Gweneth put difficilement passer à côté des joues rosies d’Aeldred. Etait-elle allée trop loin ou était-ce l’effet du vent matinal ? Elle sourit néanmoins.
« Je vois… Si jamais tu finis par accepter mon aide, rappelle-moi que l’on devra aussi travailler sur ta confiance en toi. »
Elle s’arrêta un instant pour humer le parfum d’une fleur blanche. Tout en se penchant vers la plante, elle ajouta :
« Néanmoins, je peux comprendre ton trouble. Je ne sais pas trop comment je réagirais moi-même si une inconnue s’offrait à moi de cette façon. »
Puis elle jeta un regard en coin au jeune homme pour être sûre qu’il ne se méprenait pas sur le sens de ses propos.
« Il est légitime que tu veuilles en savoir plus sur cette inconnue. Après tout, ce n’est que justice. Il semble qu’à ce stade je possède un avantage sur toi… »
Elle se redressa et se mit à fixer un point un loin. Son regard devint vide alors qu’elle recherchait la façon la moins douloureuse de répondre au jeune homme. Avant de se remettre à parler, elle expira à nouveau de cette manière qui lui permettait de contrôler ses émotions.
« Je suis née à Eaux Salées et rien ne me destinait à devenir clerc du Temple. Tout comme toi j’ai grandi dans un environnement principalement influencé par la foi demorthén. Cependant, j’ai toujours été gênée par ces croyances. Je leur trouvais une poésie et une beauté indéniables mais… quelque chose ne collait pas… elles manquaient… je ne sais pas… de but, d’intention. Je pense que j’avais besoin de quelque chose de plus… de plus grand… peut-être. Mais à l’époque je n’y réfléchis pas trop. Ma vie semblait claire… J’avais un mari… Je devais fonder une famille… Je devais devenir dàmàthair… Mais l’Unique avait d’autres plans pour moi. »
Elle déglutit péniblement mais ses yeux restèrent secs.
« Quelques années auparavant j’avais rencontré une vectrice du Temple qui m’initia à la foi uniste. J’y avais vu un début de réponse. Donc quand ma vie commença à... se compliquer, je me suis tournée vers l’Unique et suis allée m’installer à l’abbaye. Je ne l’ai plus quittée depuis. »
Elle cligna alors les yeux, revenant à l’instant présent, puis elle se retourna vers Aeldred avec cette mine joviale et juvénile qu’elle avait affichée un peu plus tôt.
« Alors satisfait ? Autre chose ? » conclue-t-elle non sans une note d’humour dans la voix.
[OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Si Gweneth semblait avoir tiré un trait sur ce qu'elle avait vécue -vraiment ?-, Aeldred, lui, se mordait les lèvres.
"Je suis désolé de t'avoir rappelé de mauvais souvenirs. Je suis très bon dans l'art de poser les mauvaises questions."
"La confiance, c'est quelque chose que je n'ai pas, tout simplement parce que toutes mes tentatives pour aider les autres ont échoué. Soit je n'ai pas su sauver les gens qui avaient besoin d'aide, soit ils ont été sauvé sans que j'y sois pour quoi que ce soit. C'est aussi pour ça que je ne comprends pas bien cette histoire d'élu : je n'ai rien réussi de notable, je ne suis ni grand, ni fort, ni spécialement courageux et aucune de mes actions n'a changé quoi que ce soit."
Sa main se porta instinctivement à son rossignol d'argent et son contact paru le calmer quelque peu.
"Pardonne-moi, la soirée d'hier a été plutôt... désagréable et la nuit n'a pas vraiment suffit à me la sortir de la tête."
Comment pouvait-on passer de la tristesse à la joie comme elle semblait si bien le faire, se demanda-t-il en observant la jeune femme. Lui n'avait toujours pas réussi à complètement faire le deuil de tout ce passé, sans doute parce qu'à chaque fois, quelque chose le lui remettait en mémoire.
"Je n'ai pas vraiment d'autres questions, dit-il finalement. Et ce ne serait pas bien de te harceler de questions comme ça. Si toi tu en as, je veux bien essayer d'y répondre."
"Je suis désolé de t'avoir rappelé de mauvais souvenirs. Je suis très bon dans l'art de poser les mauvaises questions."
"La confiance, c'est quelque chose que je n'ai pas, tout simplement parce que toutes mes tentatives pour aider les autres ont échoué. Soit je n'ai pas su sauver les gens qui avaient besoin d'aide, soit ils ont été sauvé sans que j'y sois pour quoi que ce soit. C'est aussi pour ça que je ne comprends pas bien cette histoire d'élu : je n'ai rien réussi de notable, je ne suis ni grand, ni fort, ni spécialement courageux et aucune de mes actions n'a changé quoi que ce soit."
