Qui et quoi en Artland ? [HRP étudiant trop curieux]

[darkbaron]

Alors, pour résumer (la biographie actuelle est plus longue que ça, mais inachevée), mon personnage est une veuve trentenaire issue de la bourgeoisie, fille de parents écrivains et philosophes, donc eux-mêmes cultivés et lettrés (je me suis très vaguement et librement inspiré des parents de Mary Shelley, Mary Wollstonecraft et William Godwin, sauf que dans mon cas, le père ne faisait pas dans la philosophie politique), ayant été initiée à la philosophie de l'art par des connaissances de ses parents. En grandissant, elle a fait des études d'histoire de l'art et de philosophie, tout en continuant à fréquenter des cercles de poètes (*insérer ersatz de Baudelaire*), romanciers et autres amateurs d'art qui aimaient beaucoup discuter et critiquer les dernières œuvres à la mode.

Elle a fait la connaissance d'un jeune bourgeois maladif, héritier aisé qui passait le plus clair de son temps chez lui et organisait justement des expositions ou des soirées liées à l'art dans son propre domicile ou pas loin, son état de santé ne lui permettant pas de se déplacer. Le jeune homme frêle étant un individu fort charmant et cultivé, elle est tombée sous son charme, mais la maladie a empiré et il était très souvent alité. Il a fini par succomber.

En ce qui concerne ses objectifs, je les vois comme ça :
Court terme : continuer ses projets de critique et la rédaction de réflexions philosophiques sur l'art, voire les œuvres de mécénat de son époux.
Moyen terme : Ouvrir une galerie en mémoire de son époux. Ce sera un hommage posthume qui portera son nom.
Long terme : Refonder une famille ou adopter, voire initier de jeunes gens. Elle veut des héritiers, qu'ils soient naturels ou spirituels.

[Iris]

En bref (tout est bon pour trouver une distraction à la lecture passionnante de "Dire le droit : normes, juges, jurisconsultes"),

OK sur le principe du perso, milieu social, mariage, veuvage... Je pourrais toujours tester des ébauches d'équilibrages de niveau de vie, mais ça ne concerne que moi et mes tests de toutes sortes ...


Par contre, en l'état, ce qui manque : les problèmes. Ou les obstacles, ou les manques... bref, les faiblesses, l'adversité, ce qui amène le personnage à se dépasser et / ou sert de prétexte à péripétie.

• Court terme : "continuer ses projets de critique et la rédaction de réflexions philosophiques sur l'art, voire les œuvres de mécénat de son époux." ... si elle continue, c'est super pour elle, mais du coup quelles sont les ombres au tableau ? ... voir également que si sa passion est vraiment si intensément la rédaction, pourquoi irait-elle prendre des risques dans des enquêtes ou aventures dont le MJ ne peut garantir l'issue heureuse ? ...
• Moyen terme : "Ouvrir une galerie en mémoire de son époux. Ce sera un hommage posthume qui portera son nom." OK, mais qu'est-ce qui pose problème à la réalisation de ce projet ? Qu'est-ce qui manque ?
• Long terme : " Refonder une famille ou adopter, voire initier de jeunes gens. Elle veut des héritiers, qu'ils soient naturels ou spirituels." Pour l'adoption, c'est facile... un formulaire, un temps d'attente... vu que les gamins des rues ne manquent pas... (la preuve, y'en a une brochette à St Alaric )... qu'est-ce qui fait que c'est un objectif de long terme ? Ou plus précisément, qu'est-ce qui l'empêche d'avoir déjà déposé son formulaire ? ...

Ces trois objectifs se tiennent, pas de soucis, mais rien ne s'oppose à leur réalisation, et par conséquent, on est pour l'instant dans l'optique d'une existence plutôt tranquille, érudite, respectable... c'est en soi sympa, mais avec ces éléments je me demande ce qui empêchera la dame, face à un problème dangereux de dire "Si on laissait plutôt faire des professionnels ? La police par exemple ? " ... ... notez que je n'ai rien contre la délégation à des PNJs, hein... mais du coup, les investigateurs & aventuriers, ça risque d'être... eux...


Sinon côté famille à recomposer, ça ressemble à une perche tendue à Crépuscule, t'étonne pas de récupérer toute la flopée de gamins d'un coup ! ... et les gérer... ça me paraît un boulot à plein temps ... Je ne dis pas que ça se produira, mais penses-y, ça fait parti des futurs possibles ...


Je vous laisse continuer de réfléchir...

