[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf se contenta d'un énigmatique sourire. Il n'avait pas peur pour Balder, Dorne n'avait pas le monopole de personne moches ou bizarres, bien que Vérole soit réellement un des pires que le bâtard n'ait jamais vu !
Il préféra tempérer, saluer le reître d'un simple hochement de tête, courtois mais sans plus. Les détails logistiques, il laissait à Astrid, déjà elle était plus compétente que lui pour ca, et c'est comme ca qu'il avait été élevé. Et puis, pour lui, une planche de bois ou ou lit à baldaquin, c'était pareil...

"Nous verrons cela ce soir. On a attendu plus de vingt années pour se parler, on peut bien attendre quelques heures de plus..."

Une remarque un peu cynique, certes, mais pour une fois marquée du bon sens.Il n'avait pas réagi à la main passée dans les cheveux de Balder, mais se faisait confiance, savait qu'en cas de besoin, il aurait pu réagir, il avait extrêmement confiance en lui. Et son épouse avait réagi pour eux.
Pour le moment, direction leur chambre. Trouver le chemin, voir à quoi elle ressemblait, réorganiser tout cela au passage. Rien de plus, rien de moins. Pour le reste... Il avait le temps, au moins jusqu'au dîner, encore faudrait-il qu'il sache ce qu'il venait faire ici !

[DukeTogo]

Enguerrand trouva Vérole auprès du mestre. Évidemment, l'informer fait partie de ses tâches... Il y'a des jours où cet homme peut se montrer très zélé. Et y'a des jours tout les jours.

L'arrivée d'Enguerrand soulagea un peu le mestre. Le fils Aversin mettait les gens à l'aise, Vérole produisait l'effet contraire. Qu'importe la méthode, le mestre du se résoudre à montrer le message destiné au seigneur.

...Le Mestre Engilram avait récupéré le message et suait étrangement, les yeux écarquillés. Il lui tendit le message en lâchant, la voix tremblante :

"Tar... Targaryen... Des représentants de la Maison royale viennent très prochainement à Dorne pour s'entretenir avec la Maison Martell et nouer des liens plus étroits avec le Sud. Ils feront ensuite un tour des Maisons dorniennes et nous faisons partie de leur itinéraire ! Tu te rends compte ?"

Le pauvre Mestre semblait au bord de la crise...

Enguerrand regarda amèrement le Mestre qui se décomposait.

"Reprenez-vous: montrer sa peur ne fait qu'inciter le chasseur à tuer ou torturer psychologiquement sa proie, en ne lui laissant aucun doute sur sa suprématie et en se condamnant ainsi à toute chance d'échappatoire."

Bien sur, la nouvelle était de taille et d'importance. Mais paniquer est le meilleur moyen de subir, attitude qu'il avait définitivement banni de sa vie dix ans plus tôt.

"Nous devons savoir exactement qu'elles sont les personnes qui représentent la couronne. Vous avez encore des amis à la Citadelle de Villevieille, où vous avez suivi votre apprentissage, non? Envoyez un corbeau et tachez d'en savoir davantage sur les membres de cette délégation.

Hmm... Pour peu qu'il y'ait des épicuriens dans cette délégation, ils pourraient souhaiter se détendre au relais de Dame Lorimorr. Cela peut s'organiser, à la faveur d'une rencontre fortuite. Et s'il y'avait dans cette assemblée un jeune homme, un beau parti d'une famille puissante présente à la cour, il faudra préparer Lysanor. Son avis importe peu d'autant que sa beauté ingénue n'a pas vocation à être la propriété d'une servante.

"Pareillement, puisqu'il passeront par d'autres Maisons avant la notre en repartant de la Maison Martel, je veux savoir ce qu'ils attendent de nous...
Edit royal?... Il n'y a rien de pire que d'être acculé au mur sans avoir le temps de réfléchir à une décision."

Enguerrand réfléchissait très vite. Une fois informé, s'il voyait un substantiel avantage à prendre les devant en se rendant à Dorne, alors peut-être...

"En attendant, pas de précipitation car ils ne vont pas être là ce soir, n'est ce pas? Rheomar a attendu ce jour depuis des années, votre devoir... notre devoir est de veiller sur lui. Ménageons son âme en ne l'accablant pas d'une inquiétude supplémentaire. Ce soir, il parlera le coeur lourd à son... à Siegwulf, et vous savez combien Père peut être affecté par ses responsabilités... ou ses manquements envers les siens.
Je l'informerai rapidement mais en temps voulu. Est-ce bien clair?"

