[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14693Message darkbaron
26 mars 2013, 01:54

Le serviteur, un homme d'âge moyen, grand et fin, au teint hâlé, répondit avec amabilité au nordique :

"Je pense que le sieur Enguerrand peut bien vous recevoir, s'il n'est pas occupé... Voulez-vous que je m'assure de sa disponibilité ? Vous comprenez, je ne voudrais pas le déranger, donc je préfère tout faire dans les règles : vérifier s'il est libre, puis transmettre votre requête..."

Le serviteur semblait incroyablement tatillon sur le protocole, mais ce n'était pas tout : on pouvait discerner une pointe de peur dans sa voix.

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14697Message Eoin Mac Aoidh
26 mars 2013, 03:48

Siegwulf hocha la tête. Son demi-frère était-il tellement capricieux et cruel que même de simples serviteurs tremblaient de peur rien qu'à en parler ?

"Je vous en prie, faites."

Mais décidément, que de temps perdu, alors qu'il voulait simplement tout lui expliquer, en privé...
"Trois cents hommes au torques d'or attaquèrent :
La lutte pour le pays était farouche.
Bien qu'ils fussent massacrés, ils tuèrent,
Jusqu'à la fin du monde, ils seront honorés."

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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14698Message darkbaron
26 mars 2013, 04:37

Le serviteur s'inclina avec déférence et se dirigea à vive allure vers la nouvelle chambre de l'héritier Aversin. Une fois arrivé à la porte, il frappa rapidement à celle-ci et attendit une invitation de son maître avant d'entrer pour lui délivrer la requête de son demi-frère du Nord.

"Maître, navré de vous déranger, mais ser Snow voudrait s'entretenir avec vous. Que dois-je lui répondre ? Pouvez-vous le recevoir ?"

L'homme, un serviteur zélé du nom de Manso, servait la Maison depuis quelques années et était presque devenu l'intendant du château, dirigeant la plupart des domestiques au sein de celui-ci, au dépens du véritable intendant du seigneur, un homme presque aussi âgé que le Mestre qui était de moins en moins écouté, d'autant plus qu'il ne supportait aucunement les agissements de l'héritier de la Maison et voyait d'ailleurs ce dernier d'un très mauvais œil.

En somme, Manso était sans doute le genre de serviteur qu'il devait aimer : un homme totalement sérieux, discret et soumis.

Ce dernier remarqua très rapidement la tache au sol et ajouta presque aussitôt après l'avoir vue :

"Dois-je envoyer une servante nettoyer ceci ? Fadira est très discrète et ne dira rien de ce qu'elle entendra. En outre, je pense que votre invité sera heureux d'être accueilli de la sorte... Sauf s'il ne sait guère profiter de la vie. Ce n'est peut-être pas dans les mœurs du Nord. Dans le pire des cas, je crois que messire sera satisfait de ses services car si elle est habile. Elle manie le balai ou le couteau de cuisine avec une grande adresse, donc le reste..."

DukeTogo
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Entretien Enguerrand/Manso

Message : # 14715Message DukeTogo
26 mars 2013, 17:38

“Le reste? Vous voulez dire la serpillière, sans doute…”

Enguerrand s’amusa de son trait d’esprit. Ce faisant, en évoquant de façon imagée, et il est vrai peut flatteuse, la sexualité versatile de la dénommé Fadira, le fils Aversin voulait vérifier si Manso connaissant l’étendue des penchants de la servante.

S’il n’en savait rien, ce n’était pas les mots obscurs d’Enguerrand qui pourraient le mettre dans la confidence.

“Hmm… Manso. Vous travaillez pour nous depuis des années, n’est ce pas? Cela fait quoi, quatre, cinq ans? »

Enguerrand servit un nouveau verre de vin et le tendit à Manso, qui fut surpris par tant de sollicitude. Embarassé, il ne savait trop que faire. Enguerrand lui fit signe de boire tout de meme.