[darkbaron]

• Court terme : "continuer ses projets de critique et la rédaction de réflexions philosophiques sur l'art, voire les œuvres de mécénat de son époux." ... si elle continue, c'est super pour elle, mais du coup quelles sont les ombres au tableau ? ... voir également que si sa passion est vraiment si intensément la rédaction, pourquoi irait-elle prendre des risques dans des enquêtes ou aventures dont le MJ ne peut garantir l'issue heureuse ? ...
• Moyen terme : "Ouvrir une galerie en mémoire de son époux. Ce sera un hommage posthume qui portera son nom." OK, mais qu'est-ce qui pose problème à la réalisation de ce projet ? Qu'est-ce qui manque ?
• Long terme : " Refonder une famille ou adopter, voire initier de jeunes gens. Elle veut des héritiers, qu'ils soient naturels ou spirituels." Pour l'adoption, c'est facile... un formulaire, un temps d'attente... vu que les gamins des rues ne manquent pas... (la preuve, y'en a une brochette à St Alaric )... qu'est-ce qui fait que c'est un objectif de long terme ? Ou plus précisément, qu'est-ce qui l'empêche d'avoir déjà déposé son formulaire ? ...

Alors, sa passion n'est pas uniquement la rédaction, c'est aussi la discussion, le débat, et la découverte de nouveautés artistiques. La mort de son époux peut tout de même présenter quelques problèmes, comme la gestion du patrimoine. Ce n'est pas sa spécialité. Elle ne sait pas gérer des biens aussi importants. Bien sûr, un trésorier, comptable ou intendant peut s'occuper de certaines affaires dans ce genre, mais ça signifie laisser toute confiance à un tiers.
Rien ne dit que le majordome du mari ait vu d'un bon œil ce mariage et l'arrivée d'une épouse alors qu'il aurait aimé hériter d'une partie de la fortune. Oui, je viens d'inventer l'idée du majordome, mais si on veut incorporer des difficultés, je pense que ce personnage de majordome-gestionnaire est une idée plutôt plaisante.

En ce qui concerne l'ouverture d'une galerie, il faut bien sûr parvenir à convaincre assez de monde : sans tableaux, ça ne va pas aller. Il est possible qu'une partie de la communauté lui ait tourné le dos quand elle s'est faite moins présente en raison de son temps au chevet de son époux ou même de sa période de deuil. Il faut aussi être en mesure d'entretenir financièrement cette galerie pendant une durée indéterminée et on lui a peut-être mis des bâtons dans les roues.

Enfin, concernant l'adoption, c'est une décision qui demande une intense réflexion et pas mal de temps. Elle a pleinement conscience du poids de la responsabilité qui sera le sien quand elle sera mère. Veut-elle vraiment adopter ? Si oui, quel genre d'enfant désire-t-elle vraiment, et est-ce que ça ira ? Sera-t-elle une bonne mère ? Veut-elle élever un enfant seule ? Combien d'enfants veut-elle ? Bref, elle hésite grandement. Elle ignore si elle en sera capable et se demande si elle en est digne. Elle a placé sa propre mère (décédée) sur un piédestal et ce modèle l'intimide. Elle ressent le besoin de transmettre à d'autres, mais pourrait tout aussi bien adopter que prendre une jeune fille sous son aile pour l'éduquer.

[Iris]

Hello,


1. Objectifs à court terme : auteure & critique d'art

Alors... un majordome... n'est pas forcément intendant-gestionnaire de fortune... mais bon, ... partons de là :

• problème de gestion de patrimoine : ce n'est pas elle qui gère
• MAIS... ça n'est un problème QUE si le personnel est malhonnête ... et dans ce cas, ce qui pend au nez, c'est rien de moins que la ruine ... faut assumer de découvrir du jour au lendemain qu'en fait, on est endetté, que les actions placées dans telle entreprise prometteuse sont parties en fumée etc.

Es-tu sûr d'assumer ça ? ... moi ça me va, mais ça veut dire une cascade d'ennuis ... et pas forcément glamours... j'aime autant être sûre que les conséquences sont souhaitées... car ce qui se posera comme soucis, c'est qu'elle aura de gros manques d'argent alors qu'elle vise un mode de vie plutôt oisif / rentier, et qu'elle va devoir gérer énormément de choses auxquelles elle ne connaît rien... avec un gros besoin de se renflouer... et / ou enquêter sur les causes de sa ruine (ce qui ne garantit cependant pas de récupérer l'argent s'il a été dépensé / éparpillé).

Je précise que le but est que le Personnage ait des obstacles à surmonter pour réaliser son objectif...

