"Je...Je ne me souviens pas...Seulement d'une Dame, mince, altière, cheveux d'argents...Et elle chante, toujours la même comptine." prit d'une soudaine inspiration, Jim demanda "Vous la connaissez ?"
Des gens comme lui, des "changelin", enlevé, cette femme d'argent était elle un démon ? Une de ses succubes dont le père Oliver parlait dans ses sermons ? Pourtant, elle semblait si douce...Même si peu à peu Jim se rappelait pourquoi et quand elle chantait...C'était à ces moments-là qu'il avait du sang sur les mains.
Le puzzle commençait de se remettre en place, il se rappelait qu'il avait fait des choses horribles, pour cette femme, parce qu'elle était sa..."maîtresse" ? Et après, pourquoi tant de sang ? Etait-il un tueur en série ? Un foudre de guerre qui finirait comme son oncle mort ivre mort après être rentré du Pacifique ? Jim tremblait, il était face à son destin, il allait devoir suivre ces gens, pour mettre des mots sur ses maux.
[Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Morris se contenta de hausser les épaules, l'air quelque peu indécis. C'était une bonne question et il devait reconnaître qu'il n'avait pas de réponse toute simple à donner. Il avait vu ce que lui avait coûté sa dernière tentative de renouer avec son ancienne vie et ne comptait pas recommencer.
"Je suis là car les choses qui nous ont remplacés, mon frère jumeau et moi, m'ont capturé et ont signalé à la police qu'un vagabond leur posait problème. J'ai été enfermé et déclaré dangereux et bon à enfermer par un expert-psychiatre, celui qui gère, comme par hasard, cet établissement ! Je crois qu'il sait quelque chose sur ce que nous sommes, mais j'ignore ses objectifs... Est-il allié aux êtres qui nous ont enlevés ? Aux choses qui nous ont remplacés ? Aux deux ? Je ne saurais franchement pas te dire, l'ami... Peut-être même que son plan n'a rien à voir avec tout ça, mais en tout cas, je refuse de croupir ici plus longtemps !
Qu'est-ce que je ferai quand je serai sorti ? Je ne retournerai pas chez moi, ça va de soi, du moins pas au début. Je refuse de laisser ces choses profiter de ma vie, même si j'ignore être en mesure de les vaincre. Je suis prêt à jurer qu'ils m'ont vu venir. C'était comme s'ils avaient pu sentir ma présence... Je me préparerai pour les combattre. Je suppose que je rejoindrai d'autres comme nous. C'est la seule famille qui nous reste : une communauté de victimes."
Yulia sourit et caressa doucement sa joue en répondant d'une voix douce.
"Il y a en leur monde des dizaines d'êtres comme eux, voire même des centaines, et je crains de ne pas connaître celle dont vous parlez. De plus, ils sont réputés pour être changeants et il leur arrive de complètement changer de forme pour en adopter une qui convient mieux à leur humeur actuelle. Les Autres, comme nous les appelons également, sont très différents de ce que nous connaissions. Ils sont en quelque sorte des aliens d'une autre dimension, à défaut de meilleure explication. En fait, il est difficile de vraiment définir ce qu'ils sont et il existe bien des théories à leur sujet. De nombreux érudits débattent depuis des siècles, mais aucun n'a été en mesure de fournir une réponse satisfaisante. La Cour de l'Automne, en particulier, adore se pencher sur ce problème."
"Je suis là car les choses qui nous ont remplacés, mon frère jumeau et moi, m'ont capturé et ont signalé à la police qu'un vagabond leur posait problème. J'ai été enfermé et déclaré dangereux et bon à enfermer par un expert-psychiatre, celui qui gère, comme par hasard, cet établissement ! Je crois qu'il sait quelque chose sur ce que nous sommes, mais j'ignore ses objectifs... Est-il allié aux êtres qui nous ont enlevés ? Aux choses qui nous ont remplacés ? Aux deux ? Je ne saurais franchement pas te dire, l'ami... Peut-être même que son plan n'a rien à voir avec tout ça, mais en tout cas, je refuse de croupir ici plus longtemps !