Sa main se porta instinctivement à son rossignol d'argent et son contact paru le calmer quelque peu.
"Pardonne-moi, la soirée d'hier a été plutôt... désagréable et la nuit n'a pas vraiment suffit à me la sortir de la tête."
Comment pouvait-on passer de la tristesse à la joie comme elle semblait si bien le faire, se demanda-t-il en observant la jeune femme. Lui n'avait toujours pas réussi à complètement faire le deuil de tout ce passé, sans doute parce qu'à chaque fois, quelque chose le lui remettait en mémoire.
"Je n'ai pas vraiment d'autres questions, dit-il finalement. Et ce ne serait pas bien de te harceler de questions comme ça. Si toi tu en as, je veux bien essayer d'y répondre."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth afficha un visage un peu plus sérieux mais serein et chaleureux. Elle invita Aeldred à reprendre la balade.
« Tu n’as pas à t’excuser. Les souvenirs restent des souvenirs, qu’ils soient bons ou mauvais. Il ne faut pas se laisser submerger par le passé qu’ils invoquent. Nous avons tous nos cicatrices. Certaines plus profondes que d’autres. Les miennes se sont refermées et ont guéri il y a longtemps mais cela ne les empêche pas de démanger de temps en temps. Tu as dû apprendre – ou devras apprendre – à vivre avec ces démangeaisons toi aussi. Quant à tes questions… »
Gweneth prit sans s’en rendre compte un ton plus solennel, celui d’un professeur qui explique une notion importante à un élève.
« Il n’y a pas de mauvaises questions. Seulement de mauvaises réponses. Encore par mauvaises, j’entends erronées ou inappropriées. Les questions elles peuvent être floues, mal posées ou dangereuses. Mais dans tous les cas, il ne faut pas laisser une question sans réponse si on le peut. Cela risque de pousser la personne qui l’a posée vers des comportements que l’on souhaitait justement éviter en n’y répondant pas. Il ne faut donc pas que tu te censures et je tacherai de répondre de manière aussi complète que possible. »
« Ensuite la confiance, comme la foi, se travaille. Qui a dit que cela devait être inné d’avoir confiance en soi. Pour certains c’est plus facile, pour d’autres cela vient avec le temps, pour d’autres encore il leur faut un petit coup de pouce. Je ne t’assommerai pas avec des maximes du type c’est en forgeant qu’on devient forgeron mais… c’est un peu l’idée quand même. »
Se penchant sur sa gauche pour caresser de la main les feuilles des plantes situées au bord du chemin, elle pencha la tête en souriant et rabattit une mèche rebelle derrière son oreille droite.
« Enfin tu penses ne rien avoir accompli pourtant tu es revenu des Limbes et je ne crois pas que quelqu’un t’ait aidé. L’Unique n’a fait que te laisser un choix. Il n’est pas nécessaire d’être le plus fort, le plus grand ou le plus courageux, simplement d’agir selon ce qui est vrai, selon ce qui est juste. »
Elle regarda à nouveau le jeune en souriant, les yeux pétillants de curiosité.
« Si tu n’as pas d’autres questions, j’en ai une pour toi. Est-ce indiscret de te demander ce que représente cette belle broche ? » Demanda-t-elle un doigt pointé vers le rossignol que tenait Aeldred.
« Tu n’as pas à t’excuser. Les souvenirs restent des souvenirs, qu’ils soient bons ou mauvais. Il ne faut pas se laisser submerger par le passé qu’ils invoquent. Nous avons tous nos cicatrices. Certaines plus profondes que d’autres. Les miennes se sont refermées et ont guéri il y a longtemps mais cela ne les empêche pas de démanger de temps en temps. Tu as dû apprendre – ou devras apprendre – à vivre avec ces démangeaisons toi aussi. Quant à tes questions… »
Gweneth prit sans s’en rendre compte un ton plus solennel, celui d’un professeur qui explique une notion importante à un élève.