Variante : si le majordome ne l'aime pas, supposons qu'il lui pourrisse la vie, pourquoi le garderait-elle à son service ? Donc si c'est un ennemi secret, à part plomber la comptabilité, il n'a pas beaucoup de marge de manœuvre pour avoir un rôle dans l'intrigue.

Si tu veux maudire ma lecture de l'Anatomie du scénario par John Truby, je comprendrais ! ... mais je suis désormais convertie & convaincue que la question des faiblesses / désir / adversité sont essentielles à la conception de l'intrigue

• Penser la destinée du héros : http://iris-d-automne.over-blog.fr/arti ... 32446.html
• Complexifier le héros - Désir & Adversaire : http://iris-d-automne.over-blog.fr/arti ... 04489.html

2. Objectifs à moyen terme

Le projet est-il une galerie ou un musée ? ... Si c'est une galerie, ce qu'il faut, ce sont des contacts avec des artistes, se lancer dans la gestion (ou dénicher un gestionnaire honnête & efficace) ... Bah oui, c'est aussi l'intérêt d'un artiste d'être exposé et voir ses toiles vendues.

• fonds pour le bail (mensuel) OU pour l'achat
• compétences en gestion à acquérir ou à louer (employé à rémunérer)
• écumer les marchés de l'art et voyager à la rencontre d'artistes pour leur proposer des expositions, des contrats de vente plus ou moins avantageux ...
• concurrence d'autres galeristes
• contrat d'exclusivité éventuel des grands artistes
• difficultés de trouver des clients (oui, l'argent vient de la vente) d'où la nécessité de s'agiter, voir du monde...

Tu vois les ennuis que ça implique... dont une partie peu glamour (tout le volet technique & gestion)...

Par ailleurs, côté réflexion métajeu : lancer une entreprise, si en prime il y a de vraies difficultés, ça représente d'être vraiment dessus, totalement... une fois démarrée, l'entreprise, avant qu'elle tourne, a besoin de tous les efforts & énergie possible... ça implique par conséquent de n'avoir guère de temps pour s'amuser à enquêter ou partir à l'aventure, parce qu'il faut rembourser les crédits, recruter, trouver l'argent pour la paie des employés, même si soi-même on ne se paye pas...

Bref : faisable, mais... est-ce que tu es sûr que ça va te plaire ?...

3. Adoption

La problématique est donc "doutes quant à ce qu'elle veut + manque de confiance en ses capacités " ? ...

Si je regarde mes impératifs de Meneur, je dirais que l'idéal, ce serait d'adopter Louis ... hélas, il s'est fait un profil de super faussaire indépendant & ambitieux, je ne sais pas si ça irait ...

Bon, sinon, de ce côté, l'objectif comme les difficultés sont essentiellement intérieures, pourquoi pas... donc l'adversaire ici, c'est l'image idéalisée de la mère. OK.



Conclusion : les difficultés sont jouables, mais j'ai comme un doute quant au fait que celles qui sont impliquées dans les cas 1 et 2 te tentent beaucoup (ruine & difficultés matérielles d'un côté ; de l'autre working girl / work addict).


On peut prendre les choses à l'envers : si tu ne "sens" pas les objectifs, regarde les difficultés. Quelles sont les difficultés que tu vois pour ce personnage ? A quels coup tordus ou problème la confronterais-tu ? ... On verra de suite ce qui peut coincer (typiquement si les scénarios proposent des problèmes qui ne sont pas du tout raccords). Note aussi les problèmes que tu ne souhaites pas du tout (ou pas) qu'elle rencontre, ça peut également permettre de clarifier.

Exemple : pas de problème de santé, pas de trauma sexuel, de torture, de séquestration, de confrontation à un serial killer ... ... bon, là, je force le trait, hein ! c'est pour donner l'idée de la question.


A suivre...

[darkbaron]

Le majordome n'est pas forcément celui qui gère, mais d'après la définition, ça peut aussi être celui qui chapeaute un peu tout, ayant la charge de diriger et superviser tous les autres domestiques au service du maître, de gérer certaines choses, etc. La définition dépend un peu du lieu où on l'emploie. Majordome d'un hôtel ne prend pas le même sens que majordome pour un seigneur, et les pouvoirs et fonctions varient sans doute même selon le lieu et l'époque.
Si je me fie aux définitions "merriam-wester" de "butler", "majordomo" ou "steward", ça peut être plus ou moins large. Après, je ne sais pas quel terme français convient le mieux pour définir ce genre de personnage : valet ? Un autre ? C'est vrai que le mot "majordome" correspond aujourd'hui davantage à un emploi précis dans l'entretien et l'aide à la personne (j'ai eu le droit à un petit cours sur les emplois dans l'entretien et le service à la personne).

