[OdE -Chap. 8-38 ] Le blessé bien réel
[OdE -Chap. 8-38 ] Le blessé bien réel
Ayant appris qu'un jeune homme avait besoin de soins à la ferme du dénommé Pwyll, Rozenn était rapidement retourné chez Aeldred après son entretien avec Jazkez. Elle faisait un effort pour ne pas cataloguer l'ami du hilderin, mais il lui était difficile de faire l'impasse sur le peu qu'elle avait appris de lui. S'il revenait, il connaitrait plus que certainement un avenir difficile autant qu'incertain. Il n'était d'ailleurs même pas dit qu'il veuille revenir --s'il avait deux daols de bon sens, il fuirait la région pour que les problèmes causés ne retombent pas sur Terfynisel.
Arrivée devant la ferme, Rozenn hésita. Le garçon au chat qu'elle avait vu lors de sa précédente visite semblait invisible et elle ne savait si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Il ne lui avait pas semblé dangereux au premier abord, pourtant il avait poignardé un hilderin. Devait-elle s'en tenir éloignée pour qu'il ne lui vienne pas en tête de lui faire subir le même sort ou pas ? Le garçon semblait étrange, il y avait sans doute quelque chose à creuser, restait à savoir si elle voudrait s'y atteler ou non.
"Pour le moment, il y a quelqu'un à soigner, se dit-elle tout bas, c'est lui la priorité actuelle."
Un peu plus sur sûre d'elle, elle toqua à la porte avant de l'ouvrir et d'entrer dans la maison.
"Bonjour, héla-t-elle gaiement. Je suis ici à la demande du chevalier Jazkez, Y a-t-il bien un blessé ici ?"
Arrivée devant la ferme, Rozenn hésita. Le garçon au chat qu'elle avait vu lors de sa précédente visite semblait invisible et elle ne savait si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Il ne lui avait pas semblé dangereux au premier abord, pourtant il avait poignardé un hilderin. Devait-elle s'en tenir éloignée pour qu'il ne lui vienne pas en tête de lui faire subir le même sort ou pas ? Le garçon semblait étrange, il y avait sans doute quelque chose à creuser, restait à savoir si elle voudrait s'y atteler ou non.
"Pour le moment, il y a quelqu'un à soigner, se dit-elle tout bas, c'est lui la priorité actuelle."
Un peu plus sur sûre d'elle, elle toqua à la porte avant de l'ouvrir et d'entrer dans la maison.
"Bonjour, héla-t-elle gaiement. Je suis ici à la demande du chevalier Jazkez, Y a-t-il bien un blessé ici ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Il sommeillait dans un recoin de la pièce principale qui faisait aussi office de cuisine lorsqu'il entendit toquer. Son rat lui manquait, Pwyll ne reviendrait plus, Mad était probablement morte, il était sans nouvelles d'Ethel, et pour couronner le tout Aeldred au chat, jaloux de son territoire, le surveillait méchamment. Kiddle n'en fermait pas l'oeil de la nuit.
La porte s'ouvrit sur les yeux gonflés du jeune blessé, en chemise de nuit et bras en écharpe.
B..bonjour. Entrez... Qu'est-ce que.. que.. ânonna-t-il en se grattant les cheveux, précédant l'inconnue à l'intérieur, euh, que puis-je faire pour vous ?
La porte s'ouvrit sur les yeux gonflés du jeune blessé, en chemise de nuit et bras en écharpe.
B..bonjour. Entrez... Qu'est-ce que.. que.. ânonna-t-il en se grattant les cheveux, précédant l'inconnue à l'intérieur, euh, que puis-je faire pour vous ?
Le cancre
Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Lorsque la porte s'ouvrit, le parfum de Rozenn la précéda à l'intérieur alors que le vent s'engouffrait à son tour, jouant avec les jupons de la jeune femme. Elle n'avait pas quitté sa robe d'un joli vert et tenait dans la main gauche une sacoche dans laquelle se trouvait son matériel de soin tandis que la droite maintenait le tissu pour lui éviter de se joindre plus avant à la danse aérienne. Le soleil, qui trônait dans un ciel relativement peu nuageux, laissait miroiter des reflets d'or dans la blonde chevelure de la magientiste. Elle avisa le jeune homme qui semblait passablement épuisé et lui renvoya un grand sourire.
