[Warhammer - Chapitre 1] La tempête approche

[Iris]

Jill, tâtant le terrain :

" Si tu passes à l'auberge pour chercher des infos à Winsen tu vas forcément croiser les trois frères Herzog et puis Magde la serveuse, et aussi le patron Ludwig Baer ; il a l'air sympa comme ça, mais c'est un fumier de première qui bat régulièrement sa femme Helga et maltraite Magde. Déjà qu'elle doit supporter sans arrêt ces trois brutes libidineuses de frères Herzog, maintenant... il y a ce porc de Baer qui s'y met et qui considère qu'il a tous les droits parce qu'elle est à son service."

L'apprentie sorcière n'ayant pas spécialement de compétences sociales, elle présente la situation et voit comment son interlocuteur grandiloquent mais matérialiste et égocentrique va réagir. Pas du tout sûr qu'elle arrive à le convaincre (c'est pas en étant formée par un ermite asocial et évitée par tout le monde dans son village qu'elle va devenir bonne en rhétorique et persuasion), mais elle aura au moins essayé d'aborder le sujet.

[Wenlock]

"Il m'a l'air bien pourri votre village... mais les patrons qui s'comportent comme des porcs, c'est pas franchement une surprise... Pourquoi elle se tire pas de là ? Ou mieux : qu'elle lui colle un bon coup de dague ! Elle a qu'à faire porter le chapeau aux trois dégénérés et, hop, l'affaire est dans le sac : c'est imparable !" déclara Karl en souriant de toutes ses dents.

[Iris]

Plutôt décontenancée et ne sachant pas trop quoi faire de cette drôle de réponse :

" Lui filer un coup de dague ? Il fait deux fois son poids au moins ! Et puis elle ... est pas aussi intelligente que toi pour faire porter le chapeau à ces idiots de frères Herzog, même s'ils mériteraient vraiment de payer une bonne fois pour tout ce qu'ils ont fait !"

Oui, ce n'est pas très adroit, mais Jill n'est pas une manipulatrice-née, loin s'en faut, elle apprend donc sur le tas ! ... Quant à l'option de se tirer de Winsen... ce n'était pas bête et Jill y réfléchissait un peu pour elle-même. Partir, oui, mais pour aller où ? ... Et vivre de quoi ? ... Partir avec Magde ? Le voudrait-elle ? ... Etait-elle du genre à préférer un danger inconnu à une situation épouvantable mais connue ? Si c'était pour elle Jill, si c'était elle qui était malmenée de la sorte par Alberic, elle aurait tendance à vouloir l'empoisonner... ou bien lui fracasser le crâne durant son sommeil... Mais Magde supportait beaucoup sans rien oser dire... Comment aider quelqu'un qui reste aussi pudique sur sa souffrance ?

...

[Wenlock]

Karl adressa un coup d'œil soupçonneux à la jeune fille :
"Et... qu'est-ce que tu voudrais qu'on y fasse exactement ? Parce si tu m'en parles, j'imagine que c'est qu't'as une idée derrière la tête..."

[Iris]

Un peu embarrassée, Jill ne savait pas trop où se mettre, elle n'avait pas vraiment réfléchi à la possibilité d'un retour soupçonneux avec questionnement sur ses motivations qui, au passage, étaient plutôt floues, quant à parler d'un plan, là aussi, elle ne savait pas trop quoi faire... A la limite, si elle le savait elle aurait pu le proposer d'office... Mais elle avait surtout mis sur le tapis un sujet qui la tracassait, peut-être emportée malgré elle, en dépit de ses réticences relatives au plan pittoresque de Karl, par l'assurance affichée de leur chef :

" Je ne sais pas trop, je pensais que tu aurais peut-être une idée... d'habitude ce n'est pas ce qui te manque..."

Bon, à part elle, elle songeait aussi "des idées pas toutes bonnes et généralement grandioses, mais des idées quand même", la principale qualité de Karl par rapport au tout venant dans ce trou de la Drakwald étant justement d'arriver à se projeter vers des possibilités et des rêves un peu fous...

Où l'on découvre que la motivation d'agir dans une bande de brigand de Jill est liée à sa volonté d'avoir une vie meilleure et une tendance à s'attacher à cet espoir, même quand il se manifeste sous la forme d'un wanabee brigand égocentrique, à défaut de mieux, c'était ce qui se rapprochait le plus de la possibilité de sortir de son trou et d'avoir une existence qui ne ressemble pas à une lente chute vers l'amertume comme son maître Alberic, dans une village où petite où lui lançait des pierres en la traitant de sorcière. Au fond, peut-être que fréquenter la bande de brigand de Karl, c'est un moyen de s'inspirer de son audace délirante, avec un fond d'admiration pour sa démesure enthousiasmante, même si elle freinait pour ce qui était des idées les plus excessives ou irréalistes à son sens. Quant à s'avouer qu'elle pouvait éventuellement avoir l'ombre d'un faible pour ce type qui en faisait dix fois trop, là, ce n'était pas au programme.