Je ne pense pas qu'il veuille détruire le patrimoine du défunt maître. Il aimerait le récupérer et il n'aime pas l'idée que l'héritage du maître dont il s'est occupé pendant tant d'années lui échappe. Il était au service de la famille depuis de nombreuses d'années et avait pris soin du maître après la mort de ses parents, donc il aurait aimé plus de reconnaissance... Il ne déteste pas la nouvelle maîtresse personnellement, mais il est juste... cupide. Enfin, cupide ou persuadé que ses années de bons et loyaux services allaient finir par payer. C'est surtout un bougre qui aurait espéré recevoir plus de gratitude et être justement récompensé.
Donc oui, il se servira probablement dans la caisse car il était souvent chargé de vérifier les affaires de son maître et en connaît sans doute plus sur la question qu'elle. Il ne manifeste a priori aucune animosité envers elle, donc elle ne s'en doute pas nécessairement. Il reste professionnel et préfère probablement agir discrètement. Sinon, il risque tout bonnement d'être accusé de vol et viré. Se montrer détestable compromettrait sans doute ses plans.

J'ai conscience de la difficulté des objectifs à moyen terme et je compte bien m'en occuper. C'est ce qui prendra du temps en plus de l'éventuel scénario, si bien sûr le scénario se déroule dans un endroit où elle peut gérer cela (en pleine campagne, ça sera plus délicat). De toute façon, un personnage cohérent a rarement des objectifs totalement en phase avec un scénario. Un personnage doit parfois choisir entre ses envies et ses devoirs, voire même parfois choisir entre plusieurs devoirs qui s'opposent. Des objectifs peuvent être contradictoires. Les super-héros sont souvent victimes de ce problème.

Concernant l'adoption, oui, elle a des difficultés de ce genre-là. Enfin, ça dépend aussi de comment se déroule l'adoption en Artland... En soi, adopter Louis est une idée, et son côté faussaire pourrait même le pousser à voir s'il a du potentiel en tant que véritable artiste ou s'il n'est qu'un vulgaire imitateur tout juste bon à copier.

Donc quelles difficultés je verrais... Les difficultés financières peuvent arriver. En fait, ce n'est pas tant le manque de moyens que le fait qu'on lui mettra des bâtons dans les roues pour éviter qu'elle ne dépense de grosses sommes qui seraient tellement mieux dans d'autres poches.
On peut aussi la confronter à la difficulté de convaincre certaines personnes : elle n'est pas experte et elle a déjà pu critiquer négativement certains artistes, qui ont la rancune tenace et lui en tiendront encore rigueur. Ces derniers peuvent très bien essayer de discréditer son projet et de lui faire de la concurrence.
De plus, elle ne sait pas évaluer une œuvre d'art dans le sens où son métier n'est pas d'en estimer la valeur marchande comme le ferait un expert ou commissaire-priseur. Sa critique n'engage qu'elle et ceux qui y accordent de l'intérêt, donc d'un point de vue pragmatique, ça peut ne pas coller dans le sens où un artiste avide d'argent et/ou prestigieux peut demander bien plus que ce qu'elle attendait pour présenter certains de ses tableaux.

Exemple : pas de problème de santé, pas de trauma sexuel, de torture, de séquestration, de confrontation à un serial killer ... ... bon, là, je force le trait, hein ! c'est pour donner l'idée de la question.

On va éviter les problèmes de santé, du moins les problèmes graves. Les problèmes temporaires, ça ira. Je ne vais pas dire non à la grippe ou un rhume. A priori, elle n'a pas de problème de santé ou d'allergie. Pour le reste, en dehors du serial killer, voire de la séquestration, je ne t'imagine pas introduire ça.

[Iris]

Suite...

1. Un employé de maison cupide qui pique dans la caisse :

1. c'est donc lui qui fait les comptes ?... donc il est plus qu'un... majordome... ?... "butler" est généralement traduit par "valet" pour autant que j'ai pu en juger, enfin, non, ça change selon les livres j'ai aussi vu le butler / majordome... si on est plutôt sur un "valet" c'est une personne proche chargée de toute la logistique, c'est aussi quelqu'un qui suit son maître en tout lieu (port des bagages, les plier, ranger, prendre les réservations etc. ... mais là, ça ne colle pas trop...
2. si ses vols sont discrets et limités, il n'est pas un obstacle au fait d'être auteure / critique, du coup, il n'interfère pas... d'ailleurs, le PJ ignore ses actions... donc il est victime d'un parasitisme qui ne se manifeste pas en jeu, puisque trop léger pour gêner ou se voir... tu me suis ? Les problèmes doivent ... avoir une chance de se manifester ça me fait penser au handicap "Ennemi" dans les Ombres d'Esteren... sitôt que plusieurs PJs le prennent, il n'a plus d'impact parce que ça en fait trop à gérer pour le Meneur ... bref, du coup, l'Ennemi perd sa nature d'obstacle, son influence se réduisant drastiquement.