"Je m'appelle Rozenn Perreg, c'est toi j'imagine, le blessé ?" Elle exhiba sa sacoche. "Je suis là pour vérifier ton état et changer tes bandages si nécessaire. Je peux entrer ?"
Bien qu'elle ait demandé la permission, elle n'attendit pas la réponse de Kiddle avant de passer l'entrée. Elle reconnaissait la maison pour y être déjà rentrée il n'y a pas si longtemps, à la différence que cette fois-ci elle venait seule.
"Si tu veux bien t'installer afin que je puisse jeter un œil à tes blessures", dit-elle gentiment tout en ouvrant grand la fenêtre afin qu'un maximum de lumière entre dans la maison. "Raconte-moi comment cela t'est arrivé, de ce que m'a rapporté Jazkez, c'est à la suite d'une attaque feonde, c'est cela ?"
"Je m'appelle Rozenn Perreg, c'est toi j'imagine, le blessé ?" Elle exhiba sa sacoche. "Je suis là pour vérifier ton état et changer tes bandages si nécessaire. Je peux entrer ?"
Bien qu'elle ait demandé la permission, elle n'attendit pas la réponse de Kiddle avant de passer l'entrée. Elle reconnaissait la maison pour y être déjà rentrée il n'y a pas si longtemps, à la différence que cette fois-ci elle venait seule.
"Si tu veux bien t'installer afin que je puisse jeter un œil à tes blessures", dit-elle gentiment tout en ouvrant grand la fenêtre afin qu'un maximum de lumière entre dans la maison. "Raconte-moi comment cela t'est arrivé, de ce que m'a rapporté Jazkez, c'est à la suite d'une attaque feonde, c'est cela ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Pauvre Kiddle, en plus d'être belle à souhait, les grands yeux bleus de Rozenn, sa blonde chevelure lui rappelèrent Nolwenn ! Il la regarda stupéfait, tenir ses jupes, sa sacoche, passer devant lui, laisser une odeur agréable, ouvrir la fenêtre, et lui demander presque gaiement de s'allonger.
Si.. si je veux bien ? Euh, oui.
Kiddle s'installa assis sur la table, il avait là l'occasion de déballer son curriculum vitae de blessé à une charmante soigneuse !
Alors... La première fois, on était en mission avec Ethel, Blodwen voulait qu'on enquête sur des feondas, ils nous ont attaqué, et on a failli crever. J'ai encore un peu mal sur le côté. Je suis tombé du toit d'une cabane de bûcherons. C'est la doctoresse de Llewellen, Tuilelette Maoilriain qu'elle s'appelle, qui m'a soigné avec des tisanes. La deuxième fois, avec Pwyll... Pwyll, c'était le Garde Feond de Terfynisel, le seul mec capable de buter, euh d'éliminer un feond à lui tout seul, et bah, le feond est mort mais mon bras... Pwyll a dû remettre les morceaux. Ensuite, le guérisseur de Losgadh, Elwin qu'il s'appelle, m'a donné une plante, de l'écorchée vive.
Le malheureux éclaireur soupira.
Rozenn, je crois que mon bras est foutu.
Si.. si je veux bien ? Euh, oui.
Kiddle s'installa assis sur la table, il avait là l'occasion de déballer son curriculum vitae de blessé à une charmante soigneuse !
Alors... La première fois, on était en mission avec Ethel, Blodwen voulait qu'on enquête sur des feondas, ils nous ont attaqué, et on a failli crever. J'ai encore un peu mal sur le côté. Je suis tombé du toit d'une cabane de bûcherons. C'est la doctoresse de Llewellen, Tuilelette Maoilriain qu'elle s'appelle, qui m'a soigné avec des tisanes. La deuxième fois, avec Pwyll... Pwyll, c'était le Garde Feond de Terfynisel, le seul mec capable de buter, euh d'éliminer un feond à lui tout seul, et bah, le feond est mort mais mon bras... Pwyll a dû remettre les morceaux. Ensuite, le guérisseur de Losgadh, Elwin qu'il s'appelle, m'a donné une plante, de l'écorchée vive.
