[TdF] Les Aversin - La reconnaissance d'un père

[darkbaron]

La foule ne semblait pas particulièrement prêter attention aux nouveaux arrivants : on les regardait bien évidemment, des cavaliers passant rarement inaperçus en ville, mais personne ne vint les déranger. Les gardes et les soldats les connaissaient au moins de nom ou de vue et n'avaient donc aucune raison de leur barrer la route. Quant aux quidams, personne n'avait envie d'importuner des cavaliers. Bref, on ne manifesta pas tellement d'intérêt à leur égard.

De son côté, le donjon Aversin était effectivement en effervescence en dépit de l'heure matinale : il était évident que l'on préparait quelque chose de grandiose comme une fête ou un banquet car tous les domestiques étaient agités et couraient dans tous les sens, les bras chargés.

[Angarad]

Astrid sourit à son commentaire avec amusement.

- Combattez, combattez... J'apprécie les hommes qui savent ce qu'ils veulent et qui se donnent les moyens de leur politique.

Elle jeta un coup d'oeil en direction du château et observa l'agitation des petites mains affairées de ci, de là. On nettoyait même les abords des remparts pour donner un lustre supplémentaire à l'ensemble. L'allusion au bain lui arracha un petit rire.

- Que voilà une attitude prudente. Je ne peux qu'approuver. Qui sait après tout ? Votre manière de combattre me donnera peut-être un de ces jours l'envie de vous tendre une embuscade, juste pour voir si cette méfiance a aiguisé votre sens de l'à-propos. Je constaterai à cette occasion si le mort ne l'est pas trop.

[DukeTogo]

De retour au château après cette agréable promenade avec Astrid, redoutable séductrice qui ajoutait quelques degrés au soleil de Dorne et la double utilité de s'assurer que la ville serait présentable et que le nom d'Enguerrand comme nouveau Lord soit dans les esprits, l'héritier donna quelques ordres complémentaires dans le but d'avoir un château flamboyant pour le lendemain.
Manso faisait du bon travail : comme beaucoup d'hommes davantage concernés par les séants que les entrecuisses, il avait un sens prononcé de la propreté et de l'apparence. Jardiniers et serviteurs s'affairaient tandis que marchands, bouchers et fermiers livraient tentures, gigots et récolte.

Astrid pu constater qu'Enguerrand avait de la suite dans les idées car une servante commençait à remplir le grand cuvier d'eau chaude. Elle pouvait bien entendu la congédier de sa chambre si elle ne désirait pas qu'elle lui prépare un bain. Une seconde servante viendra peu après pour poser sur un petit guéridon accolé au baquet métallique une grande coupelle avec pour seul contenu... une poire.

Astrid souriait avec satisfaction : Enguerrand donnait écho à sa consommation équivoque la veille au soir du fruit juteux et à ses allusions de bain.

Les servantes attendaient les ordres de Lady Karstark si elle souhaitait qu'elles assurent sa toilette à moins qu'elle préfère rester seule...

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De son côté, Enguerrand conversa rapidement avec ceux qu'ils pourraient sans doute croiser. Il confirma au Mestre rendez-vous dans son office dans l'après-midi avec Lady Karstark et fit transmettre message à sa sœur et son demi-frère Siegwulf, a défaut de les trouver lui-même, invitation à y participer tout a l'heure avant de lui même rejoindre sa chambre pour se rafraîchir et se reposer.

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La réunion avec Mestre Engulrim était consciencieuse. Le but était de recouper les informations de tous afin de connaître au mieux les royaux invités qui viendraient le lendemain. Qu'Enguerrand et Astrid soit au fait de leurs noms et rumeur associée ne lui suffisait pas, il souhaitait que tous ceux qui avaient droit de parole puisse briller, se sentir à l'aise et ne pas commettre d'impair. Peut-être moyennement impliqués au début, la jeunesse et la légèreté d'être de Lysanor n'empêchaient qu'elle soit sensible au prestige de la cour de Port-Réal tout comme le sens aigu du devoir et des responsabilités de Siegwulf faisait qu'il comprenait combien cette visite avait d'importance pour le domaine Aversin.

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Dans l'après-midi également, quitte à renouveler sa visite plusieurs fois si son père dormait, Enguerrand ira converser avec son géniteur, une lourde porte close pour les garder à l'abri des oreilles indiscrètes.

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Pour le reste de la journée et une grande partie de la soirée, chassant les requêtes de son estomac a prendre un diner, le futur lord travaille studieusement dans sa chambre qui prend de plus en plus l'aspect d'un couvent de scribes. Parchemins, livres de comptes, listes des notables de la région, recueil d'histoire de Westeros jonchent la grande table. Et La Vérole, où peut-il bien être quand on a besoin de lui?

