[Warhammer - Chapitre 1] La tempête approche

[Iris]

Pieter, le fils du maréchal ferrant, avait en effet entendu de la bouche d'un voyageur dont il re- ferrait la monture que le collecteur de taxe du Graf Sternhauer était en route pour Winsen après être passé par les autres villages du coin.

Jill soupira intérieurement d'avoir un peu d'appui. Elle ne connaissait pas du tout Eloïse, mais il était évident que cette intervention lui valait un bon point.

" Juste, que ce coup, c'est Pieter qui a eu l'info, et Karl s'est montré à visage découvert. Et Gerhard va se griller à Winsen pour que Pieter et moi puissions nous assurer que nos familles et amis ne prennent pas pour nous... Au final, si on donne une part de plus à chaque personne qui s'investit de manière importante pour le groupe, on va tomber dans des calculs vraiment compliqués."

" A la rigueur, un truc utile pour la suite, ce serait de penser à une caisse de secours mutuel ou d'assurance, genre si la bande s'agrandit au point que certains ont des familles et qu'il leur arrive malheur pendant une affaire, eh bien on pourrait alors verser une prime pour la veuve et les orphelins en quelque sorte. Je trouve que c'est plus facile à gérer et plus utile sur le long terme."


Et voici Jill alias Cœur-Tendre qui invente un régime de Sécurité Sociale pour le brigands avec pension de réversion pour les veuves et bourses pour les pauvres orphelins... ( )

[Wenlock]

Je laisse mes petits camarades voter mais on peut aussi briser là, sachant qu'encore une fois Karl est prêt à abandonner l'idée de la double part si personne ne dépense d'argent à Winsen, ce à quoi Jill a déjà consenti... Au passage, c'est Pieter qui a amené l'affaire (en entendant parler du convoi), même si Karl a effectivement organisé l'attaque.

Sur les prix et la valeur du butin : pour des paysans, 250 couronnes est une fortune, en effet, mais pour des "aventuriers" (surtout Karl qui voit grand), ça permettait juste d'acheter un cheval de selle en première édition (ça a peut-être changé, hein), donc pas de quoi pavoiser. Par contre je suis ravi d'apprendre que la nourriture peut nous rapporter autant.

N'aimant apparemment pas du tout la remarque d'Eloïse, Karl lui répondit d'un ton venimeux où remontait les accents paysans : "Si tu crois que j'ai pas mérité ce que je demande, d'abord tu r'marqueras qu'j'accepte votre avis... et tu pourras chercher longtemps une saloperie de noble qui fasse ça*. Et puis comme on est tous égaux, la prochaine fois t'auras qu'à en proposer un, de plan. Tu pourras aussi te mêler aux gardes à visage découvert ou prendre un chevalier en otage. Évidemment, faudrait pour ça que t'arrives moins en retard, mais j'serais déjà surpris qu'tu montres ton vrai visage à quelqu'un !
Sur ce, moi, j'vais profiter de ce que j'suis pas de garde pour dormir un peu et puisqu' j'suis pas non plus vot' chef, vous êtes bien priés de vous démerdez tout seuls des moindres bruits d'la forêt.
Réveillez-moi qu'en cas d'attaque !"
Et, s'enroulant dans sa cape, Karl fit mine de s'endormir sur l'instant.

*je pars du principe que Karl ignore par contre les origines d'Eloïse

[Iris]

Jill n'appréciait pas trop la dégradation de la conversation, mais comme elle était liée à la cause de la mauvaise humeur de Karl, difficile d'intervenir pour apaiser le jeu...

" C'est bon, pour cette fois partage à l'avance ; stricte égalité ; profil bas à Winsen ; trois parts pour les frais de fonctionnement."

" La prochaine fois on verra à l'avance, ce genre de débat, c'est pas sain après coup."

" Y'a une chose à laquelle il faudra penser, c'est clarifier notre mode de fonctionnement une fois à Untergard. Si on s'agrandit et qu'on voit plus gros, on pourra pas vraiment faire de vote pour chaque décision importante. Je précise que ça me plait pas, mais si on veut que ça tourne avec plus de monde, ça devra forcément être un peu différent."

Elle se retint de dire que là, sans chef bien identifié, ça passerait pas. Mais on n'y était pas encore. Pff, tout ça était bien embêtant...

" Et il faudra trouver une solution pour Karl et Gerhard qui vont tous les deux avoir leur signalement transmis un peu partout."

