceci : si nos deux diables ne s’en viennent pas à nous d’ici une dizaine, alors ce sera à nous d’aller à eux, n’en déplaise à notre triste cuisinière. Qu’en penses-tu donc ?

"Jeune fille", encore. Au moins, venant de lui cela ne semblait pas péjoratif, pas comme Oncle Edogaï et sa "secrétaire"... Celle-là ne passait pas du tout ! J'attaquais à coup de fourchette la tourte comme si elle était encore vivante mais sans rien mettre en bouche ; joues gonflées, j'abandonnais mon repas à son triste sort de laissé pour compte, relevant le nez vers Thar.

"Ca me va, lui répondis-je, mais j'imagine que savoir qu'ils trainent ici régulièrement nous donne toujours un point de chute. C'est toujours moins aléatoire -et moins dangereux- que de courir dans toute la ville à leur recherche. Je ne sais pas toi, mais cette ville me donne froid dans le dos..."

Depuis un an que je m'entrainais, et malgré l'échec de ma première mission -qui eu pour heureuse conséquence de rencontrer Cendres-, j'étais certes moins impressionnable qu'avant, mais je n'en restais pas moins une citadine ayant grandi à la capitale. Je n'avais donc pas l'intention de m'attarder à Noirelande plus que de raison. Si l'on m'avait abordé "gentiment" à Fort-Chardon, j'étais certaine qu'ici, les hommes prendraient nettement moins de gants.
Dernière modification par Casaïr le 03 mai 2017, 13:15, modifié 1 fois.
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Re: [Symbaroum] Noirelande - Thar et Anesha

Message : # 58710Message NailsEater
02 mai 2017, 07:54

Le temps paraissait surement long pour les deux nouveaux compagnons en quête de réponse. La tourte n'avait pas de saveur ou alors une que personne n'aurait voulu connaitre et le temps, maussade, se laissait aller à une pluie fraîche et soudaine.

C'est au moment même où Thar, impatient, se décida à partir qu'ils virent la vieille Nodla indiquer leur table à un gobelin. Il y eut discussion puis d'un pas trainant, la créature se dirigea vers la table.

"Alors c'est lequel qui veut me parler ?"

Devant leur regard interrogatif, il ajouta un simple "Urfons, pour vous servir"

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Message : # 58729Message Etmer_Fachronies
02 mai 2017, 22:29

- Ca me va, lui répondit Anesha. Mais j'imagine que savoir qu'ils trainent ici régulièrement nous donne toujours un point de chute. C'est toujours moins aléatoire, et moins dangereux, que de courir dans toute la ville à leur recherche. Je ne sais pas toi, mais cette ville me donne froid dans le dos...

Thar hocha la tête, sombre. En effet, l’endroit ne lui plaisait guère. Si cet agrégat disparate était ce qu’il semblait être au premier regard, alors il ne fallait pas traîner ici. De ce qu’ils avaient vu en passant, le lieu fourmillait de bien plus de fous que n’en comptait Fort-Chardon. Noirelande était un ramassis hétéroclite sans foi ni loi, dont le seul trait commun semblait être la capacité à ployer dans le sens du vent, pour celui-ci parviennent à percer les tentes innombrables qui s’y amoncelaient en grappes puantes.

Alors que l’homme des clans s’apprêtait à répliquer, la vieille Nodla fit un geste en leur direction. Un gobelin trapu vint alors à leur table d’un pas tranquille.

Thar profita de cet instant pour détailler le nouvel arrivant. Pour un gobelin, celui-ci se situait au-dessus des standards de leur espèce. Sa nonchalance affichée cachait une vigilance attentive, née d’une confiance profonde en ses capacités. L’arme lourde de bonne facture qui pendait à son dos confirmait sans mentir cette impression. Oui, Thar le sentait, ce gobelin n’était pas à sous-estimer.

- Alors c'est lequel qui veut me parler ? Urfons, pour vous servir.

