[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père
La Vérole // Astrid/Enguerrand
Fadira était clairement horrifiée, mais elle préféra rester calme et lui répondit :
"Pourquoi suis-tu cet homme ? Enguerrand est loin d'être comme sa soeur et tu le sais très bien... Il est peut-être l'héritier, mais Lysanor n'en est pas moins la cadette du seigneur et, à la mort de son père, elle deviendra l'héritière directe du domaine de son frère et le restera tant que ce dernier n'aura aucun enfant légitime. Contrairement à Enguerrand, elle n'ordonnerait jamais à qui que ce soit de faire subir à une femme ce que tu viens de m'avouer... Tu es capable du meilleur comme du pire, j'en suis certaine, mais tu sembles préférer les solutions les moins sanglantes. Je me trompe ? N'es-tu pas plus honorable que tu le crois ?
Tu me proposes de suivre Enguerrand ? Après ce que tu viens de me dire ? Désolée, mais c'est tout sauf conforme à mes valeurs. De plus, tu sais que j'aime bien trop Lysanor pour oser me mettre au service de son frère et nuire à autrui en son nom ! Après la mort d'Estranglin, je partirai..."
Elle se leva et le regarda froidement dans les yeux avant d'ajouter :
"Je quitterai ce château sans tuer une autre personne que ce chevalier, si ça peut te rassurer. Enguerrand peut dormir tranquille."
Elle semblait étrangement sincère. Elle ne ressentait visiblement aucune gêne à avouer ce genre de choses...
*****************************
Gabriella comprit visiblement qu'elle avait été bien trop loin et essaya maladroitement de se raviser après avoir écouté les nobles :
"Désolée, mais le sire Enguerrand aime aussi que je juge les nouvelles venues afin de les servir au mieux. C'est normal, c'est mon devoir... Et je pense que vous devriez comprendre ma peine car je voudrais être la seule dame de cette maison, mais voilà que le seigneur en amène une autre, plus belle, plus jeune et plus charmante encore. Je sais que je ne devrais pas en prendre ombrage car vous êtes mariée, mais la jalousie l'a emporté sur tout le reste.
Je n'ai pas été raisonnable en agissant de la sorte. J'ai été faible en me laissant submergée par mes émotions. Vous m'en voyez sincèrement navrée... Dame, messire, soyez assurés que je ne recommencerai plus. Je m'excuse donc et vous implore humblement de me pardonner pour ma folie."
Elle inclina la tête en signe de déférence. Bien sûr, ses excuses n'étaient pas totalement sincères, mais elle savait où était son intérêt.
"Pourquoi suis-tu cet homme ? Enguerrand est loin d'être comme sa soeur et tu le sais très bien... Il est peut-être l'héritier, mais Lysanor n'en est pas moins la cadette du seigneur et, à la mort de son père, elle deviendra l'héritière directe du domaine de son frère et le restera tant que ce dernier n'aura aucun enfant légitime. Contrairement à Enguerrand, elle n'ordonnerait jamais à qui que ce soit de faire subir à une femme ce que tu viens de m'avouer... Tu es capable du meilleur comme du pire, j'en suis certaine, mais tu sembles préférer les solutions les moins sanglantes. Je me trompe ? N'es-tu pas plus honorable que tu le crois ?
Tu me proposes de suivre Enguerrand ? Après ce que tu viens de me dire ? Désolée, mais c'est tout sauf conforme à mes valeurs. De plus, tu sais que j'aime bien trop Lysanor pour oser me mettre au service de son frère et nuire à autrui en son nom ! Après la mort d'Estranglin, je partirai..."
Elle se leva et le regarda froidement dans les yeux avant d'ajouter :
"Je quitterai ce château sans tuer une autre personne que ce chevalier, si ça peut te rassurer. Enguerrand peut dormir tranquille."
Elle semblait étrangement sincère. Elle ne ressentait visiblement aucune gêne à avouer ce genre de choses...
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Gabriella comprit visiblement qu'elle avait été bien trop loin et essaya maladroitement de se raviser après avoir écouté les nobles :
"Désolée, mais le sire Enguerrand aime aussi que je juge les nouvelles venues afin de les servir au mieux. C'est normal, c'est mon devoir... Et je pense que vous devriez comprendre ma peine car je voudrais être la seule dame de cette maison, mais voilà que le seigneur en amène une autre, plus belle, plus jeune et plus charmante encore. Je sais que je ne devrais pas en prendre ombrage car vous êtes mariée, mais la jalousie l'a emporté sur tout le reste.
