La petite fille crie, appelle ses parents. Ses poumons se remplissent d'une odeur âcre, d'un air brûlant et hostile... Elle sent des bras métalliques qui la soulèvent du sol. Un masque se plaque sur sa figure, quelque chose de froid est fixé sur son dos, et les bras métalliques vont la poser doucement dans le bassin proche. Une voix très calme lui dit: "Respire doucement. Reste dans l'eau et ne t'agite pas. Tout va bien se passer."
Elle reste longtemps dans le bassin. De temps en temps, elle lève la tête hors de l'eau et voit des gens qui courent, quelques-uns plongent dans le bassin à côté d'elle, et les mechas leur fournissent aussi des masques et des bouteilles d'air. Certains hurlent et sont gravement brûlés. Quand elle regarde au-delà du bassin, elle voit des mechas terrestres, flottants ou volants qui vont au-devant des flammes, qui projettent des jets de liquide blanc. Certains mechas ne résistent pas aux flammes et disparaissent dans un bouillonnement, mais, peu à peu, ils font reculer l'incendie.

Plus tard, la petite fille se réveillera dans un lit blanc d'hôpital. Un homme vêtu de noir viendra lui dire: "Ma petite, ce que je vais te dire est très triste. Tes parents ne reviendront plus. Ils t'ont laissé de l'argent jusqu'à' ta majorité..."
Encore plus tard, elle apprendra qu'une enquête a été faite sur cette catastrophe, qu'il y a eu plusieurs pistes, de sordides histoires de concurrence entre compagnies pétrolières, mais les coupables ne seront jamais punis. Elle en gardera l'impression que les humains sont étranges et incompréhensibles, parfois cruels. Mais elle gardera un souvenir ému de cette nourrice-mecha qui l'a mise en sûreté dans l'eau, et de ces mechas qui se sont sacrifiés pour combattre l'incendie.