Teskani - Appel à l'aide

[Iris]

Schéma de la pièce :


MUR...MUR..MUR...\\\PORTE\\\\.MUR...

C
A
R..............Kalya debout
T.......|BUREAUbbbbbbbbbbb|
E.......|bbbbbbbbbbbbbbbbbb|
........|bbbbbbbbbbbbbbbbbb|
..................Siège de Kalya
MUR....MUR... FENÊTRE.... MUR....MUR.

Compte tenu de la disposition des lieux, il était impossible de regarder Kalya Addams ET la carte, les deux étant à peu près sur des axes perpendiculaires. Il fallait donc jouer de coups d'oeil discrets et furtifs et mettre à profit son sens de l'observation pour noter un maximum de détails & informations en un minimum d'actions furtives.

Et quelques jets car les dés sont là pour rouler !

• Lisa - Essai d'action discrète mûrement préparée et furtive : CHR (1) + dissimulation (11) + Niv. Opportunisme (3) + Niv. Concentration (4) = 19
• Kalya - Détection par défaut : base (8) + PSY (0) + D20 (2) = 10 **soupir en lisant le résultat du D20**
• Observation de Lisa, qu'elle soit repérée ou pas : AST (mémoriser !! 1) + Mémoire (6) + Observation (10) + D20 (6) = 23

Il faut croire que Coq-Kok-Kolb monopolisait l'attention de Kalya et qu'elle ne faisait pas beaucoup attention à l'assistante pot-de-fleur qui pouvait donc noter que la carte indiquait :

• site d'enlèvements des victimes, les lieux où elles étaient habituellement. Sans surprise, il n'y avait que May qui tranchait dans le lot, elle n'était même pas du bon "côté" de l'Encre. Toutes les filles identifiées avaient eu à faire fréquemment ou un certain temps du côté nord-est de la ville, du côté de la Gare, du quartier chaud au nord de l'île du port. La zone dans laquelle le tueur chassait était assez bien circonscrite pour qu'il soit envisageable, en usant raisonnablement ses semelles, de le chercher, avec un portrait-robot auprès des habitués du coin. Encore fallait-il avoir un portrait robot ou bien une liste de caractéristiques assez précise pour s'amuser à faire ça.
• Il faudrait s'intéresser à la faune nocturne vu les créneaux horaires approximatifs indiqués en petit dans les cercles ; en même temps de petit symboles météo étaient notés pour chaque disparition, là c'était en petit, mais sans doute par temps plutôt doux à chaud et sec comme en parlait Kalya
• Quelques autres annotations au crayon à papier un peu partout et des post-it dans les coins avec des mots en écriture fine

....

[Wenlock]

Kolb envisagea brièvement de riposter en expliquant qu'il était déjà flic quand elle était encore à l'école primaire, que lui-même était encore en uniforme lorsqu'il avait résolu son premier assassinat, qu'il avait conclu sa carrière en en résolvant un autre et que la guerre des narcotiques autour du port lui avait par la suite donné des dizaines d'occasions de travailler sur des meurtres. Mais il sentait l'inspectrice orgueilleuse [l'effet "paille & poutre" lui échappe par contre] et décida que si elle avait besoin de le sous-estimer pour travailler avec lui, il pouvait magnanimement lui concéder cela. Il ne doutait d'ailleurs pas d'avoir l'occasion de lui rabattre le caquet par la suite et, surtout, n'avait toujours pas eu accès aux dossiers.

« Je ne pense pas confondre vitesse et précipitation, Miss Adams, rassurez-vous : je pense que nous gagnerons du temps et que nous épargnerons donc bien des sévices à la dernière captive si nous arrivons à faire vite, et c'est ce qui m'incite à vous proposer de collaborer franchement. Mais je n'ai aucune intention de bâcler une enquête qui a déjà beaucoup souffert et, si l'on en arrivait au point où il fallait choisir entre sauver la victime et arrêter le tueur, je choisirais sans aucun doute le second, dans l'optique d'épargner les victimes suivantes.
Inversement, je ne suis pas contre gagner du temps quand je le peux et j'espère encore pouvoir aller interroger le personnel de la gare quand nous aurons terminé ici.»

