3.3 - Escale à la Sainte Marche d'Ard-Amrach

[Iris]

Si le Lieutenant Aliciann était peu empathique et par là facilement mise en difficulté à dans un débat pour percevoir les subtilités, elle était capable de raisonner et de ne pas apprécier les méthodes de Garn Faernor... :

" Je ne comprends rien à votre explication. Plus vous vous expliquez et plus votre récit devient obscur."

" Cessez de considérer que d'autres ont pu transmettre les informations, ne vous reposez pas sur ce que vous croyez. Soyez sûr, en agissant vous-même. "

" J'ai une journée chargée, alors vous me donnerez votre rapport au plus tôt, je le lirais attentivement. Compte tenu de la crise de Mambrun, votre rapport sera également examiné par des sigires qui prendront la suite de Cairdre pour retrouver la relique. Attendez-vous à être questionné par eux. "

" Veuillez donc à être attentif à préciser la chronologie des faits, les localités, ce que vous savez exactement des hérétiques. Soyez explicite, et ne partez pas du principe que d'autres ont déjà dit ce que vous savez."

" Concernant les reliques, oui, il y a eu des actes semblables, des tentatives uniquement. Seule la relique de Mambrun a été effectivement volée, mais un temple et son reliquaire ont été incendié... Je vous l'ai dit, ces hérétiques sont redoutables et ils ont déclaré la guerre à l'Unique !"

" Vous pouvez disposer. Veillez à préparer rapidement votre rapport, il sera certainement réclamé par les sigires qui partiront à la recherche de la relique."

...

Voilà... Garn pouvait vaquer à ses occupations... en sachant qu'on attendait de lui un rapport détaillé, complet... et qu'il serait en prime interrogé par d'autres sur ce qu'il avait dit... il allait passer au gril et avait intérêt à être convaincant... !!

[Avrock]

Garn sourit simplement à sa supérieur et lui promet de lui remettre ses rapports dans les plus brefs délais.
Il s'éclipse ensuite et continue ses occupations.

Il rejoint l'intendance et demande avec courtoisie ce dont il a besoin tout en ramenant sa vieille armure de cuir. Garn réclame simplement une armure de cuir clouté, un arc court et un carquois de flèche, ainsi que du papier et de l'encre pour pouvoir rédiger ses rapports.

Il s'en retourne ensuite dans sa cellule pour rédiger ces derniers d'une manière simple, claire, net et concise tout en occultant les détails gênants.

Il structure ses rapports de manière chronologique en commençant par son voyage allé, l'intégration à la communauté rurale d'Helefrt en précisant l'attention qu'il portait à essayer de convaincre du bien fondé de la religion de l'Unique et l'attention que semblait y porter une certaine Nelvea, fille d'un membre influant du village. Il décrit la nuit de tempête et les secours apporté aux voyageurs. Il continue le rapport en racontant l'épisode de la leçon de théologie à Nelvea à l'écart de la communauté et son retour au village le lendemain matin, seul, Nelvea s'étant éclipsée pendant la nuit. A Helefrt, les voyageurs ont quitté les lieux et il remarque les traces d'un campement à l'extérieur des barricades. Poussé par les sollicitations des villageois suite à la disparition de Nelvea et par la curiosité dans une moindre mesure, il décrit la remontée des traces et sa rencontre avec le groupe de Cairdre. Il y apprend que le groupe de voyageur est en fait un groupe d'Hérétique transportant une relique volée et qu'à priori le groupe se serait fait attaqué par des feonds avant qu'ils ne les rattrapent. A ce moment là le campement de fortune de Cairdre se fait attaqué par une harde de feondas. Garn y échappe de peu. Retrouvant le groupe le lendemain, il leur conseille de rebrousser chemin, la relique devant être perdue.

Le second rapport concerne simplement la bataille contre le feond végétal où lui et quelques hommes du village ont fait le nettoyage.

Le troisième et dernier rapport concerne son retour à Ard Amrach par la voie maritime, plus rapide; où ayant demandé aux même hommes l'ayant aidé à défaire le feond de raccompagné Sœur Eurielle à son Monastère. Il y décrit de manière brève et courte le voyage et surtout la rencontre avec les feondas d'Amliu.

...

Après la rédaction des rapports, le jeune homme va prier et finir sa journée dans le calme, se préparant mentalement pour la suite des événements.


HRP : Je n'ai pas voulu faire de trop gros pâté pour le rapport, j'espère que cela ira et que tu comprendras l'ensemble du plan de Garn : dire la vérité revue et corrigée...
Pour la suite, je pense que la journée est assez chargée et peut se finir. A moins que tu n'ai d'autres éléments à ajouter.