“Dites-moi, cette nouvelle… Fadira… sait-on si elle est habile de sa personne ou bien vous supposez qu’elle l’est? “

Enguerrand repris le verre des mains de Manso et le regarda dans le blanc des yeux.

"Dites-moi la vérité… C’est vous l’avez fait embauché, n’est-ce pas? Je dois vous reconnaitre un certain coup d’oeil. La fraicheur de sa jeunesse est propice à intriguer l’âme d’un homme. Il aurait été dommage de la prendre à notre service. Mais… l’avez-vous gouté vous-même?"

(à supposer que Manso blêmisse…) Se rapprochant davantage.

“La désirez-vous?”

(Là, deux cas de figures, soit je découvre que cette fille est une fille facile, voire meme “a whore” et pas une givrée (hoar) ^^ –et ça va chauffer pour elle- soit c’est une « brave » fille –comme j’ai cru qu’elle l’était en la voyant « sincère » avec Lysanor- naturellement exposé à l’interêt des hommes grâce, ou à cause de son joli minois)

Enguerrand pris une clef sur lui, ouvrit un tiroir et en sortit plusieurs cerfs d’argent qu’il donna à Manso.

« Une petite prime mérité. Vous prenez des initiatives et j’aime ça. Vous méritez les soins d’une femme à hauteur de vos efforts. Allez donc les dépenser au paradis de Dame Gabriella. Si l’entrée vous est d’abord refusée, vous n’avez qu’à dire que vous êtes à mon service. Qui sait... cela pourrait aider. Bien sur, vous ne pourrez pas y aller dans cette tenue. Attendez demain. Un corbeau m’a soufflé récemment que nous allions investir très prochainement dans des nouvelles livrées pour le personnel. Je garderais une somme pour vos effets. »

Saisissant Manso par le bras, il le raccompagna à la porte.

« Pour votre suggestion : c’est non. Qu’aviez-vous cru, que nous allions partager entre frères une servante ?

Manso fut saisi d’effroi devant le ton glacial du jeune maitre qui reprit d’une voix plus douce.

« Aussi jolie soit-elle, elle ne souffre pas la comparaison avec sa jeune épouse. Et ce n’est pas parce qu’ils sont vêtus de peaux de bêtes que ce sont des sauvages : la posture haute, le regard franc… L’honneur en somme, sans les atours clinquants d’un Chevalier à la Rose. Croyez-moi, les hommes –et les femmes- d’honneur sont les plus dangereux. Et cet homme s’estime suffisamment pour ne pas avoir besoin de se rassurer entre les cuisses d’une autre…

Prenez de la hauteur, apprenez à regarder si vous voulez vous élever dans cette maison.
Je vais attendre Siegwulf dans la crypte, il nous reste des présentations à faire. Amenez-le moi sur place.

Ah… et à mon retour, j’aimerais trouver cette tâche nettoyée… et Fadira dans ma chambre. »


Enguerrand avait conclu d’un regard neutre sans éclat lubrique. Si il devait trouver Fadira dévêtue, c’est que Manso était définitivement un idiot.

Il quitta ensuite sa chambre en laissant sciemment ouvert le tiroir contenant les cerfs d’argent après les avoir compté mentalement, exercice très simple pour lui.
Il rejoignit la crypte, sans être suffisamment vêtu d’ailleurs et alluma une lanterne.
Dernière modification par DukeTogo le 26 mars 2013, 20:04, modifié 1 fois.
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darkbaron
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14719Message darkbaron
26 mars 2013, 18:01

Manso répondit calmement en buvant le vin, toujours prêt à renseigner le fils du seigneur quand il le désirait.

"Messire, je travaille pour vous depuis un peu plus de dix ans. Du moins, au château. Dans ma jeunesse, j'étais garçon d'écurie.