Comme souvent, il parcouru brièvement les notes qu'il avait prise pendant qu'elle parlait avant de reprendre :
« Si je vous suis volontiers sur presque tout ce que vous venez de citer, je doute pour ma part qu'il n'y ait qu'un seul "Tueur de l'Encre". C'est plutôt un faisceau de présomptions qu'une certitude, mais si l'on mets bout à bout les contradictions de comportements, les deux phases radicalement différentes des sévices, le temps, les efforts et la variété des aptitudes déployées tant pour réaliser les crimes que pour en couvrir la piste, il me semble plus probable que nous ayons en réalité à faire à au moins deux hommes.
Le premier serait alors l'instigateur, celui qui a rencontré May Kutty dans ses activités mondaines ou étudiantes, qui a voulu se l'approprier et a causé sa mort, probablement un homme aisé sinon riche, raffiné, rusé, peut-être séduisant mais sexuellement impotent, c'est sans doute notre flâneur estival et celui qui approche les jeunes femmes. Le second est son exécuteur des basses œuvres, celui qui massacre finalement les victimes à la fin de leur détention, dispose des corps, conduit l'indispensable véhicule et a allumé l'incendie chez Ruskin, sans doute déposé la scie et l'écharpe sanglante pour incriminer Nils Gruber. Sa carrure, son aptitude à la violence et ses compétences manuelles m'incitent à penser qu'il pourrait être un criminel de carrière qui aura trouvé un poste permanent auprès d'un patron riche, apparemment respectable et sadique.
Vu le temps qu'ils passeraient ensemble dans l'exécution de leurs crimes, ces deux hommes ne seraient en tous cas pas des complices d'occasion... »

Kolb fit une pause pour laisser Addams réagir et, si elle n'était guère convaincu, prendre le temps de développer et étayer sa théorie.

[Iris]

La femme idéale de Kolb était là, dans cette pièce, juste en face de lui : flic, imbuvable, aussi têtue que lui, une tendance comparable à l'orgueil professionnel etc. ... peut-être un peu trop semblable à lui en fait pour qu'il apprécie vraiment cette rencontre. En tous cas les pigeons sur le lampadaires à l'extérieur qui suivaient la scène à renfort "rrrrourrrrou ! rroukou !" se marraient bien au détriment des humains dans le bureau... Saleté de piafs ! Ils finiraient bien par s'envoler.

Analyse du comportement de Kalya :

• Négociation (attitude) de Kalya : CHR (1) + jolie (parce que ça peut détourner l'attention en l'occurrence, 2) Négociation (10) + D20 (18) = 31
• Altérité (psychologie) de Kolb : CHR (1) + Altérité (18) + D20 (4) + métier (un détective, ça observe quand même un peu) = 26
• Altérité (psychologie) de Lisa : CHR (1) + Intuitive (6) + Altérité (5) + D20 (12) + métier (journaliste) = 27

Kolb était convaincu qu'elle le sous-estimait, c'était une évidence. Une gamine imbue d'elle-même, assurément. Et il aurait largement l'occasion de lui rabattre son caquet.

Côté Lisa,... elle restait de même sur ses impressions et réflexions, sans indice supplémentaire.

Kalya n'essaya aucunement d'améliorer l'opinion désastreuse qu'on avait d'elle. Elle écouta Kolb en l'observant de son regard d'un bleu peu commun, un soupçon de sourire sur les lèvres avant de répondre au détective.

