[OdE] 13.4.Ténèbres sur Kalvernach - Chez Nold

[Kenny]

Roan, la mallette à la main, ne tarde pas à rattraper Eliflam et Uriell. La jeune fille se tourne vers Roan, met son index sur la bouche et murmure :

- Cet endroit au bord de la rivière est important pour maître Eliflam. C'est là que sa femme est morte.

Elhine arrive à la suite et a peut-être entendu les derniers mots d'Uriell.

Roan note l'information mais ne savant pas quoi rajouter, il suit le mouvement sans rien dire. Puis en marchant Roan se demande de quoi elle est morte mais cela ne serait pas correct de poser la question.

[Hadriake]

- Bonjour. Moi, c'est Laela. Ne vous inquiétez pas, j'ai des herbes pour toutes les bourses. Et puis il ne faut jamais sous-estimer une maladie, sauf si vous voulez enterrer votre amie ? Non ? Je vais vous chercher ça.

Caules acquiesce. Elle a raison, une maladie peut toujours évoluer au plus mal. Qui plus est, Caules n'est pas encore médecin, il ne doit pas surestimé ses compétences.
Lorsque Leala essaie d'attraper des bocaux en hauteur, le jeune homme fait un pas en avant mais le regard qu'elle lui jette le fait reculer bien vite. Il passe donc le temps en observant la marchandise exposée.
La jeune femme déclare finalement :

- Je vais être franche avec vous, parce que vous débutez dans le métier : j'ai des lots d'herbes qui ont pris l'humidité. Ah, j'ai dû galérer pour les sortir quand l'eau s'est mise à monter ! Elles sont encore bonnes pour quelques jours mais pas plus. Si vous prenez celles-là, je vous fais un prix pour les autres qui sont bien sèches.


Caules rougit légèrement lorsque la jeune femme lui montre qu'elle a reconnu son inexpérience. Est-ce que c'est dû à son attitude ? Son jeune âge ? Probablement plus à ses vêtements qui le dénoncent comme étudiant de l'Université ?

- Si vous devez circuler en ville cet hiver, vous aurez besoin d'un bon manteau. Je peux vous indiquer une excellente boutique pour les fourrures.

Caules n'hésite pas très longtemps :

-Merci de l'offre, je prendrai les herbes humides, dans ce cas. Et je noterais volontiers l'adresse de ce magasin de fourrures.

En tant que tel, il n'en a pas besoin, mais si c'est sur sa route, cela ne fait pas de mal de jeter un œil.

[Cialf]

L'herboriste annonce un prix qui ne paraît pas excessif et fait deux paquets, l'un pour les sachets humides, l'autre pour les sachets secs.

- Voilà. Ceux-là, vous les mettez près du poêle mais pas trop longtemps, sinon les substances s'évaporent, et vous les consommez dans les trois jours. Les autres, vous les gardez pour plus tard. Meilleurs vœux à votre amie.

La quantité est peut-être supérieure à ce que prévoyait Caules mais la marchande est visiblement pressée d'écouler son stock. Elle ajoute :

- Pour les fourrures, c'est l'enseigne de la Loutre Rouge. De l'autre côté du pont du marché, vous prenez la première rue qui monte vers la droite. Le marchand s'appelle Jondad.

[Hadriake]

Caules se frapperait le front de la paume de la main s'il ne portait pas les herbes. Évidemment ! Jondad leur avait dit qu'il tenait une boutique de fourrure, et l'herboriste est sa fille !

-Ah, la Loutre Rouge ? Oui, mes amis et moi avons croisé Jondad, tout à l'heure. En fait, c'est lui qui m'a indiqué cette boutique. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je n'ai pas fait le rapprochement plus tôt.

Le jeune homme est très gêné, et, ne sachant que dire, il se contente d'ajouter :

-Enfin, bref... Merci quand même. Et merci pour les herbes.

[Cialf]

- De rien. Revenez quand vous voudrez.

Elle finit d'emballer les sachets et ajoute avec un sourire malicieux :

- Les étudiants ne viennent pas très souvent ici en cette saison. D'habitude, on les voit plutôt en été, quand ils viennent s'amuser dans les tavernes. Il y a des rendez-vous d'amoureux !

