OdE - 5.1 - Entourés de murs

[Maëlys]

À peine était-elle arrivée à l'entrepôt que la jeune artisane chercha à trouver son supérieur afin d'être affecté autre part.
Elle l'avait trouvé rapidement et avait débité son petit discours qu'elle pensait imparable afin de ne pas être obligée de repasser une journée en compagnie de ce Bouquiniste... Même si elle s'en voulait pour certains des mots qu'elle avait prononcé la veille, elle ne pouvait pas le supporter.

Après avoir entendu sa demande imparable, l'homme fit une mimique étrange, comme si elle aurait dû juste travailler et ne pas demander la moindre chose. Il attendit quelques secondes puis décocha :

" Tu fais ta journée là, on te réaffectera demain."

Maëlys faillit lui répondre immédiatement qu'elle aurait été la plus efficace si elle commençait tout de suite mais elle se ravisa au dernier instant. Elle avait gagné sa chance, mieux valait ne pas forcer les choses. Une journée... plus qu'une journée à supporter...

Bien rapidement, elle se prépara au travail, de mauvaise grâce. Elle ne se sentait pas tellement prête à arpenter les demeures de personnes arrêtées ou exécutées afin de pouvoir confisquer ou plutôt réquisitionner les biens de ces personnes qui attendent juste de mourir. Elle se retrouva à porter avec trois autres personnes, tandis que le chef s'occupait de la foule et Dwyfaël continuait à boiter, son nécessaire d'écriture et sa canne à la main. A plusieurs occasions, elle ne se gêna pas de lui jeter un regard peu amène.
La journée se passa relativement rapidement, même si elle se sentait clairement mal à l'aise de venir ainsi dans des maisons ayant été vidées par la brutalité et la cruauté des hommes...

Au cours de la journée, elle se fit héler dans la rue par une commère, qui la désigna ainsi que Dwyfaël :
"Ah ben tiens, vous deux ! Figurez-vous qu'un gars qui habitait à la Carpe Dorée a été reconnu comme étant un ancien sigire ! Il a été arrêté ! Cet idiot s'était même engagé dans la garde !
Il se faisait appeler Elwin, mais en vrai c'était un gars de Gouvran, un nobliaud même, de la famille Mac Daen'rull. Il a été reconnu par quelqu'un qui avait vécu là-bas. Un sigire défroqué ! Je vous jure !"

En un instant, elle sentit tout son corps se réfrigérer, comme si l'air autour se faisait plus rare. Elle avait beau ne pas trop apprécier Elwin, elle ne pouvait que trop bien imaginer ce qu'il risquait d'endurer.
Elle se contenta d'un signe de tête pour remercier la dame tout en lui indiquant que du travail les attendait encore.
Puis une fois qu'ils s'étaient éloignés, elle repensa à ce qu'elle avait dit. Ainsi il s'agissait d'un Sigire, un ancien plutôt, elle avait du mal à y croire, encore plus à l'admettre que cet homme avait autrefois fait parti du même ordre que Garn. C'est peut-être donc ainsi qu'il a connu Elwin ?
L'instant d'après, elle se figea l'espace d'un instant. Elwin était le "Porteur" comme l'avait énoncé Garn quelques jours plus tôt, c'était lui qui devait conserver cette Relique et l'empêcher de nuire... Que se passerait-il si jamais elle tombait entre de mauvaises mains ? Elle devrait en parler le plus rapidement possible à Garn mais quitter son poste ne peut qu'attirer l'attention sur soi. Il faudrait être prudent pour en parler, peut-être à la Carpe Dorée ?

Puis elle pensa à Louve et Laeven qui devaient être à l'auberge à cette heure-là... Et si la garde y avait fait une descente ? Est-ce qu'elles pourraient être aussi à la prison avec Elwin? Penser à ceci lui glaça une fois de plus le sang.
Elle n'espérait que rentrer rapidement pour s'assurer que la jeune fille n'avait rien.

[Iris]

Garn était tranquille, on ne lui parlait plus. Il travaillait, formait, apprenait...


... au moins... on lui fichait la paix...


Maëlys ne pouvait en dire autant, le "chef" de son groupe pour les réquisitions vint la prévenir : "Ce soir tu es désignée volontaire pour faire des heures supp' avec Dwyfaël à la bibliothèque."

Il y avait un petit sourire un peu moqueur, mais rien de dramatique... surtout en comparaison de ce qu'on venait déjà de lui annoncer...