[Maëlys]

Suivant Romulian de près, le garde du corps savait très bien qu'elle serait la réaction de celui-ci si il prenait les devants.

Il restait donc en retrait, regardant les autres personnes qui s'affairaient dans le château.

[Angarad]

Astrid Karstark eut un sourire en voyant le fruit sur l'assiette, puis congédia les servantes et ôta ses vêtements sans se presser. Elle se glissa dans la baignoire après avoir rajouté deux ou trois seaux d'eau froide et des huiles parfumées. La température extérieure était suffisamment chaude sans en plus s'infliger un bain brûlant...
Confortablement installée, elle tendit la main et prit la poire sur la coupelle, la regarda en souriant pendant un certain temps et finit par croquer dedans. Comme la veille, le jus sucré coula le long de son menton et se perdit à la surface de la peau de son buste.

Une matinée très intéressante, vraiment.

[darkbaron]

On arriva donc à la réunion du bourgmestre, où furent naturellement conviés... Tous ceux qui y étaient invités.

Bien évidemment, le Mestre était le puits de science du domaine et on pouvait donc lui poser toutes les questions que l'on souhaitait sur l'histoire ou la généalogie de la lignée Targaryen, voire même sur n'importe quel autre sujet que le Mestre maîtrisait parfaitement.

En somme, avait-on des questions particulières à lui poser ? De son côté, sans questions précises, le Mestre se contenta de généralités : Baelor était un grand chevalier, aussi sage que son père, mais bien plus doué que ce dernier avec des armes. Son jeune frère, Maekar, était un grand guerrier sans toutefois parvenir à la cheville de son aîné. On disait même du jeune fils du roi qu'il n'y avait aucun domaine dans lequel il pouvait prétendre être supérieur à ses frères.

Bien sûr, les princes étaient encore jeunes et aucun n'avait vraiment eu l'occasion de s'illustrer au combat pour le moment. Peut-être que le jeune fils du roi allait montrer à tous sa véritable valeur les armes à la main, au cours d'une bataille ou d'un tournoi. C'était sans doute par la force qu'il allait arracher un peu de reconnaissance car il restait un combattant tout à fait capable d'après certaines rumeurs. En outre, c'était le seul domaine qu'il maîtrisait bien.

Il restait les deux bâtards royaux du défunt Aegon IV l'Indigne. Brynden et Shiera étaient respectivement oncle et tante des princes, mais ils étaient pourtant du même âge que ces derniers, à quelques années près. À dire vrai, ils étaient même un peu plus jeunes que Baelor, mais le Mestre était incapable de dire s'ils étaient plus jeunes ou plus âgés que Maekar. En tout cas, Brynden devait avoir la vingtaine, soit environ cinq années de moins que Baelor, et Shiera était probablement la plus jeune de tous. Elle devait avoir l'âge de lady Karstark, voire même celui de Lysanor. Bref, c'était une assez jeune damoiselle...

On disait de lord Brynden qu'il était un albinos avec une grosse tache de naissance rouge en forme de corbeau sur le visage. On se méfiait de lui car il était le bâtard royal d'un roi indigne, mais le roi semblait le respecter et lui accorder sa confiance. Il bénéficiait donc d'un certain statut. Quant à Shiera, le Mestre passa son temps à louer toutes les qualités de la jeune femme : belle et érudite, grande lectrice en dépit de sa jeunesse, avec d'incroyables yeux vairons qui ne faisaient qu'accentuer sa beauté... En somme, une jeune femme noble digne des chansons. La seule ombre au tableau restait sa bâtardise.

[Crépuscule]

Romulian se dirigea vers son logement pour pouvoir se débarrasser des saletés du voyage et se rendre présentable afin d'aller ensuite saluer ses hôtes ... et par la même occasion prendre la température suite à toutes ces nouveautés.

Il propose à Raymun d'aller se rafraîchir pendant ce temps là, se doutant néanmoins de sa réponse. Il avait ordre de ne pas le laisser sans surveillance ...
Il se demandait pour quelle raison le guerrier obéissait à la lettre aux ordres de son père, jusque là, il n'avait pas vraiment pris le temps d'en apprendre plus sur lui.
Tenter de séduire la belle du château était une tâche déjà très prenante.

Heureusement, Raymun restait tout de même assez discret et se montrait même utile parfois.

[DukeTogo]

Enguerrand s'était levé de bonne heure pour s'assurer personnellement que les derniers préparatifs avançaient bon train.