Voilà, elle espérait que ça ferait l'affaire pour dormir tranquille, ensuite, direction Winsen, récupérer Magde, discuter avec Pieter aussi pour voir comment il sentait l'évolution, sa futur carrière de bandit... En attendant partage sommaire pour les deux premiers à quitter le groupe, dodo, et marche à pied dans le matin clair et glacé, direction chez Alberic (pour elle en tous cas).

...

[Thalgrim]

Ah effectivement, comme je l'ai dit, pour des aventuriers la vie est difficile. Pas pour rien que c'est un mode de vie hautement marginal et peu prisé, plein d'incertitudes et de moments difficiles lorsque les finances sont à sec. Cela dit, dans cette édition, beaucoup de prix ont été "lissés". Un cheval de selle coûte par exemple 80 CO, alors qu'il coûtait entre 60 et 480 CO dans la première version. Bref, globalement il me semble que la majorité des prix ont légèrement baissé par rapport à la V1, après je n'ai pas non plus fait une étude comparative approfondie.

Devant la tournure de la conversation, Karl se drapa donc dans sa dignité et partit se coucher. Le reste de la bande l'imita bientôt, à l'exception de Gerhart qui prit le premier tour de garde. Loin d'être confortable, la nuit fut toutefois calme, seulement troublée par les bruits habituels d'une forêt en hivers et les hurlements d'une meute de loups.

Le sommeil de Jill avait été particulièrement agité et troublé de songes étranges. Elle rêva être poursuivie par un soldat du Graf dans tout Winsen. Au terme d'une poursuite haletante, le soldat finissait par la rattraper et se révélait être le beau Sigurd qui venait lui déclarer sa flamme! Après une nuit pleine de passion dans une bergerie, sous le regard horrifié de Pieter qui partait le coeur brisés, les deux tourteraux décidaient de s'unire devant Sigmar avec la bénédiction de Durdent et Albéric, qui acceptaient respectivement d'être les témoins de Sigurd et Jill. Après avoir déclaré ses voeux à son futur époux dans l'auberge du village, la jeune femme s'apprêtait à l'embrasser, mais le guerrier se mettait soudain à ricaner et son visage se transformait en une tête grimaçante de gobelin. Dans un coin de la pièce, Karl secouait la tête d'un air réprobateur en s'adressant à Jill: "Je te l'avais dit, rien de tout ça ne serait arrivé si tu avais suivi mon plan im-pa-rable pour organiser ta cérémonie."

Au matin, le temps était morose, et le ciel laissait présager de nouvelles chutes de neige. La bande procéda donc au partage des richesses monétaire, chacun empochant la somme de 27 couronnes d'or, tandis que 89 couronnes, 3 pistoles et 7 sous constituait la cagnotte des frais de fonctionnement.

Pieter et Jill prirent donc le chemin de Winsen. Ils marchèrent pendant toute la matinée, ainsi qu'une partie de l'après-midi et arrivèrent au village en fin de journée (16h environ). Pieter parti voir sa famille tandis que Jill se rendit chez Alberic. Ce dernier l'accueilli en râlant, comme d'habitude lorsqu'il ne la voyait pas pendant quelque temps : "Tiens, en voilà une qui s'est souvenue de moi! Tu étais encore partie révasser dans un coin ou trainer je ne sais où? C'est à se demander par quel miracle j'ai réussi à t'apprendre certaines choses, quand on voit avec quel empressement tu suis mon enseignement! Bon puisque tu es enfin là, rend-toi utile et range donc les ingrédients qui trainent sur la table."

Pendant ce temps, le reste du groupe s'était mis en route pour Untergard, avec la nourriture et les chevaux. Il leur faudrait un peu moins de trois jours pour atteindre leur destination, mais il serait préférable de ne pas entrer en ville avec les chevaux avant d'avoir modifié leurs marques.

[Iris]

Jill décida de mettre ce rêve terrible sur le compte du stress, trop d'émotions... ça ne lui réussissait pas de devoir braquer un convoi, être troublée par les beaux yeux bleus d'un ennemi *soupir intérieur* D'un côté elle aurait aimé le revoir, au moins être sûre que tout allait bien, et de l'autre, elle savait que c'était dangereux et très mauvais pour sa santé, il y avait assez peu de chance pour qu'il lui soit reconnaissant de l'avoir désarmé et dévalisé avant de l'attacher pratiquement sans armes dans la neige avec des gobelins à proximité...