" Nous avons également tendance à pencher pour deux tueurs, du moins depuis que l'équipe de Rollon Mersson a étudié l'affaire. Nous avons une ébauche de profil concernant l'un et l'autre, ainsi qu'une ébauche dans l'hypothèse d'un tueur unique. Ce dernier profil est tellement délirant que je ne lui donnerais d'avenir que pour un mauvais roman policier. Cependant, même avec deux tueurs, on a des éléments assez étranges, enfin, je ne suis pas psychologue de formation, un psychiatre trouvera ça peut-être normal... En l'occurrence, il semble que nous puissions exclure le vrai criminel de carrière, du moins quelqu'un qui gagne sa vie par des moyens illégaux. Le lien de dépendance entre ces deux tueurs est trop intime pour admettre que l'un agisse sans l'autre, ou en tous cas que l'homme de main mène sa vie dans son coin. "

" A quoi pensez-vous concernant sa carrure et ses compétences manuelles ? "

L'expression de la femme signalait qu'elle se demandait par quel cheminement Kolb en était arrivé là. Elle pensait à plusieurs choses à la fois. Surtout elle était assez déçue du peu que Kolb lui apportait alors qu'elle avait été correcte avec lui et elle commençait à se dire qu'il n'y aurait pas grand-chose à tirer de lui, sauf à déployer de prodigieux efforts qu'elle n'avait plus la force ni l'envie de manifester après une longue journée de travail. Enfin, ça venait peut-être seulement de ce qu'il attendait sa réaction à la thèse des deux tueurs ?

Un dernier coup d'oeil à Kolb et elle conclut avec un léger soupir :

" Je compte passer tout à l'heure chercher des témoins de la sortie de Feryel hors de la gare, des fois que quelqu'un l'ait vue et remarqué l'un ou l'autre de nos tueurs. "

" La boîte de l'enquête May Kutty est là. Mais vous aurez du mal à trouver quelque chose à vous mettre sous la dent."

...

[Wenlock]

« Je pense à un homme qui, avant de trouver un emploi plus stable auprès d'un tortionnaire, aurait déjà travaillé comme homme de main pour le compte de l'une ou l'autre organisation criminelle qui sévissent justement autour du port. Un homme rompu aux basses besognes, capable de s'introduire chez un policier averti pour le tuer et incendier sa maison, de participer aux enlèvements, de découper les corps, prêt ensuite à les transporter jusqu'au fleuve... Quelqu'un qui puisse également assurer la sécurité de son employeur dans les bas-quartiers, la nuit, et de participer au besoin à une surveillance préalable des victimes sans trop attirer l'attention malgré sa carrure.
C'est pourquoi je penche pour quelqu'un qui serait déjà connu de la Générale, peut-être pour des affaires d'enlèvement ou de cambriolage. Si vous possédez suffisamment d'éléments, sans-doute avez-vous déjà vous-mêmes passé en revue les Sommiers ? »

(...)

Voyant la déception d'Addams, Kolb décida d'arrêter de jouer et hocha (presque) humblement la tête :
« N'ayant commencé sur cette affaire qu'hier midi, je doutais de pouvoir déjà vous apprendre grand-chose mais, si vous voulez bien m'accompagner vers le parking, nous avons dans la voiture une valise où Georgina Kutty a enfermé toutes ses notes, carnets et autres documents accumulés à l'époque où, en partenariat avec Ruskin, elle cherchait elle-même à retrouver l'assassin de sa sœur. Elle en avait perdu la clé et nous-mêmes ne l'avons pas encore ouverte, je vous propose donc d'en faire l'inventaire ensemble.
En particulier, elle dit avoir reconstituer un emploi du temps presque complet des déplacements de May sur les trois dernières semaines de sa vie : elle n'a pas pu identifier sa dernière sortie, celle dont elle n'est pas revenue, mais nous devrions pouvoir en tirer assez d'éléments pour reprendre cette piste nous-mêmes. Je vous demanderai simplement de nous laisser photographier tous les éléments importants de cette valise car, sans mettre du tout en doute votre souci de la sécurité, il me semble que nous devons tenir compte du fait que les "Tueurs de l'Encre" s'en sont déjà pris aux enquêteurs à leur trousse, aux dossiers eux-mêmes et jusqu'à des éléments stockés ici, au commissariat central. »
Tout en parlant, il s'était levé pour ouvrir la boîte en question et attira l'attention de Miss Stark sur son contenu.

