Hellbore avait repéré rapidement les lieux. Elle était doté d'un esprit fin et tactique, ce qui lui permit de faciliter les attaques des combattants. Elle les conseilla quand ils passèrent à ses côtés et les gardes d'abord suspicieux se rendirent vite compte du bienfondé de ses propositions.
Quand Caseo arriva rapidement sur les lieux. Devant la maison, un homme se tient face à une abomination. Le capitaine d'abord dérangé par ce vieillard saoul, finit cependant par ce rappeler de qui il était question. Le vétéran de guerre Serex d'Attio. Pour quiconque ayant des connaissances, le nom d'Attio est devenu celui de légende vivante. Si en règles générales, lesdites légendes parlent d'Hérakléo d'Attio, Serex a su lui aussi faire parler de lui pendant la grande guerre. Tueurs de sombres seigneurs et commandant d'un bataillon de l'armée même de Korinthia, Serex n'est plus que l'ombre de ce qu'il avait été. Connu surtout pour sa présence dans les tavernes de la ville au grand désespoir des Taverniers. Il ne s'est jamais remit des horreurs de la guerre et s'est installé à Fort Chardon pour une raison inconnu.

Le commandent se tient face à une abomination, épée au clair. Il semble affligé d’une terrible gueule de bois, et se tient au milieu de la rue, découpant ses ennemis — il est difficile de déterminer s’il se bat pour la bonne cause, pour s’amuser ou parce que les hurlements des ennemis font empirer sa gueule de bois.
C'est après que Serex eut tué sa troisième abomination que Caseo, quelques piétailles et le Magister Kullinan de Furia, accompagné par deux adeptes de l'ordre arrivèrent pour détruire cette faille dans leur défense.
Les combattants directs maîtrisèrent sans aucun problème l’afflux de monstre. Nurg et Serex gardèrent leurs arrièrse tandis que les mages se mirent à l'oeuvre pour faire s'effondrer la maison. Si les adeptes semblaient peiner au premier abord, Kullinan lui lança un sort et un seul. La maison s'effondra, bloquant les abominations.
Derrière la barricade
Les ennemis qui surgirent de la faille furent nombreux. Très nombreux. Parmi eux, guerriers, abominations et ... mage. Beren sentait que s'il pouvait combattre encore avec son sort pour l'instant, il ne pourrait plus continuer longtemps. Il puisa dans ses dernières ressources et imposa sa volonté directement à un guerrier. Celui fit une trouée dans les rangs ennemis et permit à quelques gardes d'avoir la vie sauve ... tout en ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer.
Tandis qu'il jetait un oeil pour trouver sa nouvelle cible, Beren vit Ledros emporté par le combat. Si précédemment il ne semblait pas y mettre tout son cœur, dans l'instant il hurlait sa rage et son désir de vaincre l'ennemi. Il courut, esquivant un guerrier, glissant sous une abomination avant de se jeter estoc en avant sur le mystique. Il l'embrocha ne laissant pas le temps à son adversaire de réagir. Si le sort qu'il pensait lancé se trouvé dangereux, personne n'en saurais jamais rien.
A l'hopital, Hellebore qui avait terminé son travail de repérage, s'était remise à soigner les bléssés. Elle retrouva parmi eux, l'homme qu'ils avaient sauvé plus tot dans la journée poursuivit par une abomination. Après qu'elle l'eut soigné, il se présenta comme Maitre Erlaber et lui assura qu'il lui ferait un bon prix si l'envie lui prenait de venir à son magasin à l'esplanade des antiquités. Elle et ses amis avaient après tout sauvez sa vie par deux fois aujourd'hui et il n'avait que ça pour les remercier.
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La bataille avait à nouveau été éprouvante. Il y avait eu plus de mort que durant la vague précédente et les combattants semblaient exténués. S'il réussirent une fois de plus à repousser l'ennemi, chacun se rendit compte que la bataille fut ... facile malgré tout. Alors que Nurg et Caseo furent de retour à la barricade, tout le monde se tenait prêt pour une nouvelle attaque.
Ça et là, des prières sont murmurées, les armes sont nettoyées, et les plus légèrement blessés sont remis sur pied tandis que les blessés les plus graves sont évacués.
Les renforts arrivent à un rythme soutenu : gardes municipaux, gardes du temple, gardes du corps personnels et simples résidents, tous avec une arme à la main.
Mais l'attaque attendu n'arriva pas.
Mis à part quelques éboulements, un silence total règne dans la faille. Toutefois, au moment où toute angoisse commence à s’estomper et où des sourires las apparaissent sur les visages des défenseurs, un son inquiétant se fait entendre au fond du trou béant — un bruit de froissement et de frottement, comme si un serpent géant se déplaçait dans les ténèbres. Le son devient plus fort et tout le monde se tend. Mais le son finit par diminuer, comme si sa source avançait en s’éloignant de la faille, plus profondément
dans l’Abysse.
C’est alors qu’une guerrière s’avance dans la faible lueur qui éclaire le haut du monticule de débris et de décombres au fond de la crevasse. Son visage est surtout caractérisé par des mâchoires prédatrices et la peau de ses avant-bras nus semble grise, craquelée et parcheminée, comme si elle était anormalement épaisse et rugueuse. Elle fixe son regard noir sur les défenseurs, à la surface, avant de pousser un hurlement aigu et haineux, et de déployer ses ailes membraneuses pour plonger à nouveau dans l’obscurité.
Puis, tout redevient silencieux, et cette fois-ci, le silence perdure...
Le capitaine Marvello ordonne immédiatement à ses troupes de se positionner en cercle sur tout le pourtour du faille et annonce d’une voix tonitruante que tout le monde doit quitter le site. Des charpentiers sont réquisitionnés pour construire une palissade robuste autour de la faille et pour condamner toutes les portes des caves pouvant y donner accès. Quiconque approche la faille sans autorisation appropriée (autrement dit, un document signé dans lequel les autorités de la ville déclarent que la personne y est autorisée), sera à jamais banni de la ville de Fort Chardon. Il en sera ainsi, jusqu’à ce que le maire Noirenuit en décide autrement, s’il en décide ainsi un jour.