« Il n’y a pas de mauvaises questions. Seulement de mauvaises réponses. Encore par mauvaises, j’entends erronées ou inappropriées. Les questions elles peuvent être floues, mal posées ou dangereuses. Mais dans tous les cas, il ne faut pas laisser une question sans réponse si on le peut. Cela risque de pousser la personne qui l’a posée vers des comportements que l’on souhaitait justement éviter en n’y répondant pas. Il ne faut donc pas que tu te censures et je tacherai de répondre de manière aussi complète que possible. »
« Ensuite la confiance, comme la foi, se travaille. Qui a dit que cela devait être inné d’avoir confiance en soi. Pour certains c’est plus facile, pour d’autres cela vient avec le temps, pour d’autres encore il leur faut un petit coup de pouce. Je ne t’assommerai pas avec des maximes du type c’est en forgeant qu’on devient forgeron mais… c’est un peu l’idée quand même. »
Se penchant sur sa gauche pour caresser de la main les feuilles des plantes situées au bord du chemin, elle pencha la tête en souriant et rabattit une mèche rebelle derrière son oreille droite.
« Enfin tu penses ne rien avoir accompli pourtant tu es revenu des Limbes et je ne crois pas que quelqu’un t’ait aidé. L’Unique n’a fait que te laisser un choix. Il n’est pas nécessaire d’être le plus fort, le plus grand ou le plus courageux, simplement d’agir selon ce qui est vrai, selon ce qui est juste. »
Elle regarda à nouveau le jeune en souriant, les yeux pétillants de curiosité.
« Si tu n’as pas d’autres questions, j’en ai une pour toi. Est-ce indiscret de te demander ce que représente cette belle broche ? » Demanda-t-elle un doigt pointé vers le rossignol que tenait Aeldred.
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
S'il écoutait les paroles pleines de bon sens de la vectrice, il n'était pas certain de pouvoir les partager. Mais peut-être pourrait-il en apprendre davantage à son contact, elle semblait tellement résolue à l'aider qu'il se sentirait forcément coupable de ne pas faire un effort de son côté. Il ne pouvait pas profiter de sa gentillesse pour se laisser plaindre. Ses pensées furent vite détournées quand un doigt agile se tourna vers sa fibule.
"Ho, c'est... ça appartenait à ma mère, répondit-il avec un petit sourire. C'est le seul souvenir que j'ai conservé d'elle. Quand j'étais petit elle chantait tout le temps, alors mon père lui avait offert ça après être revenu d'un voyage je ne sais plus où. C'était son surnom."
"Actuellement je vis dans notre maison. Papa travaillait tout le temps dedans, il voulait faire plein de choses et la rendre aussi solide et sûre que possible. De ce côté je crois qu'il a réussi et tant mieux, je ne suis pas aussi doué que lui de mes dix doigts, s'il y avait de la casse, je crois que je ferais plus de dégâts qu'autre chose."
Il sourit de nouveau jusqu'à ce qu'une pensée ne lui traverse l'esprit soudainement. Il se tourna alors vivement vers Gweneth.
"Mais, j'y pense, où résideras-tu quand tu viendras ? C'est bien beau de partir le sourire aux lèvres avec un sac et quelques affaires dedans mais sans point d'arrivée, cela va compliquer ta tâche, non ? Je ne me souviens pas que l'Unique fasse encore pousser des maisons ou alors j'ai raté cette partie de l'histoire."
"Ho, c'est... ça appartenait à ma mère, répondit-il avec un petit sourire. C'est le seul souvenir que j'ai conservé d'elle. Quand j'étais petit elle chantait tout le temps, alors mon père lui avait offert ça après être revenu d'un voyage je ne sais plus où. C'était son surnom."
"Actuellement je vis dans notre maison. Papa travaillait tout le temps dedans, il voulait faire plein de choses et la rendre aussi solide et sûre que possible. De ce côté je crois qu'il a réussi et tant mieux, je ne suis pas aussi doué que lui de mes dix doigts, s'il y avait de la casse, je crois que je ferais plus de dégâts qu'autre chose."
Il sourit de nouveau jusqu'à ce qu'une pensée ne lui traverse l'esprit soudainement. Il se tourna alors vivement vers Gweneth.
"Mais, j'y pense, où résideras-tu quand tu viendras ? C'est bien beau de partir le sourire aux lèvres avec un sac et quelques affaires dedans mais sans point d'arrivée, cela va compliquer ta tâche, non ? Je ne me souviens pas que l'Unique fasse encore pousser des maisons ou alors j'ai raté cette partie de l'histoire."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth écouta avec compassion la belle histoire du rossignol. La jeune femme pensait que même les histoires les plus sombres avaient leur part de lumière. Elle en avait là un nouvel exemple.
Quand Aeldred évoqua la problématique du logement, elle se redressa et fixa le jeune homme, mi amusée, mi interloquée. Puis elle éclata d’un rire franc et cristallin.