L’homme des forêts se leva d’un mouvement calme, leva une main paume ouverte vers le ciel dans le traditionnel salut des clans et s’adressa au peau verte avec respect :

- Enchanté, Urfons. Sache que je me nomme Thar, guerrier et forgeron des Godinja. Et voici Anesha, archère qui m’accompagne ici. C’est moi qui souhaitais te rencontrer, car j’ai entendu parler de toi en de nombreuses occasions.

Le guerrier regarda l’étrange gobelin dans les yeux, sans agressivité, essayant de lire ses intensions sur son visage.

- Nous sommes venus à Noirelande sur recommandation de Mère Mehira, qui nous a conseillé de nous rendre ici pour te trouver. Elle nous a parlé de toi comme étant une personne capable, aussi j’espère que tu sauras m’aider. Je n’irai pas par quatre chemins, je suis là car je cherche ma sœur, qui a disparu voilà bien des saisons. Tu sais comment les choses se passent ici, je cherche donc à en discuter avec toi.

Thar désigna la place libre en face de lui, et invita d’un geste le gobelin à s’installer.

- Assieds-toi donc, et échangeons ensemble autour d’une choppe de bière.
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Re: [Symbaroum] Noirelande - Thar et Anesha

Message : # 58743Message NailsEater
03 mai 2017, 10:32

Nous sommes venus à Noirelande sur recommandation de Mère Mehira, qui nous a conseillé de nous rendre ici pour te trouver. Elle nous a parlé de toi comme étant une personne capable, aussi j’espère que tu sauras m’aider. Je n’irai pas par quatre chemins, je suis là car je cherche ma sœur, qui a disparu voilà bien des saisons. Tu sais comment les choses se passent ici, je cherche donc à en discuter avec toi.
Assieds-toi donc, et échangeons ensemble autour d’une choppe de bière.
Thar sentait que la flaterie n'était pas sans effet sur son interlocuteur. Urfons s'assit à son tour, attrapant une des choppes et commençant à siroter.

"Je t'écoute, tu m'as l'air sympathique p'tit gars."

Il semblait en effet tout à son interlocuteur. Il jugeait Thar, observant chacun de ses mouvements, semblant presque prendre des notes.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Pendant que Thar commençait à discuter de son côté, Anesha perçu un signe de la tavernière qui semblait lui indiquer une table non loin. En regardant plus précisément, elle put voir une gobeline attablée avec deux hommes, qui visiblement attendais son repas. Nodla fit un clin d’œil à la chasseresse et retourna tranquillement à ses clients.
La tablée était joyeuse et chacun semblait rire et y aller de ses anecdotes. Peut être revenaient-ils d'une expédition quelconque ? Quand Anesha s'approcha, demandant Tulga. La peau verte se tourna vers elle, essuyant une larme qui perlait au coin de son oeil droit, et lui fit signe d'approcher.

"On mord pas mon lapin, vient t'asseoir va ! Qu'est ce qui t'arrive ?"

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Message : # 58747Message Casaïr
03 mai 2017, 14:28

Urfrons était enfin arrivé, nous rassurant tous deux quant à l'éventualité d'une chasse au gobelin dans une ville sans doute pas moins dangereuse que Davokar elle-même. Mieux encore, il semblait de bonne disposition vis-à-vis de Thar. Ne me restait plus qu'à attendre Tulga qui arriva peu de temps après avec deux compagnons. Je me levais immédiatement, suivi de Cendres, et me dirigeais à leur rencontre alors qu'ils s'étaient déjà attablés tout en riant. Un instant perdue dans mes pensées, je revoyais les soirées avec la guilde, écoutant les récits de Gawic, riant aux plaisanteries de Samias, qui sous des dehors froids cachait un caractère farceur.

"On mord pas mon lapin, vient t'asseoir va ! Qu'est ce qui t'arrive ?"