Et rien à faire, ça tournait dans sa tête : comment annoncer son départ, Sigurd, le pauvre vieux collecteur de taxe, le Graf, Untergard, le serment... c'était tout de même un des premiers gros changements dans sa vie depuis un bon moment... Du coup, Alberic qui la connaissait un peu devait quand même pouvoir deviner que ça gambergeait dans sa petite tête. En tous cas elle fit son boulot consciencieusement tout en réfléchissant à où cacher les couronnes qu'elle voulait laisser à son vieux ronchon de maître convaincu qu'elle était l'ingratitude incarnée.

Plus tard, après avoir fait sa toilette, s'être changée, avoir nettoyé et autres broutilles, elle se présenta à lui, incapable de rester plus longtemps sur les charbons ardents de ses idées qui tournaient, encore et encore :

" Tu sais, le serment dont tu m'as parlé... celui qu'il faut prêter pour ne pas finir sur le bûcher... hum... j'ai discuté un peu avec Pieter et ... on s'est dit qu'on devrait y aller ensemble et avec Magde aussi si elle veut venir et quitter le service à l'auberge... "

Et là elle attend la gueulante qu'elle appréhende...

Si elle ne se fait pas écharper, la conversation portera sans doute sur ce qu'il faut faire, où, quand, comment... Et par la suite, soulagée d'avoir réussi à affronter son maître avec succès, elle ira parler avec Magde pour lui proposer de venir et quitter Winsen où sa vie est un calvaire.

[Crépuscule]

Oups pour le plan .. bah en même temps, Eloïse connaissait pas tout les tenant et les aboutissants ...

Karl a tapé là où ça fait mal et "Le Cocher" retomba dans le silence après ce petit échauffement. Le lendemain, elle était tout aussi silencieuse. Mais durant le trajet, elle finit par se rapprocher de lui :

"Karl ... ouais euh ... désolé pour hier soir, je voulais pas dire que .. enfin, désolé pour la comparaison. "

[Wenlock]

Ah oui, Karl a déjà assez mauvais caractère par nature (c'est une petite frappe, quoi), mais alors si on lui dit qu'il se comporte en "noble"...
Si on a pas encore balancé les hallebardes, c'est le moment.

Dès qu'il fut levé, Karl entreprise de modifier son apparence : il trancha au couteau ses cheveux longs sous la lanière du catogan, les décoiffa et les salit. Il emballa les cheveux coupés avec l'arrière pensée d'en faire un jour une fausse barbe. Avec un peu de noir de fumée prélevé au feu il se salit également le visage, se noircit les dents et empaqueta son vieux manteau militaire, son épée et son bouclier. Il dissimula de son mieux son armure de cuir sous sa tunique, s'enroula dans une couverture pliée en triangle et maintenue par une ceinture en guise de manteau, sous lequel il rangea sa dague à portée de main mais hors de vue.
Enfin, il se colla un bandeau sur l'œil et annonça à tous qu'il serait désormais et pour un moment "Thorvald, le pauvre trappeur borgne de la forêt", escortant en échange d'un peu de vin et de nourriture les braves fermiers venus d'Harsum pour vendre leurs réserves à Untergard.
Il se choisit et élagua également une belle branche qui serait à la fois son bâton de marche et son gourdin, mais conserva son arc. Tout en s'assurant néanmoins qu'il pourrait aisément extraire son épée et son bouclier du chargement en cas de problème, il recommanda aux autres de planquer leurs armes et de se composer une apparence plutôt misérable pour la durée du voyage et la visite en ville (éventuellement, on peut préparer un paquet-armurerie sur le travois qui serait justement conçu pour qu'on puisse en sortir rapidement, et par deux côtés à la fois, les armes d'un peu tout le monde).

Lorsque Eloïse s'excusa, Karl/Thorvald haussa une épaule : "Laisse, on a de la route à faire."

Pour pouvoir emmener le tonneau de vin en ville, Karl proposa de couvrir le cheval le moins reconnaissable d'une couverture pour cacher la marque (le climat le justifie) avant d'y installer le travois. Il fallait en outre décider qui resterait à distance avec les deux autres chevaux, la caisse commune et les quelques éléments de leur butin qu'ils pouvaient difficilement vendre à Untergard (comme l'épée du chevalier) et qui irait vendre le reste.*
Enfin, comme le cheval de Manfred était probablement invendable dans la région, il proposa de le chasser une bonne fois : avec un peu de chance, les dangers de la forêt suffiraient à le faire courir un moment jusqu'à ce qu'un prédateur mette fin à sa piste. Il faudrait également dissimuler au mieux leurs traces au départ du bivouac (à commencer par porter le travois par ses pieds sur quelque distance), pour que celui-ci constitue une impasse pour les pisteurs que le Graf ne manquerait probablement pas de mettre à leurs trousses (si Jill et Pieter avait la même idée ça leur rendrait certainement service, mais bon...).