Il lui fallut quelques secondes pour se ressaisir. Un duo de novices qui passaient par là furent surpris et s’en allèrent en chuchotant. Était-ce le décalage entre le côté terre à terre des propos de l’élu et le contenu de la conversation précédente ? Était-ce le fait que, enthousiaste à l’idée de rencontrer Aeldred, elle n’avait pas pensé à ces aspects avant que le jeune ne les évoque ? Ou était-ce dû à la retombée de la tension accumulée depuis que Mère Gudela lui avait parler de sa mission ? Elle ne sut le dire…
Elle essuya un début de larme d’un revers de la main.
« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m’a prise. Je dois être plus fatiguée que ce que je ne pensais. Mère Gudela m’avait dit que tu ne partirais pas de suite, mais tu as raison, il s’agit là d’une question qui mérite qu’on s’y attarde. »
Elle reprit sa contenance et continua.
« Ceci dit, tu es le mieux placé pour répondre à ta propre question. Tu es, de nous deux, celui qui connaît le mieux Terfynisel, non ? N’y aurait-il pas un endroit où je pourrais m’installer ? Par exemple, comment fait le Frère Fredelme quand il passe par chez vous ? »
Puis elle s’interrompit et fixa Aeldred d’un air mutin :
« Et surtout, est-ce que cela veut dire que j’ai passé le test ? Que tu acceptes la proposition de l’abbaye ? Est-ce que cela veut aussi dire que tu as fait ton choix entre rester ici ou partir pour Ard-Amrach ? »
Quand Aeldred évoqua la problématique du logement, elle se redressa et fixa le jeune homme, mi amusée, mi interloquée. Puis elle éclata d’un rire franc et cristallin.
Il lui fallut quelques secondes pour se ressaisir. Un duo de novices qui passaient par là furent surpris et s’en allèrent en chuchotant. Était-ce le décalage entre le côté terre à terre des propos de l’élu et le contenu de la conversation précédente ? Était-ce le fait que, enthousiaste à l’idée de rencontrer Aeldred, elle n’avait pas pensé à ces aspects avant que le jeune ne les évoque ? Ou était-ce dû à la retombée de la tension accumulée depuis que Mère Gudela lui avait parler de sa mission ? Elle ne sut le dire…
Elle essuya un début de larme d’un revers de la main.
« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m’a prise. Je dois être plus fatiguée que ce que je ne pensais. Mère Gudela m’avait dit que tu ne partirais pas de suite, mais tu as raison, il s’agit là d’une question qui mérite qu’on s’y attarde. »
Elle reprit sa contenance et continua.
« Ceci dit, tu es le mieux placé pour répondre à ta propre question. Tu es, de nous deux, celui qui connaît le mieux Terfynisel, non ? N’y aurait-il pas un endroit où je pourrais m’installer ? Par exemple, comment fait le Frère Fredelme quand il passe par chez vous ? »
Puis elle s’interrompit et fixa Aeldred d’un air mutin :
« Et surtout, est-ce que cela veut dire que j’ai passé le test ? Que tu acceptes la proposition de l’abbaye ? Est-ce que cela veut aussi dire que tu as fait ton choix entre rester ici ou partir pour Ard-Amrach ? »
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
L’assaut de questions prit Aeldred quelque peu au dépourvu, de sorte qu’il ne put afficher pendant une minute qu’une expression de surprise. Elle passait si facilement du sérieux à une joie presque enfantine que le clerc avait du mal à la jauger. Puis il se reprit : il n’avait jamais su le faire, autrement il se serait évité bon nombre de déconvenues.
« Il n’y a que toi qui ai parlé de test, tu sais ? répliqua-t-il. Moi je voulais juste en apprendre un peu plus sur toi, pour éviter… bref. »
Il toussa dans sa main tout en passant en revue le village dans sa tête. L’exercice le fit grimacer alors qu’il prenait conscience de la difficulté d’apporter une réponse à Gweneth.
« Fredelme dispose d’une grange réaménagée un peu en dehors du village qu’il partage avec ses moutons. Et maintenant que tu me le demandes, j’avoue n’avoir jamais vraiment prêté attention à la taille de son intérieur. Pour le reste… »
Il soupira.
« Je connais le village mais plus vraiment ses habitants : depuis la mort de mes parents, ils m’évitent pour la plupart, persuadés que mon malheur est contagieux. Cela a semblé s’arranger un peu lors de l’Earrach Feis de cette année mais je ne sais pas bien si cela durera. Maintenant, dans le pire des cas… »
Il rougit brutalement et dût tourner son visage vers le ciel, cherchant à le masquer à la jeune femme.