[Thalgrim]

La soirée est effectivement bien avancé, le voyageur est arrivé à Winsen en fin de journée et Pieter est venu avertir ses compagnons dès qu'il avait pu se libérer. Le convois arrivera normalement à Winsen demain dans l'après-midi (plus ou moins tard en fonction de son allure), et passera logiquement la nuit au village, puis repartira le lendemain. Il lui faudra ensuite une journée et demi pour rallier Grimminhagen (car c'est bien là sa destination après Winsen, et pas Untergard), c'est sur cette période de temps que les brigands vont devoir agir. Les lieux d'embusacde sur le trajet ne manque pas, la route serpente au milieu de la Darkwald qui domine globalement toute la région (en dehors des environs immédiats des villages, il y a de la forêt partout). Même si on est en hivers, étant donné qu'une grande partie des arbres sont des conifères, il reste assez facile de se cacher. Vu que vous connaissez tous un peu la région, il est probable que le convoi passe sa dernière nuit avant Grimminhagen près d'une vieille tour de garde désaffectée depuis plusieurs années (elle reste toutefois relativement bien entretenue car des hommes du Graf s'en servent régulièrement de refuge).

*******

Les passèrent donc la nuit dans la cabane (y compris Jill, il était trop tard pour rentrer au village, et un des bon coté d'Alberic c'est qu'il pouvait oublier son apprentie pendant des jours), peut-être un peu anxieux pour certains à l'idée de leur prochain coup, après tout pour le moment ils ne s'étaient encore jamais attaqué aux biens du Graf. D'autres préféraient sûrement rester optimiste et penser plutôt au butin à la clé de cette attaque plutôt qu'aux risques encourus. Quoiqu'il en soit, tous se réveillèrent après une nuit de sommeil assez réparatrice malgré le vent qui avait soufflé une partie de la nuit en les empêchant de dormir. Au matin, il avait largement baissé et la neige avait cessé de tomber.

Le petit groupe se rendit ensuite en direction de Winsen. Durdent et Gerhart s'installèrent à proximité du village tandis que Pieter, Karl et Jill y entrait à différent moment de la matinée

Pieter n'eut aucun mal à ressortir peu de temps après avec quelques outils, prétextant des réparations à effectuer sur une partie de la palissade qui entourait le village. Il abandonna donc une pioche, une pelle, une cognée, une scie et des cordes près de l'endroit ou était caché le halfling et l'ancien soldat, puis alla s'occuper de la palissade (qui avait réellement besoin de quelques réparations) jusqu'au début de l'après-midi.

Jill avait du temps devant elle avant que le convoi n'arrive, à elle de voir si elle souhaitait être consciencieuse et aller chez Alberic ou faire autre chose.

Karl, ou plutôt Sven comme il fallait l'appeller pour le moment, entra le dernier à Winsen sous le regard suspicieux de la sentinelle posté à l'entré du village. Il était près de midi et le chef de bande se dirigea logiquement vers l'auberge. A cette heure-ci, il y avait un peu de monde: une dizaine de villageois en train de manger, un groupe de trois vaurien en train de siroter des bières (les frères Herzog) et cinq voyageurs répartis en deux groupes, le cavalier dont Pieter s'était occupé de la monture hier seul à une table, et quatre personnes conversant à voix basse près de la cheminée. La plupart des regards se tournèrent vers le bandit, mêlant curiosité et méfiance.
Une fois installé, Sven put à loisir détailler toutes les personnes présentes. L'aubergiste lui avait déjà proposé une chambre en lui vantant la qualité de ses lits, en lui faisant un sourire de façade. La jolie serveuse rousse dont avait parlé Jill lui avait apporté un repas en le détaillant avec attention. Après l'avoir fixé de longues minutes, les villageois avaient finalement recommencé à manger. Les trois connards, comme il les avait appellé hier, le regardaient du coin de l'oeil, semblant chercher à évaluer s'il pouvait ou non venir le provoquer, mais son assurance et son équipement semblaient refroidir leur ardeur. Le voyageur solitaire ne s'intéressait guère à lui, apparamment accaparé par ses propres pensées. Quant aux quatres individus près de la cheminée, ils avaient repris leur discussion, parlant de la rumeur de guerre prochaine.

[Iris]

Fin de soirée :

Jill n'insista pas plus que ça pour avoir une réponse ou une idée de Karl. Après tout, il n'avait pas tort : en quoi ça le regardait ? Elle irait en parler avec Magde et voir pour trouver avec elle une solution. Elle s'installa dans un coin près du feu, plus ou moins en boule et essaya de faire le vide, ne pas penser à la suite. Et tout de même elle s'imaginait déjà fiche la frayeur de leur vie aux soldats avec des illusions de nuit et c'était plutôt rigolo... Au moins pour une fois elle ferait peur pour une bonne raison !

