[SdA] Des temps incertains et troublés

[Maëlys]

Leijana ne comprit qu'une seule chose lorsque la femme sur sa grande monture parla, la moquerie dans son ton...

Elle conserva sa position jusqu'à ce que Celephinnor intervienne. Elle ne savait pas trop où se mettre, quelle position adopter au sein de cette compagnie.
D'un côté, elle avait envie de laisser aller les paroles qui lui venaient à l'esprit, mais de l'autre, elle ne les connaissait pas assez pour prévoir leurs réaction. Elle était seule au milieu de leur groupe, et même si son interlocuteur ne semblait pas du tout hostile, elle ne pouvait dire la même chose de l'autre...

Mais lorsque l'elfe la mata sa soeur par quelques mots, elle se détendit, sentant la menace plus éloignée.
Elle hésita à lui rappeler que leurs montures ne feraient pas plus d'une nuit dans ses terres et que se déplacer dessus était tout sauf discret ce qui augmentait les risques lors d'un long voyage... Quant à ses pieds, elle avait qu'à mettre des bottes comme tout le monde...

Elle se contenta de lâcher un mot de son dialecte à mi-voix : "Piaraq"

Finalement, elle s'adressa à Celephinnor :
"Merci de votre offre. Je veux bien venir avec vous jusqu'à cette cité."

Puis elle tourna la tête vers la soeur de celui-ci pour voir sa réaction.

[darkbaron]

La jeune Elfe aux cheveux noirs se contenta de soupirer et de hausser les épaules avant de rejoindre les autres cavaliers. À dire vrai, elle n'était pas nécessairement hostile à son égard et n'avait strictement aucun grief envers elle. Cela aurait été fort stupide car elle ne la connaissait pas personnellement et n'avait donc aucune raison de la haïr. Son attitude avait probablement été motivée par autre chose et sa façon de regarder son frère aîné indiquait que cela concernait avant tout le comportement de ce dernier envers la jeune femme. Au fond, la présence de cette dernière n'était donc pas vraiment un problème pour elle.

Celephinnor hocha la tête et sourit aimablement avant de se diriger vers sa monture pour l'enfourcher. Il tendit ensuite sa main à la jeune femme afin de la faire monter à son tour, apparemment devant lui, tout en souriant d'une façon qui le rendait incroyablement charmant.

"J'espère que cela ne vous dérange pas, mademoiselle. Je sais que cela peut paraître curieux, mais vous n'avez strictement rien à craindre sur mon cheval. Les selles de nos montures sont très agréables et nous ne sommes plus très loin. Je suis donc certain que vous supporterez ce trajet sans difficultés."

[Maëlys]

Leijana se souvenait être déjà monté à plusieurs occasions sur des chevaux depuis qu'elle avait quitté ses terres.
La première rencontre avait été... cuisante pour elle, à peine était-elle montée qu'elle était retombée.
Il faut avouer que ces bêtes se laissent pas faire, mais avec une insistance qui lui est commune elle avait acquis les quelques bases nécessaires à la "survie" sur ces bêtes.

Néanmoins, elle avait préféré continuer sa route à pieds, sentant et vivant la nature à plein poumon, plutôt que de se traîner mollassonnement sur une monture.

Elle ne réussissait pas trop à expliquer pourquoi, mais elle se sentait quelques peu étrange en compagnie de l'elfe.
Elle écouta à peine ce qu'il dit, se contentant d'agripper la main afin de se hucher sur la monture, la peur de tomber était suffisamment forte pour qu'elle ne cherche à se soucier de rien d'autre.

Une fois installée, elle se rendit compte qu'elle était stable, bien installée même. Quoique, le contact de l'elfe juste derrière elle avait quelque chose de dérangeant, dérangeant mais agréable à la fois. La sensation de redevenir plus jeune et que quelqu'un s'occupe d'elle, mais à la fois être réduite à l'état d'objet sur lequel il a la main mise.
Bien étrange sensations et pensées pour la jeune Lossoth..

Pour finir, elle se contenta d'un seul mot :
"Merci."