Qu'est-ce que je ferai quand je serai sorti ? Je ne retournerai pas chez moi, ça va de soi, du moins pas au début. Je refuse de laisser ces choses profiter de ma vie, même si j'ignore être en mesure de les vaincre. Je suis prêt à jurer qu'ils m'ont vu venir. C'était comme s'ils avaient pu sentir ma présence... Je me préparerai pour les combattre. Je suppose que je rejoindrai d'autres comme nous. C'est la seule famille qui nous reste : une communauté de victimes."
Yulia sourit et caressa doucement sa joue en répondant d'une voix douce.
"Il y a en leur monde des dizaines d'êtres comme eux, voire même des centaines, et je crains de ne pas connaître celle dont vous parlez. De plus, ils sont réputés pour être changeants et il leur arrive de complètement changer de forme pour en adopter une qui convient mieux à leur humeur actuelle. Les Autres, comme nous les appelons également, sont très différents de ce que nous connaissions. Ils sont en quelque sorte des aliens d'une autre dimension, à défaut de meilleure explication. En fait, il est difficile de vraiment définir ce qu'ils sont et il existe bien des théories à leur sujet. De nombreux érudits débattent depuis des siècles, mais aucun n'a été en mesure de fournir une réponse satisfaisante. La Cour de l'Automne, en particulier, adore se pencher sur ce problème."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
« remplacés » ? La nouvelle était glaçante aux oreilles de Victor, qui ne put s'empêcher de se demander si un sort semblable ne lui avait pas été réservé. Après tout, l'expérience de Morris n'était pas, il fallait bien le reconnaître, sans présenter des similitudes troublantes avec la sienne : enlèvement subit, environnement cauchemardesque, influence d'une puissance indicible et irrésistible... et si jamais dans son cas aussi, pendant qu'il avait vécu des années d'enfer aux mains de son tortionnaire, un autre Victor s'était substitué à lui pour jouir tranquillement des fruits de sa vie tel un doppelgänger parasite ?
L'Ogre, bien que dos à son interlocuteur puisqu'il faisait toujours face au mur, était manifestement saisi d'un trouble, le dos raidi et la posture fixe. Bien sûr, il brûlait toujours obstinément et naïvement de l'envie de retourner au plus vite aux côtés de sa mère et de sa sœur, pour noyer dans l'affection familiale les horreurs encore récentes, mais la déconfiture dont Morris lui faisait part instillait le doute dans son esprit.
« la seule famille qui nous reste »... serait-ce donc tout ce à quoi il aurait droit ? Les seuls êtres qui ne le considéreraient ni comme une menace, ni comme un jouet ne seraient-ils donc que ses pairs rescapés d'Arcadie ; cette « communauté de victimes » comme l'homme de fer les qualifiait ? Des sentiments confus de désespoir naissant, de chagrin étouffant et de colère aveuglante commençaient à prendre corps en lui à l'idée d'une injustice aussi criante et écœurante, et il les balaya promptement d'une grande inspiration, croisant à nouveau les bras pour déclarer, à moitié en réponse à Morris, et à moitié en soliloque :
« Pour l'instant, j'vais sortir d'ici, et rentrer chez moi. Ensuite... j'verrai. » Acheva-t-il gauchement avec un soupir fataliste.
La tension de son arrivée dans l'asile, et l'excitation à l'idée d'un plan d'évasion étaient maintenant définitivement retombées, remplacées par une impression confuse de latitude et d'incertitude qui le laissait groggy de fatigue.En dépit de toute sa force destructrice, l'Ogre n'était en ce moment qu'un grand enfant perdu en quête d'un moment de paix, et n'aspirait à rien tant qu'à pouvoir s'allonger quelques heures et oublier ses idées dans un sommeil sans rêves.
Se fendant d'un grand bâillement qu'il masqua tardivement derrière une de ses grandes paluches, et qui mit en évidence ses rangées de dents pointues de Troll, Victor se retourna vers Morris pour grommeler d'une voix aux accents pâteux et moroses :
« Bon, j'crois qu'j'vais écraser si ça t'dérange pas... comme tu l'as dit, vaut mieux s'reposer en attendant l'grand moment. »
L'Ogre, bien que dos à son interlocuteur puisqu'il faisait toujours face au mur, était manifestement saisi d'un trouble, le dos raidi et la posture fixe. Bien sûr, il brûlait toujours obstinément et naïvement de l'envie de retourner au plus vite aux côtés de sa mère et de sa sœur, pour noyer dans l'affection familiale les horreurs encore récentes, mais la déconfiture dont Morris lui faisait part instillait le doute dans son esprit.