Enguerrand regarda son homme de main. Nul besoin de parler, Vérole savait qu'il voulait qu'il parte à la pêche aux informations...

[Asdel]

Vérole trainait dans les couloirs. Sans ordres, il avait donc son après-midi. Après un rapide repas, bien que copieux, dans les cuisines il s'était demandé ce à quoi il pourrait bien passer son après-midi. Fatigué par une folle nuit chez Dame Lorimorr à rééduqué une jeune fille maigrelette qui avait désobéi aux ordres, pourtant simple, de la maîtresse de son patron, il ne se sentait pas d'attaque pour une journée physique et un entrainement aux armes, surtout qu'il faisait chaud.
Ce n'était pas non plus l'heure de la sieste. Si Enguerrand le trouvait en train de roupiller, il allait encore avoir droit à un sermon. Auquel il ne pourrait rien répliquer que le petit salaud le tenait toujours par ses bijoux de famille. Mais bon, il n'en avait pas à s'en plaindre. C'était un maître avenant, il le récompensait bien, et au moins, le chevalier-lige ne s'ennuyait jamais avec lui. Bon, quelques inimitiés en plus pour des doigts cassés, mais c'était les risques du métier.
Entrant dans sa piaule, il remarque le lourd pavé que représentait la Vie d'Aemon Chevalier-Dragon. Il l'avait encore fini, pour la treizième fois la veille, avant d’accompagner Enguerrand chez Dame Lorimorr. Il aimait bien l'histoire de ce grand guerrier, épris d'une femme qu'il ne pouvait pas aimer sans déroger ou trahir son roi. Certes, le trait était grossi, c'était un chevalier après tout, ce que Vérole ne serait jamais. Mais il se sentait proche du sens du devoir de ce héros, il était fidèle aux Aversin pour de nombreuses raisons, comme Aemon était fidèle à la Garde Royale. Quant aux amours...Bah, il savait bien que ses vues sur Lysanor n'était rien qu'une amourette, elle avait peur de lui, et il n'avait pas le rang pour la courtiser. Ce qui ne l'empêcherait pas de protéger la jeune femme, tant que cela n'entrait pas en conflit avec les ordres d'Enguerrand.
Tout à ses réflexions, il décida, de fil en aiguille, d'aller voir le mestre pour lui emprunter un de ses ouvrages sur l'herboristerie. On ne savait jamais, avec l'arrivée des petits nouveaux, quelques tours supplémentaires pour les éliminer, pas forcément totalement, feraient plaisir à Enguerrand et sa folie destructrice. Et puis, le mestre n'avait-il pas reçu un corbeau ?

Vérole eut donc la demi-surprise de retrouver son maître chez le mestre. Le pauvre claquait des dents en essayant de lui expliquer ce que pouvait bien contenir cette lettre, et il s'apprêtait à le secouer un peu quand Enguerrand entra, avec son sourire enjôleur. Il le laissa parler, cherchant le traité des herbes qu'il voulait, avant de l'emprunter et de s'éclipser. Le regard de son maître avait été éloquent, il allait devoir passer quelques heures à fouiner sur les envoyés royaux et leurs motivations.

[darkbaron]

Vu que c'est à l'origine la chambre d'Enguerrand, je laisse à son joueur le soin de la décrire, ainsi que les aménagements qui y ont été faits.

Le Mestre parvint à retrouver une partie de son calme et dit calmement :

"Nous ne savons pas exactement ce qu'ils attendent de nous, messire. Du moins, pour le moment... Il y a bien évidemment des raisons politiques et diplomatiques derrière ce séjour à Dorne. Ce n'est pas une simple visite de courtoisie. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il a été question d'une union entre la princesse Daenerys, sœur du Roi, et Maron Martell, le prince régnant à Dorne. À dire vrai, la main de la princesse lui est promise depuis l'accord entre Dorne et la Couronne et il est possible que le Roi désire enfin honorer la seconde partie du traité, bien des années après avoir lui-même épousé une Martell. Quand cette alliance sera scellée, Dorne rejoindra enfin le royaume, après bien des luttes inutiles et des conquêtes vaines ! Daeron II a réussi par la diplomatie ce que d'autres ont tenté par les armes, mais là où ils ont échoué, le souverain a réussi, prouvant ainsi que la paix et les contrats de mariage peuvent être bien plus efficaces que les lames."