[Iris]

Kalya laissa Kolb parler, peu pressée au début de répondre à qui lui en donnait si peu en retour... Jusqu'au moment où une expression de surprise, de stupéfaction et un soupçon d'impatiente curiosité qui n'osait pas s'exprimer finit par prendre place sur sa figure.

" Vous ?!..."

" Eh, une seconde, il n'y a pas cinq minutes vous me disiez que vous étiez sur l'affaire plus ou moins depuis des lustres, à demander depuis plus d'un an à savoir qui aurait pu voir quelque chose, et là vous dites que vous avez commencé seulement hier midi ? "

Elle alla au porte-manteau dans le coin, enfila un holster, prit son arme qui se trouvait dans un tiroir (Kolb notera qu'elle a opté pour une arme précise raisonnablement puissante, mais qu'il est vraisemblable qu'elle mise davantage sur le placement du coup que sur les dégâts bruts) et récupéra une veste courte en tissu feutré noir. Elle jeta un coup d'oeil dans ses dossiers pour retrouver quelque chose, des feuillets agrafés et annoté, un cahier... Et continua sans regarder Kolb (forcément elle cherche) :

" J'ai l'impression que vous avez une fâcheuse tendance à jouer avec les faits. Je m'attends à tout instant que vous modifiiez un élément ou un autre de votre récit."

" Nous allons à votre voiture. Si je dois enregistrer le contenu de la valise comme preuve, ou pire, chaque pièce indépendamment, j'en ai pour un moment en paperasseries... et si nous manquons de temps... Je préfère d'abord vérifier si quelque chose peut nous être utile, je ne la récupèrerais qu'alors. Nous pouvons aller dans vos locaux... vu qu'ils sont près de la Gare Centrale, nous serons à deux pas pour chercher des témoins de l'enlèvement de Feryel. "

Coup d'oeil aux deux détectives qui lorgnaient vers la boîte "May Kutty" :

" Le dossier May Kutty est un gruyère avec plus de trou que de fromage. Il y a les rapports médico-légaux sur la tête qui nous disent qu'il s'agit d'une découpe à la hache, le tueur s'y étant repris à plusieurs fois pour trancher. En revanche dans les années qui suivent il utilise des couteaux et scies, bref, il a appris à mieux se débrouiller. Concernant les fréquentations de la fille, à peu près rien, juste une photo de classe. Le reste, ce sont les données relatives à la recherche lors de la disparition, alors même qu'elle était morte, et c'est ça qui fait l'essentiel du volume, sans rien nous apprendre. Nous avons les témoignages de la famille qui dit ne rien savoir, et un profil de la victime qui nous dit en substance qu'elle aimait être populaire, qu'elle se donnait beaucoup de mal pour que tout le monde l'aime, qu'elle rêvait devant les classes supérieures de la société, qu'elle rêvait d'un mariage avec un héritier ou un futur médecin ou n'importe quelle connerie du genre... Elle ne voulait pas faire carrière, voulait une vie facile et brillante, flirtait et avait déjà eu des relations sexuelles, des amoureux, mais uniquement des histoires superficielles. Nous avons des profils de plusieurs ex répertoriés, et ce sont juste des ados ou jeunes adultes complètement dépassés, paumés, horrifiés... Je n'ai aucune note de Ruskin ou presque. Je n'ai presque rien d'exploitable, et son emploi du temps, c'est même pas la peine, il n'y a rien. Je suis allée voir Rollon Mersson pour lui demander ce qui s'était passé pour qu'il manque tout ça, et d'après lui c'était l'état dans lequel il avait reçu le dossier. Hermann Wright avait expliqué que c'était la faute de Ruskin, qu'il avait vidé les cartons quand il avait été dessaisi et du coup, que tout avait brûlé dans l'incendie de sa maison. "

" Il y a un resto potable à côté de chez vous ?"

" ... Quand vous dites qu'il y a eu des vols au commissariat central ?..."