Un domestique même fidèle, ne peut pas espérer hériter du pactole, surtout s'il y a une épouse... il a dû se faire un bon paquet d'illusions

2. Galerie : c'est toi qui voit...

De toute façon, un personnage cohérent a rarement des objectifs totalement en phase avec un scénario. Un personnage doit parfois choisir entre ses envies et ses devoirs, voire même parfois choisir entre plusieurs devoirs qui s'opposent. Des objectifs peuvent être contradictoires. Les super-héros sont souvent victimes de ce problème.

Oui et non, je pense que tu m'as mal comprise. Je prends un exemple :

6 : Roméo mon amour
5 : ma vie
4 : écrire des poèmes
3 :
2 :
1 :

Supposons que Juliette soit une poétesse artlandaise.

• Si elle a de l'argent : "écrire des poèmes" n'est pas un enjeu car elle ne s'inquiète pas du lendemain. Si elle est pauvre, alors là, elle devra lutter ENTRE le besoin (nourriture, logement...) et la passion (écrire)
• Si Roméo est en bonne santé et l'aime, pas d'enjeu. Si Roméo est atteint d'une maladie grave ou en danger de mort pour X raison, enjeu.
• Sa vie : tant qu'elle est en bonne santé et jeune et en sécurité, pas d'enjeu. Si maladie, menace de mort, il y a enjeu.

Actuellement nous avons pour le perso en création :

• bien née = famille & appuis sociaux a minima
• vie honorable = bonne réputation, donc facilités sociables raisonnables
• argent = pas d'urgence
• bonne santé = pas d'urgence
• bonne éducation = formée pour beaucoup de choses

Ses priorités sont :

X : devenir mère MAIS se confronte à un désir de perfection
Y : ouvrir une galerie
Z : vivre tranquille

Rien ne s'oppose à Y ou Z, et le X peut être réglé par un travail sur elle : elle n'a pas besoin de l'aventure.

Par ailleurs, elle n'a pas de "devoir" : aucun engagement social qui la limite, aucun engagement familial ou affectif...

Donc : si besoin vital, ni devoir. Ce personnage n'a pas de contrainte, de leviers pour le MJ en somme.

Admettons que l'aventure toque à sa porte, ce ne sera donc pas une menace sur sa santé, rien de vraiment grave en somme. Pourquoi irait-elle risquer de perdre sa vie tranquille et ses projets personnels ? Elle n'a pas de devoir d'agir, donc pas d'hésitation entre "je voudrais être tranquille, mais je dois d'abord sauver le monde". Concrètement, face à une situation qui menace sa sécurité matérielle ou personnelle, elle devrait en toute logique dire :

" Ecoutez les gars, c'était marrant votre affaire au début, mais maintenant ça devient trop sérieux / dangereux / grave pour moi. Dans la vie ce qui compte pour moi, c'est de devenir mère, d'honorer la mémoire de mon défunt époux et de vivre tranquille en écrivant. Je ne veux pas risquer d'être blessée ou tuer pour résoudre un quelconque mystère. " OU encore : " J'ai une galerie à faire tourner moi, vous m'excuserez, vos bêtises dépassent hors de mon temps libre, or l'aventure c'est juste un loisir pour moi, pas quelque chose pour lequel je compte sacrifier tout ce que j'essaie de bâtir."

Pour qu'elle prenne des risques il faudrait :

• une contrainte : devoir moral ou social supérieur (= engagé dans la police, l'armée...) / urgence pour sa survie
• une passion contradictoire : j'aime ma vie tranquille MAIS j'aime aussi XXXX qui m'oblige à sortir

En somme, une motivation extrinsèque ou intrinsèque forte.

(là, on voit que j'ai mangé de la psycho sociale et de la pédagogie à doser régulière depuis quelques temps ).