Je n'ai pas été raisonnable en agissant de la sorte. J'ai été faible en me laissant submergée par mes émotions. Vous m'en voyez sincèrement navrée... Dame, messire, soyez assurés que je ne recommencerai plus. Je m'excuse donc et vous implore humblement de me pardonner pour ma folie."
Elle inclina la tête en signe de déférence. Bien sûr, ses excuses n'étaient pas totalement sincères, mais elle savait où était son intérêt.
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
"Il suffit.
Je maintien votre invitation pour demain, j'espère ne pas avoir a le regretter... Il serait fâcheux que le futur seigneur de la ville soit désavoué par ses propres rangs.
Et ne doutez jamais de votre jeunesse, elle demeure intacte."
Je maintien votre invitation pour demain, j'espère ne pas avoir a le regretter... Il serait fâcheux que le futur seigneur de la ville soit désavoué par ses propres rangs.
Et ne doutez jamais de votre jeunesse, elle demeure intacte."
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
"J'ai prêté serment femme...Et je ne reviendrai pas dessus. Je ne suis pas Chevalier, mais mon honneur va à Enguerran, et je vais là où mon seigneur me dit d'aller. sais-tu qui est le plus grand guerrier entre celui qui sert un bon maître et celui qui sert fidèlement un monstre ? Le deuxième, car il suit la voie de l'honneur jusqu'au bout, quitte à se transformer lui même en monstre. J'ai négocié avec toi, outrepassant certaines limites, mais si tu t'entêtes, je ne pourrais plus rien pour toi Fadira. Tu aurais pu te venger d'Estranglin et rester auprès de celle que tu aimes en jouant avec l'esprit d'Enguerrand et en oubliant ta petite vendetta dont tu ne connais même pas le prix et les conséquences. Je te conjure de changer maintenant d'avis, ou ce sera la voie du sang et de la mort, pour l'un de nous deux!" Vérole avait presque hurlé de rage en disant ces derniers mots.
Le spadassin ne comprenait pas la folie de Fadira, elle n'avait que quelques agréments à accepter, ce n'était qu'un changement de point de vue. Et elle voulait risquer sa tête ? Était-elle demeurée pour ne pas comprendre que dans ce triste monde, seul les loups survivaient, en étant prêt à faire des entorses à la morale. Il avait toujours cru que seul les forts survivaient, en mangeant les petits s'il le fallait, mais ce n'était que la loi de la nature, la loi que tous devait suivre pour survivre. Que l'on soit né dans un lit de soie, à se faire torcher par des serviteurs jusqu'à sa mort, ou en vivant dans la plus misérable des cahutes, il fallait payer pour vivre. Quand aux bribes d'honneur chantées par les poètes ou le poids de la conscience, l'alcool, les putains et les larmes dans la nuit noire étaient tout aussi capable que l'huile des septons pour les noyer un temps. Ou du moins, c'est ce que Vérole se disait au plus profond des ténèbres pour chasser les remords et les visages de ceux qu'il avait tué, dans le feu de la bataille ou froidement, à la dague ou la corde.
C'était la voie qu'il avait choisi, il ne savait même pas pourquoi il essayait de se justifier devant Fadira. S'il n'avait pas été capable avant de faire taire ces pensées, il n'aurait eu qu'à se jeter dans la rivière, ou se pendre dans sa chambre, comme un faible.
La vendetta de la servante était noble, mais elle aussi parlait de tuer froidement des gens sans aucune émotion. Sauf que lui connaissait le prix à payer pour tout ça, les longues nuits à boire pour chasser des fantômes mille fois tués en rêves, le prix à payer pour l'honneur. Il se rappelait toujours ce visage parmi d'autre qu'il avait envoyé de l'autre coté, un garçon à peine mature qui l'avait défié dans un différent de province, un apprenti soldaillon qui avait voulu se saisir de la Terreur Noire. Morgengabe avait enfoncé son casque, faisant éclater la visière de son casque et transformant son visage en une bouillie sanglante. Et pourtant, le gamin vivait encore, et il avait eu le temps, entre deux sanglots pleins de morves et de caillot, de le maudire tout comme il avait maudit sa putain de mère qui l'avait abandonné dans un monde de violence.