Je sais que Fadira est habile avec un balai ou un couteau et je devine qu'elle doit l'être autrement. C'est aussi simple que cela, mais je dois avouer que je ne lui connais aucun amant au château, ni parmi les gens de basse extraction, ni parmi les membres de la Cour. Cela me surprend...

Je pense que cela est du à ses traits durs, bien qu'elle ait un plutôt joli minois et des courbes fort plaisantes, et au fait qu'elle sache se défendre, ce que je peux vous assurer pour l'avoir vue de mes yeux tordre le bras d'un garçon de cuisine qui avait glissé la main dans son décolleté."

Manso semblait troublé et finit par répondre avec gêne :

"Quant à moi, je ne l'ai jamais touché... Je l'ai certes recrutée, mais c'est tout. Je ne la désire pas. Je n'ai jamais désiré une femme, mais je connais votre goût pour les belles femmes et je pensais que la suggestion vous ferait plaisir, messire. Je suis sincèrement navré de vous avoir fâché."

Après avoir écouté ses instructions, il rangea les pièces dans sa bourse, s'inclina et retourna auprès de Siegwulf pour lui dire simplement :

"Messire vous attend dans la crypte. C'est en ce lieu qu'il désire s'entretenir avec vous. Je vous prie de me suivre."

Il l'y mena donc comme convenu...

Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14721Message Eoin Mac Aoidh
26 mars 2013, 18:10

Le bâtard hocha la tête. Heureusement que le serviteur le conduisait, car il aurait clairement pu se perdre ! Le château avait beau ne pas être grand, hé bien ce n'était pas chez lui, et il n'avait encore aucun repaire.
Mais pourquoi la crypte ? Pour prendre leurs ancêtres à témoin ? Ou parce que personne ne les espionnera ? Peut-être un peu des deux... Prêt à tout, au moins au niveau verbal, Siegwulf rejoignit donc son demi-frère de son pas un peu lourd, son armure cliquetant légèrement, chaudement vêtu avec sa lourde cape noire. Une fois devant l'héritier Aversin, il hocha la tête en guise de salut.


"Merci d'avoir accepté de me voir, Enguerrand. Je désirais mettre les choses au clair avec vous. Qu'on ne parte pas sur un malentendu. Je ne suis pas ici pour prendre votre place, je ne veux pas d'Aversin. Ma place est dans le Nord, et lorsque j'aurais rendu le service qu'il attend à notre père, j'y retournerais. C'est aussi simple que ca, mais ca ne veut pas dire que je ne ferais pas tout ce que je peux en attendant, sans demi-mesure."
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DukeTogo
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14734Message DukeTogo
26 mars 2013, 21:21

La crypte était accessible via le septuaire du château. Le lieu de culte heptagonale n’était visiblement pas très bien entretenu, mais gardait quelques traces d’un splendeur passé. Durant la brève visite assurée par le Mestre, celui-ci avait expliqué que le château faisait venir ponctuellement un Septon itinérant pour les offices religieux.
Une autre divergence de plus avec le pays du Nord où l’on vénérait encore les Anciens Dieux et avec auxquels ont pouvait s’adresser directement au pied d’un barral ancestral.
Eoin Mac Aoidh a écrit : "Merci d'avoir accepté de me voir, Enguerrand. Je désirais mettre les choses au clair avec vous. Qu'on ne parte pas sur un malentendu. Je ne suis pas ici pour prendre votre place, je ne veux pas d'Aversin. Ma place est dans le Nord, et lorsque j'aurais rendu le service qu'il attend à notre père, j'y retournerais. C'est aussi simple que ca, mais ca ne veut pas dire que je ne ferais pas tout ce que je peux en attendant, sans demi-mesure."
Et bien… Le moins qu’on puisse dire est que Siegwulf était un homme direct!