Sa nuit avaient été plutôt courte, entre révisions studieuses, vérification des comptes pour être bien au fait du patrimoine actuel et pensées diversement agréables sur le contenu de la journée passée.

Manso venait de lui signaler l'arrivée dans le château de Romulian.
Enguerrand ne croyait pas aux coïncidences, le jeune chevalier avait sans doute eu vent de l'arrivée de la délégation targaryenne. S'i voulait en être, il viendrait à lui.
Dans tout les cas, il fallait lui apprendre que le château ne serait plus un moulin dans lequel on se promène au gré de ses envies, y compris pour son effroyable vieux borgne. Enguerrand ne sera pas aussi laxiste que son père...

Cependant, le chevalier avait quelques avantages, autres que d'avoir la tête bien faite. Il était intelligent et c'est une bonne chose: les personnes intelligentes comprennent plus vite.

En attendant que Romulian vienne a lui, Enguerrand s'impatientait de voir arriver le septon local. Le modeste temple bien que nettoyé et remis au propre sentait toujours l'abandon. Cela n'aurait jamais été du temps d'Hélène.

[Asdel]

Vérole ruminait sombrement en attendant Enguerrand devant la porte, chien fidèle parmi les fidèles qui se posait quand même quelques questions. Il ne servait à rien de venir chercher son maître dans ses petites discussions avec Lady Karstark et le Mestre, et donc le garde du corps regardait froidement le mur de pierre, hésitant presque à se ronger les ongles ou à casser violemment quelque chose.
Quand Enguerrand arriva, il pu noter que son spadassin était réellement en colère, plus froid que d'habitude, il était au bord de mordre. Une fois seul dans la chambre du Seigneur Aversin, Vérole raconta tout ce qu'il avait appris de Fadira.

"Je me suis renseigné comme vous l'avez souhaité. Sa famille a été exécutée salement, par Estranglin dans un de ses voyages ordonné par votre père. Elle a appris l'art du combat, et la drôlesse est impressionnante, c'est pas une simple second couteau ou une gamine qui cherche à faire peur à son amant. Elle sait ce qu'elle fait, et ce qu'elle veut, c'est la tête d'Estranglin, rien contre vous ou Lysanor, sauf son amour mais c'est pas la question monseigneur. Elle veut vous rencontrer. Je n'ai pas eu la bonne occasion de l'occire comme vous le souhaitiez, mais franchement je préférerai pas être celui qui prendra sa vie. Même si vos désirs sont des ordres, même contradictoire mon seigneur"

Vérole avait raconté son après-midi, en oubliant sa petite escapade à la taverne, d'un ton morne, sauf à la fin. Il avait hésité sur les mots, ne sachant pas très bien ce qu'il devait faire de cette démoniaque donzelle qui obéissait à un serment fait aux Dieux. Pensivement, Vérole se grattait un des nombreux cratères de son visage ravagé par la maladie. Il avait grogné la fin, témoignant sincèrement de son attachement à Enguerrand, mais il montrait par sa colère qu'il doutait non pas du bien fondé de ses ordres, mais de certaine de ses capacités personnelles. Vérole sentait ses dagues s'émousser par la seule présence de Fadira. Il dit enfin, sans colère ni haine.

"Elle cherche à vous rencontrer Messire. Cette nuit. Dans votre chambre. Si je dois lui faire subir le sort que vous savez...Nous pourrions profiter de l'instant."

Vérole haussa finalement les épaules. Un bon spadassin, une épée à louer, ne devait sa survie dans le monde que par son obéissance aux ordres. Sinon, il était inutile pour la main qui le guidait...Même si lui-même allait se tâcher du sang vermeil d'une demoiselle qui ne méritait pas son sort, ce n'était pas Vérole qui allait discuter les ordres.

[DukeTogo]

Enguerrand était revenu d'assez bonne humeur à ses appartements et semblait garder une attitude positive en écoutant Vérole.
La Vérole fut tenté de penser que cela avait été plus facile que prévu mais connaissait trop bien son seigneur pour ne pas rester sur ses gardes.

"Hum... Et pour quelle raison veut-elle me voir dans ma chambre puisqu'elle n'a cure de ma personne et que son seul but est de tuer Estranglin?"

Et d'ajouter railleur, concluant avec une pointe d'agacement :

"Et vu ses penchants et sa fière conviction en son bon droit, je doute qu'elle est prévu de me cajoler le bas-ventre. Alors?"

Après avoir écouter calement la réponse de la Vérole, il ajoutera :

"Bien, faites la entrer. Et faites votre travail de garde du corps, ne me laissez pas avec quelqu'un qui pourrait menacer ma vie. Quand bien même c'est une femme que vous tenez en estime."