[OdE Chap 8-24] La traque de Jazkez - Vers 2h00

[Iris]

Il y avait un sentier permettant de traverser un petit bois d'aulnes avant d'arriver au pied d'un trio de cyprès des marais. Les patrouilleurs avançaient en file. La baraque du pêcheur était coincée là, avec son embarcadère dédié, une barque, des fougères, un appentis, une deuxième cabane.

Ultane se contenta d'un "C'est là."

Pour le moment au moins, tout était calme.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez s'adressa à son nocher.

-Vas y toi. S'il est un peu dérangé évitons à Ultane de supporter ses humeurs. Il sera peut être plus à l'aise avec un gent de Mouden qu'avec un chevalier hilderin sortit de nulle part.

[Iris]

Les nochers étaient aussi membres des patrouilleurs, mais à un rang d'auxiliaire combattant. De fait, tout le monde était armé et portait au moins une armure légère.

Le nocher désigné par Jazkez était dans la trentaine avancée, plutôt énergique et positif. Un peu surpris d'être désigné, il ne s'exécuta pas moins :

- Her Deughi ?
- Qui est là ?
- C'est Predan le nocher.
- Qui ça ?
- Predan le nocher.
- Connait pas ! Qu'est-ce que tu veux ? ça va pas la tête de réveiller les gens au milieu de la nuit ?
- Nous cherchons une femme.
- Ma nièce est plus là !
- Ce n'est pas ta nièce que nous cherchons, une femme hilderine...
- Y'a pas d'femme chez les hildeux, tout l'monde c'est ça ! T'es un voleur en fait !
- Non je vous assure. Elle n'est pas là alors ?
- Non !
- Ce serait peut-être mieux de discuter avec la porte ouverte ?
- Non !

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez agita un peu la main engageant Predan à poursuivre sa conversation puis il avisa les autres patrouilleurs.

-Inspectez un peu l’embarcadère et les environs quand même voir si vous trouvez des traces de passage ou de n'importe quoi d'autre d'ailleurs.

Il s'adossa alors à l'un des cyprès pour suivre la conversation de Deughi.

[Iris]

Predan eut un blanc en voyant l'amorce de ce qui se passait, et s'efforça de poursuivre :

- Euh...
- Quoi ? Partez !
- Euh... Her Deughi, vous habitez depuis longtemps ici ?
- Hein ? Vingt ans ! Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Euh... c'est pas facile de vivre tout seul, hein ?
- Oui ! Non ! Fichez-moi la paix à la fin !

Predan avait un regard suppliant à l'adresse de l'osfer.

Pendant ce temps les patrouilleurs firent le tour du propriétaire, toute action de pistage étant ralentie par les sources limitées d'éclairage disponibles.

Dans les fougères, un patrouilleur signala des traces : "Piétinement, chute, lutte... Les traces de pas, quand elles sont lisibles, pourraient être celles d'une femme."

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez resta un moment stupéfait tellement il n'en croyait pas ses oreilles. Il secoua la tête et d'un bond s'extirpa de l'arbre ou il avait secrètement envisagé de commencer sa nuit.

-Tu dis ? Fais voir !

Il se dirigea vers l'endroit à la suite du patrouilleur pour constater de ses propres yeux. Au bout d'un court moment, il revint vers la cabane et rejoignit Predan qu'il remplaça sur le seuil de la masure. La nuit résonna furtivement d'un bruit sourd et saccadé alors qu'il tambourinait à la porte.

-Deughi ou qui que tu sois ! Sors de là tout de suite et viens t'expliquer ou je te promets que je te fais griller comme un encornet toi et ta foutue cahute de sorcier !

Il ponctua sa phrase d'un dernier coup de poing plus violent dans le chambranle.

[Iris]

Un silence :

- Qui êtes-vous ?

Le ton était sans doute moins assuré, mais rien n'indiquait que l'homme envisageait d'ouvrir sa porte.

[Caeso Senjak Khan]

-Je suis l'Osfer Jazkez Mac Rhidian de l'ordre hilderin et je recherche l'un de mes hommes qui a disparu. Il y a des traces de son passage encore fraîches juste derrière votre cabane. Peut être que vous ou votre nièce avez une idée de ce qui s'est passé ?

Il avait employé un ton beaucoup moins aggressif.

-C'est... une personne qui m'est chère et... je ne veux pas... qu'elle disparaisse. Je ne veux pas... me retrouver seul. Sans cette personne... je suis seul... Pouvez vous m'aider ?

Il observa les patrouilleurs autour de lui et leur fit signe de garder le silence.

[Iris]

Avec une infinie prudence, Deughi entr'ouvrit la porte pour voir son interlocuteur et l'examiner d'un regard suspicieux :

" Je sais pas où est cette personne. "

" Mades est pas là. "

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez s'était replacé à une distance suffisante pour respecter la sphère intime de Deughi.

-Peut être que Jaseka sait ou a vu quelque chose ? Et vous Her Deughi, est ce qu'il s'est passé quelque chose de particulier ou d'inhabituel plus tôt dans la soirée ?