Enguerrand Aversin observait son interlocuteur avait attention, scrutant son visage à la recherche d’indices pantomimes tels qu’un regard fuyant, un sursaut de paupière, une main qui frotte le menton, un changement de rythme dans la voix. Rien ne vint.
Siegwulf devait dire vrai. Ou au moins était convaincu de dire vrai.

Enguerrand garda le silence et regardait son demi-frère. Celui-ci, de par ses origines et son cadre de vie, était certainement plus habitué aux échanges directs, pour ne pas dire francs et virils. Non pas qu’il puisse être troublé par la manifeste inspection mentale auquel s’adonnait Enguerrand, mais il y’avait de quoi être surpris.

Ce n’est que lorsque Siegwulf, interrogateur, commença à plisser le front qu’Enguerrand sorti de son mutisme en hochant machinalement la tête dans un signe d’acquiescement.

« Vos paroles sont agréablement accueillis », répondit-il avec un léger sourire et des yeux sincères.

« Venez, je veux vous montrer quelque chose. » Enguerrand pris la lanterne et avança dans la crypte.
Au fur et à mesure qu’ils passèrent devant les tombeaux, Aversin donnait le nom des défunts : Adlar le Fier, Garlon le Terrible, Hennet le Brise-Vague, Corwyn le Juste en les agrémentant d’anecdotes courtes. Il s’arrêta davantage sur la sépulture de Redgar dit le Brave, le tout premier Aversin que les exploits méritoires anoblirent. Son avènement est lié à une bataille remportée de haute lutte durant une pluie incessante de plusieurs jours: la caste du fils de l’averse était née.

Enguerrand se rembrunit en atteignant un autre tombeau. « Voici ma mère, née Hélène de Méricourt. »
HRP
Je fais une pose, sinon je continues. Bon, il est vrai que je suppose que Siegwulf doit certainement écouter sans interrompre son demi-frère. Mais même si je fais des posts longs (trop longs? syndrome Finger maybe :roll: ),je suis pas pro-monologue. De mon coté, je prends de l'avance en off et je prépare la suite de ce que j'ai à dire au Loup du Nord !
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Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14735Message Eoin Mac Aoidh
26 mars 2013, 21:37

Siegwulf avait respecté le temps de réflexion de son demi-frère, mais son air songeur l'avait un peu déstabilisé. Jusqu'au radoucissement de son cadet. L'homme du Nord voulait réellement qu'il n'y ait aucune conviction de duperie ou de fourberie. Déjà, il n'avait pas été élevé comme cela, et il ne avait pas s'y prendre, certain de s'emmêler les pinceaux rien qu'en mentant... Alors de là à monter un complot pour prendre une place qui ne lui serait jamais accordée...
Il suivit Enguerrand dans la crypte, sans dire un mot, le laissait se souvenir en espérant s'imprégner de ces noms, et même si ces défunts ne signifiaient rien pour lui, cela ne voulait pas dire qu'il n'allait pas les respecter. Même si leur religion n'était pas la sienne, tout ce qu'on pouvait espérer, c'est que leurs âmes avaient trouvé la paix dans l'Autre Monde.

Ils s'arrêtèrent devant le tombeau de la mère du jeune héritier, et Siegwulf eut tout loisir de détailler son gisant, pouvant ainsi aisément le rapprocher au jeune homme qui l'accompagnait.


"Vous lui ressemblez beaucoup."

Un murmure, suffisant pour résonner dans le silence de la crypte ; le Loup du Nord espérait ainsi un peu tempérer la peine qui se lisait sur le visage d'Enguerrand.
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DukeTogo
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14738Message DukeTogo
26 mars 2013, 22:11

"Merci."

Enguerrand frissonna et se réchauffa en ouvrant la vitre de la lanterne.

"Merci de votre effort de gentillesse. Mais... la connaissiez-vous seulement? Quels vertus pouvez-vous vraiment lui attribuer ?"

Enguerrand regarda son demi-frêre, sans doute déstabilisé un instant, et repris d'un ton neutre et amical qu'il n'avait cessé d'avoir d'ailleurs.