Plus tard, il avait connu la haine et le mépris de ceux qui ne connaissaient pas le prix de la vie. Ces bonnes âmes qui se cachaient derrière de faux semblants. Qu'ils le haïssent ces êtres faibles, ils ne connaitraient jamais les conséquences d'une seule vie prise comme lui le connaissait, la haine de la mère de sa première victime, qu'il avait rencontré par hasard lors du déplacement pour seller la paix avec Enguerrand. Le regard vide d'une mère qui a perdu son enfant, transformée en une furie qui l'aurait égorgé, lui, avec ses ongles et ses dents si elle en avait eu l'occasion.
Tels étaient les fantômes de Vérole, mais si la jeune femme ne revenait pas à la raison, l'homme d'Enguerrand, sa main gauche, fidèle et loyale, allait l'envoyer rejoindre sa famille...
Le spadassin ne comprenait pas la folie de Fadira, elle n'avait que quelques agréments à accepter, ce n'était qu'un changement de point de vue. Et elle voulait risquer sa tête ? Était-elle demeurée pour ne pas comprendre que dans ce triste monde, seul les loups survivaient, en étant prêt à faire des entorses à la morale. Il avait toujours cru que seul les forts survivaient, en mangeant les petits s'il le fallait, mais ce n'était que la loi de la nature, la loi que tous devait suivre pour survivre. Que l'on soit né dans un lit de soie, à se faire torcher par des serviteurs jusqu'à sa mort, ou en vivant dans la plus misérable des cahutes, il fallait payer pour vivre. Quand aux bribes d'honneur chantées par les poètes ou le poids de la conscience, l'alcool, les putains et les larmes dans la nuit noire étaient tout aussi capable que l'huile des septons pour les noyer un temps. Ou du moins, c'est ce que Vérole se disait au plus profond des ténèbres pour chasser les remords et les visages de ceux qu'il avait tué, dans le feu de la bataille ou froidement, à la dague ou la corde.
C'était la voie qu'il avait choisi, il ne savait même pas pourquoi il essayait de se justifier devant Fadira. S'il n'avait pas été capable avant de faire taire ces pensées, il n'aurait eu qu'à se jeter dans la rivière, ou se pendre dans sa chambre, comme un faible.
La vendetta de la servante était noble, mais elle aussi parlait de tuer froidement des gens sans aucune émotion. Sauf que lui connaissait le prix à payer pour tout ça, les longues nuits à boire pour chasser des fantômes mille fois tués en rêves, le prix à payer pour l'honneur. Il se rappelait toujours ce visage parmi d'autre qu'il avait envoyé de l'autre coté, un garçon à peine mature qui l'avait défié dans un différent de province, un apprenti soldaillon qui avait voulu se saisir de la Terreur Noire. Morgengabe avait enfoncé son casque, faisant éclater la visière de son casque et transformant son visage en une bouillie sanglante. Et pourtant, le gamin vivait encore, et il avait eu le temps, entre deux sanglots pleins de morves et de caillot, de le maudire tout comme il avait maudit sa putain de mère qui l'avait abandonné dans un monde de violence.
Plus tard, il avait connu la haine et le mépris de ceux qui ne connaissaient pas le prix de la vie. Ces bonnes âmes qui se cachaient derrière de faux semblants. Qu'ils le haïssent ces êtres faibles, ils ne connaitraient jamais les conséquences d'une seule vie prise comme lui le connaissait, la haine de la mère de sa première victime, qu'il avait rencontré par hasard lors du déplacement pour seller la paix avec Enguerrand. Le regard vide d'une mère qui a perdu son enfant, transformée en une furie qui l'aurait égorgé, lui, avec ses ongles et ses dents si elle en avait eu l'occasion.
Tels étaient les fantômes de Vérole, mais si la jeune femme ne revenait pas à la raison, l'homme d'Enguerrand, sa main gauche, fidèle et loyale, allait l'envoyer rejoindre sa famille...
Enguerrand /// La Vérole
Gabriella conserva un ton humble et répondit simplement, les yeux baissés et les joues empourprées :
"Vous pourrez bien évidemment compter sur moi demain, messire. Je ferai mon possible pour montrer à ces altesses que nous savons très bien accueillir les invités de haut rang dans le domaine Aversin. Vous pouvez en être certain... Mes musiciennes ne les décevront absolument pas.