Le malheureux éclaireur soupira.
Rozenn, je crois que mon bras est foutu.
Le cancre
Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
"Ça, répliqua la jeune femme avec un clin d'œil, c'est à moi de le dire."
Elle déballa une partie de son matériel, notamment des bandages frais.
"L'écorchée ? répéta Rozenn, intriguée. Je ne connais pas cette plante, mais si ton bras a été bien soigné tous les jours et le pansement changé régulièrement, je ne vois pas pourquoi tu perdrais ton bras. Cependant, il y a des chances que tu en gardes de méchantes cicatrices."
Elle allait retirer le bandage, mais arrêta son geste. Elle repensait à sa discussion avec le Hilderin qui l'avait tancé lorsqu'elle avait osé dire du mal de son ami.
" Parle-moi de ce Pwyll, demanda-t-elle. J'aimerai comprendre pourquoi deux personnes aux caractères aussi opposés que le clerc du château et l'osfei Jazkez l'apprécient autant."
Elle déballa une partie de son matériel, notamment des bandages frais.
"L'écorchée ? répéta Rozenn, intriguée. Je ne connais pas cette plante, mais si ton bras a été bien soigné tous les jours et le pansement changé régulièrement, je ne vois pas pourquoi tu perdrais ton bras. Cependant, il y a des chances que tu en gardes de méchantes cicatrices."
Elle allait retirer le bandage, mais arrêta son geste. Elle repensait à sa discussion avec le Hilderin qui l'avait tancé lorsqu'elle avait osé dire du mal de son ami.
" Parle-moi de ce Pwyll, demanda-t-elle. J'aimerai comprendre pourquoi deux personnes aux caractères aussi opposés que le clerc du château et l'osfei Jazkez l'apprécient autant."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Elle lui a fait un clin d'oeil !
J..j'ai pris mon traitement dès le premier jour ! Vous reviendrez tous les jours pour mes pansements ?
S'agissant de rapporter des ragots, le blessé n'eut pas sa langue dans sa poche.
Pwyll, tout le monde l'apprécie ici. Il prête son chien pour faire plaisir aux voisins… C'est un tueur de feond qui ferait pas de mal à une mouche, il est trop gentil, il, euh.. il aime les fleurs. Mais, le clerc du château, Dred ?
Aha, je le connais, Dred, Pwyll lui a piqué Mad ! Il apprécie personne, Dred, sauf Blodwen, tiens donc ! Et avec Jazkez c'est le même caractère, opposé p'te ben... À mon humble avis, Rozenn, si Jazkez se met à apprécier quelqu'un, là ça devient louche.
J..j'ai pris mon traitement dès le premier jour ! Vous reviendrez tous les jours pour mes pansements ?
S'agissant de rapporter des ragots, le blessé n'eut pas sa langue dans sa poche.
Pwyll, tout le monde l'apprécie ici. Il prête son chien pour faire plaisir aux voisins… C'est un tueur de feond qui ferait pas de mal à une mouche, il est trop gentil, il, euh.. il aime les fleurs. Mais, le clerc du château, Dred ?
Aha, je le connais, Dred, Pwyll lui a piqué Mad ! Il apprécie personne, Dred, sauf Blodwen, tiens donc ! Et avec Jazkez c'est le même caractère, opposé p'te ben... À mon humble avis, Rozenn, si Jazkez se met à apprécier quelqu'un, là ça devient louche.
Le cancre
Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Rozenn regardait Kiddle avec un drôle d'air, surprise de fe que venait de lui dire le garçon au sujet non seulement de Pwyll, mais d'Aeldred également. Il n'appréciait personne ? Ce n'était pas l'impression qu'il lui avait laissé. Et Pwyll lui aurait piqué la femme dont il s'était épris ? Elle préféra garder le silence à ce sujet et faire chauffer de l'eau pour nettoyer le bras bandé, bien que son amour immodéré pour les histoires à l'eau de rose la pressa d'agonir de question le jeune blessé.