Sortant de mes rêveries, décontenancée une seconde, je me repris en souriant tout en acceptant l'invitation de la gobeline. Une fois installée, je fis signe au félin de s'asseoir, ce qu'il fit sans rechigner pour une fois. Intérieurement rassurée que cette tête de mule obéisse au moins une fois à mes ordres, je pris une profonde inspiration, choisissant mes mots avec soin :

"Je viens tout droit de Fort-Chardon, sur la base de renseignements pris chez Mehira. Je... Je suis la sœur -jumelle,
crus-je bon de préciser- d'Arélyo. De ce que j'ai appris, il vous a accompagné en Davokar avec Gorak mais n'est jamais revenu. Je..."

Je fis une pause, un flot d'émotions menaçant de me submerger. Ma respiration tremblait, et je sentais mes yeux s'humidifier alors que j'allais peut-être enfin savoir ce qu'il était advenu de mon frère dans cette forêt maudite, et surtout, savoir pourquoi il y avait été, pourquoi il nous avait menti.

"Je veux savoir ce qui lui est arrivé,
repris-je difficilement. Gorak n'a rien pu m'apprendre, il... est mort, après avoir été corrompu par ce qu'il avait ramené de votre expédition. Vous êtes donc la seule personne disposant des réponses dont j'ai besoin."
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Noirelande - Thar et Anesha - Plongée dans le passé

Message : # 58761Message Etmer_Fachronies
03 mai 2017, 23:44

- Je t'écoute, tu m'as l'air sympathique p'tit gars.

Thar hocha la tête, encouragé par les propos du gobelin qui lui faisait face. Effectivement, lui aussi trouvait le personnage pour l’instant sympathique. Le dénommé Urfons, sa choppe de bière à la main, semblait à la hauteur de sa réputation. De plus, le forgeron l’avait noté, le nouveau-venu paressait réceptif à ses paroles, en particulier quand celles-ci faisaient l’éloge de sa personne.

Pourtant, ce n’était pas dans l’esprit du guerrier de passer de la graisse là où il n’y avait nulle matière à le faire. Si le gobelin entendait pareil mots dans la bouche de Thar en ce jour, c’est bien parce que nombre de ses interlocuteurs s’étaient portés garants de ses capacités. Le peau verte avait gagné ces titres à la sueur de son front, aussi n’était-ce que justice de les lui attribuer.

L’homme des clans continua donc comme il avait débuté. Il rentra dans le vif du sujet, une bière noire désormais à la main.

- Il y a de ça bien trop longtemps, lors d’un été funeste où je séjournais parmi les miens, un convoi parti de ma maison fut attaqué en plein jour, sous des feuillages qui nous étaient proches. Dès que la nouvelle m’est parvenue, je suis parti en trombe… mais je suis arrivé tard, bien trop tard.

A l’évocation de ces souvenirs, le guerrier serra inconsciemment sa chope d’une poigne de fer, les phalanges blanches sous la pression. Revoir la caravane ravagée, rien qu’en pensée, lui était d’une douleur acide. L’image vive, il ne prêta guère attention à Anesha qui s’éloignait vers une autre table, un peu plus loin.

- Seul mon jeune frère, Vikomer, était encore en état de parler. Uron soit béni, il était encore en vie. Mais dans quel état… il m’a confié que ma jeune sœur, Karoma, avait été prise. L’attaque avait été rapide et brutale, aussi ne m’en a-t-il guère appris plus. Je me suis jeté sur les routes, à la recherche du moindre indice qui pouvait me mener à elle. J’ai dévoré bien des lieues, avalé bien trop de poussière, et pourtant je n’ai rien appris. Si mes pas sont revenus vers ce lieu maudit qu’est Fort-Chardon, c’est dans l’espoir, bien mince, d’y trouver du neuf.

Le guerrier avala une longue rasade du breuvage amer, et reposa fermement sa choppe sur la table.