« Chez moi il y a deux chambres, la mienne et celle de mes parents. Mon père avait travaillé dans la maison pour que j’ai mon propre espace à moi -mais je crois aussi que ça l’arrangeait d’être seul avec maman, ce qui… »
De coquelicot il devint rouge incendie. Pourquoi fallait-il toujours qu’il parle trop ? Assurément, la jeune clerc aurait du pain sur la planche avec lui !
« E-e-e-enfin voilà ! Chez moi, j’ai juste quelques poules trop grosses pour leur bien et pas de potager, je suis nul pour faire pousser des plantes, ça désespérerait maman de savoir que j’ai dû arracher ses légumes. Il y a aussi l’atelier en ruine de mon père dont je ne sais que faire donc je ne manque pas de place, chacun pourra avoir son espace. »
Arrête de t’enfoncer ! se morigéna-t-il sans succès. Tu lui fais déjà faire le tour du pâté de maison sans même avoir sa réponse !
« Si cela te gêne, en tant que clerc du domaine je peux disposer d’une chambre au château de Blo…. De dame Blodwen, de cette façon il n’y aurait aucun risque de… de quoi que ce soit. »
Faire cette proposition le mettait étonnamment bien plus mal à l’aise que de devoir partager son environnement avec quelqu’un mais c’était bien le moins qu’il puisse faire.
« Il n’y a que toi qui ai parlé de test, tu sais ? répliqua-t-il. Moi je voulais juste en apprendre un peu plus sur toi, pour éviter… bref. »
Il toussa dans sa main tout en passant en revue le village dans sa tête. L’exercice le fit grimacer alors qu’il prenait conscience de la difficulté d’apporter une réponse à Gweneth.
« Fredelme dispose d’une grange réaménagée un peu en dehors du village qu’il partage avec ses moutons. Et maintenant que tu me le demandes, j’avoue n’avoir jamais vraiment prêté attention à la taille de son intérieur. Pour le reste… »
Il soupira.
« Je connais le village mais plus vraiment ses habitants : depuis la mort de mes parents, ils m’évitent pour la plupart, persuadés que mon malheur est contagieux. Cela a semblé s’arranger un peu lors de l’Earrach Feis de cette année mais je ne sais pas bien si cela durera. Maintenant, dans le pire des cas… »
Il rougit brutalement et dût tourner son visage vers le ciel, cherchant à le masquer à la jeune femme.
« Chez moi il y a deux chambres, la mienne et celle de mes parents. Mon père avait travaillé dans la maison pour que j’ai mon propre espace à moi -mais je crois aussi que ça l’arrangeait d’être seul avec maman, ce qui… »
De coquelicot il devint rouge incendie. Pourquoi fallait-il toujours qu’il parle trop ? Assurément, la jeune clerc aurait du pain sur la planche avec lui !
« E-e-e-enfin voilà ! Chez moi, j’ai juste quelques poules trop grosses pour leur bien et pas de potager, je suis nul pour faire pousser des plantes, ça désespérerait maman de savoir que j’ai dû arracher ses légumes. Il y a aussi l’atelier en ruine de mon père dont je ne sais que faire donc je ne manque pas de place, chacun pourra avoir son espace. »
Arrête de t’enfoncer ! se morigéna-t-il sans succès. Tu lui fais déjà faire le tour du pâté de maison sans même avoir sa réponse !
« Si cela te gêne, en tant que clerc du domaine je peux disposer d’une chambre au château de Blo…. De dame Blodwen, de cette façon il n’y aurait aucun risque de… de quoi que ce soit. »
Faire cette proposition le mettait étonnamment bien plus mal à l’aise que de devoir partager son environnement avec quelqu’un mais c’était bien le moins qu’il puisse faire.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Gweneth écouta le jeune homme sans cesser de sourire et sentit le trouble d'Aeldred monter au fur et à mesure qu'il abordait l'hypothèse d'une possible cohabitation. La clerc n'était pas naïve et se doutait de ce qui pouvait traverser la tête de l'élu. Si ces années en tant que fidèle de l'Unique lui avait appris à se détacher de certaines considérations matérielles, voire charnelles, il n'en était pas de même pour le reste de la population, Aeldred ne faisait probablement pas exception.
« Et bien tu vois, finalement le problème est assez simple. Je me retrouve maintenant avec trois endroits potentiels pour dormir. Et puis, n'aies point d'inquiétude, nous autres unistes savons nous contenter de peu et nous faire discrets. Dans tous les cas, nous choisirons l'option qui te portera le moins de préjudice. Quant à cette histoire de test, je suppose que tu avais deviné que je plaisantais. »
Elle reprit un instant son sérieux.