"je réalise que tu ne m'as même pas dit ton nom, lui dit-elle d'un ton de reproche amusé, ce n'est guère poli."
Elle attrapa une étoffé de lin épaisse qui lui servirait à laver la blessure, prépara ses flacons.
"Le temps que l'eau chauffe, je vais déjà examiner tes côtes, si tu veux bien retirer ta chemise." Désireuse de faire la conversation, elle poursuivit : "et toi, tu es d'ici également ?"
"je réalise que tu ne m'as même pas dit ton nom, lui dit-elle d'un ton de reproche amusé, ce n'est guère poli."
Elle attrapa une étoffé de lin épaisse qui lui servirait à laver la blessure, prépara ses flacons.
"Le temps que l'eau chauffe, je vais déjà examiner tes côtes, si tu veux bien retirer ta chemise." Désireuse de faire la conversation, elle poursuivit : "et toi, tu es d'ici également ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Ah, pardonnez l'impoli Kiddle. D'habitude avec les dames je me présente mieux. Répondit-il, non sans un brin de malice, mais vite effacé par l'embarras que lui causa une autre requête de Rozenn, celle d'enlever sa chemise avec son seul bras.
Quant à se faire déshabiller par une jeune femme, c'est la honte, non ?
Merci, je n'ai plus mal à mes côtes. Vraiment. Ça vient de passer.
Quelle déconfiture, jamais il n'avait inventé pire excuse ! Il n'osa plus rien ajouter après ça, tandis que l'eau bouillait et qu'elle préparait ses flacons...
Quant à se faire déshabiller par une jeune femme, c'est la honte, non ?
Merci, je n'ai plus mal à mes côtes. Vraiment. Ça vient de passer.
Quelle déconfiture, jamais il n'avait inventé pire excuse ! Il n'osa plus rien ajouter après ça, tandis que l'eau bouillait et qu'elle préparait ses flacons...
Le cancre
Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
La bouche de Rozenn s'ouvrit sur un "ho !" de -- fausse -- stupeur muette alors que Kiddle semblait d'un seul coup aller bien mieux.
"Serais-tu soudain devenu timide ? le taquina-t-elle. Un grand gaillard comme toi ! Je suis pourtant certaine d'être moins effrayante qu'un feond."
Elle l'observa un moment avec un sourire mutin puis son attention fut attirée par le panache de vapeur de l'eau qui chauffait. Elle se leva alors pour l'enlever du feu, la versa dans un seau qu'elle plaça près d'elle et entreprit d'ôter le bandage du garçon. Si Rozenn avait su auparavant à quoi ressemblait une blessure traitée avec de l'écorchée, sans doute ses yeux ne seraient pas autant agrandis sous la stupeur. Elle n'était plus très loin de penser que les craintes de Kiddle n'étaient pas sans fondement, mais elle persévéra malgré tout. Elle entreprit donc de nettoyer la blessure et s'aperçut que c'était nettement moins grave que son apparence ne le laissait présager. Il s'agissait sans aucun doute de ce que l'on pourrait qualifier "d'effet secondaire particulièrement peu ragoutant" lorsque l'on usait de cette plante. Elle nota mentalement qu'elle devait se renseigner sur l'écorchée et voir s'il était possible d'en faire pousser dans un jardin afin de l'observer plus facilement. Elle opérait dans le même temps avec une extrême douceur, la plaie était très récente et devait être manipulée avec précaution.
"N'hésites pas à me dire si je te fais mal", lui dit-elle, concentrée sur son ouvrage.
La plaie complètement lavée, elle l'examina avant de passer de nouvelles compresses d'antiseptique dessus.
