[OdE Chap.7-20] La part de la veuve

[Madennig]

Madenig se montra très intéressée par le sujet du tissage, et observa le métier à tisser disposé dans la salle. Souriante, elle ne sembla pas inquiétée une seule seconde par la suite de la conversation, malgré le malaise de Blodwen, comme si elle savait que l'issue ne pouvait être que favorable.
Elle leva son verre aussi, enjouée par le fait de pouvoir fêter cette rencontre. Tout y était très franc et cela lui plaisait.

Le bouillon fumant la ravit et sourit à Ethel en signe de soutien, alors que Aeldred lançait un nouveau sujet.

[Pwyll]

L'intervention d'Aeldred le fit doucement grincer des dents. Etant donné la caractère d'Auregann MacMawgan, s'orienter directement vers ce qui semblerait une demande de service serait sans doute accueilli plutôt vertement... Déjà qu'elle les avait traités de pique-assiette lors de leur première rencontre.

Pwyll aurait espéré amener la vieille bique à parler un peu plus d'elle et de sa glorieuse famille avant d'envisager de porter la discussion sur autre chose que sa personne...

Dès que possible, il tenterait une question :

- "Ce crâne est-il un rappel de la façon dont votre aïeul a su chasser les vecteurs du Temple ? L'avez-vous connu d'ailleurs ? J'ai suivi modestement les enseignements demorthèn et suis toujours friand de leurs histoires."

Sa curiosité était sincère et il mettait toutes les formes dont il était capable, dans sa posture, le jeu de regard et le ton employé afin qu'elle ne prenne pas ombrage qu'un subalterne lui adresse la parole.

[Iris]

Auregann fit un signe à Metig au sujet de l'intervention d'Aeldred : "C'est pour toi."

Aux autres : "Metig est héritière, et comme il ne fait aucun doute que je vais finir par manger les pissenlits par la racine, elle a commencé à prendre la main sur plusieurs matières. "

Suite à la question en parallèle de Pwyll, il s'ensuivit deux fil de discussion qui s'élevaient de la table.

Spoiler () :

Vous ne pouvez vous concentrer que sur une conversation à la fois, même si vous pouvez percevoir des bribes de celles proches de vous.

Metig, Aeldred - en diagonal au dessus de la table

Metig ainsi incitée à parler répondit :

" Nous avons un Maître-forgeron qui s’occupe d’armes et d’outillages fabriqués à l’aide du fer importé de Louarn ; une maîtresse-armurière à la tête d’un atelier de fabrication d'armures pour les troupes du seigneur et celles de Llewellen. Il existe ..."

Elle tourna la tête vers sa tante : "... Euh oui ?" avant de revenir à Aeldred : "Il existe plusieurs modèles d’armures, dont plusieurs broignes (en tissu rembourré), en roseau et en cuir. Des boucliers sont également fabriqués à base de peaux, d’osier et de nattes tressées. Il y a aussi une maîtresse charpentière. Elle est appelée pour les constructions d’ampleur dans le domaine, et s’occupe par ailleurs de la couverture des toits de chaume en roseau. Le maître maçon maîtrise les techniques de constructions en bauge notamment, et il est en outre responsable des fortifications du domaine. Enfin, un maître potier, et une maîtresse vannière, laquelle est à la tête d’une petite manufacture de fabrication de paniers et d’autres objets (lingères, sièges en rotin, etc.). "

" L'usage en matière d'apprentissage est de verser une somme au maître, le temps de la formation, pour couvrir une partie des frais."

"Vos apprentis seront les bienvenus."


Du côté d'Auregann, Pwyll et Jazkez

Auregann eut un temps d'arrêt et après une longue seconde, répondit :

- Je n'ai pas connu mon aïeul et je ne suis pas bonne pour les histoires. Metig est meilleure pour ça. Elle va souvent méditer au cinthareïd des sources de la Glabaibhne. Pas vrai Metig ?
- ... ? Euh oui ?
- Notre demorthèn est le plus souvent là bas, ou à côté, au village de Snaimhantus, avec ses trois ionthèn. C'est un élève de mon frère Bodian -- le demorthèn. Il est mort pendant la famille -- mon frère, pas l'actuel demorthèn. Tu veux devenir ionthèn ?... à ton âge ?

[Pwyll]

Pwyll nota l'hésitation ou la réflexion qu'avait eue Auregann qui évita de lui répondre au sujet du crâne directement.

"Oh, ionnthèn pour parler très franchement, j'aimerais oui, même si j'ai bien en tête d'avoir passé l'âge. La demorthèn de Terfynisel, Ultana, a eu la bonté de parfois partager avec moi un peu de sa sagesse, alors je m'efforce d'apprendre par-ci par-là, dès que possible. Notre chère barde Oanell nous a parlé du cinthareïd et nous serions tellement honorés de pouvoir y passer, peut-être au retour de notre voyage."

Pwyll conclut avec un léger sourire aimable. Il ne voulait pas monopoliser la parole ou l'attention, mais sa foi instinctive en la nature humaine était revigorée par le fait qu'Auregann ait daigné lui accorder une réponse et même commencer à s'intéresser à son cas. Sa tentative de la faire parler d'elle avait été retournée, mais après tout, c'était la base de toute conversation que d'échanger et il s'y prêtait volontiers.

