[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf s'était levé à l'aube, lui aussi. D'abord, un salut à son fils, à sa femme, et un bon bain. Comme disait son beau-frère le plus âgé, un esprit sain dans un corps sain, et ca passait par une hygiène corporelle absolument irréprochable. Il se vêtit ensuite lourdement, avec sa cotte de mailles ; le bretteur comptait aller visiter la garde, et pour lui, ca passait par se montrer en exemple. A dire vrai, il n'en attendait pas grand chose de plus qu'une bande de traîne-savates à reprendre en main, comme un jeune chien fou qu'il fallait dresser à cause de la paresse de son maître.

Une fois descendu dans la cour, il vit les soldats Aversin regroupés, équipés, disciplinés. Beaucoup de cavalerie, une arme guère familière au bâtard, légère et bien armée, des archers, mobiles, de quoi faire des escarmouches, des mouvements, plus que du combat rangé. Ce devait être une façon de faire du Sud, mais à part les particularités dûes à l'usage de la cavalerie, Siegwulf se sentait de taille à les mener au combat.
Il se dirigea vers le capitaine après avoir passé les troupes en revue, impassible, le salua.

"Je dois avouer que je suis impressionné. Disciplinés, bien équipés, il ne dépareilleraient pas dans le Nord. Néanmoins, je vois beaucoup de cavalerie, c'est votre méthode de combat, escarmouche, embuscades ?"

[darkbaron]

Le bon capitaine sourit et répondit en observant soigneusement les cavaliers, non sans fierté :

"En effet, messire. Vous devez comprendre que nous sommes souvent en infériorité numérique et que nous évitons généralement de mener la guerre sur un terrain favorable à l'ennemi, où nous serions tout simplement massacrés par ses troupes. C'est sur leur propre terrain que les Dorniens sont les plus forts parce qu'ils le connaissent parfaitement et sont en mesure de fondre sur l'ennemi quand il s'y attend le moins. Nous ne fonçons pas bêtement dans le tas.

Que peuvent faire des chevaliers contre des milliers de flèches pour les épingler et des centaines de lances pour les empaler ? Que peuvent espérer des troupes, même parfaitement entraînées, alors qu'elles sont sur un terrain inconnu ? La région de Dorne est assez différente du reste et seuls les nôtres savent pleinement profiter des avantages de son terrain... À Dorne, le soleil et le sable sont de notre côté. Qui peut vraiment lutter contre ça ?"

[DukeTogo]

- Non, Balder ne viendra pas, il est l'heure de déjeuner. Mais je pensais que nous allions discuter politique et vous m'emmenez faire le marché ?

Enguerrand n'était pas surpris de la réserve d'Astrid et savait quoi lui répondre.

"Presque. En fait, nous ferons l'inverse. Discuter marché et faire de la politique.
Comprenez ma démarche :
Les murs ont des oreilles, que ce soit les murs d'un château ou d'une ferme. De fait, la rumeur des prochains changements s'ébruitent déjà dans notre ville. Mon père de par son état de santé n'est pas sorti depuis des semaines et nos administrés me connaissent peu. Les nobles sont comme les dieux: sans fidèles, ils ne sont pas grand chose.
Alors, un des buts de cette promenade est de donner à cette populace un beau seigneur à aimer, jeune et bien portant. Généreux aussi car j'emmène quelques monnaies sonnantes pour quelques nécessiteux. Mais le meilleur don à cette ville sera votre remarquable présence. *sourire*

Voyez-vous, je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Voir et être vu. Je vous ai proposé de jouer avec moi, autant que vous soyez connue et reconnue. Je ne suis pas égoïste et ne vois aucune raison de vous cacher à l'affection de mes gens. J'ai pour moi le privilège d'avoir la primeur d'être votre partisan.