« la seule famille qui nous reste »... serait-ce donc tout ce à quoi il aurait droit ? Les seuls êtres qui ne le considéreraient ni comme une menace, ni comme un jouet ne seraient-ils donc que ses pairs rescapés d'Arcadie ; cette « communauté de victimes » comme l'homme de fer les qualifiait ? Des sentiments confus de désespoir naissant, de chagrin étouffant et de colère aveuglante commençaient à prendre corps en lui à l'idée d'une injustice aussi criante et écœurante, et il les balaya promptement d'une grande inspiration, croisant à nouveau les bras pour déclarer, à moitié en réponse à Morris, et à moitié en soliloque :
« Pour l'instant, j'vais sortir d'ici, et rentrer chez moi. Ensuite... j'verrai. » Acheva-t-il gauchement avec un soupir fataliste.
La tension de son arrivée dans l'asile, et l'excitation à l'idée d'un plan d'évasion étaient maintenant définitivement retombées, remplacées par une impression confuse de latitude et d'incertitude qui le laissait groggy de fatigue.En dépit de toute sa force destructrice, l'Ogre n'était en ce moment qu'un grand enfant perdu en quête d'un moment de paix, et n'aspirait à rien tant qu'à pouvoir s'allonger quelques heures et oublier ses idées dans un sommeil sans rêves.
Se fendant d'un grand bâillement qu'il masqua tardivement derrière une de ses grandes paluches, et qui mit en évidence ses rangées de dents pointues de Troll, Victor se retourna vers Morris pour grommeler d'une voix aux accents pâteux et moroses :
« Bon, j'crois qu'j'vais écraser si ça t'dérange pas... comme tu l'as dit, vaut mieux s'reposer en attendant l'grand moment. »
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Des érudits qui débattent depuis des siècles ? Des cours ? Jim se demandait dans quel monde il se retrouvait, mais il n'avait qu'une envie, avancer pour le découvrir.
Son instinct lui disait que ce n'était pas une bonne chose, mais une curiosité naturelle et maladive répondait dans son esprit que son devoir était de découvrir ce qu'il était vraiment, de savoir ce qu'il avait fait avant, pour enfin, peut-être, bannir ces cauchemars.
Jim demanda:
"Qu'est-ce qu'une cour ?"
Son instinct lui disait que ce n'était pas une bonne chose, mais une curiosité naturelle et maladive répondait dans son esprit que son devoir était de découvrir ce qu'il était vraiment, de savoir ce qu'il avait fait avant, pour enfin, peut-être, bannir ces cauchemars.
Jim demanda:
"Qu'est-ce qu'une cour ?"
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Morris sourit et s'allongea lui-même sur son lit, puis observa fixement le ciel de béton grisâtre de leur cellule, songeur.
"Tu as raison. Il nous faut du repos pour ce grand jour. Dehors, il y a un vaste monde et la liberté. Je compte bien faire payer ceux qui m'ont fait ça. Je ne cherche pas forcément la vengeance, mais je refuse de laisser de tels actes impunis. Ils doivent payer pour tout ce qu'ils nous ont fait subir. La justice doit triompher. Je lutterai jusqu'au bout, frère de cellule. Une nouvelle vie m'attend dehors et c'est ce qui me fait espérer. Je veux croire au bonheur."
Yulia sourit et répondit à la question en s'approchant de la porte.
"Il y a de cela des siècles, des Changelins ont cherché les quatre Saisons et ont réussi à leur arracher un serment. Nous appelons ces derniers des Promesses dans notre jargon. Ce sont en quelque sorte des contrats surnaturels que personne ne doit rompre, sous peine d'une sanction magique. Dans les cas les moins importants, cette sanction sera une malédiction gênante. Dans d'autres cas, la rupture du contrat peut mener à la mort du parjure. Nous prenons donc cela au sérieux.
