Ludd Einach était un jeune homme d'Osta-Baille, considéré comme excentrique par beaucoup de gens, pour son attitude et ses passions.
Son goût de la mécanique et des pièces précises l'avait amené à être en contact avec des bijoutiers de la capitale. Les outils et notamment les loupes, étaient les mêmes dans les deux professions, or dans des domaines de pointe, les fournisseurs sont en nombre limité. C'est ainsi que Ludd fit la connaissance d'un sieur Perreg, bijoutier à succès et notable de la capitale. Ce dernier avait une fille, Rozenn, que d'aucuns disaient d'une beauté remarquable, mais souffrant d'une maladie rare et s'étant tournée vers la magience pour trouver des remèdes à son mal. La jeune femme était partie courageusement seule en direction de la Forêt engloutie, pour y étudier botaniques, herboristerie et pharmacologie. Depuis son père était fort inquiet. Rozenn était partie sans extracteur de flux. Or suite à une conversation avec des personnes bien informé, le sieur Perreg conçut une très vive inquiétude à l'idée que sa fille pût en avoir besoin et qu'elle fût incapable de le signaler.
Or il s'avéra que le dénommé Ludd Einach partait dans la même région pour des motifs que seul cet esprit avant-gardiste et original pouvait concevoir comme étant normaux. Le sieur Perreg saisit l'occasion et insista tant et encor' que Ludd Einach finit par accepter de se rendre dans le modeste village de Terfynisel pour livrer cette précieuse cargaison à Rozenn Perreg en personne.
Depuis Ostreach, on arrivait à Terfynisel en franchissant un petit pont de bois qui enjambait une ravine et puis on atteignait une auberge, sobrement nommée "Auberge du carrefour". Le villages s'étendait quelques centaines de mètres au sud. Au niveau du carrefour, on devinait que les lieux devaient être autrefois plus calmes : on construisait désormais une base hilderine, une grande et solide demeure en bois. Le chantier était animé et la période était à d'intenses travaux agricoles.
Les paysans et autres fermiers avaient tous fort à faire : les foins à faucher pour les retardataires, des récoltes (dernières framboises et myrtilles), bientôt les moissons... De la fin du printemps à la fin de l'été, on travaillait intensivement de l'aube jusqu'au coucher. On constituait petit à petit les réserves pour tout l'hiver. On allait d'un champ à l'autre, d'un pré à l'autre, et on travaillait dur. De fait, la garde du village était réduite à sa portion congrue, presque tout le monde étant mobilisé pour les travaux en extérieur. Il n'y avait que quelques notables et privilégiés (ou tire-au-flanc) qui regardaient tout cela de loin, parce que leurs fonctions leur permettaient d'y échapper, que leurs goûts leur faisaient fuir ces temps forts physiques.
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Ludd Einach avait voyagé avec plusieurs marchands, profitant des chariots des uns et des autres, jusqu'à arriver à sa destination. Il mit pied à terre à l'auberge du carrefour et put prendre une chambre, déposer ses bagages et se mettre en quête de la magientiste. Par chance, celle-ci était déjà bien connue localement. Ludd. Allant du chantier au village, et de maison en maison en vain, il attira l'attention d'une garde du château qui trouva là un bon prétexte pour quitter son poste et guider le nouveau venu.
Depuis l'auberge, on parcourait quelques dizaines de mètres, on passait à côté d'une petite Rosace -- établissement de chevaliers Ronces, gardiens des routes, adversaires des monstrueux feondas et banquiers -- avant d'arriver au village proprement dit, dominé par un petit château édifié au sommet d'une colline surplombant les cimes des arbres de la Forêt engloutie, en contre-bas, un spectacle majestueux.
La garde orienta le voyageur vers un sentier à l'est, un peu avant le village, et descendant dans la forêt, au creux d'un vallon. Les deux laissèrent un premier sentier menant au tumulus et jardins forestiers des tombes du village, et poursuivirent la descente vers une rivière. Chemin faisant, la garde, femme entre 30 et 40 ans, enceinte, du nom de Duana, demanda d'où l'étranger venait et quelle était sa profession. Comprenant que l'homme était artisan, elle lui dit en substance : " Oh le deuxième artisan du matin ! Vous venez vous installer aussi ? La seigneuresse Blodwen et le ... sire ? Aeldred cherchent des gens qualifiés et leur font des facilités pour s'installer. Vous tombez bien."
Duana vit qu'un groupe assez nombreux déjà se tenait sur les berges de la petite rivière (grand ruisseau ?) et prit congé. Ludd Einach nota les présences :
- Rozenn : une très belle et élégante femme, intellectuelle, raffinée, à la mode d'Osta-Baille.
- Kiddle : un adolescent d'allure vagabond-roublard blessé au bras
- Aeldred : un jeune homme, assez réservé, d'allure modeste, mais semblait avoir une position importante dans le groupe.
- Ethel : une très belle adolescente ou très jeune femme, les cheveux coiffés de manière excentrique (dreadlocks, extrêmement rare pour ne pas dire unique), avec une allure un peu tarishe (bohémienne) dans l'allure ; une mine mélancolique et préoccupée ; des yeux vairons, dont un oeil doré
- Gweneth : une troisième très belle femme, d'un teint de lys délicat, les cheveux d'un blond clair lumineux comme de l'or, vêtue modestement et avec goût, portant l'emblème de la foi uniste -- l'hexcelsis en pendentif
- Daerna : une voyageuse aguerrie, récemment arrivée