[OdE]13.1.Ténèbres sur Kalvernach - Crise à l'Université

[Cialf]

Hendryk se relève en grommelant. Il remue bras et jambes pour vérifier qu'il n'a rien de grave.

- Ça va, rien de cassé. J'aurais mieux fait de tout balancer dans l'escalier directement, on aurait gagné du temps.

Le barda d'Hendryk s'est dispersé sur toute la longueur de l'escalier. Unna, qui suivait Hendryk avec un autre gros paquet, proteste :

- On voit que ce ne sont pas tes affaires ! Bon, ce n'est pas le moment de traîner. Caules, tu veux bien dégager l'escalier, qu'on évacue le reste ?

A ce moment, une voix criarde se fait entendre vers le bas de l'escalier, masculine ou féminine, on ne sait pas trop, mais plutôt âgée. Le sens des paroles est très obscur.

[Hadriake]

-Caules, tu veux bien dégager l'escalier, qu'on évacue le reste ?

L'étudiant ouvre la bouche pour répondre quand une voix se fait entendre plus loin. Impossible de distinguer les paroles, mais le timbre est criard, désagréable.

-Pitié, dites-moi que c'est juste un de nos magisters parti à notre recherche... gémit le jeune homme. J'ai eu mon compte d'émotion forte pour la soirée...

Tout à coup, une autre hypothèse se forme dans son esprit :

-A moins que ce ne soit Eximus et sa bande qui tentent de nous effrayer pour se venger de leur humiliation de tout à l'heure... réfléchit-il tout haut.

Que faire ? Y aller ? Mais et si c'était une mauvaise créature ? Les galeries souterraines qu'empruntent les Féondas communiquent-elles avec l'université ?

-Qu'est- qu'on fait ? demande-t-il à la cantonade d'une voix tremblotante.

[NailsEater]

Aslinn, soulagée qu’Hendryk ne soit pas blessé ( qui aurait pu porter les charges lourdes sinon ?), repartait travailler quand elle entendit une voix criarde au bas de l’escalier.

-Pitié, dites-moi que c'est juste un de nos magisters parti à notre recherche... gémit le jeune homme. J'ai eu mon compte d'émotion forte pour la soirée... -A moins que ce ne soit Eximus et sa bande qui tentent de nous effrayer pour se venger de leur humiliation de tout à l'heure... réfléchit-il tout haut. -Qu'est- qu'on fait ?

Caules n’était, décidément, pas un modèle de courage et de sang froid. Aslinn se dirigea vers l’escalier, récupérant une nébulaire au passage. Elle descendit quelques marches :

- Qui va là ?

[Cialf]

La voix au timbre discordant est rendue encore plus déplaisante par les échos des murs fendus : Aslinn a de moins en moins confiance dans la stabilité du bâtiment. Mais Unna est la première à l'identifier, sans doute parce qu'elle est la plus assidue à ses cours :

- C'est Winog. Qu'est-ce qu'il a pour piquer une crise ?

En effet, c'est la voix du magister Winog, un des plus grands experts en flux, mais aussi un des professeurs les plus querelleurs et désagréables :

- C'est inadmissible ! J'en parlerai à l'économe ! Tous ces appareils devaient être vérifiés et prêts à l'emploi dans la décade ! Et maintenant, dans quel état sont-ils ? Ce sont des expériences capitales qui vont être retardées !

En haut de l'escalier, Jefa, angoissée, se serre contre sa sœur qui lui presse la main entre les siennes... Visiblement, elle se sent concernée par cet accès de fureur magistrale.

[Hadriake]

-C'est Winog. Qu'est-ce qu'il a pour piquer une crise ?

Winog ? L'expert en flux ? Maintenant qu'elle le dit, la voix ressemble à la sienne. Caules grimace. Il a du mal à apprécier le bonhomme, surtout son caractère sévère.

-Finalement, j'aurais préféré un Féonda...

Néanmoins, si le professeur est en colère, il ne constitue pas une menace directe. Mais Jefa et sa sœur semblent être bien plus effrayée. C'est étonnant, plus Caules les voit, plus les diverses légendes sur les jumeaux lui reviennent en tête. Dans a cour, Uriell semblait sentir que Jefa était vivante et semble partager les émotions de sa sœur. Le plus étrange reste le fait que les deux jeunes filles soient blessées à la même jambe. Peut-être qu'un jour, quelqu'un arriverait à expliquer ce genre de choses.

-Laissons tomber, finit-il par dire. Mieux vaut s'occuper des affaires avant que le bâtiment ne s'effondre.

Il s'apprête à se remettre au travail mais il s'arrête :

-Ah, on devrait peut-être prévenir Maître Winog, tout de même... Ce serait bête qu'il finisse écrasé sous des décombres, non ?

Il réfléchit une seconde de plus avant d'ajouter :

-Non, oubliez ce que j'ai dit, en fait. Ce ne serait pas une grande perte.

