[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[DukeTogo]

"Fadira, on ne peut avoir de vous que l'image que vous donné. Etant donné votre manque de considération et votre désir impérieux de me toiser, comment vouliez-vous que je vous trouve amicale?
Comprenez bien que si je laisse quelqu'un qui ne m'est pas supérieur par le rang ne pas respecter mon statut, ce que je représente, c'est la porte ouverte à tout les déboires.
Bien sur, il y'a toujours des âmes chagrines pour reprocher aux riches d'être riche et aux nobles d'être noble. Dans le fond, la noblesse n'est qu'une croyance populaire sur laquelle est fondé l'équilibre de nos cités.
Sans nobles, sans chef, les villes, les régions ne serait que des terres de sauvageons ou tout serait permis.

Oublions vos manières précédentes, je pense que vous avez compris ce que je permettais et ce que je ne permettais pas.
Dans la deuxième catégorie, les usurpateurs qui salissent leurs serments de chevalier."

Enguerrand acquiesca en imaginant la mort imminente d'Estranglin.

"Il mourra. Mais pas avant que je ne vous en ai donné l'autorisation et que nous ayons aménagé les conditions de son trépas hors l'enceinte du castel."

En tout cas, elle était tout à fait prête à jurer devant son dieu qu'elle allait respecter sa parole...

"J'entends la croyance qui vous rend forte et indépendante.
Je n'entends pas vous contraindre à rien contre votre gré et vos convictions.
Jurez-vous devant l'Eternel de me servir, reconnaitre mon autorité et de ne point chercher à me nuire?"

Une fois fait, Enguerrand lui dit en souriant :

"Fadira... Vous êtes une tête de mule mais j'aime ça.
Une dernière chose, tenez Lysanor ignorante de vos projets d'assassinat.
Puisse-t'elle ignorer longtemps la noirceur de ce monde..."

Il servit des coupes de vins et les tendit à Vérole et Fadira en ajoutant : "Détendez-vous, Vérole, vous êtes crispé..."

Puis se tournant vers Fadira :

"Je m'y connais un peu pour comprendre les gens de mon époque. Vous voulez briser Estranglin? Voilà comment vous pourriez commencer : Laissez le croire qu'il peut vous posséder... Une femme peut mener un homme par le bout du nez, vous le savez. Les monstres ne changent pas : il vous suivra dans le but de vous violer et alors vous pourrez le défaire de ses attributs pour commencer... Et ensuite lui révéler la raison de sa mort imminente avant de l'occire. Voilà ce que je ferais si je devais me venger de quelqu'un. De plus, si d'aventure, on devait vous reprochez sa mort, vous n'auriez fait que vous défendre contre un violeur."

"Votre façon de bouger... Je comprends maintenant que c'est autre chose que de l'élégance. Votre corps est une arme, j'en suis certain.
Savez-vous danser? Je serais étonné du contraire.
Si oui, j'aimerais que vous dansiez demain. Vous le feriez pour moi, votre exotisme serait une bénédiction pour divertir mes invités et vous le feriez également pour vous, pour ensorceler Estranglin, l'attirer dans vos filets..."

[Asdel]

Vérole prit le vin sans le boire, écoutant la conversation avec attention. Il sentit ses joues s'embraser de colère quand son seigneur le taquina méchamment, non point comme une pucelle amourachée, mais comme un gamin pris en faute. Ce n'était cependant pas l'heure de répondre, il savait où était sa place, et Enguerrand avait raison de le rappeler à la raison.

[darkbaron]

Fadira prit la coupe de vin dans sa main et y fit tourner la boisson en souriant, puis répondit :

"Bien, nous sommes donc d'accord. Estranglin mourra quand vous aurez décidé du jour, ce qui vous ôtera une épine du pied. Néanmoins, sachez que j'ai pour principe de ne jamais assassiner directement. Nous préférons largement les "accidents" en règle générale. Certes, c'est probablement moins jouissif et spectaculaire qu'un assassinat pur et simple, mais ça a l'avantage de placer le responsable de l'"accident" au-dessus de tout soupçon.

Vous vous méprenez si vous croyez que je compte faire preuve de cruauté par vengeance. Je prodigue la mort, pas la souffrance. Estranglin mort, il ne pourra plus nuire à qui que ce soit et cela me suffira amplement. Je ne suis pas une tortionnaire, juste une disciple on ne peut plus honorable. C'est certes la vengeance qui guide mes actes pour le moment, mais je ne veux pas me montrer aussi ignoble que lui, même s'il le mérite sans doute.

Quant au reste, messire Enguerrand... Je dois vous avouer que votre proposition me laisse perplexe..."