"Ça va picoter un peu", l'avertit Rozenn qui décida de lui changer les idées en parlant un peu d'elle : "Moi je viens d'Osta-Baille, la capitale, tu vois ? Mon père est bijoutier et ma mère l'aide à tenir sa comptabilité. Il compte parmi ses clients des nobles de toute la ville, c'est assez impressionnant, mais moins que la vue que l'on a depuis le quartier de Diòl : La ville haute est vraiment haute, plusieurs dizaines de mètres au dessus de la ville basse, mieux vaut ne pas avoir le vertige ! Pendant mes études, je me suis fait quelques amies dont Nelly, enfin, Oanell si tu préfères. Quelle surprise ce fut que de la voir ici ! Je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis... depuis qu'elle avait quitté la capitale avec son mentor."
Elle se tut, un peu peinée à l'évocation de ce souvenir et en profita pour poser un bandage propre. Elle s'assura qu'il était bien fixée avant de récupérer l'ancien qu'elle ferait bouillir au soir pour le laver.
"Voilà, tu devrais être tranquille, estima-t-elle avec un grand sourire. Pour ce qui sera de te le changer, tu pourras compter sur moi ou Névéna. Tant que la plaie n'aura pas cicatrisée, hors de question d'utiliser ton bras pendant les prochains jours, sous peine d'aggraver ton état. Tu ne perdras pas ton bras, sauf si tu fais n'importe quoi."
"Serais-tu soudain devenu timide ? le taquina-t-elle. Un grand gaillard comme toi ! Je suis pourtant certaine d'être moins effrayante qu'un feond."
Elle l'observa un moment avec un sourire mutin puis son attention fut attirée par le panache de vapeur de l'eau qui chauffait. Elle se leva alors pour l'enlever du feu, la versa dans un seau qu'elle plaça près d'elle et entreprit d'ôter le bandage du garçon. Si Rozenn avait su auparavant à quoi ressemblait une blessure traitée avec de l'écorchée, sans doute ses yeux ne seraient pas autant agrandis sous la stupeur. Elle n'était plus très loin de penser que les craintes de Kiddle n'étaient pas sans fondement, mais elle persévéra malgré tout. Elle entreprit donc de nettoyer la blessure et s'aperçut que c'était nettement moins grave que son apparence ne le laissait présager. Il s'agissait sans aucun doute de ce que l'on pourrait qualifier "d'effet secondaire particulièrement peu ragoutant" lorsque l'on usait de cette plante. Elle nota mentalement qu'elle devait se renseigner sur l'écorchée et voir s'il était possible d'en faire pousser dans un jardin afin de l'observer plus facilement. Elle opérait dans le même temps avec une extrême douceur, la plaie était très récente et devait être manipulée avec précaution.
"N'hésites pas à me dire si je te fais mal", lui dit-elle, concentrée sur son ouvrage.
La plaie complètement lavée, elle l'examina avant de passer de nouvelles compresses d'antiseptique dessus.
"Ça va picoter un peu", l'avertit Rozenn qui décida de lui changer les idées en parlant un peu d'elle : "Moi je viens d'Osta-Baille, la capitale, tu vois ? Mon père est bijoutier et ma mère l'aide à tenir sa comptabilité. Il compte parmi ses clients des nobles de toute la ville, c'est assez impressionnant, mais moins que la vue que l'on a depuis le quartier de Diòl : La ville haute est vraiment haute, plusieurs dizaines de mètres au dessus de la ville basse, mieux vaut ne pas avoir le vertige ! Pendant mes études, je me suis fait quelques amies dont Nelly, enfin, Oanell si tu préfères. Quelle surprise ce fut que de la voir ici ! Je n'avais plus de nouvelles d'elle depuis... depuis qu'elle avait quitté la capitale avec son mentor."
Elle se tut, un peu peinée à l'évocation de ce souvenir et en profita pour poser un bandage propre. Elle s'assura qu'il était bien fixée avant de récupérer l'ancien qu'elle ferait bouillir au soir pour le laver.
"Voilà, tu devrais être tranquille, estima-t-elle avec un grand sourire. Pour ce qui sera de te le changer, tu pourras compter sur moi ou Névéna. Tant que la plaie n'aura pas cicatrisée, hors de question d'utiliser ton bras pendant les prochains jours, sous peine d'aggraver ton état. Tu ne perdras pas ton bras, sauf si tu fais n'importe quoi."