Je remercie messire pour son compliment sur ma beauté. Il me touche profondément, bien plus que s'il venait d'un autre homme...
Je suppose que vous allez me quitter... Alors, dans ce cas, nous nous reverrons demain. Rentrez bien, messire et dame."
****************
Fadira soupira et se leva calmement en regardant avec un air triste la Vérole, visiblement désolée de n'avoir pas su le convaincre, mais n'exprima aucune haine ni agressivité à son égard et sembla même se résigner en baissant la tête. Elle finit par lâcher sur un ton peu joyeux :
"Dis à ton cher maître que je le retrouverai ce soir dans sa chambre. Tu pourras y être également si tu crains pour sa vie, mais ce ne sera pas nécessaire parce que j'ai juré de ne tuer personne avant ma proie. Ton maître n'a donc rien à craindre de moi tant qu'Estranglin vivra car il est en quelque sorte protégé par un serment sacré que j'ai prêté devant un dieu et l'un de ses représentants. Tu vois, moi aussi, je prête certains serments et je veille à les respecter jusqu'au bout, même quand ils risquent de me détruire. J'assume toutes les conséquences de mes actes et ne rebrousserai jamais chemin."
Elle s'approcha ensuite de la rive et conclut en souriant légèrement (d'ailleurs, son sourire semblait étrangement...aimable) :
"Si tu tiens à me voir avec ton maître, tu dois me faire confiance. Laisse-moi et je te garantis que je tiendrai parole !"
Elle plongea aussitôt dans l'eau, éclaboussant la rive, et commença à se rincer le corps.
"Vous pourrez bien évidemment compter sur moi demain, messire. Je ferai mon possible pour montrer à ces altesses que nous savons très bien accueillir les invités de haut rang dans le domaine Aversin. Vous pouvez en être certain... Mes musiciennes ne les décevront absolument pas.
Je remercie messire pour son compliment sur ma beauté. Il me touche profondément, bien plus que s'il venait d'un autre homme...
Je suppose que vous allez me quitter... Alors, dans ce cas, nous nous reverrons demain. Rentrez bien, messire et dame."
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Fadira soupira et se leva calmement en regardant avec un air triste la Vérole, visiblement désolée de n'avoir pas su le convaincre, mais n'exprima aucune haine ni agressivité à son égard et sembla même se résigner en baissant la tête. Elle finit par lâcher sur un ton peu joyeux :
"Dis à ton cher maître que je le retrouverai ce soir dans sa chambre. Tu pourras y être également si tu crains pour sa vie, mais ce ne sera pas nécessaire parce que j'ai juré de ne tuer personne avant ma proie. Ton maître n'a donc rien à craindre de moi tant qu'Estranglin vivra car il est en quelque sorte protégé par un serment sacré que j'ai prêté devant un dieu et l'un de ses représentants. Tu vois, moi aussi, je prête certains serments et je veille à les respecter jusqu'au bout, même quand ils risquent de me détruire. J'assume toutes les conséquences de mes actes et ne rebrousserai jamais chemin."
Elle s'approcha ensuite de la rive et conclut en souriant légèrement (d'ailleurs, son sourire semblait étrangement...aimable) :
"Si tu tiens à me voir avec ton maître, tu dois me faire confiance. Laisse-moi et je te garantis que je tiendrai parole !"
Elle plongea aussitôt dans l'eau, éclaboussant la rive, et commença à se rincer le corps.
[Trône de fer] Chapitre 2 : L'aube qui annonçait l'orage
Une aube nouvelle se dressait sur le domaine Aversin, apportant avec elle une journée qui s'annonçait riche en rebondissements : en effet, des membres de la fameuse dynastie Targaryen devaient arriver et nul ne pouvait rester indifférent à l'idée d'un tel événement. Ce n'était pas tous les jours que l'on avait l'occasion d'accueillir chez soi des enfants de rois et de partager la même table qu'eux, en particulier dans un domaine relativement mineur.