Lendemain matin

Retournant chez le négligeant Alberic, Jill vérifia si tout était comme à l'accoutumée, après tout, le vieux lui donnait vaguement l'impression de se douter de quelque chose, manquerait plus qu'elle agisse de manière suspecte juste avant une attaque du convoi du collecteur de taxe ! Donc sans doute un peu de ménage, pour faire bonne figure, et puis se changer pour être "en fille" (et chaudement vêtue quand même), et faire un tour au village ensuite pour vérifier si le chariot était suspect, enchanté ou s'il y avait des choses douteuses en transit.

La perception de la magie, ça marche comment ? Sur les objets, les personnes ? Faut faire comment ? Combien de temps il faut ? .. ? Parce que si possible, jeter un coup d'oeil au mystérieux voyageur isolé et à son équipement en saluant Magde, juste en passant...

[Wenlock]

Quoiqu'il n'en laissa rien paraître, l'histoire de Jill tourna un moment dans sa tête, et lui sur sa couche, alors qu'il tentait de réfuter d'un bloc son trouble, son mépris pour les affaires d'autrui et sa colère à l'évocation des abus subit par la pauvre serveuse qui, sans doute, lui rappelait des souvenirs qu'il eut préféré oublier... Toutes choses qui gênaient son sommeil, les accès de conscience ne lui étant pourtant pas une habitude.
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Arrivé à l'auberge, Karl/Sven afficha son air le plus sympathique : il ne répondit pas formellement concernant la chambre, prétextant n'avoir pas encore décidé s'il continuerait sa route vers le sud-est après le repas mais il s'installa, posa ses armes à portée de main mais bien en vue à destination des trois frères (quoique sa dague demeura constamment à sa ceinture, cachée sous son vieux manteau militaire) et se commanda un repas accompagné d'une chope de bière. Il en profita pour regarder à son tour la jolie Magde et lui décocher un sourire charmeur... La jeune femme l'aurait presque distrait de sa mission et il se plaisait à échafauder secrètement quelques plans de vengeances sanglantes et d'évasions héroïques (et une poignée d'autres impliquant plus de meules de foin que de chevaux blanc).
Lors qu'elle lui apporta son déjeuner, "Sven" saisi l'occasion de l'interroger sur la possibilité pour un éclaireur de l'armée impériale, fraîchement démobilisé, de trouver du travail auprès du Graf Sternhauer... Et que pouvait-elle lui dire sur la féroce bande de brigands qui, d'après la rumeur, hantait la forêt ? Peut-être y aurait-il des voyageurs qui voudraient de sa compagnie -et de la protection qu'il pouvait offrir- pour finir la route vers Grimminhagen (coup d'œil vers le quatuor d'inconnus, qu'il détailla au passage) ?

[Kenny]

Durdent se charga comme une mule, en refilant bien sur quelques trucs trop gros à Gerhart. Il suivait logiquement la route de Winsen à Untergard mais en restant quand même en sous bois quand c'était possible. D'un il était un chasseur, si quelqu'un le croisait il pourrait toujours dire qu'il vaquait à ses occupations "habituelles" de chasseur, ou inventer qu'il y avait un ours dangereux qu'il voulait attraper vivant, pour expliquer les outils peu conventionnels pour un chasseur...

Vers midi, avec la conscience que caractérise les halfelings, Durdent avait emporter de quoi manger. (bon il avait aussi pris un encas à 10 h, mais ça compte pas pour un diner voyons !)

Il avait partager son maigre repas, de pain sec et de fromage avec Gerhart qu'il appréciait car il était assez franc et ne parlait pas pour ne rien dire, en plus d'être une bonne lame !

faut-il lancer quelque chose pour trouver un bon coin d'embuscade ? (j'ai pas la compétence Recherche de bons coins d'embuscade par hasard ?

[Crépuscule]

Emmailloté dans son long manteau qui la protégeait des intempéries mais qui était bien usé, le col remonté et le chapeau rabaissé bien calé sur sa tête pour qu'il ne s'envole pas à la première bourrasque hivernal, Eloïse marchait d'un pas décidé vers Wissen pressée de pouvoir reposer ses jambes du long et rude trajet depuis Untergard.

Elle était d'une sale humeur, entre la fatigue, sa courte nuit passée en forêt et donc le manque de sommeil, et le fait de revenir bredouille en cible potentiel et de s'être taper tout ce voyage pour rien ... elle ne pensait qu'à une chose, un feu et dormir.

Elle croisa Durdent à l'approche du village.