"Hélène était pieuse. Elle vénérait les Sept assidument et ne passait pas une journée sans prier avec le Livre de la Jouvencelle sur ses genoux.
A sa mort il y'a dix ans maintenant, Père à maudit les Sept, entrainant rapidement le départ de notre Septa.
Beaucoup de choses ont changé à cette époque... Une partie de nos gens qui aimait profondément Hélène sont partis.
Rheomar restait cloitré. Heureusement, notre Mestre lui est resté fidèle et l'a soutenu, le conjurant de cesser de se maudire lui-même.
Que pouvais-je faire pour lui, alors? Je n'avais que douze ans."

Enguerrand se campa devant son demi-frère et le regarda avec douceur.

"Siegwulf... J’ai noté un certain ressentiment envers notre père. Oh, je ne vous blâme pas : il est vrai qu’il vous a chassé."

Puis faisant la moue ajouta: "Nommons les choses par ce qu'elles sont."

"Pourquoi l’a t’il fait ?
Parce qu'Hélène, ici présente, le lui a demandé.
Bien sur, il l’a fait par amour. Faut-il le blâmer ? Faut-il la blâmer ?
En prenant cette décision, a-t’il eu du courage... ou a t’il été faible ?
D’autres que lui auraient-ils d’abord écouter leur honneur avant la volonté de leur femme ?

Enguerrand avait conscience qu'il offrait des points de vue nouveaux à son demi-frère dans les certitudes et croyances qu'il s'était construit vis à vis de son père de sang. Aussi stoïque qu'il puisse être, il n'avait certainement pas grandi sans jamais se poser des questions sur ce seigneur du sud qui avait fait de lui un bâtard.

Se tenant plus près de la lanterne que Siegwulf, l'ombre d'Enguerrand sur les parois des murs le faisait paraitre plus grand que le Loup du Nord.
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Eoin Mac Aoidh
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Re: [TdF] La reconnaissance d'un père

Message : # 14741Message Eoin Mac Aoidh
26 mars 2013, 22:49

Siegwulf hocha simplement la tête. Ainsi, c'était là où son demi-frère voulait arriver. Mais il se trompait, il s'en était posé des questions, plus d'une. Il y avait tant réfléchi, avait souvent trouvé des réponses. Et il n'était pas le seul, ceux qui l'avaient recueilli l'avaient aidé à ne pas se forger une opinion noire et entièrement mauvaise de son géniteur.

"Il est vrai qu'après de Lord Bruce Karstark, j'ai trouvé bien des choses que j'aurais peut-être pas trouvé ici, même si je n'en ferais pas la liste. Je me suis souvent demandé ce que j'aurais fait en revoyant notre père. La plupart du temps, la réponse était simple : l'étrangler de mes propres mains. Mais mon père adoptif, il faut bien le nommer ainsi, m'a ouvert les yeux. Non, je ne le blâmerais pas, non plus que votre mère.
Mais il y a des cicatrices qui resteront toujours ouvertes, quelque soit ce qu'on peut dire ou faire. Je le comprends, oui. Mais je ne le pardonne pas. Je n'y arrive pas. Peut-être plus tard, mais pas maintenant. C'est pour le moment au-dessus de mes forces.
Et soyez certain que si je n'avais pas un peu d'estime pour lui, je n'aurais pas traversé tout Westeros simplement pour l'étriper, parce qu'il m'avait demandé de venir. Surtout avec ma famille."

Il aurait pu poser des questions aussi, pas forcément plus douces. Et le ton de sa voix laissait entendre sa rage sourde, contenue, qui existait toujours quand il parlait de cet abandon. C'était dur et traumatisant, encore maintenant. Siegwulf ne pouvait pas encore faire la paix avec le seigneur Aversin, c'était aussi simple que ca ; peut-être qu'avec le temps et les discutions, cela viendrait.
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