À noter que l'on avait bien dit "enfants de rois" au pluriel parce qu'il y avait bien évidemment le prince héritier, Baelor, et son plus jeune frère, Maekar, mais aussi Shiera et Brynden, enfants du prédécesseur (et du père, même si certains en doutaient) du roi actuel. Certes, ces deux derniers étaient des bâtards, mais il n'en étaient pas moins les enfants d'un roi. En outre, leur père les avait légitimés (ainsi que tous les autres) sur son lit de mort.
Bref, c'était un événement incroyable dans l'histoire du domaine Aversin, d'autant plus que les deux princes du sang étaient aussi des Martell par leur mère et avaient donc un lien de parenté avec le prince de Dorne lui-même. Pouvait-on imaginer une visite plus importante que cela ?
Certes, les jours précédents avaient amené leur lot de surprises : le bâtard du seigneur était de retour, avec une jolie épouse nordique, et son père, a défaut de le légitimer, lui avait accordé quelques privilèges, notamment le commandement de ses troupes. En effet, le seigneur avait annoncé à tous ses enfants qu'il était mourant et évoqué avec eux les dispositions qu'il avait prises au détriment de son héritier. Néanmoins, ce dernier n'était pas totalement perdant car il avait gagné une nouvelle alliée en la personne d'Astrid, l'épouse de son frère. Enfin, il avait trouvé un nouveau pion à manipuler, à savoir Fadira, l'amante de sa sœur, une jeune femme mystérieuse et visiblement dangereuse qui semblait disposer d'un certain talent pour l'assassinat et travaillait au château en tant que domestique.
En somme, tous se réveillaient probablement en se demandant quelles surprises cette nouvelle journée allait apporter. Elle promettait d'être riche, c'était indéniable, mais personne ne savait si elle serait bonne ou mauvaise : la famille allait jouer la partie la plus importante de sa vie.
*****
Pendant ce temps, Romulian Arheas se dirigeait vers le château Aversin, accompagné de Raymun, son garde du corps. Après avoir rendu visite à son père, le jeune homme revenait afin d'essayer encore une fois d'obtenir la main de Lysanor. La cadette Aversin avait frustré bien des prétendants jusqu'ici, et certains avaient même abandonné l'idée de l'épouser, mais Romulian n'était pas ce genre d'homme. Il comptait bien parvenir à ses fins...
À noter que l'on avait bien dit "enfants de rois" au pluriel parce qu'il y avait bien évidemment le prince héritier, Baelor, et son plus jeune frère, Maekar, mais aussi Shiera et Brynden, enfants du prédécesseur (et du père, même si certains en doutaient) du roi actuel. Certes, ces deux derniers étaient des bâtards, mais il n'en étaient pas moins les enfants d'un roi. En outre, leur père les avait légitimés (ainsi que tous les autres) sur son lit de mort.
Bref, c'était un événement incroyable dans l'histoire du domaine Aversin, d'autant plus que les deux princes du sang étaient aussi des Martell par leur mère et avaient donc un lien de parenté avec le prince de Dorne lui-même. Pouvait-on imaginer une visite plus importante que cela ?
Certes, les jours précédents avaient amené leur lot de surprises : le bâtard du seigneur était de retour, avec une jolie épouse nordique, et son père, a défaut de le légitimer, lui avait accordé quelques privilèges, notamment le commandement de ses troupes. En effet, le seigneur avait annoncé à tous ses enfants qu'il était mourant et évoqué avec eux les dispositions qu'il avait prises au détriment de son héritier. Néanmoins, ce dernier n'était pas totalement perdant car il avait gagné une nouvelle alliée en la personne d'Astrid, l'épouse de son frère. Enfin, il avait trouvé un nouveau pion à manipuler, à savoir Fadira, l'amante de sa sœur, une jeune femme mystérieuse et visiblement dangereuse qui semblait disposer d'un certain talent pour l'assassinat et travaillait au château en tant que domestique.
En somme, tous se réveillaient probablement en se demandant quelles surprises cette nouvelle journée allait apporter. Elle promettait d'être riche, c'était indéniable, mais personne ne savait si elle serait bonne ou mauvaise : la famille allait jouer la partie la plus importante de sa vie.
*****
Pendant ce temps, Romulian Arheas se dirigeait vers le château Aversin, accompagné de Raymun, son garde du corps. Après avoir rendu visite à son père, le jeune homme revenait afin d'essayer encore une fois d'obtenir la main de Lysanor. La cadette Aversin avait frustré bien des prétendants jusqu'ici, et certains avaient même abandonné l'idée de l'épouser, mais Romulian n'était pas ce genre d'homme. Il comptait bien parvenir à ses fins...
