Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Cialf]

Non, mon joli, je n’ai rien à manger pour toi cette fois-ci. Juste une caresse derrière les oreilles et je sors dans le couloir en faisant attention de ne pas le laisser s'échapper.

Dans la grande salle, plusieurs clients sont des hommes entre deux âges, assez bien habillés, qui doivent être des marchands ou des cadres de la mine. Les tarifs doivent être dissuasifs pour les ouvriers ou les simples soldats. A une table, je repère un homme qui a tout du varigal : carath, sacoche au côté, grosses chaussures de marche, air pensif, une façon très « civile » de porter son glaive, même si c’est difficile à définir. Va-t-il raconter les dernières nouvelles, ou l’a-t-il déjà fait ?

Ah ! Léorah qui me fait signe de les rejoindre à leur table… Oui, c’est bien Léorah, cette fois-ci. Nos relations n’ont pas toujours été faciles, et je suis d’autant plus heureuse de ce geste amical. Mais ce que j’ai à apprendre du varigal est peut-être plus urgent. Le reste, nous pourrons en reparler dans notre chambre. Je souris à Léorah et je lui fais un geste d’excuse en désignant la table du varigal. Puis je vais m’asseoir non loin de l’homme, à portée d’oreille, mais sans lui adresser la parole tout de suite. Je dois faire attention d’éviter tout ce qui apparaîtrait comme une indiscrétion.

[Gobsama]

Lockhyel fût heureux de voir Raen sourire, et le lui rendit.
« Merci pour l’effort, je vois bien que cela te coute… »

Puis il enchaina sans attendre :

"Concernant cet endroit, je t’avoue qu’il ne me plaît vraiment pas. J’ai beau comprendre l’utilité des routes je considère ce chantier comme une véritable agression à l’encontre des étendues sauvages qui étaient là avant et cela ne fait que renforcer ma conviction que l’homme est incroyablement doué quand il s’agit de détruire."

Il y avait un ton mi argneux mi résigné dans ces dernière paroles puis reprit sur un ton plus neutre :

"Hormis ça je ne connais pas grand-chose de cet endroit, mais Œil de Nuit m’a fait sentir que quelque chose de sombre pousse et grandit ici à « Camp » et que cela finira par s’abattre avec une grande violence sur la région. Il pense même être capable de nous mener vers la source du mal, mais cela irait à l’encontre de tous ces instincts qui lui hurlent de partir au plus vite, et je n’ai pas envie de lui demander ça.
Je pense que si on se contente de sécuriser les lieux et qu’on part rapidement d’ici on devrait pouvoir s’en sortir sans mal. Si tu veux faire une reconnaissance contentons-nous des abords immédiats de l’auberge, je tiens à ce que la meute reste le plus regroupé possible tant que nous serons là."

[ramb]

Grirav une fois le repas finis fait comme à sont habitude il se repose, la voyage peut reprendre rapidement, donc il ne sert à rien de se fatiguer.

N'ayant pas noué de réel liens avec ses camarades de voyage, il attendra le repas suivant pour mieux faire leur connaissance.

Actuellement il est calme et peut inquiet pour la situation actuelle, les gens du cru sont certes distant, mais dans une bourgade isolé en temps de guerre, rien de plus normal.
Bref il est sur ses gardes, mais il n'est pas agressif.

[Iris]

Becuma & le varigal

L'homme venait de faire un trajet Seòl - Kel Loar - Kalvernach et remontait jusqu'à Kember avec des colis à délivrer. Quelques personnes autour de lui avaient demandé les nouvelles. Si Becuma restait un temps suffisant, elle (et les curieux faisant de même) saurait que...

• La fille du duc de Seòl, Aoda, avait disparu durant un voyage de Tulg-Naomh à Seèol. Le duc remuait ciel et terre pour la retrouver. Il aurait consulté une devineresse tarish qui aurait affirmé que la jeune femme était encore en vie. Une rumeur crédible assurerait qu'elle avait été vue du côté de Terkhên et qu'elle avait dû disparaître après, donc à l'est de ce point. Une très forte récompense était offerte à quiconque la ramènerait.
• Les sirènes du Taelderoth avaient fait de nouvelles victimes et on disait qu'elles sévissaient plus en amont aussi.
• Au nord de Kalvernach, sur le trajet prévu de la Voie royale vers Kember se trouvait le domaine des Mac Baellec. Depuis quelques temps personne n'a vu aucun des habitants du château qui tombait déjà en ruine depuis plusieurs années déjà. Le brouillard est fréquent et beaucoup craignent que les lieux ne soient hantés, ce qui obligerait à modifier le cours de la route.

[Rust]

- Je pense que si on se contente de sécuriser les lieux et qu’on part rapidement d’ici on devrait pouvoir s’en sortir sans mal. Si tu veux faire une reconnaissance contentons-nous des abords immédiats de l’auberge, je tiens à ce que la meute reste le plus regroupé possible tant que nous serons là.

Raen porta sa main à la bouche un instant puis l'abaissa.
- Non. Restons ici. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de sortir. Contentons nous de nous reposer pour être frais demain.
Il s'installa précautionneusement avant de poursuivre.
- De toutes façons, on ne peut pas lutter contre son destin.

Après une courte pause, Raen regarda le loup et reprit la parole.
- Il faudra un jour que tu m'expliques comment on en est arrivé là. Cela dit, je pense que je devrais d'abord t'expliquer les choses comme je les ai vécues. Il me faut un peu de temps pour remettre mes souvenirs en place. D'ici là nous devrions être dans un cadre un peu plus propice, finit Raen en montrant les constructions. Le vent d'ici n'aura guère de mal à porter nos mots jusqu'aux oreilles indiscrètes.