Ces Promesses ont permis à ces Changelins d'acquérir la protection de leur saison respective. Notre "peuple" a fondé un régime politique basé sur les Cours associées à ces quatre saisons. En principe, nous suivons un fonctionnement saisonnier : chaque Cour gouverne quand vient sa saison. Néanmoins, ce n'est pas vrai partout. Dans certaines villes, des Cours sont absentes ou peu représentées... Dans d'autres, une Cour a plus d'influence et de pouvoir que les autres, ce qui lui a permis d'imposer son pouvoir. Dans d'autres, des alliances gouvernent. La rotation saisonnière est la norme, mais chaque domaine est différent.
En ce qui concerne les principes des Cours, chacune représente en quelque sorte une réaction face à une expérience traumatisante :
- Le Printemps représente la désir, la passion... Ils laissent derrière eux le passé et recherchent le plaisir. Ils sont à l'écoute de leurs désirs et sont donc particulièrement hédonistes. Ils ne sont guère raisonnables. Leur mode de vie pourrait se résumer à "sexe, drogues et rock n'roll".
Ne pense pas pour autant qu'ils sont tous inoffensifs : le plaisir de la chasse et la violence exacerbée procurent aussi leur lot de sensations fortes.
- On ne peut parler de violence sans aborder la cour de l’Été, celle de la vengeance. Ses membres veulent rendre la monnaie de leur pièce aux Autres. Ils n'aiment rien de moins que la victoire. Pour eux, rien n'est plus grisant que d'écraser les autres, à la guerre comme dans des compétitions.
Je les trouve bien trop impulsifs et leur folie pourrait mener à leur perte, mais j'apprécie leur courage. Ils sont utiles, voire nécessaires.
- Il y a plus terrifiant qu'une Cour vengeresse, et c'est précisément celle qui a fait de la peur son apanage : la Cour de l'Automne. Un Changelin de cette cour apprend à contrôler sa peur et à faire sienne celle des autres afin d'acquérir un certain pouvoir sur eux. Effrayant, non ?
En outre, ils sont les spécialistes de l'occultisme et connaissent bien des secrets mystiques qu'ils conservent jalousement.
- Et, justement, il y a une spécialiste du secret : la Cour de l'Hiver. Il s'agit de la Cour privilégiant la discrétion. "Pour vivre heureux, vivons cachés" pourrait être notre devise. Ne crois pas pour autant que nous sommes lâches. Il ne faut pas confondre prudence et lâcheté.
Nous sommes la Cour du chagrin. Nous n'oublions pas ce que nous avons perdu et nous savons que nous n'avons plus notre place."
À la fin de son cours sur les cours, la porte qu'elle caressait s'ouvrit soudainement, comme par enchantement, la faisant sourire.
"Bien... Je crois qu'il est l'heure ! Après toi..."
"Tu as raison. Il nous faut du repos pour ce grand jour. Dehors, il y a un vaste monde et la liberté. Je compte bien faire payer ceux qui m'ont fait ça. Je ne cherche pas forcément la vengeance, mais je refuse de laisser de tels actes impunis. Ils doivent payer pour tout ce qu'ils nous ont fait subir. La justice doit triompher. Je lutterai jusqu'au bout, frère de cellule. Une nouvelle vie m'attend dehors et c'est ce qui me fait espérer. Je veux croire au bonheur."
Yulia sourit et répondit à la question en s'approchant de la porte.
"Il y a de cela des siècles, des Changelins ont cherché les quatre Saisons et ont réussi à leur arracher un serment. Nous appelons ces derniers des Promesses dans notre jargon. Ce sont en quelque sorte des contrats surnaturels que personne ne doit rompre, sous peine d'une sanction magique. Dans les cas les moins importants, cette sanction sera une malédiction gênante. Dans d'autres cas, la rupture du contrat peut mener à la mort du parjure. Nous prenons donc cela au sérieux.