- Mère Meihra m’a parlé de vous en grand bien, Urfons. Vous êtes d’évidence quelqu’un de capable, et vous avez tant fait vos preuves que les membres de la caravane qui m’a conduit ici n’avaient de cesse de vous citer comme la personne à venir trouver à Noirelande. De mes expériences sur les routes, c’est la première fois que j’entends un gobelin à même de vos actes. Aussi, je vous le demande. Avez-vous le moindre indice, la moindre information qui pourrait me conduire à elle ? Connaissez-vous des gens, des lieux, des pistes ou les mânes savent quoi capable de m’orienter ?

Thar regarda le gobelin, grave.

- Si tel est le cas, alors je vous serai grandement redevable.
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Tulga - Anesha

Message : # 58765Message NailsEater
04 mai 2017, 08:43

Je... Je suis la sœur -jumelle d'Arélyo.
Le sourire de Tulga s'effaça en un instant. Les yeux équarquillés, elle semblait sous le coup d’une émotion vive. Les hommes autour de la table la regardait, gênés, ne sachant pas quoi faire.

Je … ok. Viens la Anesha. Et vous, dégagez. On se revoit plus tard.

Après une suite d'au revoir marmonner rapidement, ils s’en allèrent non sans regard à la demoiselle qui parlait à la chef.

Tu es sûre que tu veux savoir ? Ce n’est pas une belle histoire mon lapin … pusi devant le regard déterminé d’Anesha. D’accord, par où commencer.

Déjà il faut que tu saches que je n’ai pas vraiment fait parti de l’expédition. je leur ai permis d’inscrire mon nom à la demande d’Arelyo. Il leur manquait quelqu’un pour partir alors je les ai seulement accompagné une partie du trajet.

Arelyo et moi … Nous sommes amis. Depuis longtemps depuis ma première expédition. C’est lui qui a revendu mes artéfacts. Nous avons d’abord commencé par faire affaire tout les deux, puis nous sommes devenus amis.

L’expédition de Gorak était une mauvaise idée et j’ai essayé de le convaincre de ne pas y participer. Gorak n’est … n’était pas un homme bon et je ne le regretterais surement pas. Mais il avait tourné la tête de Lyo, lui promettant richesse et merveilles. Je n’ai pas réussi à le faire changer d’avis.


Tulga semblait mal à l’aise, rongé par la culpabilité. Elle parlait d’une voix emplit des émotions qu'elle avait dû garder pour elle bien trop longtemps. Quand elle continua, la tristesse se mua en colère dont la force faisait trembler la voix.

Gorak avait trouvé une ruine non explorée et mena son expédition à sa perte. Quand il revinrent, ils étaient tous riches. Ils avaient trouvé le tombeau d’un ancien roi symbarien d’après eux. Gorak se baladait en ville avec le crâne du roi, fier de l’exhiber à tous. Il le gardait jalousement, lui parlait parfois.

Arelyo et moi nous sommes disputé … il est venu se pavaner, voulant e montrer que j’avais tort, ne voyant pas que quelque chose n’allait pas. Le tombeau des rêves qu’il disait. Mia spour moi c’était un cauchemard.

Ce que je vais te dire, je ne l’ai répété à personne et ce n’est que parce que tu es sa soeur que je te le dis.


Son regard se fit dur. Et il n’y avait aucun doute quand au fait qu’elle serait prête à tout pour que ces informations restent secrètes.

Les membres de l’expédition ont tous commencé à … se transformer pour certains, mourir criblés de flèches Elfes pour d’autres. Arelyo était terrifié. Il a voulu récupérer le crâne mais n’a pas reussi. Il a donc décidé de … retourner là-bas pour chercher un remède ou de l’aide. Auprès des Dieux, des Elfes, que sais-je ?

Je l’ai aidé à se greffer à une expédition qui allait vers là-bas. Je ne pouvais pas faire plus. Personne ne sait où il est à pars toi et moi.

J’aurai dû l’accompagner. Mais j’avais peur. J’ai une vie ici, une famille. Je ne pouvais pas me permettre de partir dans un lieu maudit même pour lui.

Si … Tu y vas, le chercher, je veux t’aider. Ca va ?

Elle regardait Anesha l’air grave.

Verrouillé