« Encore une fois, l'idée n'est pas que je m'impose à toi. Je ne sais pas ce que c'est que d'être un élu mais je sais ce que c'est que découvrir cette nouvelle foi. Ma volonté est seulement de te proposer mon aide pour te guider mais uniquement si tu le souhaites. Comme je te l'ai dit, je crois que nos destins sont liés, mais tu peux très bien ne pas partager cette croyance. Si cela ne se fait pas maintenant, cela se fera plus tard d'une manière que l'Unique aura voulue. »
« Tout cela est neuf pour toi, j'imagine et on te demande sûrement de faire des choix qui te semblent importants dans un laps de temps qui peut te sembler trop court. De mon côté, rien ne presse. Si tu as besoin de temps pour réfléchir, prends-le et reviens me voir quand tu seras prêt. »
« Ce qui m'inquiète plus, c'est ce que tu viens de me dire sur les gens de ton village et la manière dont ils te considèrent. J'aimerais bien en savoir plus mais je ne veux pas t'assaillir de questions qui te seraient pénibles. »
Ils étaient arrivés au bout du jardin tout en discutant, Gweneth y vit un signe.
« Et maintenant, que souhaites-tu faire? »
« Et bien tu vois, finalement le problème est assez simple. Je me retrouve maintenant avec trois endroits potentiels pour dormir. Et puis, n'aies point d'inquiétude, nous autres unistes savons nous contenter de peu et nous faire discrets. Dans tous les cas, nous choisirons l'option qui te portera le moins de préjudice. Quant à cette histoire de test, je suppose que tu avais deviné que je plaisantais. »
Elle reprit un instant son sérieux.
« Encore une fois, l'idée n'est pas que je m'impose à toi. Je ne sais pas ce que c'est que d'être un élu mais je sais ce que c'est que découvrir cette nouvelle foi. Ma volonté est seulement de te proposer mon aide pour te guider mais uniquement si tu le souhaites. Comme je te l'ai dit, je crois que nos destins sont liés, mais tu peux très bien ne pas partager cette croyance. Si cela ne se fait pas maintenant, cela se fera plus tard d'une manière que l'Unique aura voulue. »
« Tout cela est neuf pour toi, j'imagine et on te demande sûrement de faire des choix qui te semblent importants dans un laps de temps qui peut te sembler trop court. De mon côté, rien ne presse. Si tu as besoin de temps pour réfléchir, prends-le et reviens me voir quand tu seras prêt. »
« Ce qui m'inquiète plus, c'est ce que tu viens de me dire sur les gens de ton village et la manière dont ils te considèrent. J'aimerais bien en savoir plus mais je ne veux pas t'assaillir de questions qui te seraient pénibles. »
Ils étaient arrivés au bout du jardin tout en discutant, Gweneth y vit un signe.
« Et maintenant, que souhaites-tu faire? »
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
« Les gens du village… »
Son visage s’assombrit légèrement en même temps qu’il haussait les épaules de lassitude.
« Mon père a tué ma mère. Alors que tout allait bien, son comportement a changé du tout au tout. Il s’est mis à boire, est devenu aigre et colérique. Il frappait ma mère. Un soir, c’est moi qu’il frappa, c’est ce qui a tout déclenché ; ma mère a voulu fuir avec moi mais n’en n’eut pas le temps. Il l’a tuée dans cet atelier, à l’aide d’une hache. Il a frappé encore, encore et encore. Moi j’ai couru dehors pour trouver de l’aide mais peu ont répondu à l’appel et ceux qui l’ont fait sont arrivés trop tard. Il a été arrêté puis pendu deux jours plus tard. Ensuite… »
Encore un soupir.
« Ensuite, s’est posée la question de qui s’occuperait de moi. Seule Rhea, l’une des plus jeunes dàmàthairs du village accepta, les autres ne voulaient manifestement rien avoir à faire avec moi. Du jour au lendemain, je n’ai plus vu aucun de mes copains, leurs parents leur interdisant de jouer avec moi. J’en ai fait des cauchemars pendant près d’un mois et je n’avais que Rhea pour m’aider. J’avais douze ans. »
Il joua machinalement avec sa fibule tandis qu’il parlait. Il se rendit compte qu’il n’éprouvait plus ce sentiment de colère quand il repensait à son passé, juste de la tristesse.
