Shade : Ivoire et Ebène

[Eoin Mac Aoidh]

Carmine hocha simplement la tête. Clemente, la ville des vices... Après un signe à ses acolytes pour qu'ils masquent son geste à la rue, discrètement, il glissa quelques pièces d'or dans la bourse du valet, un prix bien plus élevé que d'ordinaire, un prix de roi.

"Il va de soi que votre dévouement aux Agati est exemplaire, et cela ne sera pas oublié."

Une façon tout aussi implicite de dire qu'il se dirigerait vers lui, avec monnaie sonnante, s'il avait besoin d'autres informations. Et même qu'il comptait sur lui, un peu.

[Ellis]

"Oui oui mon bon monsieur..."

"La belle est venue danser hier soir, pour le maître. Elle a été contactée par sa macasse , Dame Guenievre de Valente , une femme peu commode originaire de Necris , la ville mausolée. Elle réside dans les bas fonds de Clémence , seul peu de personnes savent qu'il faut traiter avec cette macasse pour s'offrir Leona la danseuse aux milles voiles."

"J'ai entendu dire qu'elle travaillait beaucoup moins et qu'elle refusait des contrats , d'habitude Monseigneur Archibald Di Angelo , mon maître, essaye d'avoir ses faveurs pour une nuit après une de ces danses. Elle a refusé catégoriquement hier soir , et la rumeur dit que personne ne la possède depuis. Certains dirait même qu'elle arrête le métier , d'autre qu'elle est malade , d'autre encore qu'elle a trouvé un bon parti et certains autres qu'elle n'ai plus aussi fraîche pour plaire à la ville de Clémence..."

"Enfin j'ai surpris une conversation de mon maître ce matin , il veut posséder Leona , il est fou de son corps , et il a demandé à être invité à une soirée ou je sais qu'elle dansera. Moyennant encore quelques services *il fait tinter sa bourse* je peux vous donner une invitation officielle pour la soirée..."

[Eoin Mac Aoidh]

"Bien sûr."

Carmine glissa encore quelques pièces d'or. C'était très intéressant tout cela, d'excellentes informations ! Son cœur avait fait un bond quand il avait appris qu'elle se refusait aux autres, quel idiot il avait été de douter de Léona ! En revanche, il sentit son visage se durcir légèrement en comprenant toutes les implications qu'il pouvait y avoir à la fête de ce soir.
Il était sans doute temps de mettre les plans à exécution. Son cerveau tournait à toute vitesse, les idées s'enchaînaient déjà...

[Thanatologos]

La belle était sur le seuil. Dafermi reposa sa plume sur le codex sur lequel il écrivait et qui contenait les récits de ses voyages. Il leva les yeux sans sembler trahir la moindre agitation, cette pâleur envoutante au visage et ce sourire qui trahissait toute l'ambiguité de sa personnalité.

"Bellissima donna... Je dois vous avouer que je ne vous attendais pas si tôt."

La plume retrouva son chemin dans l'encrier et d'un geste sec, sa main referma le livre à la couverture de cuir. Son regard dériva sur la beauté de la jeune femme ; calme comme une vague de l'hiver de la couleur dont sont teintes les eaux. Les Médicis et les Agatis trahissaient sans le vouloir la sombreur et la complexité de son âme. Bleu comme l'onde, rouge comme le sang ; Azur comme ces poisons mortels, carmins comme le vin. Mais Giovanni n'était pas Manichéen.

Il se leva et lui tendit le bras :

"Allons, voulez-vous..."

Son sourire se fit enigmatique :

"Vous m'expliquerez bien ce qui vous perturbe sous le regard des Trois déesses de la Lumière, à l'extérieur."

Qui plus est, le soleil était vif ce matin ; tethnamaï en ronronnait déjà de plaisir. Rien ne valait cette caresse chaude pour les ombres que celle d'un soleil bien découvert. Une ambiguité de plus;

[Ellis]

Carmine reçu la carte d'invitation à la soirée des Agatis spécialement organisées apparemment pour leur jeune fille Eloïse afin de lui trouver un bon parti pour la marier. La plupart des jeunes hommes de la ville seront présents avec certes un bon nombre de personnes influentes de la ville. C'est une soirée masquée et elle a lieu dans 3 jours.

