[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[DukeTogo]

Enguerrand comprenait son demi-frère plus que celui-ci ne pouvait le supposer. Il hésita à poser sa main sur son épaule mais se ravisa, l'homme qui se confiait n'en demeurant pas moins inquiétant par certains aspects.

Regardant le gisant d'Helene :

"Nous avons un premier point commun. Il m'est aussi des choses que je ne peux pardonner..."

Se redressant vers Siegwulf :

"Mais fi de cela, je voulais te montrer..." Enguerrand marqua un temps d'arrêt, comme s'il avait realisé l'emploi du tutoiement.

Selon la réaction de Siegwulf, meme sommaire (hochement de tête ou pas de réaction du tout), il continuerait à la 2ème personne du singulier ou du pluriel.

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf leva un sourcil en entendant le tutoiement. Mais ce fut sa seule réaction, il se fichait de se faire tutoyer ou vouvoyer. En fait, on l'avait tutoyé plus souvent qu'à son tour, et il fit signe à Enguerrand de continuer. Mais il fit de même, comme un frère.

"Que voulais-tu me montrer ?"

[DukeTogo]

Enguerrand sourit en acquiesçant.

"Je voulais te montrer nos ancêtres. Tu as du être nommé bâtard plus d'une fois, cela n'empêche pas qu'un peu de leur sang coule dans le tien. Même si la mémoire collective préférent retenir les hauts faits aux événements plus sombres, il y'avait de grands hommes parmi eux."

Puis riant un peu pour lui-même,

"Si tu nous avais amené la neige, tout le monde en ville ne jurerait que par le retour du faiseur de pluie rescucité!"

La situation des deux frères avait quelque chose d'ironique. Ils étaient dissemblables par bien des points. Mais l'espace d'un bref instant, leur rires remplirent les murs de la crypte.

Puis redevenant sérieux :

"La neige... Me l'as montreras-tu? Et ta famille?"

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf rit de bon cœur. C'était rare de pouvoir le faire dans le Nord, mais ici, cela semblait aller de soi. Il mit longtemps à quitter ce sourire amusé, même quand ils se furent calmés, et il hocha la tête.

"Bien sûr, il faudra juste supporter un long voyage. Mais quand je rentrerais, je ne vois aucun inconvénient à ce que tu m'accompagnes... Habillé plus chaudement bien sûr."

Oui, il y avait de grands hommes, comme dans toute famille. Mais le Loup du Nord avait compris une chose : les actes parlaient bien plus que le sang, pour les personnes sensées. Et autant que faire se peut, il laisserait les deux s'exprimer en harmonie en lui.

[DukeTogo]

"Plus chaudement", répéta-t'il en grelottant.

"Oui, bien sur... Ce n'est pourtant pas la première fois que je descends ici", ajouta t-il en considérant que Siegwulf était mieux habillé que lui, pourtant au fait de la mode dornienne, pour endurer la fraîcheur de la crypte.

[Angarad]

Astrid regarda son époux sortir et haussa les épaules. Qu'il se débrouille seul avec sa famille de dégénérés. Elle devait veiller à ce que leurs appartements soient nettoyés correctement et les tapis tachés ôtés. Inutile d'avoir des tapis dans ce pays, il faisait beaucoup trop chaud. Les fourrures allaient s'abîmer, c'était évident.
Elle secoua la tête, agacée, ôta son manteau et chercha dans une des malles qui arrivaient une robe légère en lin écru lacée dans le dos et sur le corsage, aux amples manches qui laissaient passer l'air frais sous l'étoffe. A peine deux heures ici et déjà l'envie de repartir.

Par les dieux... ça commence bien !

Elle enfila une paire de fins chaussons de soie et glissa une dague effilée à sa ceinture, ouvrit le petit coffre à jouets des enfants pour qu'ils s'occupent en laissant Deirdre vaquer à ses occupations.

- Je vais faire un tour dans le château, histoire de ne pas me perdre dans les couloirs. A tout à l'heure.

[darkbaron]

Deirdre acquiesça et surveilla donc les enfants en son absence. On pouvait toujours se fier à elle pour s'occuper de cette tâche.

Astrid eut une étrange surprise dans l'un des couloirs : à l'une des fenêtres, un corbeau arborant une petite tache blanche sur le front se trouvait là et l'observait attentivement, ainsi que tous ceux qui passaient dans le couloir, tel un garde surveillant les lieux. Jusque là, rien d'anormal, les corbeaux étant les oiseaux qu'utilisaient les hommes pour transmettre des messages écrits sur une longue distance. Non, il y avait autre chose d'étrange chez ce corbeau et cela n'était ni lié à sa présence, ni même à sa petite tache sur le front. Elle avait une impression bizarre, mais n'arrivait pas exactement à déterminer les raisons de son trouble.

L'oiseau noir jeta un dernier regard sur elle avant de s'envoler, et elle comprit à ce moment-là ce qui l'avait tant perturbée : c'était précisément ce regard que l'oiseau avait, cette lueur d'intelligence qu'on n'imaginait pas trouver chez un volatile. Cet oiseau lui avait semblé... Humain.

Peu de temps après, elle croisa au détour d'un couloir le Mestre en nage. Ce dernier vint vers elle et lui demanda avec empressement :

"Excusez-moi, dame, mais avez-vous vu messire Enguerrand ? J'ai reçu un second message... Venant d'une autre source. Un second corbeau me l'a transmis il y a quelques minutes à peine et il révèle qui seront les présents parmi les représentants de la Maison royale. Je dois rapidement le voir !"

[Eoin Mac Aoidh]

Siegwulf hocha simplement la tête.

"Je pense que je reviendrais aussi. Après tout, ce sont mes ancêtres..."

[Angarad]

Astrid regarda un long moment la direction qu'avait prise l'oiseau, intriguée. Les corbeaux étaient des créatures particulièrement intelligentes, nul ne pouvait en douter. Mais à ce point... Elle n'était pas sûre d'avoir jamais entendu parler d'un cas similaire.
L'arrivée précipitée du mestre la tira de sa rêverie. Elle écouta avec intérêt ce qu'il lui révélait, jouant l'ingénue naïve et ignorante, et demanda d'un air innocent :

- Oh... Mais c'est tout à fait excitant ! Qui donc va venir ?

[DukeTogo]

Si tu souhaites davantage d'informations, notre Mestre en sait surement plus que moi sur nos aïeux.

"La neige... A dire vrai, je n'ai pas de fourrures dans ma garde-robe mais il n'est jamais trop tard, non?

...

Tu me permet une dernière question? Meme si nos échanges içi tendent à me conforter..."

Planté devant son demi-frère qui le dépassait d'une demi-tête :
"Est-tu homme à considérer que les erreurs d'un père doivent devenir les dettes d'un fils?
Si jamais cela devait être le cas, dis moi comment m'en affranchir.""

...

Puis avant de quitter les lieux avec Siegwulf, Enguerrand lui donne deux clés.
"Ce sont les deux seules clés de votre chambre. Ayez l'habitude de fermer, on ne sait jamais ce que font les gens quand on leur tourne le dos."