Ces Promesses ont permis à ces Changelins d'acquérir la protection de leur saison respective. Notre "peuple" a fondé un régime politique basé sur les Cours associées à ces quatre saisons. En principe, nous suivons un fonctionnement saisonnier : chaque Cour gouverne quand vient sa saison. Néanmoins, ce n'est pas vrai partout. Dans certaines villes, des Cours sont absentes ou peu représentées... Dans d'autres, une Cour a plus d'influence et de pouvoir que les autres, ce qui lui a permis d'imposer son pouvoir. Dans d'autres, des alliances gouvernent. La rotation saisonnière est la norme, mais chaque domaine est différent.
En ce qui concerne les principes des Cours, chacune représente en quelque sorte une réaction face à une expérience traumatisante :
- Le Printemps représente la désir, la passion... Ils laissent derrière eux le passé et recherchent le plaisir. Ils sont à l'écoute de leurs désirs et sont donc particulièrement hédonistes. Ils ne sont guère raisonnables. Leur mode de vie pourrait se résumer à "sexe, drogues et rock n'roll".
Ne pense pas pour autant qu'ils sont tous inoffensifs : le plaisir de la chasse et la violence exacerbée procurent aussi leur lot de sensations fortes.
- On ne peut parler de violence sans aborder la cour de l’Été, celle de la vengeance. Ses membres veulent rendre la monnaie de leur pièce aux Autres. Ils n'aiment rien de moins que la victoire. Pour eux, rien n'est plus grisant que d'écraser les autres, à la guerre comme dans des compétitions.
Je les trouve bien trop impulsifs et leur folie pourrait mener à leur perte, mais j'apprécie leur courage. Ils sont utiles, voire nécessaires.
- Il y a plus terrifiant qu'une Cour vengeresse, et c'est précisément celle qui a fait de la peur son apanage : la Cour de l'Automne. Un Changelin de cette cour apprend à contrôler sa peur et à faire sienne celle des autres afin d'acquérir un certain pouvoir sur eux. Effrayant, non ?
En outre, ils sont les spécialistes de l'occultisme et connaissent bien des secrets mystiques qu'ils conservent jalousement.
- Et, justement, il y a une spécialiste du secret : la Cour de l'Hiver. Il s'agit de la Cour privilégiant la discrétion. "Pour vivre heureux, vivons cachés" pourrait être notre devise. Ne crois pas pour autant que nous sommes lâches. Il ne faut pas confondre prudence et lâcheté.
Nous sommes la Cour du chagrin. Nous n'oublions pas ce que nous avons perdu et nous savons que nous n'avons plus notre place."
À la fin de son cours sur les cours, la porte qu'elle caressait s'ouvrit soudainement, comme par enchantement, la faisant sourire.
"Bien... Je crois qu'il est l'heure ! Après toi..."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
L'Ogre pénétra dans l'antre qui serait – temporairement ! – le sien, embrassant d'un seul coup d’œil le logis on ne peut plus modeste : un grabat dénué de fantaisies en guise de lit sur lequel Morris ne tarda pas à s'étendre, une paillasse jetée au sol pour lui servir de literie à lui, une penderie fermée qui ne devait pas contenir grand-chose de bien intéressant, et un bureau intégré au mur et aux bords arrondis afin d'éviter qu'un patient ne s'y fracasse le crâne. Avec un grognement de satisfaction, Victor se laissa tomber sur le maigre matelas, dont l'étoffe ingrate fut contre sa peau et ses os malmenés aussi délicieuse que du velours. En des mouvements presque plus animaux qu'humains, il recroquevilla sa silhouette dégingandée sur lui-même, se tournant et se retournant pendant un moment, cherchant une position confortable pour dormir.
Pendant ce temps, l'homme de fer s'était lancé dans une autre litanie ; presque une prière, ou encore un serment, dont le rythme régulier, ponctué des accents fermes de la voix de son orateur, commencèrent à bercer le Cyclope vers le sommeil. Même l’œil fermé, il continuait de sentir son voisinage de par l'odeur métallique prenante qu'il dégageait, et savoir cette présence amicale si proche le rassurait, d'une façon un peu puérile dont il se sentit presque honteux. Les propos, les projets de Morris emplissaient son cœur d'une ardeur bredouillante, confuse et sourde, mais dont la flamme semblait vouée à croître, désormais débarrassée des carcans arcadiens qu'elle avait subis. L'imagination de Victor se gonflait de ces exaltantes aspirations, et, baignant dans cette humeur de gloire reconquise et de fers brisés, il murmura d'une voix rauque et vague, dans laquelle perçaient toutefois des accents de conviction presque étonnants, voire effrayants pour ceux dont il se déclarait l'ennemi :
« Ouais, on f'ra ça. On f'ra tout ça. »
Et sur cette promesse, il s'endormit.