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Des dieux ? Que venaient faire les dieux dans cette affaire ? Fulminant de rage devant la dérobade de la jeune fille, Vérole partit, remâchant sa colère et son incompréhension. Elle lui avait presque ordonné de fomenter un entretien avec Enguerrand...Était-elle complètement folle ? Il aurait du la noyer, mais au moins, il n'avait pas à prendre de décision après ces passes...Ce serait à son maître de décider quoi faire, et le spadassin priait pour qu'il lui resserre bien la bride avec des ordres clairs auxquels il n'aurait qu'à obéir.
Vérole rentre donc au château, se mettant immédiatement à la recherche de son maître pour lui conter son après-midi, sauf ses petites aventures avec Alna, tout en restant troublé et en colère...
Vérole rentre donc au château, se mettant immédiatement à la recherche de son maître pour lui conter son après-midi, sauf ses petites aventures avec Alna, tout en restant troublé et en colère...
Re: Enguerrand /// La Vérole
Enguerrand souriait un peu pour lui-même, car s'il était orgueilleux comme un homme qui se plait à confondre espadon et attribut masculin, il répondrait: "Vous ne faites qu'énoncer l'évidence : d'un autre homme, ce serait forcement moins profond". Même si l'occasion d'un trait d'esprit était toujours tentante, l'instant n'était pas opportun et il garda son humour pour lui, d'autant qu'il n'était pas assez familié avec Astrid pour se permettre autant d'idiotie. Le plus important était que Gabriella semblait retrouver une certaine retenue. Elle connaissait trop bien Enguerrand pour ne pas comprendre les avertissements voilées.darkbaron a écrit :...Je remercie messire pour son compliment sur ma beauté. Il me touche profondément, bien plus que s'il venait d'un autre homme...
Astrid et Enguerrand quittèrent les lieux peu après. La louve du nord comprit aisément que l'héritier Aversin souhaitait dire deux mots à Gabriella en privée. Chuchotant :
"Ma dame. Quand je vous amène personnellement un invité, ce n'est surement pas pour que vous l'accueillez froidement. Que cela ne se reproduise plus."
Gabriella jeta un regard vers Lady Karstark qui attendait à quelques mètres et fut effarée un instant à l'idée que son mécène secret puisse réellement s'amouracher.
Non... Elle chassa cette idée saugrenue. Enguerrand n'aimait personne. Et peut-être pas lui-même.
- - -
Rejoignant les deux gardes devant la demeure, ils reprirent le chemin du château.
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
La jeune femme le regarda d'un air malicieux et lui dit :
- Votre ancienne petite amie me déteste. Mais je crois que je vais m'en accommoder.
Sur le chemin du retour, elle lui demanda :
- Et pour la suite de la réunion de travail, qu'avez-vous prévu ? Allons-nous nous mettre d'accord sur la suite des événements, les sujets à aborder ou à éviter, les réactions à avoir, la manière de rattraper les bourdes ? Vous voyez... comme une sorte de plan de bataille...
- Votre ancienne petite amie me déteste. Mais je crois que je vais m'en accommoder.
Sur le chemin du retour, elle lui demanda :
- Et pour la suite de la réunion de travail, qu'avez-vous prévu ? Allons-nous nous mettre d'accord sur la suite des événements, les sujets à aborder ou à éviter, les réactions à avoir, la manière de rattraper les bourdes ? Vous voyez... comme une sorte de plan de bataille...
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Voilà qu'Astrid s'avérait fort perspicace. Un instant embêté, il sourit en voyant les choses du bon coté :
"Votre bonté envers elle vous honore, chère amie. Je me demande encore quelle mouche l'a piqué... Après tout, qu'elle ait eu il y'a plusieurs années la primeur de mes jeux d'adultes lui donne t'elle des droits sur moi? Tss. Pas que je le regrette d'ailleurs, son expérience est devenu la mienne. Mais... quand un jeu devient une contrainte et une obligation, la lassitude nous guette, ne trouvez-vous pas?"
"Toutefois, portons un regard positif sur son comportement : sa jalousie est le gage de vos charmes avérées, j'y vois la preuve de ne m'y être point trompé."