Elisa prit le bras de Giovanni et l’entraîna à l’extérieur , ils se promenèrent le long des canaux de clémence , tel deux tourtereaux. Visitant les somptueux jardins flottants de Clémence , echangeant des banalités , puis vinrent se poser à la terrasse d'un restorante , un des meilleurs cuisinier du pays.
Lors d'un déjeuner qui était simplement divin , parmi des mots sans fort intéressement possible autre que ceux de l'amour , la jeune femme lui tendit un carton d'invitation.

"Mon ami , je souhaite me rendre à cette soirée , mais pour cela je vous demanderai deux services si ce n'est pas trop vous demander. C'est une soirée masquée , organisée par la famille Agati pour les 16 ans de leur jeune fille Eloïse , ils souhaitent la marier et je connais les fêtes des Agatis pour en avoir entendu parler , c'est une chose qu'on ne peut pas manquer ! "

Elle regarde Giovanni dans les yeux , ses yeux dévoilant un désir profond de l'acceptation du jeune homme, tout de charme et de douceur.

"Voudriez vous être mon cavalier ? Et si les choses ne se passaient pas comme prévu mon protecteur ?"

[Eoin Mac Aoidh]

Carmine sourit au valet, le salua et repartit, cachant soigneusement l'invitation.

"Bon, c'est fait. Cesare... je crois qu'il est temps de lancer notre grand projet. Adolfo... Je t'en parlerais dès qu'on sera rentré."

Néanmoins, auparavant, il passèrent chez un couturier respecté et rapide. Là, Carmine passa commande pour cent uniformes violet et or, des tenus tenues pour lui, béret compris, pour Cesare et pour Adolfo, en profitant pour faire prendre leurs mesures. Et également d'un grand drapeau portant les mêmes couleurs et un loup blanc. Le patricien le paya rubis sur l'ongle, avec une lettre au nom de la famille di Medici pour assurer le payement. Au passage, il en profita pour acheter trois costumes rouges, soigneusement coupés, de haute facture.
Ils rejoignirent ensuite le Palazur, dans la chambre de Carmine. Une fois du vin et une coupe de fruit montée, et s'être assuré que nul n'allait les écouter, le condottiere prit du raisin pour gober les grains, un par un.

"Adolfo, ce que je vais te dire, c'est sous le sceau du plus grand secret. Je te le dis car je te fais confiance, et j'espère que tu me rejoindras. J'ai un grand projet : devenir Doge, et modifier la société de Clemente. Permettre aux pauvres de mieux vivre, sans que les riches ne perdent leur privilèges, ni beaucoup de leurs richesses d'ailleurs. Ma compagnie me servira de garde personnelle, c'est pour ca que nous allons en changer les couleurs... Et j'espère que tu accepteras le poste de gonfaloniere.
Je ne te le cache pas, ca sera sûrement dangereux, il y aura sûrement une révolution, ca sera notre force.
Adolfo, acceptes-tu de me suivre vers le Palais des Doges ?"

[Thanatologos]

"Le déséquilibre n'est qu'un pas de retour vers l'Equilibre. Ne dit-on pas que tout les chemins mènent à Nécris?"

Il eut un petit rire. Allons. Encore une fête ; décidément. Il avait plus l'impression de mettre les pieds dans un coupe-gorge de soie et de velours. C'était donc cela, la vie citadine...
Que ne donnerait-il pas pour une mer tourmentée par les vents et la tempête. Allons, ce dit-il en reniflant le doux parfum de Jacinthe de la jeune femme. Tout n'était pas si mal, au fond.
L'on se laissait aller dans les rêves de joie et d'amour et l'on quittait la réalité lorsque ces démons nous portaient vers des terres aux rivages sombres. Et, en vérité, voir la mort de face était un exercice, certes, endiablant mais tellement différent par rapport à quand celle-ci est masquée par les masques et par la soie. Elle peut venir vous prendre partout à tout instant, cette amante jalouse et possessive. Et Clémence, derrière ses sourires hypocrites, sa ville foisonnante et sa politique hiérarchisée était son domaine, l'intrigue, sa faucille.
Toutefois, certaines choses venaient biaiser l'action de cette malicieuse Déesse. Sélène par exemple.

"Toutefois..."

Giovanni fronça le sourcil et murmura en baisant doucement la main de la belle Clémentine.

"Ne prendriez-vous pas là un risque inconscient, mon amie?.. Je crois me souvenir que vos familles n'était guère proches."