Ensuite, il nous faut considérer la délégation royale qui sera dans nos murs dès... demain après-midi. Ces personnes, tout comme moi, accordent sans doute de l'attention aux bruits de la foule. Ils ne manqueront pas avant de franchir les portes du château d'avoir eu vent d'une noble du nord au port de reine... Exister en politique, c'est aussi être présent sur les lèvres. *nouveau sourire*

Quelques soldats et le sieur Vérole nous accompagnerons, à distance raisonnable. Si d'aventure Siegwulf, Lysanor ou d'autres veulent nous rejoindre, ils nous retrouverons aisément, d'autant que je ne fais aucune mystère de notre promenade.
Chemin faisant, nous partagerons nos connaissances sur les derniers événements de Westeros et autant de détails qui contribueront à donner l'image que notre accointance à plus d'histoire que deux jours et deux nuits.

Parmi nos hommes, il en est un à qui j'ai confiance. Il est peu engageant, c'est vrai, mais je lui dois d'être vivant et est sans doute le premier a avoir compris que mon succès sera le sien. Bien qu'il ne soit pas chevalier, sa loyauté m'est précieuse... Il est à mon service depuis assez longtemps pour être comme mon troisième œil mais je puis aussi le mettre au votre, très chère. Si d'aventure vous avez besoin d'un service, n'hésitez point à user de ses diligences.

Il nous suivra, car tandis que nous saluerons nos gens en devisant, je lui désignerais ce qui mérite d'être corrigé, nettoyé ou rehaussé dans la ville. Ne voulons-nous pas offrir un visage prospère à nos visiteurs de marques?

Selon votre appétit nous pourrons nous arrêter dans un établissement réputé de la haute ville mais que je pourrais tout aussi bien vous faire découvrir ultérieurement."

On pouvait admettre à Enguerrand des qualités de visionnaire. Mais il est également prévoyant...

"J'ai pris la liberté de vous apporter une ombrelle pour quand le soleil sera à son zénith, votre peau n'est encore habituée à la morsure du sud."

HRP : Si la promenade n'est plus sujette à caution...

Enguerrand fait signe à Vérole qui se tient assis plus loin avec les quelques soldats avec lesquels il a des "affinités" (et qu'il aurait soustrait diplomatiquement a la revue des troupes) puis cette petite délégation s'engage dans la ville pour une promenade de plus d'une heure.

HRP : Les Sept soient loués, my Bro is back. Si, comme je le crois, il est toujours à faire la vie dure aux soldats, je le salue amicalement sans l'interrompre. (PS : le capitaine m'en doit une, je crois )

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf hocha la tête.

"Donc vous vous reposez sur des embuscades, des pièges et la supériorité de manœuvre pour prendre l'avantage sur vos ennemis. C'est très ingénieux, et j'apprécie ca. Il faudra partir en entraînement, si possible aujourd'hui, pour que je me rende davantage compte du résultat, et voir s'il y a ce que j'attends de vous pour ce genre de combat."

Il fit une pause, reprit rapidement.

"Mais ce style de combat, il n'est pas propre à tous les guerriers de Dorne ?"

[darkbaron]

Le capitaine inclina la tête et répondit :

"Les hommes sont prêts à partir en entraînement afin d'effectuer des manœuvres, si vous jugez cela nécessaire. En outre, quelques hommes ont commencé à installer une quintaine et des barrières à la demande du Mestre. Selon ce dernier, c'est au nom du seigneur lui-même. Je suppose que nous pourrons en profiter pour montrer de quoi nos meilleurs cavaliers sont capables, même si je dois admettre que la joute n'est pas une activité que j'aime. En règle générale, je ne vois franchement pas d'un bon œil tous ces trucs de chevaliers car je ne trouve pas tout cela très pragmatique. La guerre n'est ni une scène ni un jeu."

Il réfléchit rapidement et ajouta, en réponse à la deuxième question :

"Bien sûr que si. Nous ne sommes guère différents des autres Dorniens. Au mieux, certains ont leurs particularités..."