Pendant ce temps, l'homme de fer s'était lancé dans une autre litanie ; presque une prière, ou encore un serment, dont le rythme régulier, ponctué des accents fermes de la voix de son orateur, commencèrent à bercer le Cyclope vers le sommeil. Même l’œil fermé, il continuait de sentir son voisinage de par l'odeur métallique prenante qu'il dégageait, et savoir cette présence amicale si proche le rassurait, d'une façon un peu puérile dont il se sentit presque honteux. Les propos, les projets de Morris emplissaient son cœur d'une ardeur bredouillante, confuse et sourde, mais dont la flamme semblait vouée à croître, désormais débarrassée des carcans arcadiens qu'elle avait subis. L'imagination de Victor se gonflait de ces exaltantes aspirations, et, baignant dans cette humeur de gloire reconquise et de fers brisés, il murmura d'une voix rauque et vague, dans laquelle perçaient toutefois des accents de conviction presque étonnants, voire effrayants pour ceux dont il se déclarait l'ennemi :
« Ouais, on f'ra ça. On f'ra tout ça. »
Et sur cette promesse, il s'endormit.
Dernière modification par Clovis le 07 févr. 2013, 16:13, modifié 1 fois.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Jim essayait d'ingurgiter toutes ces données dans son cerveau, s'abreuvant au parole de Martha/Yulia comme si elle avait été la fontaine de la connaissance.
Les cours, le système de saison, une nouvelle vie commençait pour lui, et il regrettait presque d'avoir été un peu sec avec Victor. Moonlight comprenait qu'il aurait besoin de ces autres gens, cette "nouvelle famille" pour découvrir ce monde de ténèbres.
Quand Yulia se leva, il la suivit dans les couloirs assombris par la nuit...
Les cours, le système de saison, une nouvelle vie commençait pour lui, et il regrettait presque d'avoir été un peu sec avec Victor. Moonlight comprenait qu'il aurait besoin de ces autres gens, cette "nouvelle famille" pour découvrir ce monde de ténèbres.
Quand Yulia se leva, il la suivit dans les couloirs assombris par la nuit...
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
À la faveur de la nuit, Yulia sortit. Elle devint soudainement plus difficile à discerner. Elle n'était aucunement invisible et Jim pouvait encore la voir car il savait où regarder, mais la lumière semblait la fuir... Ou étaient-ce les ombres qui venaient former un manteau pour la recouvrir ? C'était difficile à dire...
À cette heure-ci, rares étaient les employés présents dans les couloirs. Les deux Changelins purent donc avancer vers le bureau du docteur sans la moindre difficulté. Ce dernier n'était même pas verrouillé. Après tout, qui donc pouvait bien chercher à y entrer ? Ses employés lui étaient fidèles et les malades étaient tous censés être enfermés dans leurs cellules. Ce bureau était ordinaire : des diplômes accrochés au mur, des dossiers, du mobilier. Sur un porte-clés, on pouvait distinguer un trousseau de clés qui devait permettre d'ouvrir toutes les portes de l'institut. Jusqu'ici, tout était facile. Trop facile...
Yulia s'empara du trousseau et se tourna vers son camarade :
"Les lieux sont déserts. Profitons-en pour détruire ce qui doit l'être. Occupe-toi des dossiers."
De son côté, Victor fut réveillé au bout de quelques instants par Morris.
"L'ami, la ténébreuse est sortie. Je crois qu'ils sont partis vers le bureau... Profitons-en ! En plus, ça leur fera une diversion..."