*je signale au passage qu'Eloïse est la seule d'entre nous à posséder la compétence "Marchandage".

[Iris]

Vu que le temps est aux chutes de neige, Jill ne s'inquiète pas trop sur le pistage, il faudra au moins deux jours avant qu'une troupe du Graf bien organisée puisse fouiller les environs... Mais bon, Pieter pourrait peut-être balayer un peu leurs traces à tous les deux sur une parties du chemin, histoire d'être sûrs...

RDV dans une semaine, MJ absent jusqu'à lundi prochain inclus ... Alors à part discuter entre vous sur le chemin pour vous organiser et prévoir le règlement intérieur de la bande à l'avenir, y'a pas grand-chose à faire

[Kenny]

Durdent voulait fêter cette victoire et il fit un bon petit repas avec ce qu'il avait et avec un peu de vin c'était surement un très bon pour le moral.

Pour le partage, Durdent avait comme idée : "J'ai une devise : Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Partant de là je préfère qu'on partage de suite, quitte à rediviser si quelqu'un se fait détrousser, ou qu'on ne se retrouve pas...L'idée de faire une pot commun me semble une bonne idée."

Quand il sentirait que cela part un peu à la confrontation : "C'est bon calmez vous ! Ce soir nous fêtons notre victoire, et puis la nuit porte conseil. Donc ne vous prenez pas le bec pour rien. Le butin est assez gros pour couler de nombreux jours heureux. De mon point de vue, si vous voulez qu'on ne vous soupçonne pas trop c'est de faire ce que les gens ont l'habitude de voir, la vie au village est assez routinière, ce qui serait louche c'est surtout qu'on ne nous voit plus."

Donc après un bon sommeil réparateur...
"Il neige, c'est une bonne chose les traces qu'on a laissé derrière nous vont disparaitre..."
Il souhaita bonne chance à ceux qui repartait vers Winsen, et se mit en route après un bon petit déjeuner avec les restes de la veille...

[Thalgrim]

La nuit tombait sur la Drakwald. L'obscurité était pourtant toute relative car Morrslieb, la lune noire, était presque pleine (Note du MJ: il existe deux lunes dans le monde de Warhammer. La première, Mannslieb ou lune blanche, est comparable à celle de notre monde: elle a un cycle régulier de 25 jours et a une influence sur les marées. La seconde, Morrslieb ou lune noire, est d'origine chaotique. Sa couleur est changeante, bien que toujours dans des teintes malsaines (vert maladif, rouge sang...). Elle ne possède aucun cycle et apparait de manière totalement aléatoire. Tout au plus peut-on remarquer qu'elle apparait généralement au nord en hiver et à l'ouest au printemps, et que ses apparitions sont rares en été. Morrslieb est bien évidement considéré avec crainte par tous les habitants de l'Empire et du Vieux Monde, et la plupart des gens restent cloitré chez eux lorsqu'elle est pleine.). L'astre projetait une lueur verte blafarde sur toute la forêt et éclairait ainsi le chemin d'un homme progressant sur un sentier forestier, probablement à la recherche d'un abri pour la nuit. Morgan Brenhart, car c'est ainsi que l'homme se nommait, semblait épuisé. Il voyageait seul depuis plusieurs jours et n'avait guère eu l'occasion de se reposer. Il était décidément bien loin de la destinée glorieuse que les recruteurs lui avaient vanté lorsqu'il s'était engagé dans l'armée impériale, il y a six mois de ça. Oh, il y avait bien participé à quelques escarmouches victorieuses, mais il avait manqué la plus grosse bataille contre les forces du chaos. C'est pour cette raison qu'il avait décidé de rester lorsqu'il avait entendu des rumeurs faisant était d'une seconde armée. Après tout, lui aussi voulait sa part de gloire. Quelle folie! Il aurait du faire comme le sergent qu'il avait brièvement connu et qui avait choisi de déserter à la première occasion.... comment s'appelait-il déjà? Karl Holbak, ou quelque chose comme ça. Ca n'avait plus d'importance maintenant. Le régiment de Morgan avait été chargé de défendre une colline et s'était solidement retranché derrière un réseau de tranchées, de palissades et de rangées de piques acérées. Lorsque les premiers ennemis étaient apparus, la position semblait parfaitement tenable. Plusieurs vagues de barbares hurlant des insanités au nom de leurs sombres divinités s'étaient brisés sur les défenses. Puis au bout de deux jours de combat, ils avaient attaqué, comme lassé d'attendre que les troupes plus médiocres qu'eux arrivent à quelque chose. Ils s'étaient avancés sur une seule ligne en direction de la colline, marchant simplement au pas, engoncés dans leurs lourdes armures. C'était une vision à la fois terrifiante et majestueuse, les premières lueurs du jour se reflétant sur les plaques de métal noir tandis que des bannières impies claquaient au vent. Des flèches et des carreaux s'étaient abattus sur eux, mais ça n'avait même pas ralenti leur marche implacable. Arrivés à une cinquantaine de mètres des premières défenses, ils avaient accéléré le pas et commencé à charger. C'est à ce moment que Morgan avait compris que la colline était perdu, ainsi que tout le régiment. Personne ne pouvait se mesurer aux élus des dieux sombres. La suite n'avait été qu'un carnage sans nom, durant lequel les guerriers du chaos avaient enfoncé les défenses en massacrant tout ceux qui se dressaient sur leur route. Morgan avait perdu connaissance en prenant un coup, et ne s'était réveillé que durant la nuit, à moitié ensevelis sous les cadavres de ses camarades. Il n'avait eu aucun mal à repérer la trace laissé par les assaillants et avait donc bifurqué en direction de la Drakwald, préférant braver les périls de la forêt plutôt que d'être à nouveau confronté aux guerriers du chaos.
Morgan revint à la réalité en apercevant un petit bâtiment de pierre sur le bord du sentier, en grande parti caché par la végétation. Il s'agissait d'un oratoire dédié à Taal. Comme il était de coutume, les derniers voyageurs à s'y être arrêtés avaient regarnis le foyer de bois prêt à être allumé. Morgan poussa un soupir de soulagement, il allait enfin pouvoir souffler un peu. C'est alors qu'il entendit des bruits de chevaux. En se retournant, il vit un petit groupe de quatre personnes et deux chevaux qui arrivaient derrière lui sur le sentier. Ils étaient encore à bonne distance, mais ils ressemblaient davantage à des paysans ou des réfugiés qu'à des guerriers, et ne semblaient pas représenter une menace.

