Message : # 11039Message
Asdel
26 déc. 2012, 21:25
Parce que le sujet m'intéresse historiquement parlant, et que j'aime bien l'univers de Warhammer, je rentre avec mes gros sabots dans le débat, mais je pense que Thalgrim tranchera.
Comme vous l'avez fait remarquer, Warhammer, c'est un mélange étrange entre l'Allemagne de la guerre de Trente Ans et la période féconde de la Renaissance, rien qu'à voir les armes à feux, canons et autres joujoux d'Altdorf ou de Nuln. Autre récurrence historique, le système d'élection comme dans le Saint Empire, et les oppositions entre grandes familles font penser aussi aux conflits religieux, mâtinés, comme on le sait, constamment de politique depuis...l'aube des religions.
Ces guerres résultent en revanche non pas d'une fracture intrinsèque d'une religion à Warhammer, mais l'opposition entre deux grands courants: un panthéon polythéiste fondé sur la Nature, et l'élévation dans ce panthéon d'un humain: Sigmar. Pourquoi est-ce si important ? Parce que toute l'organisation de l'Empire se fonde là-dessus. Sigmar représente un homme du Nord, mais surtout l'unificateur d'un territoire. C'est l'Avatar du Bien, le champion Eternel de Moorcok, qui revient régulièrement lutter contre le mal absolu. Au contraire, les autres dieux, Ulrich, Morr ou Taal représente des avatars de la Nature, des puissances unificatrices et païennes, proche d'une cosmogonie chthonienne.
Le débat porte plus sur la divinité/supériorité de l'un sur l'autre que sur le pouvoir de ces déités. Contrairement aux guerres de religions, on se bat moins pour la question purement religieuse de la transsubstantiation ou la consubstantiation, que pour la primauté du pouvoir temporel sur un autre, car les deux sont totalement opposés, ce qui n'était pas le cas dans les origines de la Réforme si on regarde du côté de l’Évangélisme ou même de l'Anglicanisme. Toutefois, les données politiques sont les même, comme le Roi d'Angleterre ou le Roi de France avec les gallicanismes et autres schisme anglican, ce que visent le clergé d'Ulrich c'est un pouvoir temporel sans regard de l'Eglise de Sigmar, ce qui est relativement le cas autour de Middenheim ^^.
Après,d e la question des dates et des temps longs. C'est un fait qu'Iris montre, les auteurs de fantasy sont prodigues dans des temps incomplets pour caler un petit deus ex machina quand tout va mal. Mais le temps long sert aussi à montrer quelque chose dans l'Empire: la corruption et la menace du chaos. Là, on touche à l'essence de l'univers de warhammer et ses pompages à d'autres Univers comme celui de Moorcock. L'univers marche par cycle, aussi lié au jeu de figurine et autres stratégies marketing mais si on entre dans les détails on ne s'en sortira pas, où s'opposent deux forces: le Bien (?) et le Chaos, le Mal, appelez le comme vous le voudrez. En fait, vous jouez juste après un climax dans cette lustre millénaire, et les traces du combat ont durement touché Middenheim (outre une stratégie de vente permettant de rebooster l'Empire par une nouvelle vague de figurines ^^). Et dans cette époque millénariste, je pense qu'il est évident pour tous que rien ne va, mais que tant que l'Empire dure, on peut laisser la politique à veau l'eau. D'accord, les chefs se battent entre eux et une bonne guerre les remet sur le droit chemin, mais il est plus important de rester dans un état de fait stable plutôt que de valoriser la recherche. D'où un contrôle sans fond des gens et des personnes, par le biais de l'Inquisition (Sigmarite) et d'un système de loi très élaboré (dont la célèbre taxe sur les fenêtres...si si, les coutumes de l'Empire sont complexes ^^).
Donc la Renaissance dure longtemps...Mais pour rester dans un état qu'on peut dire de végétation ou de corruption profonde, mais qui évite l'imposition du principe opposé. En effet, sous couvert de sorcellerie et de démonologie, l'Empire reste ce qu'il est, une vaste machine gangrenée qui impose une sorte de "Bien". Finalement, ce qui transparait ici, c'est que je pense, et Warhammer le fait bien, on peut arriver à des débats philosophiques dans ce jeu sur la nécessité du Changement ou de la Conservation, selon le côté très manichéen où on se trouve...
Gros pavé pour dire que "le chaos, c'est bien, mais il faut le mériter ^^"