Il ne s'agissait plus des compliments de l'héritier. L'on parlait de la jalousie d'une femme mure certes, mais fort belle et esthète.
"La jeunesse et la bonne santé sont des biens temporaires, autant les accepter."
Enguerrand disait cela avec une certaine amertume avant de reprendre avec sérieux.
"Pour la rencontre politique qui se prépare, nous devons donner l'illusion de bien connaitre nos visiteurs. Voyons cet après-midi mon mestre et nous additionnerons nos connaissances, y compris celle obtenues avec Dame Lorimorr, afin de bien les cerner. Je dois le revoir pour vérifier certains documents, je vous ferais mander pour nous rejoindre dès que nous aurons terminés. Nous ferons aussi le point précis sur la politique de Dorne, les mouvements en cours, de façon à ce que nos visiteurs comprennent d'eux-mêmes qu'ils ont tout intérêt à solliciter nos conseils.
Pour ce qui est de nous mettre au diapason... Laissons de coté l'expression "plan de bataille" pour de vrais ennemis. Je dirais qu'avec de l'entrainement, de l'habitude, nous pouvons définir certains gestes discrets ou certains mots afin d'intervenir quand on pense qu'il y'a lieu de le faire ou demander un appui, une reprise de paroles.
Je considère une conversation politique comme un bain chaud.
Autant mettre son interlocuteur à l'aise plutôt que de le faire frire, voyez-vous? *rires*
Anticiper les attentes, comprendre ses motivations, est une bonne chose.
De l'entrainement, oui... Recidivons nos entretiens, donnons leur des axes, alternons les rôles, conseillons-nous, découvrons-nous. Je gage que nous apprendrons à être complémentaire et efficace."
"Votre bonté envers elle vous honore, chère amie. Je me demande encore quelle mouche l'a piqué... Après tout, qu'elle ait eu il y'a plusieurs années la primeur de mes jeux d'adultes lui donne t'elle des droits sur moi? Tss. Pas que je le regrette d'ailleurs, son expérience est devenu la mienne. Mais... quand un jeu devient une contrainte et une obligation, la lassitude nous guette, ne trouvez-vous pas?"
"Toutefois, portons un regard positif sur son comportement : sa jalousie est le gage de vos charmes avérées, j'y vois la preuve de ne m'y être point trompé."
Il ne s'agissait plus des compliments de l'héritier. L'on parlait de la jalousie d'une femme mure certes, mais fort belle et esthète.
"La jeunesse et la bonne santé sont des biens temporaires, autant les accepter."
Enguerrand disait cela avec une certaine amertume avant de reprendre avec sérieux.
"Pour la rencontre politique qui se prépare, nous devons donner l'illusion de bien connaitre nos visiteurs. Voyons cet après-midi mon mestre et nous additionnerons nos connaissances, y compris celle obtenues avec Dame Lorimorr, afin de bien les cerner. Je dois le revoir pour vérifier certains documents, je vous ferais mander pour nous rejoindre dès que nous aurons terminés. Nous ferons aussi le point précis sur la politique de Dorne, les mouvements en cours, de façon à ce que nos visiteurs comprennent d'eux-mêmes qu'ils ont tout intérêt à solliciter nos conseils.
Pour ce qui est de nous mettre au diapason... Laissons de coté l'expression "plan de bataille" pour de vrais ennemis. Je dirais qu'avec de l'entrainement, de l'habitude, nous pouvons définir certains gestes discrets ou certains mots afin d'intervenir quand on pense qu'il y'a lieu de le faire ou demander un appui, une reprise de paroles.
Je considère une conversation politique comme un bain chaud.
Autant mettre son interlocuteur à l'aise plutôt que de le faire frire, voyez-vous? *rires*
Anticiper les attentes, comprendre ses motivations, est une bonne chose.
De l'entrainement, oui... Recidivons nos entretiens, donnons leur des axes, alternons les rôles, conseillons-nous, découvrons-nous. Je gage que nous apprendrons à être complémentaire et efficace."
"Seuls les singes et les pitres sollicitent l'applaudissement" Tywin Lannister
Re: [TdF] La reconnaissance d'un père
Astrid se contenta de hocher la tête et de hausser avec lenteur un sourcil ironique.
