[SdA] Des temps incertains et troublés

[darkbaron]

Elle sourit, légèrement rassurée par les mots du cavalier, et lui répondit d'une voix douce :

"Oui, vous avez probablement raison, mon bon ami. Bien, dans ce cas... Je pense que je ne vais pas vous déranger plus longtemps, messire, d'autant plus qu'il se fait tard et que vous devez être épuisé... Nous devons nous lever à l'aube et nous aurons alors un long chemin à parcourir..."

Elle s'apprêta donc à se lever afin de quitter le cavalier.

[Eoin Mac Aoidh]

Il secoua la tête.

"Non, je ne suis pas si fatigué que ca. Mais il est vrai que nous partirons tôt et... que ca sera épuisant et rude, comme tâche."

Il passa sa langue sur ses lèvres, hésita, préféra ne rien dire, il ne voulait pas l'embarrasser.

[darkbaron]

La jeune femme, qui avait sans doute une ou deux décennies de plus que lui en dépit de sa jeunesse apparente, le regarda étrangement.

"Messire, je suis peut-être plus versée dans les livres que dans les relations avec mon prochain, mais je vois bien que vous hésitez."

Elle s'arrêta et le regarda, debout, les bras croisés sous la poitrine, puis ajouta sur le ton de la curiosité :

"Vouliez-vous me dire quelque chose ?"

[Eoin Mac Aoidh]

Il sourit. Décidément, elle savait percer bien des masques, ceux du mensonge et ceux de la gêne. Mais cela ne le décida pas vraiment davantage, c'était sans doute trop tôt, et il valait mieux que Meril soit au mieux de ses capacités pour affronter ce qui risquait de se présenter dès demain.

"Rien d'important, ma dame. Mais heureux de vous avoir aidé à surmonter votre appréhension."

[darkbaron]

Elle haussa les épaules et se dirigea donc vers la porte. Elle se retourna une dernière fois vers lui en souriant et lui dit :

"Bien, dans ce cas, bonne nuit, messire... Reposez-vous ! Il vous faudra être vaillant à l'aube..."

Elle n'attendit pas sa réponse et sortit en fermant la porte.

[Maëlys]

Sans se faire prier, Leijana quitta la pièce.
Elle avait beau avoir été captivée par l'intendant, rester dans cette forteresse de pierre n'était pas quelque chose d'agréable pour elle. Et pire encore même, dormir dans une chambre sûrement exiguë, froide et sans fenêtre.

Déjà qu'elle avait du mal à s'installer dans les auberges, elle avait du mal à imaginer comment dormir ainsi... Une vraie nuit se passait à la belle étoile, éventuellement sous la toile d'une tente comme les nuits étaient bien peu froides dans ces régions...

Sentant cette forme d'oppression, elle se fit indiquer auprès d'un homme la direction de l'extérieur, n'importe quel endroit tant qu'elle pouvait voir le ciel.

Lorsqu'elle émergea dehors, elle prit quelques temps à se réhabituer à la luminosité qui déclinait déjà. La journée avait passé si vite en fait et se retrouver enfermé n'aidait pas à voir le temps passer...
Sachant très bien qu'elle ne pourrait trouver le sommeil avant un bon bout de temps dans cette demeure de pierre, Leijana se posa dans un coin de la cour, là où elle pouvait goûter la vision du monde qui s'étalait sous elle.
Elle décrocha son épée ainsi que sa dague accrochée dans son dos et les posa par terre. Puis elle dégrafa l'attache de sa pelisse et la déposa juste à côté.

La tendre fraîcheur passait sous ses vêtements de voyage, lui rappelant des souvenirs d'une autre terre. Assise sur ses genoux, juste derrière sa pelisse et ses armes, elle ferma les yeux et se recueillit devant les Anciens.
Le froid était si doux par rapport à ses terres mais s'offrir ainsi lui permettait de retrouver une part de bien-être, une part qu'elle avait perdue en quittant son monde.