Apparemment elle n'était pas au courant, et vu ce qu'elle disait auparavant, elle avait dû rester sur la version transmise par ses prédécesseurs, à savoir que tout ce qui manquait, c'était "la faute de Ruskin".

...

[Wenlock]

Kolb, qui venait seulement d'ouvrir la boîte, ne bougea pas d'un pouce.
« J'ai moi l'impression que vous avez tendance à me prêter plus de mauvaises intentions que je ne suis capable de n'en avoir, Miss Addams, et que vous vous plaisez à prendre les subtilités pour des contradictions. Je m'intéresse à l'affaire depuis longtemps, au point notamment de prendre des notes en lisant mon journal et de faire passer le mot que je pourrais rémunérer des renseignements, mais ce n'est pas vraiment ce que j'appelle "être sur l'affaire"... Et, sincèrement, j'espère que vous non plus. Comme je vous le disait on ne peut plus clairement il y a quelques minutes, mon intérêt pour le "Tueur de l'Encre" n'a été relancé qu'hier par la combinaison d'un coup de téléphone, d'un peu de temps libre et de l'insistance de Miss Stark. »
Il se tourna alors vers elle et, appuyé contre le bureau dans une pose inamovible, ajouta : « Maintenant, je suis prêt à considérer votre décision d'investir mes locaux comme l'équivalent campagnard d'une suggestion polie, j'ajouterai même que l'idée me paraît bonne et que j'accepte volontiers votre invitation à dîner au restaurant après notre visite commune à la gare. Mais au risque d'insister je suis venu pour cette boîte et à moins que vous n'acceptiez que nous l'emmenions à l'agence avec nous -sous votre garde constante, cela va sans dire, vous l'emporterez ensuite- je compte prendre un instant pour en examiner le contenu avant de me précipiter hors de votre bureau, merci.
[Et posant les deux mains sur la boîte il ajouta : ] Sur place ou à emporter, je vous laisse décider. »

[Aubelune]

Ca faisait trop longtemps que Lisa écoutait les deux experts criminels se balancer des tirades plus ou moins courtoises et elle décida finalement de l'ouvrir pour tenter de les mettre d'accord :

- Il semble que tout le monde soit d'accord pour mettre toutes nos ressources en commun à l'agence pour une joyeuse soirée autour du dossier Kutty et des notes de Georgina après une visite à la gare et un resto. Allons-y?

Tout en parlant, elle ouvrait déjà la porte du bureau en faisant mine d'entraîner les deux vieux routards dans son sillage.

[Iris]

Par instant elle trouvait Kolb presque supportable et se réjouissait presque de mettre la main sur des trous de son gruyère, mais l'irritation et l'envie de frapper et / ou étrangler le détective revenait bien vite. Étrangement, elle prenait pour une pique perfide la remarque sur ses manières "campagnardes".

Avec un soupir excédé, elle s'assit, visiblement en proie à un doute, quelque chose qui la gênait.

Sur trois D20 différents... j'ai un talent pour faire les mêmes résultats sur des dés différents...

• Expression de Kalya qui pense à pas mal de chose en disant ça : CHR (1) + Négociation (10) + D20 (17) = 28
• Ecoute & Analyse de Kolb : CHR (1) + Altérité (18) + détective (3) D20 (17) = 39
• Ecoute & Analyse de Lisa : CHR (1) + Altérité (5) + Intuitive (6) + journaliste (3) + D20 (8) = 23

Kolb nota que Kalya avait de toute évidence des problèmes avec certaines personnes par ici, que sa position autant que sa légitimité n'était pas bien assise... Assurément, son manque de tact et le fait qu'elle sorte d'un service peu connu pour sa subtilité, la ruralité en prime, tout contribuait à la mettre à part, à devoir prouver qu'elle était capable et donc pas question de faire des "bêtises" trop visibles du genre sortir avec une boîte d'une affaire en cours et un privé sur ses talons, ou n'importe quelle variante anormale dans la tenue de l'enquête. Le simple fait de sortir avec la boîte impliquerait de devoir se justifier par la suite, tôt ou tard. Mais plus encore... elle avait l'air d'avoir de bonnes raisons de se méfier comme de la peste de certaines personnes qu'elle pouvait croiser dans l'immeuble. Peut-être qu'elle avait juste réussi à se faire "déjà" des ennemis ? Des personnes trop heureuses de pouvoir la pousser rapidement vers la sortie ?