Elle posa sa coupe et le fixa étrangement avant d'ajouter :

"Oui, je sais danser. J'ai été acrobate. Néanmoins, pensez-vous vraiment que ce divertissement les intéressera ? Et qu'en pensera Lysanor ?"

[DukeTogo]

Enguerrand se tenait assis, bien droit dans son fauteuil, en écoutant les doigts croisés l'étonnante jeune femme, et la jugeant capable de comprendre, lui répondit :

"Oui, je le pense. Si ce n'était pas le cas, je n'aurais pas envisagé ce divertissement. Vous m'avez expliqué vos motivations, comprenez les miennes.
La délégation qui nous vient est une opportunité rare. Toutes proportions gardées, les Aversin ne font pas partie des plus grandes familles de Westeros.
La politique est un jeu de dupe. Que nos visiteurs de marque trouvent dans nos murs de quoi nous démarquer des autres nobles de Dorne contribuera à nous faire sortir de l'anonymat à grande échelle.
L'effervescence du château, toutes les sommes que j'ai débloqué pour lui redonner de l'éclat, y compris les abords, les ruelles de la ville, les cuisiniers, mon demi-frère qui remet sur pied nos garnisons...Tout cela pour nous distinguer des autres maisons moins prévoyantes.

Alors, oui, étant donné votre proposition d'allégeance, si comme je le pense vos talents et votre... science du mouvement contribue à étonner agréablement mes invités, je ne souhaites me priver de cet avantage supplémentaire.
Lysanor pourra-t'elle être jalouse? Peut-être. Mais je pense qu'elle devrait plutôt vous faire confiance : personne ne pose la main sur vous sans votre accord, non?
Si la danse lui déplait, vous n'aurez qu'à lui dire que c'est mon initiative. Tant pis si elle m'en tient rigueur.
Néanmoins elle doit grandir. Tout mes efforts pour faire avancer notre maison, s'ils sont couronnés de succès, lui seront pareillement profitable pour la mettre définitivement à l'abri du besoin.

Enfin, ensorceler Estranglin me permettra d'étudier son comportement, de corroborer vos dires sur son odieuse nature. Pour le moment, je n'ai que vos mots et rien pour les valider.
J'ai besoin d'être sur, bien que tout cela sonne très vrai, je dois le reconnaitre.
Tout comme j'ai besoin d'être sur de vous et d'entendre votre parole d'obéissance devant l'Etranger."

[darkbaron]

Un sourire charmeur sur le visage, Fadira se pencha en avant et demanda en susurrant :

"Est-ce vraiment pour vos invités que vous voulez que je danse ou avez-vous en fait une autre idée en tête ? N'est-ce pas plutôt pour vous ? Pour la satisfaction de voir l'amante de votre sœur danser pour vous ? Je doute sincèrement que vos invités puissent apprécier ce divertissement, d'après ce que j'ai entendu des princes de la bouche de quelques hommes, mais je reconnais en savoir probablement moins que vous à leur sujet, messire Enguerrand..."

Elle continuait à sourire, son visage proche de celui du noble, et recula finalement au bout d'un moment en ajoutant :

"Quant à Estranglin, sachez que je préférerais mille fois danser et faire une démonstration de ma souplesse dans votre lit ou même dans celui de la Vérole que de le faire publiquement devant ses yeux afin d'attiser son désir pour moi. Quand je pense au désir qu'il peut ressentir pour Lysanor, moi ou d'autres femmes, des plus modestes aux plus nobles, je ne ressens qu'un profond dégoût. Si j'étais vous, je le cuisinerais avec votre ami la Vérole."

Elle soupira et reprit :

"Enfin... Je jure devant l’Étranger de ne jamais vous trahir et de tuer Estranglin le moment venu."

[DukeTogo]

"Très bien"

Une étincelle s'était allumée dans les yeux d'Enguerrand devant autant de promesses charnelles. Pour un peu, il en aurait oublié l'importance du serment d'allegeance.
Admirant le menton fier de la jeune femme au teint hâlé, il approcha doucement sa main de son visage et, à moins que sa séduction ne fut qu'un leurre, lui caressa délicatement la joue avec le pouce.

Après un très léger sourire, il s'adressa à Vérole dont il surveillait l'attitude.

"Fermez la porte en sortant"

[darkbaron]

Fadira sourit et resta immobile quand le noble vint caresser sa joue avec son pouce. Au bout de quelques secondes, elle tourna délicatement la tête afin de diriger le doigt en question vers ses lèvres et le baisa tendrement. Ensuite, d'un geste vif et habile, elle détacha sa cape avant de défaire sa ceinture avec son autre main, faisant ainsi tomber au sol ses deux lames. L'assassin n'était plus : c'était certes une jeune femme en armure de cuir noire qui se trouvait devant les yeux d'Enguerrand, mais le scorpion du désert qui avait pu lui sembler si menaçant et dangereux n'avait désormais plus de dard pour le frapper.