Je vous laisse terminer vos journées respectives. Vous aurez le temps de passer à l'auberge, dîner et repartir pour le service "bibliothécaire". Bien sûr, à la Carpe Dorée, vous apprendrez que Laeven et Louve ont également été arrêtées.

... à vous !

... dans la joie et la bonne humeur !

[keborn]

Dwyfaël avait marqué des points.
D'abord, il avait obtenu un laisser-passer qui lui permettrait de parcourir les rues de la ville sans être inquiété, de pénétrer de nuit dans un certain nombre de demeures riches dans lesquelles il pourrait récupérer - entre autre - des Livres mais surtout, il avait trouvé un moyen simple et efficace pour accéder au monument tant convoité : la Bibliothèque.

Ensuite, la foudre avait frappé. Beaucoup plus rapidement qu'il ne l'avait pensé. Beaucoup plus proche qu'il ne l'aurait cru. Elle était tombée dans la chambre d'à côté. Sur Elwin plus précisément. Le petit rouquin plutôt insolent qui faisait son malin, mais qu'il n'avait qu'entre-aperçu, était en fait un (ex?)Sigire. Démasqué, arrêté ... et le pire était à venir.
Si l'annonce brutale de l'arrestation d'Elwin lui avait glacé les sangs, au final, il y voyait plutôt une source de satisfaction.

Premièrement, il ne connaissait pas cet "Elwin". Il n'avait rien partagé ensemble. De plus, c'était un sigire ... ses amitiés antérieures avec les illuminés lui laissait encore un arrière goût amer. Sa perte ne lui causait pas plus de tristesse que cela.
Deuxièmement, il était très heureux de savoir son stock de produits de contrebande loin de sa chambre, dans une cache dans les égouts. Il avait bien fait de traiter cela en priorité. La prévoyance, ça paye. Qui sait, si en rentrant à l'auberge il ne trouverait pas sa chambre sans dessus-dessous ? Que ses affaires compromettantes n'y soient plus le rassurait.
Enfin, Garn prendrait au sérieux ses avertissements. La prochaine fois que la foudre frapperait, ce serait certainement sur lui. Un Sigire plus un Sigire égal un paquet d'emmerd**. La crédibilité du contrebandier venait de prendre une sérieuse plus-value. Ca tombait bien, en cette fin d'après-midi, il avait de quoi procurer à "Gueule-d'Ange" un certain nombres d'alternatives quand à ses armes. Et une belle balade crépusculaire en compagnie de Maëlys.

En parlant d'elle, il avait failli lui lancer une petite boutade lorsqu'elle se décomposa à l'annonce par le chef, de l'heureuse tâche supplémentaire qu'elle devrait accomplir en sa délicieuse compagnie. C'était juste avant que la mégère crôasse sa "bonne nouvelle" du jour. Imaginant la détresse intérieure à laquelle devait faire face la jeune femme, prudemment le bouquiniste annula immédiatement l’exécution de sa mauvaise farce. D'ailleurs, il évita au maximum tout contact de près ou de loin avec elle durant le reste de la journée. Entretenir l'inimitié pour la "façade" était une chose, planter des graines de haine dans le coeur de la jeune artisane en était une autre. Le contrebandier savait où il ne souhaitait absolument pas aboutir.

Avant la fin de son "service officiel", Dwyfaël, en plus de son service irréprochable de comptable avisé, besogneux et minutieux, mettra, dans chaque maisonnée visitée, les Livres rapidement en pile sur une des tables des pièces centrales.

Arrivé à l'auberge, voulant prendre quelque repos, le bon repas chaud du soir avant de retourner, il apprend l'étendue des dégâts de la foudre. Il éprouve un pincement au coeur pour la jolie Tarish, espérant pour elle que ses charmes ne soient pas l'occasion pour elle de souffrir davantage entre les mains de gardiens concupiscents.
Il fera le tour de sa chambre, pour vérifier que tout est en ordre, et qu'elle n'a pas été mis à sac par la garde.
Il attendra alors, installé à la même table du conciliabule privé avec Garn, que ce dernier rentre à son tour. Ils avaient à discuter affaire ce soir. Très sérieusement.

[Iris]

Comme prévu, les chambres avaient été fouillées, un peu dérangées... mais rien de grave.

La propriétaire s'excusa auprès de ses hôtes, elle n'avait rien pu faire, c'était partout comme ça dans toute la ville... Elle était navrée pour l'arrestation des deux femmes...

" Vos amis, Homme Et Demi et Grirav, on nous a signalé qu'ils partaient plusieurs jours pour une mission."


Mais son sens pratique l'amena à souligner que : " Vous êtes désormais chacun seul dans des chambres de deux ou trois."