Karl (ou Thorvald, puisque le brigand ne semblait finalement pas apprécier son véritable nom), Eloïse, Durdent et Gerhart avaient eux aussi voyagé durant toute la journée et étaient à la recherche d'un abri. Conformément au plan de leur chef, le groupe s'était débarrassé de la monture du chevalier, trop facilement remarquable, et le halfling avait régulièrement effacé les traces de la troupe. La nuit était tombé depuis un moment lorsque le groupe aperçut un petit bâtiment en pierre sur le bord du chemin qu'il suivait. Les brigands étaient encore à bonne distance, mais ils virent clairement qu'un homme les avait devancé dans l'abri, apparemment seul.


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Pendant ce temps, à Winsen, Jill s'entretenait avec son vieux maitre:
"Ha tu veux donc partir et m'abandonner à mon sort en compagnie de tous ces ignorants?! Tu veux courir le vaste monde c'est ça? Bah, ça devait bien finir par arriver.... vous les jeunes, vous savez pas tenir en place. T'auras besoin d'argent pour voyager, et compte pas sur moi, je t'ai déjà assez entretenu! Enfin bon, comme t'as la tête un peu moins vide que celles des corniauds du coin, t'y as surement déjà pensé et tu dois avoir ce qu'il te faut j'imagine. Et tu veux embarquer la pauvre Magde avec toi? Bah, j'imagine qu'au fond, il peut pas lui arriver grand chose de pire qu'ici.... Bon, le plus simple, c'est de commencer par Middenheim, y les collèges doré et céleste qui s'y sont établis. P'têt que tu pourras rentrer dans un des deux. Sinon, faudra que t'aille jusqu'à Altdorf. Et t'attend pas à ce que ce soit facile. Y en a qui restent apprentis des années, certains toute leur vie même. Enfin bon, comme tu sais à peu près te servir de ta tête, tu devrais pouvoir éviter ça. Par contre, tu vas probablement en baver deux fois plus, parce que t'es pas née avec ce qui faut entre les cuisses, ou alors pas dans le bon pays. La plupart des membres des collèges, y pensent que la magie c'est une affaire d'homme. Et pour beaucoup de péquenots, une fille qui fait de la magie, c'est une sorcière qui sacrifie des enfants. Heureusement que t'es pas laide, ça aurait été une preuve de culpabilité aux yeux de ces crétins."