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
Re: [OdE -Chap. 8-4X ] Le blessé bien réel
Oui..aïe.. ça picote, ça picote beaucoup, se plaignait-il de temps en temps à la limite de tourner de l'oeil, tandis qu'elle en avait quasiment terminé avec l'antiseptique, et que le plus dur était passé.
Nelly.. est la dame.. la plus appréciée.. du château, déclara-t-il pour la complimenter alors qu'il n'avait jamais mis les pieds au château, cependant que la belle magientiste semblait surfer entre nostalgie de la capitale et soins infirmiers à la ferme.
Ça doit être sympa la capitale, moi, ma mère, la pauvre était folle, elle a empoisonné mon père et ses enfants, je suis le seul qu'elle a oublié d'empoisonner. J'ai été recueilli à la naissance par une vieille muette, je vivais dans une cabane dans les arbres, puis un matin, je suis parti. J'ai pas mal visité de fermes, quand je dis visité, je visitais surtout des poulaillers.
Le sauvageon qu'il avait été se sentait bien en présence de Rozenn. La jeune femme diffusait quelque chose qui vous invitait à l'aimer, on l'écoutait bavarder et on trouvait sa conversation brillante.
Que je perde mon bras, et je serais un gougnafier ! S'exclama-t-il à la dernière phrase de recommandation de Rozenn. Mais je suis sérieux... Je vais bientôt suivre une formation avec Ultana. Je vais étudier sérieusement le marais, sans approcher un seul feond, ce sera difficile je vous cache pas.
Pour finir, il descendit prudemment de la table et il s'inclina.
Je suis votre dévoué serviteur, dame Rozenn, je ferais tout ce que vous demanderez, fit-il, et en se relevant : qu'est-ce qui vous ferait plaisir, sachant que je suis prêt à vous payer une fortune ?
Rozenn ayant savamment et perspicacement noyé le problème épineux du déshabillage, Kiddle retrouvait son culot naturel, signe qu'il allait mieux, dans sa tête. Restait plus qu'à se mettre à manger des graines et à travailler dur comme un fermier, afin qu'un jour, Rozenn se pâmât d'envie qu'il la déshabillât.
Nelly.. est la dame.. la plus appréciée.. du château, déclara-t-il pour la complimenter alors qu'il n'avait jamais mis les pieds au château, cependant que la belle magientiste semblait surfer entre nostalgie de la capitale et soins infirmiers à la ferme.
Ça doit être sympa la capitale, moi, ma mère, la pauvre était folle, elle a empoisonné mon père et ses enfants, je suis le seul qu'elle a oublié d'empoisonner. J'ai été recueilli à la naissance par une vieille muette, je vivais dans une cabane dans les arbres, puis un matin, je suis parti. J'ai pas mal visité de fermes, quand je dis visité, je visitais surtout des poulaillers.
Le sauvageon qu'il avait été se sentait bien en présence de Rozenn. La jeune femme diffusait quelque chose qui vous invitait à l'aimer, on l'écoutait bavarder et on trouvait sa conversation brillante.
Que je perde mon bras, et je serais un gougnafier ! S'exclama-t-il à la dernière phrase de recommandation de Rozenn. Mais je suis sérieux... Je vais bientôt suivre une formation avec Ultana. Je vais étudier sérieusement le marais, sans approcher un seul feond, ce sera difficile je vous cache pas.
Pour finir, il descendit prudemment de la table et il s'inclina.
Je suis votre dévoué serviteur, dame Rozenn, je ferais tout ce que vous demanderez, fit-il, et en se relevant : qu'est-ce qui vous ferait plaisir, sachant que je suis prêt à vous payer une fortune ?
Rozenn ayant savamment et perspicacement noyé le problème épineux du déshabillage, Kiddle retrouvait son culot naturel, signe qu'il allait mieux, dans sa tête. Restait plus qu'à se mettre à manger des graines et à travailler dur comme un fermier, afin qu'un jour, Rozenn se pâmât d'envie qu'il la déshabillât.
Le cancre