[darkbaron]

La nuit suivit son cours sans le moindre obstacle, permettant à nos héros de se reposer tranquillement avant leur voyage. Personne ne fut dérangé dans son sommeil, pas même la jeune femme qui avait décidé de dormir en dehors de la ville en dépit de tous les dangers qui pouvaient s'y trouver.

Qu'avait donc fait le rôdeur ? S'était-il entraîné toute la nuit ou avait-il finalement décidé de se reposer à un moment ou un autre ?

Dans tous les cas, les premières lueurs de l'aube approchaient à grands pas, annonçant l'un des plus grands périples de leur vie...

[Crépuscule]

Narohtar s'était défoulé une heure durant, épuisé, vidé de sa rage, il était parti se coucher et profiter de ce bon lit qui serait probablement le dernier avant un bon moment.

Il se leva une bonne heure avant l'aube, se réveilla en faisant sa toilette à l'eau bien fraîche puis alla déjeuner ce qu'on lui proposa. Il se rendit ensuite devant les portes de la cité.

En chemin, il réfléchit aux différents chemins qu'ils pourraient emprunter. Il pensait que se rendre à Osgiliath par la route n'était pas le plus avisé. Il réfléchit aux différents endroits où ils pouvaient franchir d'Anduin ... au nord, il y avait Cair Andros, et par là, ils pourraient redescendre par l'Ithilien du nord.
Ou bien ils pourraient trouver des embarcations au port d'Harlond, franchir l'Anduin et rejoindre Osgiliath en remontant le grand fleuve jusqu'à la rivière Morgulduin, à moins qu'il rejoignent d'abord Emyn Arnen où il pourrait trouver des rôdeurs pour connaître leurs dernières observations de la région.

En attendant ses compagnons, il observa à l'horizon en direction d'Osgiliath. Ses pensées se tournèrent alors vers son frère. Il songeait à présent à retrouver le corps de son frère et lui offrir une sépulture digne.

[Eoin Mac Aoidh]

Déorwine, lui avait bien dormi, d'un sommeil profond, sans rêves. Il s'était habillé bien avant l'aube, s'était vêtu, équipé avec soin de pied en cap, et après avoir vérifié plusieurs fois qu'il n'oubliait rien, il était descendu jusqu'aux écuries où son cheval l'attendait.
Le Rohirrim passa encore un moment à s'occuper de lui, à le panser, avant de le harnacher, de le charger, le montant enfin après s'être assuré qu'il serait coopératif. Et c'est donc un fier cavalier du Rohan que le Rôdeur du Sud vit s'approcher de lui.

"Le bonjour Narohtar, fils de Siriondil. Je suis désolé pour votre frère."

Il s'approcha, posa une main compatissante sur son épaule, lui signifiant son soutien.

[darkbaron]

Comme prévu, dame Meril rejoignit les autres aventuriers à l'aube. Elle était toujours vêtue d'une robe, mais celle-ci était beaucoup plus simple que la précédente et ne présentait aucune broderie particulière. En outre, une cape grise recouvrait ses épaules et son dos. Une bosse sous celle-ci indiquait qu'elle devait porter un sac à dos. Enfin, elle avait à sa ceinture une dague particulièrement travaillée, visiblement d'origine ou d'inspiration elfique, et tenait dans sa main droite un bâton de marche. Elle salua de la tête les autres voyageurs et attendit sans un mot, visiblement trop préoccupée pour parler.

Alors que nos aventuriers attendaient ou se préparaient, ils eurent la surprise de voir arriver les deux sœurs elfes, un sac à la main. Il semblait évident qu'elles ne comptaient pas les accompagner car elles n'étaient visiblement pas vêtues pour un tel périple, mais leur présence n'en restait pas moins curieuse.

Morfingwen, la brune, s'approcha du rôdeur et lui tendit le sac :

"Notre frère nous a dit de vous donner ça avant de quitter la Cité pour rejoindre le seigneur Elrond. Il a dit que cela vous serait utile."