[Iris]

En relisant ses rapports, Garn a l'occasion de réfléchir... Il avait déjà vécu un procès en tant que Sigire et pouvait anticiper certaines des questions :

• De quel membre influent Nelvéa était-elle la fille ? L'Ansaléir ? Le Barde ? La Damathair ? ... Pouvait-on mettre à profit cette filiation pour envoyer un vecteur ? La jeune fille pourrait-elle être utile à la cause de l'Unique ?
• Une leçon de théologie, la nuit, à l'écart du village ? ... Garn cherchait-il à dissimuler ou enjoliver une liaison avec une villageoise ?
• Abandonner la recherche d'une relique est plutôt léger de la part d'un sigire ! Surtout, où se trouvait le groupe d'hérétiques détruit par les feondas ? était-il certain qu'aucun n'en avait réchappé ? il fallait envoyer un nouveau groupe d'enquêteurs sur place pour retrouver la relique !...

Le pire serait que Garn se fasse réquisitionner pour cette mission ! ce serait ironique mais hélas, du domaine du possible... après tout, il ne réclamait pas une mission urgente et précise, ... il pouvait donc être incorporé dans un groupe plus vaste partant à la recherche d'une relique dont il savait précisément où elle se trouvait... justement entre les mains d'un des hérétiques ! Or qui aide ainsi un hérétique en est un... c'était le bûcher assuré pour Elwin et lui-même si ça se savait. Et avant ça de longues tortures pour lui extirper tout le reste de ce qu'il avait caché.

Comment faire ? ...

... La nuit porterait-elle conseil ? Fallait-il retoucher le texte ? ...

...

Le lendemain matin, alors qu'il se rendait au réfectoire, Garn apprit qu'il pourrait voir le Commandeur au déjeuner, dans les appartements de celui-ci.

[Avrock]

L'esprit frais, Garn se replonge dans son rapports afin de corriger certains points :
- Il précise la situation de Nelvea en la désignant comme l'héritière du demorthen en place et ajoute en note que changer la façon dont la tête ou future tête voit le monde permet au corps de suivre sans contestation et sans la moindre effusion de sang.
- Sur la nuit à l’extérieur du village, Garn avoue avoir ressenti une attirance pour l'âme pure de la jeune fille et de la compassion à vouloir la sauver des limbes. Au vu de la situation de cette dernière, essayer de la faire changer de point de vue aux yeux de tous aurait été mal venu.
- Il précise ensuite que durant la fuite en forêt, Nelvea s'est fait tuée par les feondas.

Sur le dernier point concernant la Relique, Garn se demande encore quel stratégie adopter. Le groupe de Cairdre avait quitté la vallée à bout de force. Devait il préciser qu'il avait cherché la Relique sans la trouver après leur départ, dans les jours qui suivirent...

Finalement, il rajoute les derniers éléments à son rapport :
- Le féond végétal combattu plus tard se trouvait non-loin de l'attaque de la harde. Aprés avoir fait le ménage, Garn inscrit avoir cherché la Relique avec les informations données par Cairdre, mais qu'il ne la trouva point. La Relique est donc perdue dans la forêt des soupirs, ou ailleurs s'il y a un survivant (qui planifiait à la base de rejoindre la capitale talkéride).

Suite à cela, il prend les rapports avec lui enroulé dans un étuis et va à son entrevue avec son mentor.

Mea Culpa, je n'ai pas encore fait la fiche pour le mentor de Garn... Je la rédige ce week end et la poste dés que possible.

[Iris]

A l'heure convenue, Garn allait pouvoir retrouver son mentor, qui par bonheur était également un haut gradé.

Avant cela (?) il avait pu déposer son rapport, expurgé de tout ce qui pouvait poser problème et donnant par avance des réponses sur les points qu'il pouvait deviner comme étant problématiques.

Voilà... il arrivait dans les appartements des officiers, notant la grande qualité des matériaux, un luxe sobre, dévoué à la cause... enfin, c'était franchement confortable et il faut bien admettre que du sigire de base aux supérieurs tout en haut, la différence de traitement était plutôt radicale, ... une tendance qui se retrouvait un peu partout hélas (?) dans la société gwidrite.

On accueillit Garn Faernor fort courtoisement et l'introduisit dans une petite salle à manger à l'atmosphère feutrée où le noir "sigire" était assez prégnant dans la décoration.


Enfin, son mentor ! ... Quel genre d'homme était-ce ? Qu'est-ce Garn attendait de lui ? ... Tant de questions ! Mais au moins l'assurance d'un bon repas.