[darkbaron]

La gêne de Leijana était compréhensible, mais la présence de Celephinnor avait aussi un aspect rassurant, d'autant plus qu'il veillait sérieusement à la protéger et ne cherchait aucunement à profiter d'une telle situation, ce qu'auraient sans doute fait d'autres en de pareilles circonstances. Du point de vue du bel Elfe qui se trouvait dans son dos, ils étaient compagnons de monture et rien d'autre. Néanmoins, elle avait probablement de bonnes raisons d'être troublée : non seulement son dos était collé au torse fin de l'Elfe, mais elle sentait en plus son souffle chaud et discret sur sa nuque, voire les caresses délicates de ses cheveux d'argent, ainsi que le contact ferme de ses bras sur ses flancs. C'était donc à la fois une présence rassurante et une proximité troublante pour la Lossoth.

La jeune femme pouvait tranquillement se laisser bercer par cette jolie chevauchée, à l'abri dans les bras du beau Celephinnor. Elle pouvait également observer la beauté du paysage au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la glorieuse cité de pierre de Minas Tirith ou même écouter le bruit incessant des sabots. Son compagnon de cheval vint toutefois troubler ce moment de calme et de repos en murmurant à son oreille d'une voix incroyablement douce et agréable :

"Alors, si vous m'en disiez plus sur votre peuple, Leija... Cela nous occupera durant le reste du voyage !"

[Maëlys]

Assez rapidement, Leijana s'habitua au lent mouvement du cheval.
Les doux mouvements de la monture la berçait quasiment, surtout que le silence régnait autour de leur groupe.

Seules deux choses empêchaient de s'endormir : d'une part la peur de tomber de la bête et de l'autre la présence de l'elfe juste derrière elle. Son souffle, ses bras qui ressemblait si on laissait son esprit divaguer à la lointaine étreinte d'un amant...
Respirant profondément, elle éloigna cette pensée.

Quelques instants après, Celephinnor s'adressa à elle :
"Alors, si vous m'en disiez plus sur votre peuple, Leija... Cela nous occupera durant le reste du voyage !"

La question l'étonna, en temps normal on cherchait juste à savoir quand elle allait repartir, les gens ne voyaient en elle que l'étrangère, une personne à éviter ou à fuir.
Cette demande raviva une flamme qui ne s'était pas manifesté depuis longtemps. Elle appartenait aux Lossoth, un peuple qui vivait loin dans le nord, qui avait réussi à dompter le climat pour vivre là où peut d'autres le pourraient, un peuple que bien peu ne connaissaient.

Elle prit quelques secondes avant de répondre d'une voix où l'on pouvait percevoir de la fierté :

"Vous connaître mon peuple comme étant les Lossoth. Les miens habitent au Forochel, au delà de l'Evendim et les Hauts du Nord.
Après, Leija n'a pas grand chose d'autre à dire sur les siens.
Peu connaissent les Lossoth, depuis très longtemps nous sommes oubliés... Rares sont les miens qui quittent nos terres.
Et d'où vous venir ?"

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine mit quelques instants à comprendre où Snorri voulait en venir, et cela le fit sourire en fait, bien qu'un peu gêné de ne pas y avoir pensé.

"Je pense que si maître Snorri. Veuillez pardonner à un membre qui quitte pour la première fois son peuple jeune, qui n'a pas votre expérience ; et mes excuses toutes particulières à vous aussi, dame Meril."

Il ne connaissait pas l'histoire des nains, on lui avait juste raconté qu'il y avait bien peu de femmes chez ce peuple. Cela devait expliquer leur sagesse en ce domaine...Mais il ne se ferait pas avoir deux fois !

[darkbaron]

La jeune (du moins, en apparence) dame Meril rougit, apparemment gênée d'être soudainement au centre de l'attention de tous. Ce n'était apparemment pas quelque chose dont elle avait l'habitude, surtout qu'elle passait l'essentiel de son temps à côtoyer de vieux érudits, bien trop grincheux pour la complimenter, et des Elfes, qui étaient souvent eux-mêmes très beaux et donc peu enclins à remarquer sa beauté, qui devait leur sembler bien terne, selon son point de vue.