C'était un euphémisme. Surtout quand on savait que l'un d'entre eux avait failli être empoisonné et qu'ils avaient failli en venir aux mains.
Quant à savoir pour le reste, il continua, ses fins doigts enveloppant ceux de la demoiselle :

"Quand à être votre cavalier... Avez-vous donc si peu confiance en moi que vous ayez besoin d'effectuer cette demande? Un mot de vous, et je suis à vos genoux."

`L'amour rend aveugle, soupira Tethnamaï dans l'esprit du jeune homme. Mais... Tu n'es pas amoureux, Archontès... Pas encore. Je sens ton esprit plein de malice ; tu serais prêt, à la trahir Archontès? Je sens que ces yeux qui suivent cette parcelle de ton âme, ce petit déchirement que je représente... Tu la regarde amoureusement, mais tu penses à moi. Ce n'est qu'un jeu n'est-ce pas Archontès, et tu l'as invité à y prendre part? Ou te sers-tu d'elle mon cher ami?.. `

Amour et perfidie...
Oui... Si Elisa avait pu réellement mettre à nu l'âme de Giovanni, elle eut probablement été très effrayé ; mais son visage presque naïf et rieur devant le bonheur d'avoir bonne compagnie suffisait à dissiper tout soupçon. Cette force, Giovanni se faisait un devoir de l'entretenir, la force de l'indécision ; ne pas savoir si vous vous laissez tomber dans les filets de l'amour ou si vous êtes celui à le tirer en haut de l'arbre avec votre proie à l'intérieur.

Une nouvelle fois, il caressa la main de la jeune fille d'un de ces baisers plein d'amour. Ah, qu'il était bon de se perdre quelques fois.

`Je ne suis pas dupe, fit Tethnamaï, sardonique, dans son esprit.`

Etait-ce un sourire complice que lui adressait Giovanni? A Elisa? Ou à son Ombre. Ou aux deux à la fois?

"Chère Elisa... Savez-vous danser la Volte?"

[Ellis]

Elle éclata d'un rire doux et délicat , tel une brise fraîche sur la falaise du protectorat clémentin parmi le déchaînement des vagues en contre bas.

"Si bien sur ! Nous sommes ennemies , mais c'est une guerre de politique , de farce et d'entourloupe. Si nous ne pouvons pas jouer nos propres jeux d'ombres , il en va de la nature même de nos existences..."

Elle sourit de nouveau à Giovanni

"Je suis heureuse que vous acceptiez , dans ce cas nous nous reverrons vendredi soir , dans trois jours à l'occasion de cette fête et je vous défie de me retrouver parmis les femmes si vous êtes joueur !"

Ses yeux à l'instant pétillaient de malice , une sensation étrange parcouru le corps du Tenebroso et même de son ombre mais ni l'un ni l'autre ne pouvait définir ce qui se tramait.

"Je dois vous laisser mon ami ! Je ne puis me libérer trop de temps , sinon mes frères s'enquieraient de vous connaitre !"

En partant elle déposa un baiser sur la joue de Giovanni , un baiser de promesse appelle t on cela dans les moeurs clémentines de la noblesse. Le carton d'invitation était sur la table , de rouge et d'or à l'image de leurs propriétaires.

[Ellis]

Pour tes troupes je me suis basée sur un jet de présence + bagou (pour symboliser le commandement et la force de persuasion car je te le rapelle ce sont TES hommes mais ils appartiennent la famille Di Medici . Ils sont assez loyaux pour ne pas te dénoncer si ils ne sont pas avec toi mais assez libre pour refuser de te suivre.
Donc 3+3=6 (+1 car tu es très beau donc bonus cacahuete) = 7
C est une pioche dite ouverte car c est un moment d'éloquence stressante et importante

Ce qui signifie comme ca j'explique pour tout le monde comment se deroule une pioche !
carac + compétence = total
Total - la pioche (une carte du paquet) = marge ; marge = taux de réussite ou echec
Pioche ouverte : possibilité de tirer des cartes de renfort pour 1) soutenir une action (donner des eventuels bonus) 2) faire plusieurs actions (dans un combat par exemple faire plusieurs actions)
Le nombre de cartes de renforts correspondent à l'héroisme de la scène (défini par le Meujeu en l'occurrance MOI :p)
Heroisme de la scène actuel 2 (donc action de base + 2)
On a donc le tirage suivant :
Carte principale : dame de trefle (équivaut à -5)
Renfort : R(T) , V(T) , As(C) (bonus : carte de pioche divisée par 2 et marge doublée car suite de couleur (en combinaison avec ta carte de pioche soit 3 cartes se suivant de meme couleur)
Bref ça nous fait quoi Ça ??
7-2=5 ,marge doublée donc 10 ; le public à conquérir à un quotat de 6 donc tu réussis en une seule pioche et de manière plus que magistral... Ils sont tous avec toi... Va falloir faire de même avec Cesare et Adolfo ^^

Pendant ce temps , Carmine expliquait à Cesare (qui lui aussi n'était pas au courant) et à Adolfo ses plans révolutionnaires , de conquête et de gloire.