« J’ai découvert l’an dernier que tout cela était très certainement dû à un bracelet qu’il avait ramené de je ne sais où et que ma mère voulait jeter à tout prix sans y parvenir. J’ai toujours ce bracelet mais il ne semble pas avoir d’effet sur moi. À moins qu’il n’en ait le jour où je serais dans la même situation que mon père, va savoir. Je ne me suis pas résolu à le détruire car c’est la seule piste que j’ai pour, un jour, découvrir le responsable de tout ça.
« C’est aussi pour cela que je ne crois pas la version des demorthèn, car pendant la période où je faisais mes cauchemars, la seule personne qui soit parvenue à les calmer, c’était ma mère, ou plutôt son esprit. Hors pour les demorthèn c’est impossible. Pour les unistes c’est plus compliqué, l’âme existe mais les fantômes sont invariablement mauvais. Moi, je pense qu’il existe des fantômes qui peuvent être bons, sinon jamais je ne me serais remis de tout ça. Quand mes cauchemars disparurent pour de bon, elle s’en alla également mais je pense qu’elle n’est pas retournée auprès de… de qui voulait bien l’accueillir. Je dis ça parce qu’avant-hier j’ai rêvé d’elle, alors que ma situation n’est ni pire ni meilleure qu’avant et si je ressens toujours son absence, c’est devenu de la nostalgie plus que de la tristesse. Bon, elle est revenue pour me donner des conseils matrimoniaux, lâcha-t-il en riant, mais cela montre qu’elle est toujours là, quelque part. »
Il évitait le regard de Gweneth. Ses convictions pouvaient aisément le faire passer pour fou et il n’avait pas envie de la voir changer d’attitude à son égard.
« Ce que je veux faire ici et maintenant… Je veux aider les gens. Je ne veux plus d’injustice comme j’ai pu en voir. Je veux détruire cet obscurantisme qui gangrène le cœur des habitants de Terfynisel et les empêche de comprendre que ce qu’ils ont fait avec moi pourrait très bien se reproduire. Je veux aussi les protéger du mal qui rôde dans les bois mais je sais aussi que je ne pourrais pas le faire tout seul. Mes amis… j’ai peur qu’ils ne comprennent pas entièrement le fond de ma pensée. Ils n’arrivent déjà pas à accepter ce qui m’est arrivé. Sauf Pwyll mais c’est l’exception qui confirme la règle. En fait, je crois que tu n’as pas besoin de t’imposer à moi, je pense que je vais vraiment avoir besoin de toi et de tes conseils. »
Mise en couleur quand le forum fonctionnera de nouveau à 100%
Son visage s’assombrit légèrement en même temps qu’il haussait les épaules de lassitude.
« Mon père a tué ma mère. Alors que tout allait bien, son comportement a changé du tout au tout. Il s’est mis à boire, est devenu aigre et colérique. Il frappait ma mère. Un soir, c’est moi qu’il frappa, c’est ce qui a tout déclenché ; ma mère a voulu fuir avec moi mais n’en n’eut pas le temps. Il l’a tuée dans cet atelier, à l’aide d’une hache. Il a frappé encore, encore et encore. Moi j’ai couru dehors pour trouver de l’aide mais peu ont répondu à l’appel et ceux qui l’ont fait sont arrivés trop tard. Il a été arrêté puis pendu deux jours plus tard. Ensuite… »
Encore un soupir.
« Ensuite, s’est posée la question de qui s’occuperait de moi. Seule Rhea, l’une des plus jeunes dàmàthairs du village accepta, les autres ne voulaient manifestement rien avoir à faire avec moi. Du jour au lendemain, je n’ai plus vu aucun de mes copains, leurs parents leur interdisant de jouer avec moi. J’en ai fait des cauchemars pendant près d’un mois et je n’avais que Rhea pour m’aider. J’avais douze ans. »
Il joua machinalement avec sa fibule tandis qu’il parlait. Il se rendit compte qu’il n’éprouvait plus ce sentiment de colère quand il repensait à son passé, juste de la tristesse.
« J’ai découvert l’an dernier que tout cela était très certainement dû à un bracelet qu’il avait ramené de je ne sais où et que ma mère voulait jeter à tout prix sans y parvenir. J’ai toujours ce bracelet mais il ne semble pas avoir d’effet sur moi. À moins qu’il n’en ait le jour où je serais dans la même situation que mon père, va savoir. Je ne me suis pas résolu à le détruire car c’est la seule piste que j’ai pour, un jour, découvrir le responsable de tout ça.