Si tu en es déjà à décrire le bonhomme, tu peux t'amuser à choisir le menu du déjeuner dans la foulée Je te laisse installer les éléments importants et je me tiens prête à rebondir dessus

[Avrock]

Garn salue fort courtoisement Earn et enchaine sur les nouvelles :
"- Bonjour à vous Maitre Earn. Je reviens de ma mission en Taol Kaer comme vous pouvez le constater.
Je profite de mon passage à la capitale pour venir vous saluer et vous demander conseil. Durant ce temps passé sur les routes, j'ai découvert de bien sombre choses et certaines d'entre elles concernent le Temple et notament la Relique dérobée à Mambrun."

Le Commandeur Melian se contente de saluer son ancien élève de façon brève, comme d'habitude :
"- Bonjour à toi, Fils Garn. Que veux tu savoir ?"

Un lien presque familial rassemblait les deux sigires. Ce dernier s'était développé pendant les années d'apprentissage de Garn et avait trouvé son apogée lorsque l'élève sauva le Maître grâce aux faveurs de l'Unique. Sur certain aspect, le Commandeur qui avait fait voeux d'abstinence considérait Garn comme son fils et l'orphelin considérait le mentor comme un père. Les deux se complétaient et leur état d'esprit est similaire sur de nombreux points.

Le jeune homme se demande alors comment tourner sa question. Même s'il a toute confiance en Earn, le sujet est extrêment périlleux.
"- Lors de mon séjour à Helefrt, le village de Taol Kaer où j'ai séjourné, des voyageurs assez préssés ont fait escal dans le village. Durant ce laps de temps, j'ai fait d'étrange cauchemards. Lorsque des frères sigire sont arrivés aux villages, j'ai appris que ces voyageurs étaient des hérétiques et qu'ils avaient la relique de Mambrun. Pour avoir put poser la question, la relique donne des visions aux Elus et aux personnes la touchant. J'ai l'intime conviction que cet objet de pouvoir n'est pas instruit d'un pouvoir divin, mais d'une horreur des limbes.
Pensez-vous que je puisse trouver des informations sur cette relique ou sur des cas similaire dans les archives de la bibliothèque ?
Pour les détails de cette histoire, vous pourrez lire mon rapport. D'ailleurs, puis-je vous le remettre directement ou dois-je passer par la lieutenant Aliciann ?
Si la question n'est pas trop indiscrête, quel était votre mission d'hier ? S'est elle bien passée ?"

Garn attendait les réponses de l'homme qu'il érige en modèle de vertu et de science. Même s'il sait à l'avance que ses réponses seront courtes.

Désolé du retard, j'ai eu quelques soucis d'emploi du temps... Et en plus, j'ai trouvé le moyen de perdre les notes que j'avais écrites sur Earn Melian.

[Iris]

Le Commandeur Melian prit le temps d'écouter les questions et répondit au plus efficace selon ses connaissances :

" J'ai ouï dire que les Élus étaient plus souvent affectés par des visions oniriques que le commun des mortels. La question des cauchemars cependant suscite de nombreuses spéculations et avis contradictoires quant à leur sens et leur nature exacte."

" Le fait qu'une relique sacrée puisse être liée aux Limbes est quelque chose à ne pas affirmer à la légère et sans preuve. Les hérétiques qui appartiennent au mouvement du soi-disant nouveau prophète se plaisent à affirmer que la plupart des reliques sont en réalité corrompues et maléfiques. Ils cherchent à semer la confusion. Dans ce contexte, défendre, même à raison, une thèse qui peut se rapprocher de leur propagande est dangereux. "

" As-tu pu étudier cette relique ? (...) Oui, bien sûr, tu peux me transmettre ton rapport. "

" Il y a sans doute des éléments utiles dans les bibliothèques, mais en des périodes de suspicions comme celle que nous vivons, nul n'est à l'abri du soupçon, pas même les membres de notre ordre. Ne parle de tes recherches à personne dont tu ne sois absolument sûr."

" Ma mission d'hier... nous vivons des heures sombres. Des cabales de seigneurs veulent profiter du climat de division pour s'allier aux hérétiques contre la couronne, tandis que d'autres tendent à chercher une forme d'autonomie inquiétante, politiquement bien sûr, mais également sur le plan de la défense de la foi. J'ai eu vent de rumeurs très inquiétantes liées à un certain Seigneur Mac Snor. Des sigires ont été tués dans le monastère de Tuath qui se trouve sur ses terres et des maléfices sont à craindre. Il est possible que Mac Snor soit lié à ce qui se trame... "

" Et toi ? Le Lieutenant Aliciann m'a fait part de ton projet d'agir seul. C'est plus discret, mais je crains que ce ne soit également plus dangereux. Les hérétiques et les sorciers se montrent de plus en plus audacieux. Dans le nord-est des sigires et d'autres membres du clergé du Temple ont été assassinés, méthodiquement, délibérément. Des gens cherchent à aggraver les tensions et nul ne sait s'il sera possible d'éviter une guerre civile."