On notera que là, on tombe sur un débat plus large sur la motivation... c'est un thème qui m'intéresse beaucoup par ses applications : enseignement, mais également implication des PJs dans les scénarios. J'en suis venue à l'hypothèse de travail chargée de données empiriques que sans identification de la motivation, on peut rater l'implication. C'est en outre un excellent outil de communication Joueur / Meneur, à condition qu'il soit bien compris par les deux... forcément...

OK pour le manque d'aspect pratique de sa critique d'art... mais du coup, son projet est-il vraiment viable sans compétences de gestionnaire, sans sens pratique ou commercial ? ... c'est pas gagné, ça sent la série de baffes dans la figures... (au figuré)

3. Problèmes & Obstacles :

Santé : rien de grave

... pour le reste, j'ai donné des exemples extrêmes, assurément... n'empêche que la torture, si, dans les ambiances les plus sombres... ça fait parti des trucs... bon, sans s'étendre en mode sadique, mais ça doit pouvoir faire parti des risques dans certains cas... concrètement, nos braves prisonniers en Esteren 5.6, je les laisse choisir leurs séquelles, mais sous-entendus, y'en a nécessairement, juste que je les laisse voir ce qu'ils sont prêts à assumer... mais des mauvais traitements / abusifs / humiliants /... c'est inévitable dans ce cas de figure.


... tu n'as pas vraiment répondu à la question : que la vois-tu affronter ? (à part un valet qui pique dans la caisse si discrètement qu'elle ne le voit pas ou des gens mécontents de la critique exposée)



A suivre...

[darkbaron]

bien née = famille & appuis sociaux a minima
vie honorable = bonne réputation, donc facilités sociables raisonnables
argent = pas d'urgence
bonne santé = pas d'urgence
bonne éducation = formée pour beaucoup de choses

Le problème, c'est que j'ai du mal à voir par exemple un problème de santé comme un enjeu. ça peut être intéressant, mais c'est le genre d'enjeu contre lequel on ne peut pas forcément grand chose. Soit on peut guérir, soit on ne peut pas. Si un remède n'existe pas, c'est mort. En plus, l'état de santé peut être handicapant si, disons, le personnage finit alité pendant le scénario. Si c'est une maladie curable, mais dont le remède coûte cher, tenter de gagner de quoi payer peut être un objectif.
Cela dit, un personnage incurable désirant accomplir ce qu'il veut avant de mourir, ça peut être beau, mais il faut assumer derrière...
Bref, pour la santé, je ne pense pas retoucher.

L'éducation non plus, pour des raisons évidentes : c'est un peu la base du personnage. Si on touche cette partie, le concept tombe avec.

On peut introduire des problèmes financiers d'emblée ou toucher à son statut social. Elle peut fréquenter des artistes et des dilettantes qui n'ont sans doute eux-mêmes pas toujours très bonne réputation. Cela peut très bien déteindre sur leurs relations et elle est fréquemment en contact avec eux. Elle peut très bien faire face à de vilaines rumeurs comme "la veuve éplorée se console en invitant des artistes chez elle et c'est l'occasion d'orgies".

edit : une autre possibilité à laquelle j'ai pensé, c'est un adultère commis alors que son mari était encore vivant. Il était souvent malade, elle se sentait seule, était dans une détresse sentimentale et émotionnelle et elle a pu finir par céder à des avances. La mort de l'époux a attisé sa culpabilité. Cela ne veut pas dire pour autant qu'elle a oublié son amant (il y a des chances qu'elle le voit encore s'il est dans le même milieu), mais la relation avec lui peut être tumultueuse, voire même désagréable parce qu'il rappelle sa faute et désire peut-être reprendre leur relation (que ses sentiments soient sincères ou que ses intentions soient plus lubriques)...
À voir si l'amant est un séducteur ou un amoureux sincère et désirant une relation sérieuse...

Une vie honorable dans l'ensemble donc, mais tout de même des moments de faiblesse...

[Iris]

Hello,

Je vais essayer de moins m'étendre... les posts fleuves... sont fleuves...


1. Enjeu médical :

• (1) le personnage survit grâce un remède temporaire ingéré / injecté. Type : toxicomane mais pour la bonne cause. Exemples : l'insuline, Blade, le "Zombex",... bref, plutôt courant en fiction, je ne donne que les premiers qui me viennent à l'esprit.
• (2) le personnage est en train de mourir, il doit agir s'il veut espérer se sauver : Princesse Mononoke...
• (3) Maladie chronique acquise : un des capitaines de Bleach qui crache du sang, le mentor des frères dans Full Metal Alchimist...
• (4) Le corps du personnage est un remède, un méchant le sait : greffes d'organes, instrumentalisation du corps comme réservoir de remède pour de régulières transfusions sanguines

Et donc si, la santé EST un enjeu dramatique... Ensuite faut l'assumer parce que, comme toute urgence vitale, ça peut être mortel.