[Casaïr]

Aeldred regretta presque de ne pas avoir de quoi noter tant il y avait de possibilités ici, voilà en tout cas qui faciliterait les démarches futures.

"Et parmi tous ceux-là, savez-vous si certains sont justement à la recherche d'apprentis ou, à l'inverse, s'ils en refusent ? Je me doute bien qu'il me faudra leur poser la question moi-même mais j'aimerais éviter de déranger ceux que cela n'intéresse pas. En tout cas c'est impressionnant, autant de maitres artisans réunis au même endroit, vous avez de quoi être fier."

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez avait suivi les conversations calmement, essayant de se rappeler qui était qui et qui avait couché ou succédé à qui, même si au final, cela ne l’intéressait pas vraiment. Lorsque Metig prit la parole pour parler tissage il reporta son attention sur sa tante. Il rapprocha sa main gauche posée sur la table à coté du crane et tapota de son index a quelques centimètre du mandibule inférieur.

-Feu votre mari du coup j'imagine ? Dit il en relevant son doigt en direction des orbites. Ou bien un prétendant particulièrement maladroit ?

[Iris]

Du côté d'Auregann, Pwyll et Jazkez

La question de Jazkez coupa la réponse qu'Auregann aurait pu donner à Pwyll.

" Ni l'un ni l'autre. Plus de l'autre que de l'un."

" Mon ami gwidrite a de beaux restes. Sûrement son ossature délicate."

Chez les Osags, on coupe volontiers les têtes des ennemis pour avoir des trophées.

" Je suis sûre que vous feriez un crâne charmant. C'est important d'avoir de bonnes dents pour ça."


Du côté de Metig et ses voisins

" Merci. C'est une conséquence des périodes difficiles que nous avons traversé. Beaucoup de gens sont morts et nous n'avons survécu qu'en devenant meilleurs et plus habiles. Notre petite capitale rassemble la plupart des talents de notre domaine. "

" Ah je me rends compte que je n'ai pas parlé de notre maîtresse des eaux. Elle n'est pas artisane à proprement parler, mais s'occupe de tout l'approvisionnement en eau douce de la cité, tout en s'assurant que nous rendons des eaux propres à la Ddiog. "

" Mis à part la maîtresse charpentière qui a je pense déjà bien assez d'apprentis et d'ouvriers à encadrer, je pense que les autres n'ont pas de raison de refuser des apprentis."

[Pwyll]

Estomaqué par la question de Jazkez, Pwyll s'apprêtait à tenter de faire passer l'intervention de l'Osfer pour une blague de mauvais goût, mais Auregann fut plus rapide et, heureusement, ne prit pas trop mal l'insinuation... après tout, conserver ainsi la tête de son mari aurait été considéré comme un geste terrible du point de vue de la tradition de la péninsule.

"Ah lalà, ce sens de l'humour Osfer Jazkez ! On vous reconnaît bien là ! Je suppose qu'il s'agit d'un uniste ? Je ne connais rien de leurs rites, mais jamais une personne baignée par la lumière des C'maogh n'aurait pu finir ainsi, surtout dans une maison aussi enracinée dans nos traditions ! Ahah, vous voyez madame, j'ai de la chance d'avoir prêté serment de ma vie pour un Osfer si pince-sans-rire !"

[Caeso Senjak Khan]

" Je suis sûre que vous feriez un crâne charmant."

Jazkez émit un petit rire entre le gloussement et le ricanement.

-C'est sur et certain ! J’espère juste que nous n'aurons jamais à le découvrir ! Enfin pas de cette façon là en tout cas.

"Ah lalà, ce sens de l'humour Osfer Jazkez ! On vous reconnaît bien là ! Je suppose qu'il s'agit d'un uniste ? Je ne connais rien de leurs rites, mais jamais une personne baignée par la lumière des C'maogh n'aurait pu finir ainsi, surtout dans une maison aussi enracinée dans nos traditions ! Ahah, vous voyez madame, j'ai de la chance d'avoir prêté serment de ma vie pour un Osfer si pince-sans-rire !"

Il reporta son attention sur le crane ornementé.

-Exactement Pwyll. Et si tu n'a pas l'occasion de t'acquitter de ta dette de ton vivant, je pourrais bien décider de la même façon de te garder près de moi plus longtemps, qu'en dis tu ? Tu es plutôt émeraudes ? Ou saphirs ?

[Pwyll]

Pwyll fixa Jazkez en faisant des yeux ronds, puis rapidement il se mit à positionner sa main droite sur son front comme pour y simuler la présence d'une décoration.

"Ah mais je serai là, si vous tombez sur un os ! Mais admettons. Quelques feuilles et cailloux feront l'affaire, pour la déco, Osfer. Juste une jarre de lait et une galette aux châtaignes de temps à autres, voire un verre d'hydromel les jours de fêtes et c'est marre ! J'suis un squelette très simple au fond. J'vous conseille juste une grande boîte."