Je pars du principe que les événements qui ont lieu dans les scénarios officiels ont été vécus par les "PJs prétirés" officiels ou d'autres "PJ" que vous ne connaissez pas, bref, que ça fait parti des choses dont vous pouvez entendre parler. Cela veut dire aussi qu'en discutant avec des gens ou en lisant Garn Faernor en saura autant que le Joueur qui aura lu les livres

[Avrock]

Garn sourit légèrement :
"- J'ai déjà fait l’œuvre de suspicion par le passé, et je sais parfaitement que je ne puis me fier qu'à moi-même et à vous bien sur."

"- Quand à ma volonté d'agir seul, je compte agir incognito. Vêtu comme un simple voyageur et ne sortir que les couleurs de l'ordre si cela est vraiment nécessaire. Mon voyage en Tri Kazel m'a permis de comprendre qu'il faut parfois mieux agir parmi les ombres. La Lieutenant Aliciann réprouve ces méthodes, et je les réprouverait aussi si je n'avais pas fait l'expérience de ces méthodes."

"- Je comptais faire mes recherches à la bibliothèque pour en apprendre d'avantage sur l'origine de cette relique et sur les méthodes de purification, tout comme je compte étudier les possibles sources de corruption. Quand à l'étude même de cette relique, je n'ai malheureusement pas put l'étudier en détail à cause des visions d'horreur qu'elle me donnait, un aperçu des limbes, à mon humble avis. Elle semblait se servir de la moindre de mes envies ou peurs."

"- Mes investigations en cours, ma quête devrait normalement n’emmener au nord du royaume. Je vous remercie pour les nouvelles du royaume. Je serai prudent et ferai mes autres devoirs de sigire."

"- Pendant que j'y pense, avez vous parmi vos connaissances, quelques théologiens ou érudits qui puisse m'aider à revoir le dogme ? Cela pourrait m'être utile...
J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir durant mon séjour à la Sainte Marche. Si vous n'avez pas d'autres questions je m'en vais faire mes recherches."

[Iris]

Son mentor ne s'attarda pas à répondre des banalités inutiles là où une économie de mots suffisaient. Il prit le temps de manger calmement, puis se retira avec Garn dans un petit bureau où il lut attentivement le rapport de Garn. Il faillit présenter ses condoléances à son protégé pour la mort de la jeune fille qu'il espérait convertir et qu'il appréciait, mais songea que cela aurait pu mettre le jeune homme dans une situation inconfortable.

La lumière filtrait au travers de vitraux aux motifs laiteux simples et élégants, géométriques, dominés par les variantes de flocons à six branches. Une atmosphère paisible régnait en ce lieu, un silence tranquille, bien éloigné des graves sujets abordés.

" Revoir le dogme ? Tu as toujours la possibilité de discuter avec des clercs de la bibliothèque. Il y a aussi actuellement une délégation du Couvent de la Blancheur Immaculée, leur soeur prieure, Alma, est une jeune femme, mais elle me paraît déjà à l'aise avec des notions complexes. De ce que j'ai pu voir d'elle, elle est une personne fiable, qui n'ira certainement pas faire part de ses suppositions te concernant si jamais tes questions pouvaient être mal interprétées."

...

Garn était libre de son emploi du temps, après-midi et soirée. Son groupe faisait escale le temps qu'il faudrait pour mettre un peu d'argent de côté et s'informer.

[Avrock]

Aprés ce déjeuner frugal, mais délicieux, Garn occupe son aprés midi et sa soirée dans les bibliothèques de la Sainte Marche. Il y cherche des informations sur les Reliques du Temple et plus précisement sur celle transportée par Elwin. Le jeune homme n´hésite pas à prendre quelques notes.
Quelle est l´hitoire exacte de la Relique ? Quand est elle apparue pour la première fois ? A t´il toujours été question de vision avec cette Reliques ? Quels étaient ces visions : don de l´Unique ou horreur des lymbes ?

Pendant ses recherches, le sigire demande aussi au frère bibliothécaire, Ioannes, un homme frèle au nez rouge, où trouver des recueils traitant des corruptions des limbes et des moyens des les combattres. Les mains tremblantes, ce dernier indique les rayons contenant ce type de traités. Garn se fait la réflexion que cet archiviste doit etre porté sur la bouteille : personne n´est parfait, meme à la Sainte Marche.

...

Entre le temps de prière et son rapide repas du soir, avant de retourner à l´étude, le sigire prépare sa matinée du lendemain : il requiert sur les conseil de son mentor une entrevue avec Alma, soeur du Couvent de la Blancheur Immaculée.