[Asdel]

Vérole aurait bien voulu avancer son enquête dans les temps, mais après sa rencontre avec Manso, il n'avait pu s'empêcher de jeter un coup d’œil à ce Siegsauer, ou Wulfric, quelque soit son nom, peu importait. Il voulait voir ce qu'il allait faire après leur rencontre nocturne, et l'entrainement allait mettre un peu de piment dans cette journée déjà chaude pour la saison.

Et puis, autant en profiter pour s'en rincer un dans le gosier, ce qu'il comptait faire quand il vit Enguerrand, peu habitué à la terre meuble de la cour d'entrainement, passer par là, et lui donner un ordre silencieux de sa main. Code secret pour indiquer une filature discrète et protectrice.

Il ne comprendrait jamais son maître, qui voulait le presser à faire certaines choses, tout le contraignant à passer du temps à des affaires qui différaient radicalement. C'est donc en maugréant dans sa barbe qu'il commanda à sa petite compagnie de suivre à distance le jeune seigneur Aversin, Peut-être que le trajet leur permettrait de passer près du cimetière ?

[darkbaron]

La Vérole bénéficiait d'une chance incroyable car il se trouvait justement que le cimetière était sur leur trajet ou, en tout cas, qu'il n'en était pas bien loin, lui permettant donc de s'y rendre sans le moindre problème. Un homme assez costaud, au teint sombre et à la barbe noire finement taillée, visiblement un "sableux", était en train de creuser une tombe. Il était apparemment le seul homme à y travailler à cette heure de la journée et était concentré sur sa tâche.

Bref, notre cher homme de main allait-il saisir cette occasion ou préférait-il surveiller son maître si exigeant ?

[Asdel]

S'approchant d'Enguerrand et d'Astrid, Vérole s'inclina machinalement devant la jeune femme avant de parler à son maître:

"Messire, il fait beau et vos gardes sont assez pour vous protéger de n'importe quel malandrin mais pas de l'ardeur du soleil. Je suggère que vous conduisiez la Lady plus avant avec célérité, l'orphelinat bâti par votre père est tout proche, et vous savez combien les jardins sont rafraichissant à cette heure-ci du jour. Et puis, les enfants adorent toujours vos visites, vous devriez le voir madame, un modèle de vertu." ironisa le spadassin dans un demi-sourire, avant de reprendre "Alors que je ne suis rien auprès de la beauté de monseigneur et que je les effraierai. Je vous laisse donc à la garde de Farindolo et vous rejoindrai...Plus tard." En disant cela, il avait tourné son regard vers le cimetière et le fossoyeur. S'il se donnait une dizaine de minutes pour celui-ci, plus un approfondissement auprès des sœurs silencieuses au cas-où, il aurait rejoint Enguerrand et Astrid à l'heure du déjeuner. En espérant que rien de bien méchant n'allait leur tomber dessus entre temps.

[darkbaron]

Le fossoyeur continuait son travail sans se soucier de ceux qui l'entouraient. Au moment où la Vérole s'en approchait, il vit également une sœur silencieuse entrer dans le cimetière, sans doute dans l'intention de prier sur certaines tombes ou d'entretenir des tombes importantes. Elle semblait âgée à en juger par ses nombreuses rides et son dos légèrement voûté. En fait, elle l'était sans doute plus que le seigneur du château ou que le Mestre lui-même.

Quelles questions comptait-il poser au fossoyeur ? Que voulait-il savoir ?

[Asdel]

"Rude journée pour travailler comme ça au soleil non ?" questionna Vérole, avançant vers l'homme, innocemment. "Je serai même prêt à parier qu'un petit quelque chose pour te rincer le gosier te ferais du bien ?" ajouta-t-il en sortant une flasque de punch largement coupé d'eau, qu'il avait pris en réserve au cas où milady et Enguerrand se fussent trouvés mal dans les ruelles chaudes de la cité Aversin.
"Un petit coup, c'est pas comme si tes clients étaient pressés non ?" Vérole était maintenant proche de l'homme, essayant de sourire en jouant avec la boucle en cuir de la flasque.