Le Mestre soupira et finit par ajouter en s'essuyant le front avec un mouchoir :

"Quant aux présents, il faut probablement parier sur des princes du sang et d'autres membres de leur Maison. Et je n'en parlerai pas à votre père, mais si vous me le permettez, je crois que c'est bien plus important que le retour de son bâtard. Nous parlons de la Maison royale !"

La Vérole finit bel et bien par trouver le manuel d'herboristerie chez ce cher Mestre, mais la préparation de potions et de poisons n'était pas un art facile à maîtriser sans études. Pour le moment, il n'y avait aucun émissaire royal. Que comptaient-ils donc faire en attendant le dîner ?

[DukeTogo]

Vu que c'est à l'origine la chambre d'Enguerrand, je laisse à son joueur le soin de la décrire, ainsi que les aménagements qui y ont été faits.

La chambre est une chambre spacieuse, à l'écart des appartements de Rheomar. Elle a été débarrassé de certaines objets ou meubles, comme le bureau de travail, une coffre à documents.
Le lit est confortable, les tapis épais, une peau de bête devant la cheminée, des gobelets d'étain non loin (rhôôô...)
Il n'y a pas de message particulier à comprendre, le confort n'a pas été débarrassé, il reste même des bouteilles de vins !
La fenêtre donne sur la cour, et en se penchant un peu, on arriverait meme à voir qui vient au château.
Coté propreté, un grand ménage est en cours depuis plusieurs heures mais les servantes auront l'intelligence de s'éclipser pour laisser les nouveaux occupants s'installer.
De ce qu'elles disent, on comprend qu'Enguerrand n'en permettait l'accès à personne sans sa présence et que le ménage n'était donc pas fait souvent.
Il reste donc quelques taches de vins sur un tapis, un peu de poussière voire une toile d'araignée sous les poutres en bois.
En tendant l'oreille, on peut entendre un roucoulement de colombes, vu que la chambre est sous les toits.
Ah, et aussi ça manque de lanternes. Globalement, il n'est qu'à voir les illustrations du PJ et d'imaginer que c'est moins chargé en diverses babioles.
Enjoy your holiday !

En attendant le diner, Enguerrand allait tout simplement prendre possession de ses nouveaux appartements en ayant quelques regrets sur la superficie qu'il avait perdu au change.
Mais si c'était le prix à payer pour gagner ou conserver un semblant de bonne grâce au yeux de Rheomar, c'était un moindre mal.
Une fois seul, il se servit un verre de vin et déplora de n'y trouver aucun astringence. Mais le vin n'était pas responsable, ce cru du domaine n'a jamais été décevant.
La vérité est qu'Enguerrand était inquiet, ce sentiment était devenu rare chez lui. Un frisson incontrôlable comme s'il pouvait y avoir un monstre sous son lit.
Il ordonna à l'enfant de taire son angoisse stupide et jeta le verre contre le mur.

Il retrouva son calme et analysa les raisons de cet élan. Etait-il vraiment en colère? Avait-il senti le besoin de se croire en colère?
Habitué à manipuler autrui et à comprendre les mécanismes intuitifs de raisonnement, Enguerrand avait appris que c'est l'interprétation que l'on fait des événements qui nous affectent, non les événements eux-mêmes.
Un demi-frère bâtard pourrait lui disputer son du? Et si c'était plutôt une opportunité de créer du lien social avec le Nord? Un vrai lien, pas simplement le fruit d'une coucherie. Du commerce, par exemple.
Des Targaryens de pure souche bientôt dans nos murs? Une opportunité à saisir pour être et paraître indispensable, lier des alliances et accéder bientôt à la cour de Port Réal.
La peur est mauvaise conseillère... Alors que de mobiliser sa volonté vers des objectifs est la seule manière de les voir atteint un jour.

Du vin gâché. Une tache au sol. Et si il faisait la nettoyer par cette Fadira?