[Cialf]

J’écoute attentivement le varigal et j'essaie de mémoriser tout ce qu’il dit. Il faudra que je le répète à Lockhyel demain. Je sais où est le Taelderoth, bien sûr, j’ai même dû le traverser en venant puisqu’il fait la frontière entre Taol-Kaer et Reizh. C’est un fleuve large et rapide et il n’y a pas besoin de sirènes pour s’y noyer. Kalvernach et la Voie Royale sont sur notre trajet : surtout ne pas en parler, je ne sais pas à quel camp appartiennent les gens de cette table et il vaut mieux qu’ils ne sachent rien de notre itinéraire. Terkhèn… Où donc peut se trouver cet endroit ?

J’attends que les curieux aient posé quelques questions, pour ne pas paraître trop pressée. Puis je pose une question d’une voix basse et enrouée, comme si j’avais une angine. C’est moyennement vraisemblable vu la saison, mais je n’ai pas trouvé mieux pour masquer mon accent talkéride : si des indiscrets m’entendaient, cela leur donnerait une idée de notre destination.

-Hrrh… Etrange ce qui est arrivé à la princesse Aoda… Savez-vous si son escorte a disparu avec elle ? Ce doit être.. Hrhh… terrible pour les familles.

Je suis d’une partialité évidente, mais j’ai connu des jeunes gens brillants, quelques-uns aventureux, qui auraient pu être volontaires pour escorter une jeune princesse en voyage.

[Iris]

Du côté de Becuma et du varigal

-Hrrh… Étrange ce qui est arrivé à la princesse Aoda… Savez-vous si son escorte a disparu avec elle ? Ce doit être.. Hrhh… terrible pour les familles.

" Eh bien oui, tout le monde a disparu semble-t-il, sinon j'imagine que les informations à son sujet seraient plus précises..."

Dans la petite assemblée autour apparaissaient diverses théories :

• des brigands qui avaient enlevé Aoda pour avoir une rançon ;
• des feondas qui les avaient tous tués, et peut-être qu'on en retrouverait jamais rien, comme pour la Bataille Ensevelie qui avait coûté la vie au prince Eammon, l'aîné de Bronchaerd, qui aurait dû régner à sa place s'il n'était pas mort tragiquement ;
• un phénomène mystérieux, du même ordre que la disparition du roi et de toute son armée dans l'ancienne capitale perdue d'Aelwyd Saogh
• un mariage secret d'Aoda avec un homme que son père n'aurait pas approuvé

...

[Gobsama]

- Il faudra un jour que tu m'expliques comment on en est arrivé là. Cela dit, je pense que je devrais d'abord t'expliquer les choses comme je les ai vécues. Il me faut un peu de temps pour remettre mes souvenirs en place. D'ici là nous devrions être dans un cadre un peu plus propice, finit Raen en montrant les constructions. Le vent d'ici n'aura guère de mal à porter nos mots jusqu'aux oreilles indiscrètes.

Lockhyel attendait avec impatience tout autant qu’il redoutait cette discussion avec Raen. Mais le voir prendre les devants le raffermis dans sa résolution, il lui dirait toute la vérité et assumerait sa responsabilité dans cette affaire.

Il répondit
« Nos vie ont pris des tournures plutôt inattendue depuis notre dernière rencontre et j’en parlerais avec plaisir avec toi, mais tu as raison, le moment et le lieu ne s’y prêtent pas. Fait moi signe quand tu estimeras le moment propice. »

Il ajouta enfin


« Je dois encore m’entretenir avec Anaïs , je te rejoins dès que j’ai fini »

Sur ses mots il partit rejoindre Anaïs comme elle le lui avait demandé.

[Iris]

Lockyel n'eut aucune peine à trouver Anaïs. Elle l'accueillit d'un signe de tête :

" Concernant le domaine Mac Belish, ses frontières se trouvent à une quinzaine de kilomètres d'ici. J'ai entendu qu'il y avait un grand nombre de sentier relativement praticable dans les reliefs à l'ouest par rapport à la voie royale. En examinant la carte, j'en suis venue à me demander s'il ne serait pas judicieux de profiter de ce détour pour joindre directement Crail. Qu'en pensez-vous ?"


Cela revenait à passer dans des zones forestières en général relativement paisibles, mais la marche serait moins confortable et demanderait plus d'efforts pour ceux qui étaient le moins aguerris ou qui avaient de vieilles blessures. Cela impliquait également d'avancer sur de longs tronçons en file indienne. Il faudrait environ 5 jours pour rejoindre Crail sans fatiguer les marcheurs, 4 en forçant le rythme. Par contre les chances de tomber sur des auberges chutaient drastiquement, il n'y aurait que des hameaux.

Sinon, il fallait un jour de détour du domaine Mac Belish, puis retour vers le chantier de la Voie royale, et ensuite 2 jours et demi ou 3 jours de marche paisible vers Kalvernach, ensuite encore deux jours au même rythme jusqu'à Crail. Soit 6 jours mais avec l'assurance de ne pas user les résistances, avec une cadence de promenade.

A ce moment ni Anaïs ni Lockyel ne sont au courant du possible problème du côté du domaine des Mac Baellec.

[Cialf]

Je crois que je n'apprendrai rien de plus avec ce varigal. Tant pis. Je remonte dans la chambre, je me prépare pour la nuit et j'essaie de ne pas s'assoupir parce que j'aurai des choses à dire aux sœurs. Ces sirènes... Ce château hanté...

Ce n'est pas une petite journée de marche en plaine qui va m'épuiser... Même avec la poussière du chantier, la pluie et les grosses blagues des ouvriers... Ce n'est pas encore le moment de m'endor...


Sauf hurlement, concert de rebec ou effondrement du toit, les sœurs vont trouver Becuma profondément endormie jusqu'au matin.