...

[Avrock]

Garn était maussade. Lorsqu'il arrive à l'auberge, il monte dans sa chambre pour se changer et en profite pour faire le tour de ses affaires et, sans arrières pensées, celles d'Elwin. La relique se trouve-t-elle là, ou l'avait il avec lui ? Il jette un œil attentif à ses notes et son matériel d'écriture (ainsi qu'a son Exelsis, caché dans le petit coffret contenant les encres et plumes). Il range ensuite les affaires correctement.

Redescendant dans la salle commune et entendant la tenancière, le jeune homme remercie intérieurement l'Unique qu'il ait eu à porter ses lames encore aujourd'hui. Par contre il se dit qu'il devrait trouver un moyen de les cacher et d'en récupérer de nouvelles.

Il prend ensuite son repas du soir et comme la veille au soir, il va rejoindre le bouquiniste...

[Maëlys]

Alors qu'elle espérait être enfin laissée tranquille, le "chef" du groupe lança à la rouquine avec un petit sourire moqueur.

"Ce soir tu es désignée volontaire pour faire des heures supp' avec Dwyfaël à la bibliothèque."

Elle resta bouche bée l'espace d'un instant. Elle ne donna comme réponse qu'une grimace pour signer sa "joie"... Elle savait très bien que si elle s'opposait trop fortement, on pouvait lui refuser le changement d'affectation.
Jusqu'à la fin de la journée, elle s'était attendue à entendre une petite réplique assassine de son "compagnon de soirée" mais rien, à croire qu'il avait déjà fait son quota de mauvaises actions pour la journée. Par contre, les sourires et mimiques des autres porteurs qui ne se cachaient même pas d'imaginer des choses qui n'auront certainement pas lieu...

Bien trop lentement, la fin de la journée arriva. Dès que son chef la libéra, elle marcha d'un pas rapide vers la Carpe Dorée afin d'avoir des nouvelles de Louve et de parler à Garn. Mais, comme si cela été prévisible, les mauvaises nouvelles s'enchaînèrent. Louve et Laeven avaient été arrêtées aussi pour elle ne savait quelle raison. Puis la tenancière enchaîna :
" Vos amis, Homme Et Demi et Grirav, on nous a signalé qu'ils partaient plusieurs jours pour une mission.
Vous êtes désormais chacun seul dans des chambres de deux ou trois."

Elle commença à sourire en entendant que les deux hommes étaient partis, ce qui aurait pu la laisser souffler mais le commentaire de la femme gâcha tout son plaisir. Elle savait très bien ce qu'elle allai demander par la suite, se regrouper dans une seule chambre ou bien accepter de dormir avec de parfait étrangers... Et à tout les coups, ce Dwyfaël serai inclus dans leur groupe...

Elle demanda à la tenancière :
"Vous nous demandez je suppose de nous rassembler dans une seule chambre c'est bien ça ?"

Dès qu'elle fini sa discussion avec la responsable des lieux, la rouquine cherche Garn du regard dans la pièce principale.

[Iris]

La tenancière prit la balle au bond :

" Eh bien puisque vous le proposez, effectivement ce serait certainement bien. Par les temps qui courent les chambres sont demandées et vu que vous êtes ... au moins relativement en bon termes... "

" Les temps sont durs, tout le monde doit faire des efforts."


... quel couronnement d'une journée de rêve pour Maëlys, n'est-ce pas ? ... ah non, il y a encore la sortie à la bibliothèque ce soir ! ...

[Maëlys]

Il ne manquait plus que ça !

La rouquine concéda d'une légère moue.
"J'en parlerai avec Garn alors, on devrait pouvoir s'arranger pour libérer une chambre. Après, ce n'est pas sûr pour l'instant, cela reste sa décision..."

Et le pire ensuite :
"Les temps sont durs, tout le monde doit faire des efforts."

Elle se retint durement de lui dire tout les efforts qu'elle avait dû faire depuis le matin pour éviter de craquer devant les autres.

Elle s'installe ensuite pour manger son repas à la table habituelle. Dès qu'elle peut, elle tente de parler à Garn.

Avrock, vis à vis de ton post, quand tu dis prendre ton repas, c'est que tu te sers et t'installe à la même table que Dwyfaël ou tu passes me voir quand même? :p

[Avrock]

C'est comme cela t'arrange... Après, mon idée de base c'était de rejoindre Dwyfael assez rapidement pour connaitre ses plans ou les nouvelles.

[Maëlys]

Je vais donc attendre que tu finisses ta discussion avec lui pour te parler :p