Après s'être libérée de ces quelques éléments plus ou moins gênants, la jeune femme attendit en lui adressant le plus doux des sourires : elle ne savait certes pas comment était Enguerrand dans l'intimité, mais elle l'imaginait diriger jusque dans son lit en raison de son amour de l'autorité.

La question était donc : que voulait Enguerrand ? Était-il prêt à laisser un assassin lui prodiguer la petite mort ?

[Asdel]

Imperturbable, Vérole ne répondit même pas aux allusions de Fadira. A vrai dire, c'était plutôt l'inverse, son crâne venait d'allumer les feux d'alarmes, il aurait aimé sonné le tocsin ou se retrouver en plein cœur d'une sanglante bataille plutôt que de se retrouver à essuyer les traits de ces deux féroces adversaires.

Le spadassin était d'ailleurs heureux d'avoir conclut sa petite affaire dans l'après-midi, ce qui permettait à son esprit de se tourner vers des luxures plus terre-à-terre, et digne de son rang, au lieu d'imaginer des plans sordides entre son seigneur, la servante et la belle Lysanor. Le souvenir de la douce Alna était encore assez frais pour que sa luxure naturelle ne revienne au grand galop et lui fasse commettre un dérapage dans tout ce beau linge, même si l'idée de conclure l'alliance entre son maître et Fadira par une fantastique chevauchée avait de quoi allécher ses papilles blasées.
Surtout vu le geste déplacé qu'Enguerrand avait fait juste avant de le congédier. On disait bien que les voies du Seigneur étaient impénétrables, mais Vérole avait entendu dire dans la maison Lorrimor qu'il se débrouillait assez bien avec ce que les Sept lui avaient offerts.

C'est donc partagé entre le soulagement de ne pas à trainer plus longtemps entre ces deux là et le déplaisir de manquer la suite de leurs affaires que Vérole, sans piper mot, partit en fermant soigneusement la porte. Mais par prudence, on ne savait jamais avec une assassine en puissance, il colla à la porte son oreille. Comme ça, personne ne pourrait dire que le garde du corps attitré du Seigneur Aversin faisait mal ses devoirs.

[DukeTogo]

Le seigneur regardait d'un air amène son homme de confiance déconfit sortir la tête basse en jugeant qu'il retiendrait la leçon.

"Bien. Vous devancez mes souhaits, n'etes-vous pas plus à l'aise ainsi allégée?"

Il eu un sourire imperceptible.

"Vous n'aurez pas besoin de ça pour le moment."

Et joignant le geste à la parole d'un mouvement sec du pied, les deux dagues glissèrent jusque sous son lit.
Il leva l'index pour lui intimer de s'abstenir de toute objection. Puisqu'elle avait fait serment de lui obeïr, elle devait accepter ses règles et son agenda.

Il déboutonna son col tout en inspectant la silhouette fauve de la jeune femme.

"Mmh, je comprends que mon homme puisse avoir un faible pour vous..."

Il disait cela en se défaisant de sa ceinture, puis de sa chemise et reprit en se rapprochant d'elle :

"Voilà mon ventre en présence d'un régime alimentaire atypique : j'ai commencé cet après-midi sur une impérieuse envie de poire en sorbet et vous me proposez de continuer ce soir avec un plat épicé..."

SCRIIIITCH... La suite est en MP avec le MJ et sera révélé prochainement!
En avant le chapitre 2. Quelle journée !

[darkbaron]

La Vérole, l'homme de main quelque peu trop curieux, pouvait très distinctement entendre son maître pousser des soupirs de plaisir à travers la porte de la chambre de celui-ci. Apparemment, la jeune femme s'occupait très bien de lui et savait comment le satisfaire. Bref, il n'avait probablement pas à s'inquiéter pour ce dernier car il était entre de bonnes mains. Néanmoins, un détail devait sans doute chiffonner l'espion : Fadira ne semblait aucunement émettre ce genre de sons. Cela dit, ne pouvant se fier qu'aux bruits, il ne savait pas vraiment ce que faisaient les deux amants, donc c'était peut-être normal...

Dans un autre registre, là où il était, l'"espion" était dans une situation dangereuse : il se trouvait actuellement dans un couloir assez fréquenté et pouvait d'ailleurs entendre quelques bruits de pas. Il s'agissait probablement de domestiques, mais il ne pouvait pas en être sûr...