[OdE Chap 8-29] Le chemin des cendres

[Iris]

La destinée d'Ethel semblait être ce qui faisait son unicité, qui rendait impossible qu'elle fût une autre ou qu'elle changeât de nature. Son vécu avait façonné sa direction, tout ce qu'elle fut se lisait dans sa vie ou son attitude. Toutes les expériences rares qu'elle avait traversées et absorbées constituaient son être : voir les souvenirs des morts, utiliser les pouvoirs prêtés par une entité démesurée, être bâtarde noble, demi-tarish. Son existence faisait inéluctablement d'elle une marginale, qui ne pouvait appartenir à aucune communauté.

Ni vivante, ni morte.

Ni roturière, ni noble.

Ni tri-kazélienne, ni étrangère.

Ni humaine, ni surnaturelle.



Ou bien s'agissait-il de décrire son voyage ? Elle était vivante, elle deviendrait morte. Elle était noble, elle devint roturière. Elle était tri-kazélienne, elle deviendra tarishe. Elle est (était ?) humaine, elle deviendrait (devient ?) une créature ?

Les tarishs étaient de tous âges, certains mélancoliques, résignés ou indifférents, d'autres plus sereins voire adressaient un léger sourire à Ethel.

Leurs pas sur la roche étaient étranges. Ils laissaient des empreintes comme s'il s'agissait de boue, mais l'instant d'après, la roche était de nouveau dure et il paraissait que ces pas étaient déjà anciens, qu'ils appartenaient au passé autant qu'au présent.



Perplexe, perdue dans ses questionnements, Ethel demeura un moment immobile avant de comprendre que rien ne l'empêchait de suivre le groupe.

[Amnèsya]

Elle savait qu'elle faisait une bêtise... mais elle leur emboîta le pas pour les rejoindre

[Iris]

Ethel ressentit l'appel de son destin dans le chemin qui lui restait à parcourir avec le peuple tarish. Toutes ces années, elle avait aimé voyager, aller d'un lieu à un autre, sans jamais s'y attacher. Elle avait gardé le souvenir de la mer, plus que de son domaine natal. C'était l'horizon, les profondeurs et le lointain qui l'attiraient. Elle cherchait la sérénité avant de le rejoindre.

Ses compagnons de marche étaient silencieux, ils savaient où ils allaient. Ethel ressentait parfois des fragments de souvenirs émanant de certains d'eux, mais cela ne durait guère. Plus encore, c'était très étrange, car d'une même personne, il semblait se dégager des mémoires différentes, pas toujours attachées à la seule forme visible de la personne. C'étaient toujours des tarishs, parfois, plus rarement des métis, comme elle.



Cette longue route était à l'image de leur existence, une errance, au travers de la péninsule, et en même temps une boucle, une destinée. Ils en avaient eu confusément la sensation durant leur vie, mais à présent, ils acquéraient cette clarté de plus en plus grande. Ils étaient unis, ils l'avaient toujours été. Ils étaient la mémoire, ils portaient le passé et l'avenir avec eux.

Ethel marchait au bord du groupe, en silence, contemplative à son habitude.

[Amnèsya]

Ethel marchait... Elle aimait marcher. c'était propice à la réflexion, chassait au loin les mauvaises pensées. C'était même pas fatigant.

Cependant elle se demandait qui ils étaient, ou ils allaient.
Elle ne se sentait qu'a demi à sa place... Vivante parmi les mort? Métis parmi les Pur? même si elle n'admettais pas pour l'instant cette histoire.. Noble parmi le peuple?

Elle aurait bien entamé la conversation mais elle avait peur de briser la situation...

Est ce que parmis ses compagnons certain semblaient plus ouvert?

[Iris]

Ethel, lorsqu'elle avait aidé les tarishs à passer, avait déjà vu certains lui sourire.

Elle regardait ce groupe avec attention. Les plus jeunes enfants marchaient avec aisance, tout comme les plus âgés.

[Amnèsya]

Elle s'approcha de ce groupe de gens composé d'une très veille dame et d'enfants qui lui avait sourit.

Avenante, elle essaya d'ouvrir la conversation.

" Bonjour, Je crois que je me suis perdue.

Excuser moi de vous déranger, mais pouvez vous m'aider?
Savez vous où l'on est et ce qu'il nous arrive?

[Iris]

L'attention d'Ethel avait surtout été captée par la vieille femme et des enfants et elle se concentra surtout sur eux.

" Tu ne paraissais pourtant pas perdue quand tu commandais aux vagues de nous laisser débarquer."

" Je pense que tu sais où nous sommes. "

" ... nous... sommes tarishs. Toi aussi, en marchant avec nous, tu partages notre destin, notre voie : le cycle des éternités, des transformations et des retours."

[Amnèsya]

Le visage d'Ethel se fit et se décomposa en même temps;

On acceptait de lui parlait, on la comprenait. Malheureusement, la joute verbale n'était pas le fort d'Ethel... ça demandais des amis, des compagnons pour s’entraîner. Mais s'il fallait en passer par là pour se faire accepter, elle releva le défi avec bravoure, a défaut d’enthousiasme; Elle était quand même bien vidée pour accepter de jouer.

Mais avec un sourire rare, elle répondit à la vénérable

"Chère Mam-goh, comme on dit par chez moi au personne respectable, j'ai bien peur que vous ayez une meilleure impression de moi que la vérité. Je n'ai jamais été aussi perdue que lorsque j'ai tenté de vous aidez en calmant les éléments.
En pleine tourmente philosophique, j'ai juste refusé d'accepter d'être le jouet de force que je ne comprends pas... J'ai juste voulu faire quelque choses de totalement incohérent à leurs yeux mais qui m'était cher à mon coeur.

Mais je suis la première surprise d'avoir réussi à produire un quelconque résultat. Ce qui ne me laisse d’ailleurs que plus perdue.

A priori, c'est vrai je crois que nous somme profondément enfui dans un endroit qui s'appel les limbes. Mais dans ce cas, je ne m'explique pas votre présence... ni ce que vous entendez par cycles des éternités.

[Iris]

" Certains l'appellent les Limbes oui... D'autres les cendres..."

" Notre présence t'étonne ? Mais pas la tienne ? Nous sommes semblables pourtant. "

Le groupe poursuivait son avancée inlassable, qui paraissait dénuée de destination, et pourtant dans le même temps, les membres semblaient avoir une idée précise.

" L'éternité ne s'arrête pas. Les gens croient qu'il y a un début à la naissance, une fin à la mort. Mais la mort est un début, la naissance une fin. Il n'y a ni véritable début, ni véritable fin. Les tarishs suivent éternellement leur voie. "

[Amnèsya]

Oui, votre présence m'étonne car, pour ma part, je sais que je suis en train de rêver.

J'espère juste pourvoir retrouver mon corps lorsque tous cela sera terminer.

J'ai appris à voyager plus ou moins volontairement dans des limbes.

Mais j'étais à la recherche d'information sur une sombre histoire de bandit et d'or mais je ne crois pas que cela soit la raison de ma présence en ces lieux.

Les cendres, jamais entendu parler....

Pardonnez mais vers où allez vous?