Peu importe au fond, non ? C'était sa vie, après tout, et les problèmes d'une harpie ont sans doute une origine directe dans sa nature de harpie...

Finalement, à l'adresse de l'assistante avec un vague sourire sans joie :

" Allons-y."

Elle se releva et alla vers la sortie, laissant passer Lisa et jetant un regard à la boîte avec une réflexion silencieuse sur le meilleur chemin pour l'amener dehors sans avoir de témoin, pour ne pas avoir à répondre à des questions auxquelles elle ne voudrait pas répondre. Mais pas d'idée subtile, alors tant pis.

...

Si Kolb le sournois a un plan plein de "compassion" pour la harpie, qu'il s'exprime, sinon, ce sera la méthode brute : sortie et advienne que pourra dans les jours & semaines qui viennent.

[Wenlock]

Kolb regarda les deux femmes qui passaient déjà la porte, suivi le regard de l'inspectrice vers la grande salle, pesa brièvement le pour et le contre puis farfouilla cinq secondes dans la boîte et la soupesa avant de déclarer finalement : « C'est un peu décevant et plus lourd que je n'imaginais. Et je n'aimerais pas que ce carton reste seul dans la voiture pendant que nous interrogeons le personnel de la gare... Puisque vous êtes certaines d'être ici à 8h15 demain et que vous semblez connaître assez bien le contenu du dossier, je suppose pouvoir me fier à vos impressions jusqu'à demain matin. »
Il en referma le couvercle, la remisa à sa place initiale et suivit son gynécée en adressant un discret signe de tête à Kalya Addams : « Allons-y. »

[Iris]

Kalya Addams s'attendait déjà à faire avec les conséquences après avoir estimé qu'il valait mieux avancer et ne pas traîner, dans l'espoir de sauver rapidement "Feryel" et si ça impliquait de devoir supporter une lubie d'un détective sournois et exaspérant, tant pis. Elle le considéra avec une lueur d'étonnement et d'incompréhension. En définitive, elle ne savait plus ce qu'elle devait penser de Kolb, entre ses sournoiseries, piques, élans presque bienveillants...

Elle acquiesça avec vaguement l'air de quelqu'un qui se demandait à quelle genre de bestiole elle avait affaire et ce soupçon de confusion, sans lui faire complètement perdre contenance, la déstabilisait un peu à la seconde.

Silencieuse, elle ferma la porte à clef et quitta l'étage avec les détectives, saluant d'un "Bonne soirée" les quelques policiers qu'elle croisait. Arrivée dehors, elle suivit le duo avec flegme comme si elle allait simplement dans la même direction et prit sans doute place à l'arrière du véhicule, toujours sans un mot, avec son sac à dos où se trouvaient ses dossiers en cours de travail.


... Avec toutes les conversations qui ont eu lieu, il est facilement aux alentours de 19h00 au moment d'arriver vers la Gare Centrale...


" J'ai interrogé le personnel en service entre midi et deux au téléphone, j'ai pu obtenir les infos que vous savez. Feryel sortait côté nord. Elle portait une jupe, tenue plutôt typée rurale, longs cheveux blonds, valise, l'air d'une immigrée ou d'une fille qui arrive en ville pour s'installer. Classe moyenne au mieux. "

Kolb connaissant bien le quartier, il pouvait établir que la jeune fille avec ses bagages avait donc eu le choix entre les bordels et clubs de strip-tease sur sa droite et devant elle, et à gauche un parc boisé où se retrouvent dealers et toxicomanes avec quelques hôtels fréquentables cinquante à cent mètres plus loin, éparpillés.

...