[Symbaroum Chap.3-5] Le repos de la couturière

[Iris]

Hellébore écoutait la tentative d'échange amorcée par Caseo. Elle était toujours impressionnée par l'aisance que certaines personnes avaient pour s'exprimer. Elle se voyait tellement mettre les pieds dans le plat avec maladresse qu'elle n'imaginait pas orienter quelqu'un à dire quelque chose sans avoir été honnête sur les motifs, ne serait-ce que parce qu'elle n'avait aucune imagination en matière de tromperie.

[Casaïr]

Spoiler () :

Persuasion de Caeso : 13 pour 15, réussite.

"Ils gardent l'un des leurs, expliqua Agnès. Un de leurs compagnons a été gravement blessé au ventre si je ne me trompe pas, alors, pendant que les deux autres vaquent à leurs occupations en ville, ceux-là veillent sur lui."

[Iris]

"Ils ont un medicus ? " demanda Hellébore -- elle-même medicus.

[Casaïr]

"Ils en ont fait appeler un quand ils sont revenus, c'était juste après... vous savez... le tremblement de terre et la..."

Agnès avait pâli sans finir sa phrase mais faisait référence sans nul doute possible à la faille apparue quelques jours plus tôt dans Fort-Chardon. Elle reprit contenance rapidement, chassant la peur de son visage pour reprendre une attitude plus professionnelle.

"De ce que j'ai compris, il doit rester alité pendant un certain temps, le temps que ses plaies se referment correctement. Il a besoin de beaucoup de repos. Je ne peux pas en dire davantage, désolée."

[Caeso Senjak Khan]

-Oui, du repos et bien se nourrir c'est ce qu'il faut. D'ailleurs c'est ce que nous comptons faire ! Je meurs de faim.

Il suivirent Agnès jusqu'à la salle principale.

[Casaïr]

Agnès les installa à une table rectangulaire au fond de la salle et entourée d'autres circulaires, avant de s'en aller leur récupérer des menus. Elle leur en remit un exemplaire à chacun et, si les plats semblaient tous plus appétissants les uns que les autres (pavé de truite, pavé de bœuf sauce poivrée ou moutardée, agneau à la broche, etc., le tout accompagné de légumes de saison garantis de première fraîcheur), les prix étaient aussi nettement plus élevés que dans leur propre auberge. En guise de boisson il était possible d'y trouver la fameuse bière d'Argona, une bière brune plutôt forte mais aussi des vins yndariens et kasandriens.

Spoiler () :

En gros, faites-vous plaisir, c'est du trois étoiles

"Je vous laisse le temps de choisir, n'hésitez pas à m'appeler lorsque vous aurez choisi."

Après un petit salut, Agnès les laissa tranquille, marchant droit vers le comptoir qui leur faisait face et actuellement noir de monde. la bonne dizaine d'autres tables étaient également bien remplies même si les gens quittaient lentement les lieux. Il commençait à se faire tard et cela se sentait, le murmure des discussions bien que présent perdait de la vigueur au fil de la soirée.

[Caeso Senjak Khan]

Caeso observa le menu un instant et le laissa ouvert devant lui avant de se pencher vers Hellébore en lui prenant la main. Il lui dit en chuchotant:

-Tu peux choisir pour moi je prendrai ce que tu prendras. Qu'est ce que tu en penses ? S'il n'y a qu'une personne dans la chambre ça pourrait arranger nos affaires. Maintenant il faut trouver un moyen pour te faire rentrer, et seule.

[Iris]

A voix basse, Hellébore répondit : " J'ai déjà mangé une tourte aux légumes à l'auberge. Je n'ai plus très faim. Un poisson, ça irait ? Pour la boisson, quelque chose de léger, je ne suis pas sûre d'être très efficace après un repas trop copieux ou arrosé. Un cidre sec ou une eau pétillante ? "

Elle était bien embêtée pour ce qui était de passer dans la chambre du blessé : "Dommage que ce ne soit pas l'été ; dommage de ne pas être à un étage plus bas : ce serait tellement plus facile de passer par la fenêtre !"

"J'aurais bien utilisé les fumigènes aussi, mais quels effets auraient-ils ? Tout le monde réagirait... Impossible de savoir si ça éloignerait les brutes sans les faire revenir aussitôt dans la chambre. Les fumigènes pourraient m'aider à sortir, mais sans doute pas à entrer."

[Caeso Senjak Khan]

Il acquiesça rapidement aux propositions de repas d’Hellébore.

-Au contraire, je pense que les fumigènes sont une bonne idée. J'ai vérifié avant de partir et les chambres sont verrouillées à clef. Je ne suis pas un monte en l'air comme Ledros, je ne me risquerai pas à passer par la fenêtre c'est sûr. Si j'étais un des gardes et que j'avais l'impression qu'il y avait le feu ici, je ne laisserai pas mon compagnon rôtir à l’intérieur.

Caeso se redressa et réfléchit un instant en ayant l'air de consulter son menu. Puis il se pencha de nouveau vers Hellébore en lui attrapant les deux mains, accoudé sur la table, leurs visages proches l'un de l'autre.

-En cas d'incendie ils retourneront dans leur chambre pour récupérer leur ami et/ou l'objet que nous convoitons. Il faudra au moins un d'entre eux pour porter le blessé. L'autre s'occupera de l'objet. Voici ce que je te propose. On s'arrange pour mettre un fumigène dans la cuisine. Je m'occupe de faire croire à un début d'incendie. Nous retournons malgré tout vers notre chambre pour récupérer nos affaires en vitesse, tes bijoux par exemple que tu n'abandonnerais sous aucun prétexte. Nous partons du principe qu'ils ouvrent leur chambre dans ce cas, nous déclenchons un deuxième fumigène à leur sortie et nous tentons de nous emparer de l'objet. S'il ne mordent pas à l'hameçon de l'incendie, nous déclenchons tout de même les fumigènes devant leur chambre et je tente ma chance pour les neutraliser. On récupère l'objet et on profite du chaos pour sortir comme tout le monde.

[Iris]

Hellébore faisait de son mieux pour ne pas paraître trop surprise à chaque fois que Caseo lui prenait les mains ou se penchait vers elle.

Ce n'est que pour la couverture... reste calme... ce n'est pas pour de vrai... se disait-elle avec l'impression que son coeur ne l'entendait pas ainsi, et qu'elle devait faire un effort pour bien écouter et comprendre le contenu de ce qu'on lui annonçait comme programme.

" Si le faux incendie est déclenché à un moment tardif, ne faudrait-il pas une raison d'être à deux hors de notre chambre ? "

Après un moment, elle fut prise d'un doute existentiel : "Comment ont-il amenés leur ami blessé ici ? S'il est en si mauvais état, comment a-t-il grimpé ? Il y a un monte charge tu crois ?"