Comment Carmine expliquait concrètement son plan d'action car les deux jeunes gens le regardait , l'air extremement surpris et même bloqué , les yeux rivés sur lui.

[Eoin Mac Aoidh]

Carmine avait prit une pose de conquérant, sûr de lui. Il l'était, il savait déjà quoi faire.

"Clemente est une ville de vice, plus rarement de vertu. Oh, nous le savons, et nous l'aimons comme ça. Mais Cesare, tu connais le peuple, tu sais que pour beaucoup, il est dans une misère crasse, à peine de quoi manger. Je veux changer tout ca.
Nous avons un Doge qui gesticule comme un pantin, soucieux de n'énerver ni les di Medici, ni les Agati. Mais au final, à quoi cela sert-il ? Même notre vendetta familiale, elle dure depuis tellement longtemps ! Et ça doit nous plaire, parce que sinon, cela ferait longtemps qu'on aurait assisté à une bataille rangée sur la place, et que le vainqueur empoche la mise !

Et je suis fatigué de tout ça. Fatigué d'y participer, et puis, il faut l'avouer, de ne servir à rien. Ne te méprends pas Adolfo, si je suis condottiere, c'est pour m'occuper. Quel avenir te vois-tu ? Quel importance peux-tu avoir dans cette famille ? Et je t'aime bien, c'est pour ça que je t'en parle.
Cesare, tu es mon ami de toujours. Jamais je ne me lancerais dans ce genre d'entreprise sans toi. Tu as été... mon phare, un rappel que je ne suis qu'un privilégié, rien de plus. Je suis peut-être le roi nocturne de Clemente, mais le peuple, lui, souffre.

J'ai une idée pour régler ca. Sans toucher aux privilèges des grandes familles. Un système de clientélisme, de tout en haut jusque tout en bas. Chaque habitant pourra aller voir n'importe quel riche, devenir son client. Le client veilla aux intérêts de son patron ; le patron donnera de quoi vivre décemment à son client, une assistance juridique également. Et, bien sûr le client devra voter pour la famille du patron pour le Conseil des Dix.
C'est un projet ambitieux. Mais pour le réaliser, il me faut deux choses : le poste de Doge, seul le chef de Clemente pourra imposer cela, par la force si besoin est. Et le Doge sera entretenu par les grandes familles, qui espèreront sûrement le corrompre en lui donnant davantage. Il me faut aussi le soutien du peuple. Qu'il comprenne qu'on ne lui enlève rien, qu'on lui offre tout.
Di Medici et Agati pourront continuer leur vendetta, si elle n'est pas ouverte. Soyons honnêtes : avec ton empoisonnement Cesare, nous sommes près de la guerre civile. Sauf que le peuple se rebellera aussi, et nous y perdrons tous. J'offre une alternative, la possibilité pour tous de vivre mieux, pour le peuple, par le peuple. Je mènerais Clemente à un nouvel âge d'or, où tous les rêves seront possibles, où notre grandeur pourra se réaliser pleinement !

C'est ca mon plan : m'appuyer sur le peuple, sur tous ces clémentins délaissés, oubliés, le soulever et l'armer si nécessaire, pour que tous comprennent. Utiliser la Compagnie du Loup comme force de frappe. Et, si nécessaire, semer définitivement le chaos entre di Medici et Agati, ils n'attendent que ca !

Cesare, tu es mon ami le plus proche - mon seul ami. Toi plus qu'un autre doit comprendre ce dont je parle, et je compte sur ton soutien. Adolfo, tu es le frère que j'aime plus que tout. Je ne veux pas te voir risquer de mourir au nom d'une guerre entre familles qui n'a plus de sens.
Rejoignez-moi, et nous règnerons sur Clemente, comme nous régnons déjà sur sa nuit !"

Il servit trois coupes de vin, en tendit une à Cesare et une à Adolfo.

"Alors, êtes-vous avec moi ?"