Difficile de dire si le jeune homme est sérieux. En tout cas, il se remet au travail, aidant Hendryk à rassembler ce qu'il a laissé tomber.

[NailsEater]

-Non, oubliez ce que j'ai dit, en fait. Ce ne serait pas une grande perte.

Aslinn observa Caules, cherchant à savoir s'il était sérieux ou non. Malheureusement, elle n'était pas très douée pour ce genre de chose, aussi elle haussa les épaules et fit signe aux autres de se dépecher "je ne pense pas que ça tienne encore longtemps, je vais prévenir en bas et je revient vous aider" puis elle commença à descendre pour avertir le magister.

Une fois en bas des marches, elle essai d'interrompre l'homme qui continue de hurler:

-Monsieur ? Faites attention ce n'est pas très stable par ici.

[Cialf]

- Comment ça, pas très stable . C'est inad...

Le vieux savant racorni s'interrompt et paraît soudain comprendre la situation. Il regarde le plafond et recule de quelques pas d'un air inquiet.

- Je veux dire... C'est préoccupant. Vous êtes Aslinn, c'est ça ? Avez-vous vu l'atelier d'optique ? Dans quel état sont les appareils ?

Pendant ce temps, Uriell a descendu quelques marches en claudiquant, un baluchon sur l'épaule. Elle murmure à l'oreille de Caules:

- Tout va bien, ma sœur est sortie bien vivante de l'atelier d'optique. Dis-lui que le verre, le métal et le flux passent, mais ce n'est pas essentiel.

[Hadriake]

-Tout va bien, ma sœur est sortie bien vivante de l'atelier d'optique. Dis-lui que le verre, le métal et le flux passent, mais ce n'est pas essentiel.

Intrigué, Caules fronce les sourcils. Uriell est-elle si intimidée par le professeur pour qu'elle refuse de lui transmettre l'information par elle-même ? Enfin, peu importe. La blessure à sa jambe la faisait claudiquer, il était urgent qu'elle se repose. Il hoche la tête pour lui répondre, puis ajoute :

-Inutile de fatiguer ta jambe plus que nécessaire. Jefa et toi devriez transporter ce que vous trouverez de moins lourd, et aller immédiatement dans la cour principale. Dans votre état, vous ne pourrez pas aller trop vite, alors mieux vaut partir avant que le bâtiment ne menace vraiment de s'effondrer.

Le jeune homme a essayé de rendre sa voix aussi douce que possible, pour éviter de la vexer, tout en gardant un ton ferme. Il regrette un instant de ne pas avoir la capacité naturelle d'Aslinn pour donner des ordres mais bon, tant qu'elle avait compris... Il se dirige ensuite vers cette-dernière et le professeur avant de lancer :

-Ne vous inquiétez pas pour l'atelier d'optique, Magister. Le verre, le métal et le flux passent, mais ce n'est pas essentiel.

Pour être honnête, Caules n'a pas tout à fait compris ce qu'Uriell voulait dire par "passent", mais bon, Winog comprendra peut-être...

[Cialf]

Le magister roule des yeux ronds, encore agrandis par les verres épais de ses lunettes. Pour quelqu'un d'un peu impressionnable, il ferait penser au légendaire Feond-aux-Gros-Yeux. Puis il crie d'une voix exaspérée :

- Le verre et le métal et le flux... Qu'est-ce que vous me racontez ? Vous croyez que c'est le moment de plaisanter ?

Unna, sa cargaison sur le dos, vient s'incruster entre Caules et le magister. Uriell se faufile derrière elle comme une ombre. Jefa, du haut de l'escalier, fait des signes à Aslinn, mais son intention n'est pas vraiment claire. Alors que Caules cherche une réponse, un grand bruit de ferraille heurtante et grinçante retentit, non pas dans le bâtiment, mais à l'extérieur.

[NailsEater]

-Ne vous inquiétez pas pour l'atelier d'optique, Magister. Le verre, le métal et le flux passent, mais ce n'est pas essentiel.
Comment savait-il ça ? En se retournant elle aperçut Uriell juste derrière Caules, comprenant d’où venait l’information.

- Le verre et le métal et le flux... Qu'est-ce que vous me racontez ? Vous croyez que c'est le moment de plaisanter ?

Aslinn vit du coin de l’œil Unna offrir une porte de sortie à Uriell et décida d’aider comme elle pouvait.

- Monsi …

Elle eut à peine le temps de commencer sa phrase qu’un grand bruit se fit entendre à l’extérieur. Il allait être difficile de finir ce qu’ils avaient commencé. Profitant du bruit, elle glissa derrière elle :

- Bon, on attrape ce que l’on peut en haut et on va voir dehors, puis se tournant vers le magister, veuillez nous excuser Professeur mais nous avions été envoyé là pour aider. Peut-on retourner travailler ?