HRP.
Ce post est surtout pour répondre à la question posé de ce que l'on fait en attendant le diner.
L'option "serrage de Fadira:"asseyez-vous, prenez un verre, on est entre amis..." n'est qu'une option, rien ne presse à ce sujet. J'exprime juste que je ne l'oublies pas dans mon échiquier grandeur nature. J'arrêtes de poster en attendant le retour de ma belle famille préférée

[Asdel]

Vérole descendit donc poser l'ouvrage précieux dans sa chambre, qu'il ferma à double tour après avoir laissé un cheveux coincé dans la porte. Il n'était pas paranoïaque, mais il avait appris à vivre avec le danger.
Enguerrand lui avait intimé l'ordre de prendre ses congés, et il se doutait que le nobliau ne se mettrait pas à dos quelques duellistes le temps qu'il vaque à ses occupations en ville. Vérole partit donc à travers les ruelles sombres secouer les puces des agents Aversin.
Quelques paroles bien distillées à ces hommes sur des envoyés du Roi. Bien entendu, il ne devait pas en dire trop, juste ouvrir grand leurs esgourdes sur tous ce que pourraient bavasser les marchands Dorniens sur les nouvelles du grand monde. Pas grand chose donc, mais il fallait prévenir tout le monde d'être sur le qui vive; Si le mestre avait été dans un tel état, c'est qu'il y avait anguille sous roche. Vérole ne savait pas quoi, mais avec tout ce qui se passait en ce moment, la guerre contre Feunoyr, l'arrivée des gens du Nord et la visite des Targaryens aux Martell...Il valait mieux être prudent. Après, si la rumeur courrait bon train, il saurait qui punir en premier si ça tournait au vinaigre...Mais si les nouvelles étaient bonnes, les agents d'Enguerrand se ferait un petit pactole à profiter les premiers de l'information, s'il savait bien où était leur intérêt.
Il finit donc sa tournée en début de soirée, par la maison de Dame Lorinorr, la priant de bien vouloir mettre toutes les ressources de ses filles à faire parler les clients. Tout en la prévenant que du gratin allait bientôt arriver pour être choyé par ses accortes pensionnaires. Et que si tout se passait bien, Enguerrand serait très heureux de ce qu'elle pourrait faire.

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf était entré dans la chambre, s'attendant au pire. Hé bien en fait... C'était presque convenable. Sous les toits certes, un peu sale certes, mais vu l'état c'était déjà le cas chez le dernier occupant, alors il n'allait pas mal le prendre. Il y avait toujours le lit, du vin - même s'il n'en avait encore jamais goûté - et donc son demi-frère n'avait pas tout vidé comme un rat, des peaux de bêtes... Et très, très peu de lumière. Il faudrait y remédier rapidement. Il remarqua simplement :

"C'aurait pu être pire, non ?"

[Angarad]

Astrid fit le tour des lieux mais ne fit aucun commentaire. Il fallait laisser les servantes terminer leur ouvrage et installer nos affaires.
Balder se mit à courir partout et en tout sens, entraînant dans ses pérégrinations son frère de lait, ce qui mit immédiatement une certaine ambiance dans un lieu qui n'avait jamais dû connaître l'équivalent.

- En effet. Cependant, je pense qu'il faudrait éclaircir les choses avec votre frère, non ? Vous voulez m'accompagner ou vous me laissez gérer l'aspect... diplomatique de la négociation ?

[Eoin Mac Aoidh]

"Je vais y aller seul, voir s'il veut me recevoir ou attendre ce soir ; il y sera sûrement sensible. Très bonne idée ; reste dans le coin tout de même, au cas où ?"

Il sortit donc et héla un serviteur, pour qu'il aille demander à l'héritier s'il acceptait de voir Siegwulf ou s'il préférait attendre le soir ?

[Angarad]

La jeune femme regarda son époux et haussa un sourcil. Décidément, la nature n'avait pas pourvu les deux frères avec la même équité... A l'un le muscle, à l'autre les deux cerveaux...

- Certainement pas. Je n'ai aucune intention d'écouter derrière la porte et de faire le souffleur comme au théâtre. Donc si vous souhaitez aller voir votre frère sans moi, ce sera sans filet.

Elle ôta les gobelets d'étain des mains de l'enfant avant qu'il n'ouvre le crâne de son compagnon de jeu. Tel père, tel fils...