« C’est aussi pour cela que je ne crois pas la version des demorthèn, car pendant la période où je faisais mes cauchemars, la seule personne qui soit parvenue à les calmer, c’était ma mère, ou plutôt son esprit. Hors pour les demorthèn c’est impossible. Pour les unistes c’est plus compliqué, l’âme existe mais les fantômes sont invariablement mauvais. Moi, je pense qu’il existe des fantômes qui peuvent être bons, sinon jamais je ne me serais remis de tout ça. Quand mes cauchemars disparurent pour de bon, elle s’en alla également mais je pense qu’elle n’est pas retournée auprès de… de qui voulait bien l’accueillir. Je dis ça parce qu’avant-hier j’ai rêvé d’elle, alors que ma situation n’est ni pire ni meilleure qu’avant et si je ressens toujours son absence, c’est devenu de la nostalgie plus que de la tristesse. Bon, elle est revenue pour me donner des conseils matrimoniaux, lâcha-t-il en riant, mais cela montre qu’elle est toujours là, quelque part. »
Il évitait le regard de Gweneth. Ses convictions pouvaient aisément le faire passer pour fou et il n’avait pas envie de la voir changer d’attitude à son égard.
« Ce que je veux faire ici et maintenant… Je veux aider les gens. Je ne veux plus d’injustice comme j’ai pu en voir. Je veux détruire cet obscurantisme qui gangrène le cœur des habitants de Terfynisel et les empêche de comprendre que ce qu’ils ont fait avec moi pourrait très bien se reproduire. Je veux aussi les protéger du mal qui rôde dans les bois mais je sais aussi que je ne pourrais pas le faire tout seul. Mes amis… j’ai peur qu’ils ne comprennent pas entièrement le fond de ma pensée. Ils n’arrivent déjà pas à accepter ce qui m’est arrivé. Sauf Pwyll mais c’est l’exception qui confirme la règle. En fait, je crois que tu n’as pas besoin de t’imposer à moi, je pense que je vais vraiment avoir besoin de toi et de tes conseils. »
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Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
Alors que les jeunes gens discutaient, les cloches de l'abbaye marquaient le passage du temps. Gweneth s'apprêta à réagir aux propos d'Aeldred quand un tintement lui fit lever la tête. Cela faisait déjà presque deux heures qu'ils parlaient ainsi. Elle se tourna vers l'élu à demi-paniquée :
« Seigneur! La prière! Je ne sais pas ce que tu avais prévu pour ce matin, mais reste avec nous pour l'unicine... »
Tout en parlant, elle attrapa sa robe d'une main et prit la main d'Aeldred de l'autre, l'entraînant à vive allure vers la chapelle.
Le jeune homme ne pouvait le voir mais, dans sa course, Gweneth souriait.
« Seigneur! La prière! Je ne sais pas ce que tu avais prévu pour ce matin, mais reste avec nous pour l'unicine... »
Tout en parlant, elle attrapa sa robe d'une main et prit la main d'Aeldred de l'autre, l'entraînant à vive allure vers la chapelle.
Le jeune homme ne pouvait le voir mais, dans sa course, Gweneth souriait.
Re: [OdE Chap.7-70] L'aube immaculée 5h10
"Qu... quoi ?"
Il n'avait pas vraiment eu le temps d'en dire plus que déjà Gweneth l'entraînait de nouveau à l'intérieur. Si la matinée était suffisamment avancée pour qu'il soit de nouveau l'heure de la prière, il allait devoir faire attention car, à ce rythme, il raterait le procès. Néanmoins il appréciait la fraîcheur de la jeune femme alors qu'il la suivait presque en courant jusqu'à la chapelle. Lui qui pensait avoir à faire à quelqu'un de particulièrement strict et peu causant lorsque Gudela les avait presenté, ses pas étaient désormais lié à ceux d'une femme qui respirait la joie de vivre.
Finalement, c'était sans doute mieux ainsi, se dit-il en souriant.
Il n'avait pas vraiment eu le temps d'en dire plus que déjà Gweneth l'entraînait de nouveau à l'intérieur. Si la matinée était suffisamment avancée pour qu'il soit de nouveau l'heure de la prière, il allait devoir faire attention car, à ce rythme, il raterait le procès. Néanmoins il appréciait la fraîcheur de la jeune femme alors qu'il la suivait presque en courant jusqu'à la chapelle. Lui qui pensait avoir à faire à quelqu'un de particulièrement strict et peu causant lorsque Gudela les avait presenté, ses pas étaient désormais lié à ceux d'une femme qui respirait la joie de vivre.
Finalement, c'était sans doute mieux ainsi, se dit-il en souriant.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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