[OdE Chap.7-62] L'osfei - 10h31

[Iris]

Jazkez conduisit Briaga aux appartements des Terfynisel. Ils trouvèrent Madennig en robe rouge, une tenue soignée des villages du sud des marais salants, avec ses broderies typiques que ne pouvait reconnaître Briaga, et ses cheveux roux cascadant sur ses épaules, sa silhouette se découpant dans le contre-jour de la fenêtre derrière le coussiège.

L'officière portait une tenue stricte qui ne laissait aucun doute sur son rang et son appartenance à l'ordre hilderin. Elle avait des cheveux qui tiraient sur le gris, et une attitude martiale, que des esprits chagrins qualifieraient de rigide. Elle eut un regard en direction de Jazkez, avec un haussement de sourcil interrogateur.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez fit un petit signe de tête à Madennig et dit à Briaga.

-Elle est convalescente et son corps meurtri n'oubliez pas. Sa guérisseuse lui a conseillé du rouge et de l'air salé.

[Madennig]

Madennig, rêvassant sur son coussiège, n'avait pas entendu arriver Briaga et Jazkez. Lorsqu'ils toquèrent, elle n'eut pas même le temps de se lever à moitié qu'ils étaient déjà là. Elle se tourna vers eux, s'avança pour se rapprocher et quitter le contre-jour. Madennig n'avait rien d'exceptionnel, à part quelques bleus et égratignures, ajoutés à une attitude crispée.
Elle ressentit un certain malaise en remarquant l'échange entre les deux Hilderins, mais salua quand même ses invités surprises, avec difficultés.

"Bonjour Briaga, de Caiginn. Bonjour, Osfer, Jazkez."

Elle avait déjà bien marché ce matin, et bien parlé. Elle n'avait vraiment rien à ajouter et aucun mal à paraître fatiguée. De plus, elle se doutait qu'elle n'aurait pas à mener la conversation. Heureusement que Aeldred l'avait prévenue.

[Iris]

Briaga ignora totalement Jazkez.

"Osfei Madennig, votre osfer ne tarit pas d'éloges sur vos qualités exceptionnelles."

L'officier regardait la jeune femme comme si elle était en quête d'une expression évidente de celles-ci qui ne lui apparaissaient pas à la seconde.

" Il a cependant été d'une grande discrétion quant à votre parcours et vos compétences. Les osfei sont nommés dans les registres avec leur nom, origine, et formation."

" Osfei Madennig, je vous écoute."

Spoiler () :

En substance, Madennig est invitée à présenter son CV : âge, origine, armes maîtrisées, compétences diverses etc.

[Madennig]

Madennig eut le sentiment soudain qu'il fallait qu'elle se redresse, mais impossible de l'être davantage que maintenant.
Elle se prépara alors à faire un effort de diction. Elle savait bien qu'elle jouait gros pendant les 10 prochaines minutes.

Elle s'adressa donc calmement à Briaga, sans la quitter des yeux.

"Bien."

"Je viens de, Salaïs, du duché, de Salann Tir. Et j'ai bientôt 21 ans."

"Les habitants de Salaïs se, sont cotisés, pour m'aider à m'engager, dans l'Ordre Hilderin. Car j'ai réussi, des épreuves de force, et d'adresse, qui devaient être, passées par tous les, enfants du village."

"Pendant mon, service d'Ost à Louarn, j'ai pu encore, apprendre, diverses techniques de combat, à l'épée et, à l'arc."

"Ensuite, j'ai rejoint la, Citadelle de Dèas. Pendant plus de 3 ans, j'ai pu maîtriser une nouvelle, technique, de combat, notamment celle à deux armes. J'ai été aussi récemment affectée, à Swelbecky par roulement."

"C'est là que je me suis, retrouvée sous les ordres, de l'Osfer Jazkez, après les incidents étranges... Et nous avons combattu ensemble, face aux anciens Roseaux de fer, à Terfynisel."

Un coup d'oeil rapide pour Jazkez avant de continuer à regarder Briaga en silence.

[Iris]

Briaga écouta avec impassibilité.

" Le duché de Salan Tir est vaste. Où se trouve Salaïs et dans quelle juridiction ? "

" Si je comprends bien, vos compétences sont : combat au contact avec une spécialité à deux armes, et un verni de tir à l'arc. Autre chose ? "

[Madennig]

Elle était un peu juste, niveau compétences, elle le savait. Mais bon, elle n'allait pas se décourager maintenant, au contraire.

"Rien de plus... de ce qu'un, auxiliaire, doit savoir.Je veux dire, que je suis apte, à défendre, le Royaume."

"J'ai été choisie, pour devenir Osfei, depuis peu. Consciente, de la chance, qui m'a été offert, j'ai bien l'intention d'étendre, mes compétences... Comme, par exemple, m'améliorer en lecture, et écriture. L'étiquette, aussi. Je ferai, tout ce qu'il est nécessaire, pour servir, au mieux les intérêts du Roi. Et ce voyage, m'apprend, beaucoup."

Puis enfin, pour répondre à propos de ses origines.

"Salaïs est sur le territoire de la Maison Creigedeidh, vassale des Llongdryliad, tout au sud du duché."

[Iris]

Imperturbable, Briaga répondit :

" Pour s'améliorer, il faut déjà savoir faire. "

" Savez-vous lire, écrire, compter, monter à cheval ? "

" Connaissez-vous l'histoire du royaume et de notre ordre ? "

[Madennig]

Elle fronça les sourcils et baissa un instant les yeux, avant de les relever pour répondre avec aplomb.

"Un peu. Mais pas assez, je le sais. J'apprendrais vite."

[Iris]

" Vous ne pourrez prétendre au titre d'osfer que lorsque vous saurez vous tenir en société, lire et écrire avec aisance, être à même de comprendre ce qu'appartenir à un ordre de chevalerie au service du Roi signifie. Vos choix devront refléter les valeurs de l'ordre, et vos actions être dignes de votre souverain. A chaque moment, vous serez le bras de la couronne, et son image. Manquez de dignité ou de respect, et c'est l'ensemble de l'ordre, et à travers lui le Roi, que vous déshonorez."

" Et cela, vous devrez le maîtriser tout autant que monter à cheval en armure, combattre en gardant votre sang-froid, encadrer d'autres combattants, mettre à l'abri les civils, prendre des décisions dans des situations de crise. "

" Vous aurez à lutter contre des brigands, des feondas, des rebelles à l'autorité royale -- qu'ils agissent ouvertement lors de révoltes, ou au travers de cabales. "

" Sans une tête bien faite, impliquant autant l'intelligence que les vertus, un chevalier hilderin ne vaut rien et ne mérite pas son titre. Il parade avec l'insigne de l'ordre, il se présente au nom du roi, et profite ignominieusement de la faiblesse de ceux qui ont cru qu'il serait un jour digne d'incarner cette fonction. Tout ce qu'on peut espérer de tels individus, c'est qu'ils disparaissent le plus vite possible dans l'oubli. "