[Hadriake]

Caules remercie de nouveau l'herboriste. Le fait qu'elle parle des étudiants lui donne une excuse toute trouvée pour parler de Jolinar :

-Vraiment ? Ça me fait penser, ça fait un moment que je n'ai pas vu un de mes amis étudiant. Jolinar. Je me demandais justement s'il ne s'était pas trouvé une jolie fille.

Le jeune homme donne une description sommaire de son ami avant d'ajouter :

-Vous ne l'avez pas aperçu récemment, par hasard ?

[Cialf]

La marchande réfléchit :

- C'est curieux que vous m'en parliez... Il est passé chez moi plusieurs fois, avant les inondations, mais je ne l'ai pas revu depuis. Les dernières fois, il avait vraiment l'air... Comment dire ? Très tendu, nerveux. Je lui ai demandé pourquoi et il m'a répondu "A cause du sommeil". Était-ce à cause d'une fille ou d'autre chose... Ah, oui, quand j'y pense, il y a une femme qui est passée il y a quelques jours et qui m'a demandé si j'avais vu un étudiant magientiste. Une brune plutôt jolie, genre danseuse tarish, ça vous dit quelque chose ? Elle ne m'a pas donné plus de précisions et j'ignore il elle parlait de votre ami ou de quelqu'un d'autre.

[Fafi06]

Pendant ce temps, dans une ruelle ou le caniveau central était en partie obstrué par des branchages auxquels se raccrochaient divers débris divers à demi pourrissants, le petit groupe autour du professeur Eliflam progressait à un rythme nonchalant, suivi de près par la silhouette encapuchonnée d'Elhine, maintenant juste sur leurs traces.
Le temps ne semblait pas vouloir changer du gris maussade pluvieux. Seule la lueur faiblarde d'un soleil totalement caché derrière la barrière uniforme des nuages laissait à penser qu'on était bien en plein jour, et ce n'était pas pour remonter le moral. Même si les gens tout autour continuaient vaillamment à avancer comme ils pouvaient dans l'océan de problèmes supplémentaires qu'apportait cette situation, Elhine ressentait comme un sourd besoin de faire bouger les choses, et elle n'était pas loin de penser que tout ceci n'était pas forcément que naturel, comme si une entité humide sortie tout droit des contes de l'Aergewin avait élu domicile dans le coin.
Cependant, c'était le moindre des soucis actuellement. Jolinar semblait s'être volatilisé. Il trempait dans une sorte de mystère étrange, et pour l'instant, toute piste semblait s'effilocher. Peut-être qu'avec le professeur sur place, un éclairage nouveau se poserait sur la scène du laboratoire chez Nold.

[Cialf]

Maître Eliflam se tourne vers Roan et reprend la conversation comme si elle ne s'était jamais interrompue :

- En fait, vous avez un point de vue très pratique. Vous cherchez les causes des changements météorologiques, vous relevez les problèmes de santé et de nourriture, vous observez l'impact sur les animaux. Vos discussions avec Jolinar ont dû être très profitables de part et d'autre. Peut-être souffrons-nous en général d'un excès de théorie.

Il remarque alors la présence d'Elhine :

- Excusez-moi, mademoiselle, vous souhaitiez passer, peut-être ?

La chaussée de planches au-dessus des rues détrempées est assez étroite et il arrive que des passants pressés les dépassent en grommelant.

[Fafi06]

- Vous rattraper me suffira, si vous n'y voyez pas d'inconvénients, je serais curieuse de bénéficier de votre éclairage sur ce que nous avons trouvé dans le "laboratoire" de Jolinar installé chez le vieux Nold. La Magister Bonthà m'a chargée de voir ce qu'il était advenu de lui, mais il semble avoir disparu depuis quelques jours déjà. J'ai déjà commencé à me renseigner à droite à gauche, mais il n'a visiblement plus reparu. J'ai comme un sentiment étrange à propos de ce laboratoire, mais n'étant pas magientiste moi-même, vos lumières me seraient d'un grand secours... laissant transparaître à dessein sur son visage un air mi-inquiet mi-penaud.