2. Atteinte matérielle : si elle manque juste un peu d'argent, il n'y a pas de vrai obstacle, suffit d'attendre un peu, d'économiser, de ne pas partir à l'aventure ... et tout est réglé.

3. Mauvaise réputation : pourquoi pas... mais pour que ce soit un obstacle, il faut un peu plus que quelques médisances vagues... parce que bon, le milieu de l'art étant proche de la bohème, pour choquer, faut quand même s'y mettre sérieusement ! ... au pire, ça rend l'accès du milieu académique un peu plus difficile, mais vu de toute façon que le profil "bohème" a tendance à être critique avec lui...

• Bohème : http://iris-d-automne.over-blog.fr/arti ... 38263.html
• Lien avec le crime : http://iris-d-automne.over-blog.fr/arti ... 39935.html

4. Faiblesses & Obstacles : Encore une fois, des faiblesses, OK, mais ... ce personnage n'a aucune raison de partir "à l'aventure" ou même d'explorer un mystère, à part une après-midi pour se distraire entre deux rédactions de critiques. Ce perso se suffit à lui-même, ... ou alors pour un scénario un peu mélodramatique, type "Downtown Abbey", ... mais pour ce que j'ai en stock, ça ne colle pas trop... Rien ne l'empêche objectivement de faire ce qui lui plait, il ne lui manque pas grand-chose...

• Critiques & écrire : elle le fait déjà, poursuivre ce qu'on fait n'est pas un objectif, ça maintien juste le statu quo... ça ne pourrait devenir un objectif que si la dame était brutalement ruinée ou se découvrait des dettes terribles... mais dans ce cas, elle en bavera beaucoup, et sera dans une urgence monétaire dont tu ne veux pas...
• Un valet / intendant / majordome indélicat : ne peut être un problème que si ça prend des proportions telles que ça pose... vraiment problème ! ... fraudes massives, cambriolage... sinon, le gars, ben, c'est un parasite qui ne menace pas la survie de son hôte... une gêne légère, rien de significatif... en plus la solution est simple et accessible : le virer.
• Mauvaise réputation : une vague rumeur de décadence bohème n'est pas bien grave, à la rigueur, si vraiment ton banquier le sait, il ne prêtera pas d'argent pour un prêt pour acheter les locaux pour la galerie... mais pour ça faudrait que ce soit vraiment célèbre... et sinon, suffit de changer de banque
• Un amant : (a) s'il l'aime sincèrement et honorablement et lui fait une cour assidue maintenant qu'elle est veuve, ce n'est pas un problème, c'est même une solution pour combler son vide affectif et désir d'enfant .... (b) s'il est vicieux & lubrique, suffit de le plaquer ... problème résolu en une fois... (c) c'est un psychopathe qui fait une obsession et croit qu'elle lui "appartient"... oui, c'est un problème... mais du coup, ça va vite devenir LE problème principal (harcèlement, menaces, fleurs, menaces, enlèvement)... et pouf... la dame passe au rang de victime séquestrée et va devoir soit s'évader (pas facile !)... soit elle est sauvée... mais ça lui donne un rôle passif qui oblige les partenaires de jeu à être très actifs et dévoués...

Le problème n'est pas tant qu'elle soit honorable que le fait que ses motivations soient tournées uniquement vers ce qu'elle a déjà. Si je devais "chiffrer" ses intentions & dispositions pour estimer ses priorités :

• 6 : -
• 5 : sa vie
• 4 : sa sécurité matérielle - la mémoire de son mari défunt ?
• 3 : écrire des critiques - devenir mère
• 2 : ouvrir une galerie en mémoire du mari
• 1 :

(à voir pour ajuster les priorités, je mets au pif)

Donc pour traduire : peu de grandes passions, plutôt "tiède" et "raisonnable", elle a une vie sur des rails et si elle est très attachée à son époux défunt, elle mène ses affaires tranquillement.

... mais pourquoi voudrait-elle prendre un risque ? où est sa passion de la justice ? du mystère ? du risque ? ... ? ... vu sa vie, elle aime raisonnablement l'art... et sa seule décision un peu irrationnelle aura été d'épouser un mourant, mais ce n'est pas dramatique non plus. Elle n'a pas de "besoin" qui ne puisse être résolu autrement que par un travail sur elle ou un peu de temps... elle n'a pas de "soucis" qui ne puisse être assez aisément résolu par des moyens assez courants (prêt à la banque, trouver un gestionnaire compétent, virer le majordome, éconduire son ex...)...