L'érudite du Gondor répondit donc avec une grande modestie qui ne faisait que la rendre plus charmante :

"Non, il y a de bien plus belles choses à Minas Tirith ou même ailleurs que moi... Vous n'avez pas dû voir toute la splendeur de cette ville ! C'est elle le véritable joyau ici... Maître Nain, vous pouvez me croire. J'ai vu Fondcombe, Dol Amroth, où je suis née, et Minas Tirith. Tous ces lieux sont magnifiques et méritent bien plus de compliments que moi. Je ne suis qu'une humble érudite passant mon temps dans les livres. Je dois sentir la sueur et la poussière..."

Son humilité fit rire aux éclats Snorri et les autres Nains à table. Quant à la jeune femme, elle jeta un coup d’œil gêné en direction de Déorwine.

[darkbaron]

Celephinnor l'écouta attentivement et répondit ensuite à la question de la jeune femme tout en chevauchant :

"Vous ne devez pas connaître grand chose de mon peuple... Je me trompe ? Sachez que, tout comme pour vous, les Hommes, il existe plusieurs peuples chez les nôtres. Je n'entrerai pas dans les détails, mais nous appelons mon peuple les Sindar. Dans la langue commune, on nous appelle simplement les "Elfes Gris". Certes, nous ne sommes pas gris de peau, mais ce nom tire son origine d'autre chose. Je ne crois pas que l'explication vous intéresse vraiment.

Pour répondre plus précisément à votre question, nous venons de Mithlond, les Havres Gris en langue commune. Il s'agit d'un port sur la côte ouest de l'Eriador, dirigé par Círdan le charpentier, qui se charge de la construction de navires magnifiques. Nous y sommes constamment bercés par le bruit des artisans au travail sur le chantier naval. Ce doit être un grand plaisir de chevaucher la mer dans un de ces bateaux. Malheureusement, je ne suis pas vraiment marin.

Pour tout vous avouer, j'ai été envoyé comme pupille dans d'autres contrées dans ma jeunesse et j'ai vu bien des domaines qui, je suis sûr, vous plairaient beaucoup. J'espère que vous aurez un jour l'occasion de visiter certains d'entre eux. Dernièrement, nous avions été envoyés chez le seigneur Elrond, à Fondcombe, et ce dernier a ensuite décidé de nous nommer émissaires. À dire vrai, je dois surtout cela à ma sœur, qui sait parfois faire preuve de diplomatie..."

[Maëlys]

Les mots avaient beau avoir chacun un sens, Leijana avait beaucoup du mal à suivre le sens des phrases de son interlocuteur. Il utilisait une suite de choses compliquées pour exprimer des choses qui devaient être simple pensait-elle, à moins que cela ne soit sa connaissance de la langue qui n'était pas assez approfondie..

Dans tous les cas, elle se contenta d'essayer d'écouter en hochant la tête pour marquer une approbation.
Même si l'ensemble des mots n'avaient pas de sens pour elle, elle comprenait quelques éléments.
Néanmoins, elle se garda quand même de donner son commentaire au sujet des navires des elfes, un seul était parvenu en Forochel, et il avait coulé car les Hommes n'avaient pas écoutés les Anciens Lossoth, la mer est traitre, il ne faut pas naviguer dessus.

"Vous allez donc à Minas Tirith en tant qu'émissaire ? Qu'est-ce que les hommes de là-bas vous demandent ?
Leija croire que vous être l'émissaire et que ... najak ... vous suivre ?"

Leijana avait hésité sur le mot avant de le lâcher dans sa langue, elle avait pensé à "sœur" mais instinctivement certains mots de sa langue refaisait surface.

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine eu un sourire en l'entendant parler de sueur et de poussière. Minas Tirith était une belle ville, certes, et très impressionnante - il raconterait encore à ses petits-enfants comment il s'y était retrouvé, pour sûr ! - mais pas un joyau, pas pour un homme habitué aux grands espaces et aux maisons de bois et de torchis. Il ne put résister à l'envie de la taquiner.

"En tout cas, vous parlez de sueur et de poussière... Je vous invite à venir chevaucher, ma dame, et vous verrez que votre travail est ô combien précieux et important pour les générations à venir ! Et aussi peu poussiéreux, au final... En tout cas, vous ne portez ni l'un ni l'autre présentement."

Il était habitué à ce genre d'ambiances, de fêtes, de banquets aussi. Cela ne le dérangeait nullement,en fait il aimait bien et cela le mettait à l'aise, et dame Meril n'avait, à ses yeux, pas besoin d'être gênée.