À cette heure-ci, rares étaient les employés présents dans les couloirs. Les deux Changelins purent donc avancer vers le bureau du docteur sans la moindre difficulté. Ce dernier n'était même pas verrouillé. Après tout, qui donc pouvait bien chercher à y entrer ? Ses employés lui étaient fidèles et les malades étaient tous censés être enfermés dans leurs cellules. Ce bureau était ordinaire : des diplômes accrochés au mur, des dossiers, du mobilier. Sur un porte-clés, on pouvait distinguer un trousseau de clés qui devait permettre d'ouvrir toutes les portes de l'institut. Jusqu'ici, tout était facile. Trop facile...
Yulia s'empara du trousseau et se tourna vers son camarade :
"Les lieux sont déserts. Profitons-en pour détruire ce qui doit l'être. Occupe-toi des dossiers."
De son côté, Victor fut réveillé au bout de quelques instants par Morris.
"L'ami, la ténébreuse est sortie. Je crois qu'ils sont partis vers le bureau... Profitons-en ! En plus, ça leur fera une diversion..."
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Victor eut l'impression d'avoir à peine eu le temps de somnoler qu'il sentit la poigne ferme de Morris lui secouer l'épaule, lui arrachant un grognement bougon et hostile. Son œil unique s'ouvrant tout d'un coup, son possesseur se redressa d'un mouvement brusque, regardant à droite et à gauche avec la vivacité éperdue d'un chat tiré d'un sommeil bienheureux. L'espace d'un instant, l'envie le titilla d'envoyer valser l'intrus réveilleur d'un revers d'un de ses puissants bras, puis il se contenta de serrer les poings et de grommeler des plaintes indistinctes tout en se redressant. S'élevant sur ses deux grandes jambes, il s'étira à pleine force tout en poussant un bâillement à se décrocher la mâchoire, et s'ébroua pesamment avant de répondre :
« J'comprends rien d'ton histoire de ténébreuse, mais si l'moment est v'nu, allons-y. »
S'extirpant de la cellule qu'il espérait bien ne plus jamais revoir, il jeta un coup d’œil global à la pièce commune, et, avisant le couloir par lequel les infirmiers l'avaient conduit quelques heures (minutes ?) auparavant, il ponctua d'un hochement de tête dans cette direction les paroles suivantes :
« On fait quoi alors ? On libère tout l'monde et on s'sauve en masse ? On casse tout sur not' passage ? On cherche les responsables du coin et on les met hors d'état d'nuire ? » Demanda-t-il à l'homme de fer qui avait l'air d'avoir des notions plus avancées que lui en matière de stratégie.
« J'comprends rien d'ton histoire de ténébreuse, mais si l'moment est v'nu, allons-y. »
S'extirpant de la cellule qu'il espérait bien ne plus jamais revoir, il jeta un coup d’œil global à la pièce commune, et, avisant le couloir par lequel les infirmiers l'avaient conduit quelques heures (minutes ?) auparavant, il ponctua d'un hochement de tête dans cette direction les paroles suivantes :
« On fait quoi alors ? On libère tout l'monde et on s'sauve en masse ? On casse tout sur not' passage ? On cherche les responsables du coin et on les met hors d'état d'nuire ? » Demanda-t-il à l'homme de fer qui avait l'air d'avoir des notions plus avancées que lui en matière de stratégie.
Re: [Changeling : the Lost] Un séjour à l'asile
Le bureau enténébré, classique, grandes armoires en fers des deux cotés d'une porte-fenêtre en bois blanc défraichi, laissait très peu, trop peu, de lumières pour un œil humain.Pourtant Moonlight se déplaçait avec, à sa grande surprise, une certaine aisance qui rappelait celle de la jeune femme qu'il accompagnait.
Il trouvait cela trop facile, le couloir, les clefs...Mais il n'allait pas sans plaindre, et c'est donc sans piper mot que Jim s'approcha des armoires et en ouvrit une, à la recherche des dossiers des patients, et tout particulièrement du sien.
Il trouvait cela trop facile, le couloir, les clefs...Mais il n'allait pas sans plaindre, et c'est donc sans piper mot que Jim s'approcha des armoires et en ouvrit une, à la recherche des dossiers des patients, et tout particulièrement du sien.