En l'état, le seul moyen que je vois d'amener ce perso dans un scénario, c'est de lui forcer la main, en gros c'est une personne "normale" qui est jetée dans une situation "anormale" qui ne lui laisse pas de possibilité d'échapper "normalement" aux problèmes... ce qui signifie concrètement de la balancer dans un scénario horrifique... à survie incertaine par définition ... et dans ce cas, son objectif serait la survie et retourner à sa vie... mais l'horreur faut l'assumer... et vu que tu évites les Ombres d'Esteren ou Warhammer, je pense que ça ne te tente pas du tout.


Voilà en l'état la difficulté que me pose ce perso.

[darkbaron]

Oui, la maladie est un enjeu dramatique, mais c'est le genre que je ne veux généralement pas employer en JDR. Rares sont ceux qui prennent ce genre d'inconvénients et c'est au final très peu exploité par le MJ. C'est un peu un problème annexe. Le personnage a un problème de santé chronique, une allergie, fin de l'histoire. Cela fait des malus et c'est moche, mais en dehors... Jouer un malade, ça peut être un très bon rôle, mais il faut assumer derrière et ça ne m'intéresse pas. ça et bon, c'est aussi une part d'aléatoire et d'inévitable qui ne plaît pas à tout le monde dans un rôle ouvert. Un personnage malade en fiction (série, film) a été écrit dans ce sens. Dans une série, la lutte de ce personnage contre le cancer sera centrale. Qu'il vive ou meure, on l'a suivi. Dans "Philadelphia", on sait que le personnage est condamné, mais il lutte malgré tout contre l'injustice qu'il a subie (et qui est celle que subissent tous ceux ayant la même maladie).
En général, les malades en question sont tous des gens dotés d'une incroyable force de caractère et faisant preuve d'une certaine acceptation de leur sort. Ils affrontent dignement ce qui les attend. Personne ne veut voir un personnage geindre et pleurer en attendant la mort. Même si la maladie est juste chronique, il est rare qu'on entende de tels personnages se plaindre. En fait, le gars qui se lamente sur sa condition est même très rarement sympathique et ne suscitera pas énormément de pathos. Le condamné qui attend dignement sera toujours mieux vu parce que ça en fait un héros ordinaire. Je ne me sens pas capable de jouer un tel rôle.

Donc, comment l'amener vers l'aventure... Le goût du mystère, ça peut la toucher. Elle aime voir ce qu'il se cache derrière chaque œuvre, découvrir le sens profond de celles-ci, etc. Elle peut être passionnée par les mystères, comme pas mal de monde. Elle a pris relativement peu de risques jusqu'ici, mais elle peut être poussée à tenter le tout pour le tout si elle a des problèmes. Typiquement, bien, si on part du principe qu'elle est en bonne partie ruinée par une mauvaise manœuvre ou par un autre, elle devra bouger pour regagner une partie de sa fortune. On peut par exemple partir du principe qu'elle a essayé d'ouvrir une galerie, mais il se trouve que l'homme avec qui elle a conclu un contrat était un escroc qui a disparu avec l'argent et sa fortune actuelle est considérablement réduite. Si elle peut encore entretenir son foyer, c'est en économisant, et elle ne bénéficie plus vraiment d'une certaine indépendance financière. La moindre dépense superflue pourrait lui coûter cher. Bien sûr, ce fiasco n'est pas non plus bon pour son image. Elle a donc besoin de trouver un moyen de redorer son blason.

[Iris]

1. Santé : ah ben oui, la maladie ça va de pair avec le stoïcisme ! ... je ne pensais pas que tu opterais pour cette option, je disais seulement qu'il y a beaucoup de ressorts dramatiques qui peuvent être exploités. Je pense que c'est largement sous-estimé par les Joueurs... en même temps ça implique aussi de faire confiance au Meneur... et puis introspection etc.

2. Ruinée à demi + fiasco, elle doit économiser et faire désormais attention ce qu'elle n'avait pas fait jusque là ? ... OK, c'est un obstacle tout à fait problématique, donc ça me va.

3. Goût du mystère : OK


Pour le lien avec Crépuscule, si ton perso est sa grand-tante ou assimilable, avoir entendu parler de son histoire peut te motiver à le sortir de la rue et l'aider, ce serait certainement le plus facile... en tous cas c'est la première chose qui me vienne à l'esprit... Je te laisse voir si ça te convient et idem à Crépuscule,


A suivre,