"
Soldat Nialan Heikon ? Vous êtes attendu, le capitaine veut vous voir..."
C'était un bourgeois d'une quarantaine d'année, reconverti actuellement agent de liaison ou secrétaire ou un truc du genre. Bref, il faisait parti de ces gens qui s'étaient engagés moins pour manger ou trouver de l'action que pour faire leur devoir : défendre leur ville. Le ton n'était pas agressif, mais on devinait que les grades, c'était encore très appliqué, il réfléchissait avant de les dire et se donnait du mal pour faire les choses correctement. Ah oui, hors de question aussi de se laisser impressionner par certaines têtes de brutes endurcies, il se rappelait bien qu'ils étaient dans le même camp... aussi des gens dont il aurait eu peur la veille, il s'efforçait de se maîtriser : "
on est allié... on est ensemble... faut se serrer les coudes... pas penser que..."
Il y avait encore une certaine confusion dans les grades, comme si les uns répondaient à des fonctions, et les autres à un vernis de flatterie. Pour l'instant ce qui était clair : on avait trois ordres, les combattants au contact, les tireurs, et la logistique. Ensuite, pour l'organisation, un sergent encadrait 10 à 30 soldats ; un capitaine chapeautait au moins 100, à savoir une "compagnie" ; quant aux lieutenants, ils étaient par définition les seconds des capitaines et les remplaçaient, doublaient leurs possibilités d'agir et s'occupaient de tâches un peu plus pratiques, tandis que les capitaines étaient placés sous l'autorité des commandants.
Métajeu a écrit :En clair, je reprends les terminologies et échelles de grade dans la tendance médiévale et le bordel vient en parti du fait qu'on recrute en masse et qu'il faut de l'encadrement qui s'improvise à demi sur l'appartenance à l'hérésie et sur la compétence. Pas impossible que certains gradés soient totalement incompétents... ou d'autres, corrects, mais sans expérience... C'était la porte ouverte aux chefs idéalistes qui croyaient bien faire... (bien sûr Nialan a eu le temps d'observer et de se faire des réflexions à ce propos).
Le mercenaire devenu soldat officiel de Deh'ag par la grâce d'un brassard orange (pénurie de tissu pour toutes les nouvelles troupes, on faisait des lanières... de quoi reconnaître les vrais anciens gardes et tous les nouveaux), était conduit dans une partie du réseau de forteresses. La ville était solide, bien construite. Entrer dans les murailles et les réseaux de couloirs et d'escaliers coupait totalement du bruit et de l'agitation de l'extérieur. Par contre, ça allait de pair avec une obscurité et une pénombre omniprésente, seulement adoucie par les meurtrières qui laissait filtrer la lumière.
On amena le soldat Nialan Heikon dans une antichambre pour attendre. Il y a trouva une femme, également équipée, des cheveux blonds très clairs, teint laiteux et grands yeux bleus pâles. Le genre qui ne bronze pas et ne prend pas facilement des couleurs. D'ailleurs elle était habillée des pieds à la tête ou à peu près. Armure de cuir renforcée de bonne qualité et bien entretenue. Dans les 25 ans (?). Au vu de son équipement et de son maintien, elle avait sans doute une formation martiale et devait en vivre. Par contre, elle n'avait pas trop l'air des mercenaires ou des combattants habitués aux batailles et armes lourdes.
Elle accusa l'arrivée du soldat avec un signe de la tête. Tiens, elle ne portait pas le brassard ? ... Ah si, en fait, elle l'avait attaché à sa ceinture. Pas conventionnel, ça la dérangeait de le porter au bras ? ...
... Silence...
Les deux étaient seuls dans une petite pièce de pierres, sombre, une table, des bans des deux côtés, quelques tentures, des fenêtres vitrées donnant sur la ville. On était assez haut et la vue n'était pas laide. La femme regardait dehors. Pas très sociable... enfin, elle n'avait pas l'air hostile, juste de pas savoir quoi dire peut-être.
Métajeu a écrit :Je prends mon temps, pour récupérer les autres... bref, tu peux traîner aussi... la salle d'attente / antichambre va remplir son office... Libre à toi de faire connaissance avec tes futurs collègues qui vont arriver