- Hélas, mon cher Enguerrand, je ne suis pas bonne. Je ne l'ai jamais été avec qui que ce soit et je doute avoir un jour suffisamment de cœur pour le devenir. Mais vous avez raison là-dessus : un jeu qui n'en est plus un n'est pas intéressant. Cependant je dois quand même reconnaître que cela dépend en grande partie du partenaire. Car un jeu ennuyeux avec l'un peut devenir passionnant avec l'autre. Ne trouvez-vous pas ?, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.
Elle glissa derrière son oreille délicatement ourler une mèche fauve échappée de son chignon.
- Vous ne vous êtes en effet point trompé. J'espère seulement que vous n'attendiez pas la confirmation de cette dame sur ce sujet particulier... Et en effet, beauté et jeunesse sont éphémère, elles fanent ou lassent. L'esprit se doit d'être aussi aiguisé qu'un couperet car lui seul survit à la perte de l'attrait et de la force du corps. Nous sommes encore d'accord là-dessus.
La jeune femme écouta avec attention ce que disait Enguerrand sur le sujet qui les préoccupait.
- Oui, un point sur la politique de votre pays sera fort utile. J'aurais pu vous épater si vous étiez venu dans les froidures du Nord mais je dois bien avouer que mes connaissances sur ce sujet ne sont que théoriques. En ce qui concerne la préparation de ces différentes rencontres, je préfère adopter une attitude plus... martiale. Il ne me viendrait pas à l'idée de cuisiner vos invités mais je suis plus à l'aise avec un vocabulaire militaire. Les choses sont plus claires, plus rigoureuses. J'aime comparer la cour à un champ de bataille, certes d'une autre nature mais tout aussi meurtrier. Si vous prenez votre bain, laissez-moi me mettre dans votre dos. En embuscade...
Elle eut un petit sourire amusé à l'image et lui coula un regard indéfinissable entre ses longs cils.
- Malgré vos dires, vous parlez comme un général, Enguerrand. Je suis curieuse de voir comment vous allez bien pouvoir me compléter.
- Hélas, mon cher Enguerrand, je ne suis pas bonne. Je ne l'ai jamais été avec qui que ce soit et je doute avoir un jour suffisamment de cœur pour le devenir. Mais vous avez raison là-dessus : un jeu qui n'en est plus un n'est pas intéressant. Cependant je dois quand même reconnaître que cela dépend en grande partie du partenaire. Car un jeu ennuyeux avec l'un peut devenir passionnant avec l'autre. Ne trouvez-vous pas ?, ajouta-t-elle avec un sourire en coin.
Elle glissa derrière son oreille délicatement ourler une mèche fauve échappée de son chignon.
- Vous ne vous êtes en effet point trompé. J'espère seulement que vous n'attendiez pas la confirmation de cette dame sur ce sujet particulier... Et en effet, beauté et jeunesse sont éphémère, elles fanent ou lassent. L'esprit se doit d'être aussi aiguisé qu'un couperet car lui seul survit à la perte de l'attrait et de la force du corps. Nous sommes encore d'accord là-dessus.
La jeune femme écouta avec attention ce que disait Enguerrand sur le sujet qui les préoccupait.
- Oui, un point sur la politique de votre pays sera fort utile. J'aurais pu vous épater si vous étiez venu dans les froidures du Nord mais je dois bien avouer que mes connaissances sur ce sujet ne sont que théoriques. En ce qui concerne la préparation de ces différentes rencontres, je préfère adopter une attitude plus... martiale. Il ne me viendrait pas à l'idée de cuisiner vos invités mais je suis plus à l'aise avec un vocabulaire militaire. Les choses sont plus claires, plus rigoureuses. J'aime comparer la cour à un champ de bataille, certes d'une autre nature mais tout aussi meurtrier. Si vous prenez votre bain, laissez-moi me mettre dans votre dos. En embuscade...
Elle eut un petit sourire amusé à l'image et lui coula un regard indéfinissable entre ses longs cils.
- Malgré vos dires, vous parlez comme un général, Enguerrand. Je suis curieuse de voir comment vous allez bien pouvoir me compléter.
Dernière modification par Angarad le 15 mai 2013, 00:14, modifié 3 fois.
Les hommes oublient plus vite la perte de leur père que celle de leur patrimoine.